AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.43/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Corinne Dufosset débute très tôt l’écriture par la poésie et le théâtre. Elle obtient en 1992 la mention spéciale du jury au Concours annuel de poésie de l’Institut Académique de Paris. Auteur de poèmes, de nouvelles (Dante suivi d'Ereignis et l'Autel) , d'un roman (L'Abyssinie) , de pièces de théâtre (Arcanes, Eclats de vie, Passé trouble, etc... - créées avec la Compagnie Théâtrale Artefacts qu’elle fonde en 1993 avec le comédien Martial Samuel), de scénarios (Sensatio, l’entre-je, le fils du n°6), elle est aussi metteur en scène et réalisatrice.







Ajouter des informations
Bibliographie de Corinne Dufosset   (3)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Moyen métrage Sensatio : adaptation libre "du Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde - extrait de pré-montage. Ecrit et réalisé par Corinne Dufosset - avec Natalie Nicolov dans le rôle d'Airiella, Christian Masson dans les rôles d'Ahriman et James Vane et Martial Samuel dans le rôle de Dorian Gray


Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Corinne Dufosset
Décalcomanies - (extraits d'intermèdes)
Go west
M'a dit un cow-boy
Dans un bar hier
J'étais parti
Lui, n'était pas mieux
Des rêves de bivouac dans les yeux
Moi j'étais au stade
De réviser la planisphère
Western and eastern
Se mélangeaient dans ma planète
Il était clair
Que tout cela ne tournait plus rond....
....
Dans l'appartement vide
Certains jours
Je reste dans le noir
C'est une impression étrange
De retour ou de retard
La nuit seul dans le lit glacé
Je sens des ombres qui me frôlent
Peut être est ce le souvenir
Des corps enlacés
Dont ils et elles
Telles des icônes mystérieuses
Restent dans ma tête et dans mes yeux
Dans ma fièvre, je les appelle
Par des noms
Qui ne leur appartiennent pas
Commenter  J’apprécie          424
Corinne Dufosset
BABEL

Dans ma tour de Babel
J'ai décidé
Au magnéto, de dicter
Ma belle
Notre histoire

Tu étais le diam's
Lui qui brille et déchire
Lointaine comme le Siam
Je croyais au délire

A ton seul regard
J'ai fondu comme la neige
De soleil en retard
J'en avais fait le siège

Tu m'as dit OK
J'ai baissé ma garde
Nos heures ont éclaté
Nos jeux, nos barricades

Puis ce fut la lutte
Ascension à l'envers
Pour ralentir la chute
J'ai traversé la mer

De ma tour de Babel
Je suis sûr, j'ai décidé
Je rentre à quai
Oublier
Notre histoire
Commenter  J’apprécie          408
Corinne Dufosset
La grande avenue était déserte. Les quelques flocons de neige qui virevoltaient dans l'air disparaissent au sol. Monk marchait depuis un quart d'heure. Il marchait sur la chaussée. C'était l'aube, il n'y avait personne, pas de piétons, pas de voitures. L'aube d'un autre monde seul dans la ville.... Des volets encore clos. Une odeur de froid et de poussière glacée... Monk marchait d'un pas égal. Il n'allait nulle part en particulier. Peut-être cherchait-il une porte de sortie dans son rêve éveillé. Il voguait. Comme ces péniches qu'il regardait sur le fleuve. Il traçait sa route indifférent aux alentours.. Au bout de cette avenue qu'allait-il voir ? Le désert, l'oasis de ses pensées. ? Une route sans fin, sans queue ni tête, serpentait dans le froid. La lumière clignotante du troquet jaillit au coin d'une rue. Les vitres un peu embuées, une lumière jaune filtrant derrière la devanture. Monk ralenti presque malgré lui. Il s'approcha de la porte et la poussa. Un homme accoudé au comptoir. Le reste était vide. Des chaises encore posées à l'envers sur les tables. Une serveuse enrouée par le sommeil derrière le zinc. Elle regarda Monk et n’eut pas la force de le chasser. Il s'accouda à l'extrémité du comptoir.
- Un café.
Il jeta les pièces sur la surface brute sans compter. Elle les ramassa une à une, poussa celles en trop vers lui et lui tourna le dos pour préparer le café. L'homme appuyé plus loin tanguait sur ses pieds. Il se penchait un peu plus en avant sans rien regarder. Il trouva son équilibre, le nez dans son verre et continua son périple solitaire.... Monk ne le regarda même pas. Son regard était fixé sur le scintillement des lumières, sur les bouteilles et les chromes. Il se laissa engourdir par la chaleur du lieu. Il rêva....
La tasse était vide. Monk se dirigea vers la sortie, grogna un vague au revoir et sortit. Le froid le gifla, le griffa. Le jour était plus visible. Le monde s'agitait. Il reprit sa marche, les mains dans les poches, la tête enfoncée dans son manteau râpé. C'était un capitaine au long cours. On doit pouvoir vivre sans verdure et sans arbre.
Commenter  J’apprécie          360
Corinne Dufosset
Onycophagie

