AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Cornelius Castoriadis (52)


Cornelius Castoriadis
L’homme est cet animal fou dont la folie a inventé la raison.
Commenter  J’apprécie          520
Cornelius Castoriadis
La société est dominée par une course folle, définie par ces trois termes: technoscience, bureaucratie, argent. Si rien ne l’arrête, il pourra de moins en moins être question de démocratie. La privatisation, le désintérêt, l’égoïsme, seront partout – accompagnés de quelques explosions sauvages des exclus, minoritaires et incapables d’avoir une expression politique.
(1992, dans "Une société à la dérive : Entretiens et débats, 1974-1997")
Commenter  J’apprécie          371
Cornelius Castoriadis
Une société vraiment libre, une société autonome, doit savoir s’autolimiter, savoir qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire ou qu’il ne faut même pas essayer de faire ou qu’il ne faut pas désirer.
Commenter  J’apprécie          280
La danse, l'architecture, la musique n'imitent rien, elles créent un monde.
Commenter  J’apprécie          240
Cornelius Castoriadis
Et quand Xenakis dit que la chouette d’Athènes a quitté la Grèce, il faudrait lui demander : «Bien, elle est partie. Mais où est-elle allée?». En ce qui me concerne, je ne l’ai vue nulle part ailleurs. Je ne connais aucun pays dans le monde, aujourd’hui, où il y ait de grande Pensée ou de grand Art... Ce qui existe, ce qui se produit massivement à l’échelle industrielle, ce sont des produits
«intellectuels» en plastique, de la «pensée» en nylon et de l’«art»synthétique : par exemple, le structuralisme, quelques courants pseudo-psychanalytiques, Althusser, la «sémiotique», etc. D’ailleurs dans cette industrie de pensée en plastique, les Français se distinguent tellement, qu’ils arrivent même désormais à exporter ce type de mode – surtout vers les pays anglo-saxons –, de véritables articles de Paris comme c’était le cas avec les parfums et les robes. L’industrie «intellectuelle» parisienne lance chaque année une nouvelle vedette intellectuelle, comme on lance une mode vestimentaire à chaque printemps ou automne. Notez qu’il y a une certaine saturation du marché, et que la dernière vedette lancée au printemps 1974 a fait un flop
Commenter  J’apprécie          160
Tout se qui se présente à nous (…) est indissociablement tissé au symbolique.
Commenter  J’apprécie          151
Nous ne cherchons pas à établir que cette fleur-ci, comme les autres, se fanera, se fane ou est déjà fanée.
Nous cherchons à comprendre qu’est-ce qui, dans ce monde social-historique, meurt, comment et, si possible, pourquoi.
Nous cherchons aussi à trouver qu’est-ce qui y est, peut-être, en train de naître.

http://wp.me/p5DYAB-Vt

Commenter  J’apprécie          150
Si les Aztèques pratiquaient régulièrement des sacrifices humains, cela nous dit quelque chose sur l'être des sociétés humaines
Commenter  J’apprécie          130
La prospérité a été achetée en 1945 (et déjà avant, certes) au prix d’une destruction irréversible de l’environnement … La sortie de la misère … ne pourrait se faire … que si l’humanité riche accepte une gestion de bon père de famille des ressources de la planète, un contrôle radical de la technologie et de la production, une vie frugale. Cela peut être fait, dans l’arbitraire et l’irrationalité, par un régime autoritaire ou totalitaire; cela peut être fait aussi par une humanité organisée démocratiquement, à condition précisément qu’elle abandonne les valeurs économiques et qu’elle investisse d’autres significations.
(éd. Seuil, La couleur des idées, 1990, p.170)
Commenter  J’apprécie          130
Pour qui aime et comprend la musique qu'il écoute, le tableau qu'il contemple, le temps habituel et la quotidienneté sont rompus. Mais, en même temps l'art ne peut opérer ce dévoilement du chaos que moyennant le donner forme. Et ce donner forme, c'est la création d'un cosmos.
Commenter  J’apprécie          120
Cornelius Castoriadis
Est création ce qui est radicalement nouveau, c'est-à-dire qui n'est pas dérivable de ce dont il procède, qui n'est pas exhaustivement déterminé par ce qui le précède.

