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4.34/5 (sur 58 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Bologne , le 29/04/1923
Mort(e) à : Rome , le 11/06/1977
Biographie :

Cristina Campo, de son vrai nom Vittoria Guerrini, est une écrivain, poète et traductrice italienne.

Son père, Guido Guerrini (1890-1965), musicien et compositeur, est nommé directeur du conservatoire Cherubini à Florence, où la famille s'installe en 1928. Elle a participé à la vie culturelle de la ville, où elle a longtemps vécu.

Elle publie ses premières traductions pendant la guerre: "Conversazioni con Sibelius" de B. von Törne (1943), "Una tazza di tè e altri racconti" de K. Mansfield (1944). Elle crée, avec G. Draghi, le Posta letteraria de Corriere dell'Adda vers 1951.

A partir de 1955, elle déménage à Rome où son père est directeur du conservatoire Sainte-Cécile depuis 1950.

"Passo d'addio", son premier livre (recueil de poésie), est publié en 1956.

Les dix dernières années de sa vie ont été consacrées à la spiritualité, dans une religion catholique classique.

Ses écrivains préférés ont été Hugo von Hofmannsthal, Simone Weil, Mario Luzi.
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Bibliographie de Cristina Campo   (8)Voir plus

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« Cristina Campo, pseudonyme de Vittoria Guerrini (1923-1977), déclarait elle-même qu'elle avait peu écrit mais qu'elle eût aimé avoir encore moins écrit. Prise entre la fascination du silence et celle de l'expression […], elle ne pouvait proférer que des paroles exactes et rares. […] Ses réticences, autant que la brièveté de sa vie, expliquent et justifient l'économie de l'oeuvre : quelques poèmes dispersés dans des revues, deux petits textes en prose publiés de son vivant, puis une oeuvre posthume au titre énigmatique, Les impardonnables, qui rassemble des articles écrits entre 1962 et 1972. le tout tient dans un volume de taille moyenne, mais un volume qui peut se permettre d'être unique. À son propos la critique italienne a parlé de «fleur indéfinissable et inclassable». […] […] En lisant les étranges poèmes de Cristina Campo, très peu nombreux, si denses, tellement clos sur eux-mêmes qu'on les pénètre par autre chose que par la raison, on comprendra que leur auteur définisse la pure poésie, « grand sphinx au visage illuminé», comme hiéroglyphe et beauté, inséparables et indépendants. […] le lecteur se trouve en face de germes de réponses, proposées, jamais imposées, à la vaste question que pose le Livre unique de Cristina Campo : « Comment prendre le monde? » Jeune femme au corps fragile (malformation cardiaque), moitié-sainte moitié-poète, elle tente avec toute la force de son esprit d'introduire dans le concert assourdissant de notre monde le son de la flûte, sa propre voix […]. » (Monique Baccelli) « Un poète qui prêterait à toute chose visible ou invisible une égale attention, pareil à l'entomologiste qui s'ingénie à formuler avec précision le bleu inexprimable d'une aile de libellule, ce poète-là serait le poète absolu. » (Cristina Campo, Les impardonnables) 0:00 - 1er poème 0:49 - 2e poème 1:49 - 3e poème 2:11 - Sindbad 3:01 - Été indien 3:52 - le Tigre Absence 4:22 - Générique Référence bibliographique : Cristina Campo, le tigre absence, Éditions Arfuyen, 1996 Image d'illustration : http://outsidersweb.it/2018/03/14/un-reading-elena-stancanelli-ricordare-cristina-campo/cristina-campo-4/ Bande sonore originale : Dream Machine - Digression Digression by Dream Machine is licensed under a CC-By license. Site : https://icones8.fr/music/search/digression #CristinaCampo #LeTigreAbsence #PoésieItalienne