Si je gratte, c'est l'enfer
Si j'arrête, c'est infernal
Si je saigne, c'est trop tard
Si j'attends, je ne peux pas
Si tu grattes, tu t'arrêtes
Si tu saignes, tu t'épuises
Nous nous rongeons,
Pourquoi faire ?
Tes nerfs à fleur de peau
Ma peau qui t'indiffère..
La tension dans les sphères
L'attention délétère
Tu grignotes à petit feu
Les ongles qui s'échappent
De la lime d'acier
Tout s'érode, se corrode
Le cerveau se dérobe
Et tu feins d'apprécier
Ta manie détraquée
Si je frotte, tu frémis
Si je râpe, tu blêmis
Si je lustre, tu jouis
Commenter  J’apprécie          355
Corinne Dufosset
Décalcomanies

Je suis un homme poursuivi par le courant habituel de la vie, il m'assaille et rythme mon présent, alors je me cache pour expirer, en quelque sorte, pour expulser cette angoisse qui est mienne. Je me sers, je prends, et quand soudain tout est trop grand et infini pour moi, j'essaie de devenir quelqu'un qui ne me reconnaîtrait pas.

Je fais des tours et des tours dans ma tête mais cela ne change pas ; elle reste collée à mon cerveau cette pluie qui tombe sur le pavé, sur mon pavé loin de mon cœur, comme un ciel renversé dans la terre. Je suis enfui quelque part entre mon travail et ma vie, ma vie et mon travail, dans la futilité de mon existence, qui ressemble à une carte postale, à un avis de recherche, à une épingle dans une poupée vaudou.

Je n'ai vu aucun pays, je ne sais rien des aéroports, des gares et des salles d'attente ; je sers dans ma tête des machines à sous qui me communiquent des sensations et je regarde parfois les billets dans les agences de voyage comme des cartes indéchiffrables. Je suis comme un voyageur assis à une place réservée qui n'est pas la sienne, je resquille dans mon rêve, mon rêve de vie, mon rêve...

Je vois tous ces gens dans la rue, quand je les croise et que je ne les vois pas... Je reste devant mon miroir pour retrouver leurs visages et j'en suis incapable. Je suis comme eux, dans une foule. Et cette foule, le soir, me regarde-t-elle dans un miroir ? Je suis un homme poursuivi par la sollicitude...

J'ai peut-être rencontré, un jour, quelqu'un qui pouvait rester près de moi, loin des autres et près de moi. Quelqu'un qui me reconnaissait dans mon miroir, qui savait la poursuite qui animait mon cœur. C'était comme une couleur, quelque chose qui tenait éveillé. Alors, pour pouvoir fermer les yeux, pour dormir sans rêve, j'ai tourné les talons. Parfois, j'y repense à cette vie qui fut comme une décalcomanie et qui s'effaça lentement....

Parles-moi, toi que je ne connais pas, parles-moi même si il te semble que je n'écoute pas. Tu as sûrement comme moi des envies de rire, de raconter n'importe quoi à n'importe qui, sans attendre, sans comprendre, parles-moi de ta vie ; cette vie moderne qui coule dans nos veines, cette vie moderne qui s'affiche perpétuellement sur notre quotidien.

Je vis sur l'ordinaire, moi qui aime l'extra ; je vis sur le sursis de quelques uns qui me connaissent entre parenthèse, je vis sur mon nom que j'écris mécaniquement, je vis sur moi, sur ma tête, sur tout et rien. Je vis sur l'échappée que je ferais un jour, moi le sprinter de mes désirs....

Il m'arrivera un jour, quelque chose de doux, quelque chose en recommandé. Alors ma vie s'ouvrira, un jour, sur la douceur, sur un bout de terre, un bout d'océan, un rêve en bouteille, échoué près de ma tête. Il m'arrivera ce coup de soleil, un jour où je ne serai pas pressé, un jour sans y penser...