(cité par Edgar Morin dans son "Connaissance Ignorance Mystère" Fayard 2017)
Commenter  J’apprécie          110
Pourquoi diable parlons-nous de ce minuscule peuple d'il y a 2500 ans, mort et enterré autant qu'on peut l'être, de ces petites cités qui, comme Athènes à son apogée, regroupaient peut-être 30000 citoyens? La réponse, bien entendu, c'est que nous croyons trouver là les premiers germes de l'autonomie, aussi bien de l'individu que de la société.
Commenter  J’apprécie          100
Les objectifs derniers de la production ne sont jamais « fonctionnels », puisqu’il n’y a aucune société humaine qui produise uniquement pour se conserver. Les chrétiens ont construit des églises. Les primitifs souvent se peignent des dessins sur le corps ou le visage. Ces églises, peintures ou dessins ne servent à rien, elles appartiennent au poiétique. Certes, elles « servent » à beaucoup plus qu’à « servir à quelque chose » : ce à quoi elles servent, beaucoup plus important que tout le reste, est que les humains puissent donner un sens au monde et à leur vie. C’est cela, le rôle du « poiétique ».
Commenter  J’apprécie          100
Cornelius Castoriadis
Il y a la merveilleuse phrase d’Aristote : « Qui est citoyen ? Est citoyen quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné. » Il y a des millions de citoyens en France. Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise précisément à le leur désapprendre, à les convaincre qu’il y a des experts à qui il faut confier les affaires. Il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s’habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s’habituent à suivre ou à voter pour des options que d’autres leur présentent. Et comme les gens sont loin d’être idiots, le résultat, c’est qu’ils y croient de moins en moins et qu’ils deviennent cyniques.

-----

• extrait de 'Contre le conformisme généralisé - Stopper la montée de l’insignifiance', Le Monde Diplomatique, août 1998
>> https://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CASTORIADIS/3964
Commenter  J’apprécie          90
Cornelius Castoriadis
Bien sûr ces choses-là ont aussi quelques aspects positifs: les étudiants comprennent vite au bout de quelques cours quels sont les profs illettrés, et s’ils veulent apprendre quelque chose, ils recherchent
par eux-mêmes – et quelque part, c’est mieux. Et en même temps, ils se font une juste opinion de ce que sont les profs, l’Université et l’État
Commenter  J’apprécie          90

Ce qui fait la Grèce, ce n'est pas la mesure et l'harmonie, ni une évidence de vérité comme "dévoilement". Ce qui fait la Grèce, c'est la question du "non-sens" ou du "non- être".
Commenter  J’apprécie          80
La philosophie et la démocratie sont nées à la même époque et au même endroit. Leur solidarité résulte de ce qu’elles expriment, toutes les deux, le refus de l’hétéronomie – le rejet des prétentions à la validité des règles et des représentations de ce qui se trouvent simplement là, le refus de toute autorité extérieure (même « divine ») et de toute source extra-sociale de la vérité et de la justice, bref, la mise en question des institutions existantes et l’affirmation de la capacité de la collectivité et de la pensée de s’instituer elles-mêmes explicitement et réflexivement. La visée de l’auto gouvernement n’accepte aucune limite externe…
Commenter  J’apprécie          80
Je pense que nous devrions être les jardiniers de cette planète.
Commenter  J’apprécie          70
La vie du monde moderne relève autant de l’imaginaire que n’importe quelle culture archaïque ou historique.
Commenter  J’apprécie          70
Cornelius Castoriadis
Quel est donc "l'exemple" que ces sociétés de capitalisme libéral fournissent au reste du monde ? D'abord celui de la richesse et de la puissance technologique et militaire. Mais contrairement aux dogmes marxistes et même "libéraux", cela en tant que tel n'implique rien et n'entraîne rien quant à l'émergence d'un processus émancipatoire. Ces sociétés présentent au monde une image repoussoir, celle de sociétés où règne un vide total de significations. La seule valeur y est l'argent, la notoriété médiatique ou le pouvoir au sens le plus vulgaire et le plus dérisoire du terme. Les communautés y sont détruites, la solidarité est réduite à des dispositions administratives. C'est face à ce vide que les significations religieuses se maintiennent ou même regagnent en puissance. (Esprit, décembre 1991)
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cornelius Castoriadis (191)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui a écrit cette oeuvre?

Qui a écrit 1984 ?

H.G Wells
O Wells
S Beckett
G Orwell

11 questions
10561 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..