Commenter  J’apprécie          279
Corinne Dufosset
La poussière tourne dans l'air du matin, s'accroche aux rayons du soleil et retombe lentement sur le sol. La salle est vide, sa tasse aussi, il écrit.
Sur un vieux carnet d'une écriture indéchiffrable, il trace des lignes sans conviction. Peut-être le faut-il ? On ne sait jamais.
Les ombres des mots se mêlent à celles de la salle du café. Tout est loin. Tout est diffus dans l'air chaud. Il écrit machinalement sans trop réfléchir. Il pourrait être ailleurs, dans un vieux pub anglais, dans une taverne orientale, près des quais de la Seine ; mais il est là, dans cette salle de l'Ouest. Un endroit anonyme et bancal comme sa mémoire. Il ne tient pas un journal, ni un carnet de bord. Ce sont peut-être des missives qui ne seront jamais envoyées ; des bouteilles à la mer jamais jetées. Un chien couché devant la porte baille. La poussière tournoie. Le ventilateur est éteint. Il faudra bien se rendre un jour.
Commenter  J’apprécie          250
Corinne Dufosset
L'odeur des eucalyptus, la route tourne, tic tac, dans le sens contraire d'une montre. La silhouette apeurée d'un coyote, entre les pâquerettes regarde. Du haut de la maison, les collines sont mauves, la sauge embaume et le canyon est désert. Il est là, suspendu entre ciel et terre, respirant l'odeur de la terre trop chaude, fixant les lumières de la ville, en bas. Il ne veut pas s'y perdre, il ne veut pas. Il préfère rester dans son repaire. L'aube se lèvera encore une fois. Rien n'arrête le cycle du temps, ni la trahison de la vie, ni les rires lointains. Pas même une photo qu'on trimbale dans sa poche. Le serpent de voitures s'allume au loin, les vapeurs d'essence se dispersent dans l'océan. Les collines s'éclaircissent lentement, le coyote passe. Il reste en haut, il regarde les nuages circuler, le soleil arriver, l'ombre s'installer dans les feuilles des palmiers. « C'est l'hiver, pense-t-il, et personne ne le sait..... »
Commenter  J’apprécie          240
Corinne Dufosset
Extrait "Décalcomanies"

D'aimer
Vous me dites
Posez
La question
De moi-même
Je ne peux pas

Je vous avoue
Sur ce thème
Je ne sais pas
De quelle façon
Implicite
Je dois
Vous l'apprendre

Je suis fou
A l'extrême
Quand je vois
Dans quel horizon
Métallique
Je dois vous surprendre

D'aimer
Vous me dites
Posez
La question
De moi-même
Je ne peux pas

Je quitte tout
Et même
Si je crois
Que votre ton
Chimérique
M'envoie
Vous attendre

D'aimer
Vous me dites
Posez
La question
De moi-même
Je ne peux pas
Commenter  J’apprécie          232
Corinne Dufosset
God give me everything i want
Cette chanson passe en boucle à la radio... La route en épingle n'en finit pas, d'un côté l'océan, de l'autre …. Rien. J’ai mis le volume à fond pour ne pas entendre les sirènes de police. J'ai appuyé sur l'accélérateur. Si je dois faire le plongeon, ce sera dans la lumière s'apprivoisant du coté de Carmel, entre les herbes sauvages qui s'accrochent aux falaises abruptes et les animaux marins du Pacifique. L'air est si vif, la lumière si forte ; au détour d'un promontoire je verrais le Golden Gate.
J'ai l'impression que les roues de la Seville décollent du bitume. Je tourne le bouton de la station radio, toujours la même chanson.... J'accélère encore, il faut que je te rattrape, il faut que je t'attrape. Les roues crissent dans la poussière, le soleil m'éblouit. Le goût salé de l'air colle à mes cheveux. Dans le rétroviseur je vois les fous de Venice qui me montrent du doigt.
God give me everything i want
Commenter  J’apprécie          220
Corinne Dufosset
Quand la brume s'enroule autour de la vallée, les fantômes rentrent à pied. Le claquement de l'océan contre la faille. C'est bientôt l'aube dans Hollywood Hills. C'est bientôt l'heure de dormir petit fantôme.... Les étoiles s'éteignent sur Sunset, elles rangent leurs masques. L'histoire baille au pied des collines. Qui se promène sur Fifth Helena Drive ??? Qui murmure et marche sans fin dans la ville basse, chuchotant son nom sans savoir pourquoi ?
Griffith Park bruisse, c'est l'attente. Le magicien d'Oz range son sac à rêveries.
Quand l'Interstate 110 enlace la ville, tes pas défaillent et tu tressailles sur le Strip. L'ombre s'engouffre dans l'océan. Les lumières s'éteignent à tes pieds..... Mullholland Drive serpente dans la nuit rejoindre la faille... Ta faille ....
Commenter  J’apprécie          221

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Corinne Dufosset (10)Voir plus

Quiz Voir plus

Hunger Games

Quelle est le plus grand atout de Katniss dans le jeu?

Sa force physique
son don pour le tir à l'arc
sa connaissance des plantes médicinales
Son sens de l'humour

6 questions
5375 lecteurs ont répondu
Thème : Hunger Games, tome 1 de Suzanne CollinsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}