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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Deux mondes – et moi je viens de l'autre.
Derrière et dans
les rues trempées
derrière et dans
brume et lacération
au delà de chaos et raison
portes minuscules et rudes tentes de cuir,
monde caché au monde, imprégnant le monde,
inénarrablement ignoré du monde,
par le souffle divin
un instant suscité,
par le souffle divin
aussitôt effacé,
il attend la Lumière voilée, le Soleil enseveli,
la prodigieuse Fleur.
Deux mondes – et moi je viens de l'autre.
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A quoi se réduit désormais l'examen de la condition de l'homme, si ce n'est à l'énumération, stoïque ou terrifiée, de ses pertes? Du silence à l'oxygène, du temps à l'équilibre mental, de l'eau à la pudeur, de la culture au règne des cieux. (...)
Mais la perte suprême, germe et circonférence de toutes les autres, est celle dont on ne prononce pas le nom. Il en va toujours ainsi. D'ailleurs, comment serait-il possible que des créatures, une fois mutilées de l'organe même du mystère - de l'oreille de l'âme, dirait Pasternak -, réalisent avoir perdu leur "propre destin"?
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Enfance, mystère des limites illimitées. Des frontières incertaines, magnifiées par la courte stature (à l'instar des paroles magiques, lentement épelées dans le livre de contes). C'était le tertre, velouté par un rai de soleil et inaccessible aux pas minuscules, au-delà duquel devait s'étendre le pré sans pareil, la clairière de Brocéliande. C'était la grille toujours close, le boqueteau dont on ne franchissait pas l'orée, le mail interminable. C'était, pendant la promenade au crépuscule, la ruine d'un château vertigineux et statique dont les virages de la route modifiaient sans fin le profil. C'était la grotte, précisément, le présage de la mousse, le cours d'eau caché. C'était "la fin du parc"*

* Ecrit en français dans le texte.
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Cristina Campo
Pour chaque homme en son périple, il existe un thème, une mélodie qui est sienne et n'est destinée à nul autre, qui le cherche depuis sa naissance, depuis l'aurore avant les siècles.
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Le Tigre Absence
     
pro patre e matre
     
Hélas le Tigre,
Le Tigre Absence,
ô mes aimés,
a tout dévoré
de ce visage retourné
vers vous ! Seule la bouche
pure
encore
vous prie : de prier encore
pour que le Tigre,
le Tigre Absence,
ô mes aimés,
ne dévore la bouche
et la prière…
     
-
     
La Tigre Assenza
     
pro patre e matre
     
Ahi che la Tigre
la Tigre Assenza,
o amati,
ha tutto divorato
di questo volto rivolto
a voi ! La bocca sola
pura
prega ancora
voi : di pregare ancora
perché la Tigre,
la Tigre Assenza,
o amati,
non divori la bocca
e la preghiera…
     
     
Traduit de l’italien par Monique Baccelli
pp. 56-57
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Demander à un homme de ne jamais se distraire, de soustraire sans relâche sa capacité d’attention à l’équivoque de l’imagination, à la paresse de l’habitude et à l’hypnose des mœurs, c’est lui demander de réaliser sa forme majeure.
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C'est le mystère du caractère - dû aux humeurs, aux étoiles, à l'héritage atavique d'un autre conte - qui conserve ses traits jusqu'à la fin et n'accède à la métamorphose qu'à travers la répétition des mêmes erreurs et la souffrance endurée devant des défaites identiques.
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Les impardonnables

L'on voit parfois, dans un train ou une salle d'attente, un visage humain.Qu'y a-t-il en lui de différent? Là encore, il nous faudra parler par défaut, dire ce que ses traits ne trahissent point.Les yeux n'expriment ni méfiance ni requête. Ils ne sont ni distraits ni fureteurs.S'ils ne cèdent à aucun moment à l'absence, jamais ils ne se montrent tout à fait présents. De tels visages, que l'on découvre sans peine dans les tableaux des maîtres anciens, semblent de nos jours scellés par une invincible mélancolie. Pourtant, dans le train ou la salle d'attente, ils comblent l'âme de joie, d'un sentiment de vie plus intense, précisément. Aucun mot ne sera prononcé, mais le pur éclair du sourire est une fugue vers un lieu serein, vulnérable au point d'être inaccessible.

( p.116)
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Maintenant tu passes au loin, au long des croix
    du labyrinthe,
au long des nuits pluvieuses que j’allume pour moi
dans le noir des pupilles,
toi, sans plus de jeune fille qui disperse les voix…

Routes que l’innocence veut ignorer et brûle
d’offrir, close et nue, sans paupières no lèvres !

Puisque là où tu passes est Samarcande,
que les silences déroulent des tapis de souffles,
et se consument les grains de l’angoisse –

attention : entre pierre et pierre court un filet de sang,
là où ton pied arrive.


/Traduit de l’italien par Monique Baccelli,
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Si parfois j’écris c’est parce que certaines choses ne veulent pas se séparer de moi et que je ne veux pas non plus me séparer d’elles. Les écrire est l’acte par lequel, à travers la plume et la main, et comme par osmose, elles pénètrent en moi pour toujours.
Dans la joie, nous nous mouvons au cœur d’un élément qui se situe tout entier hors du temps et du réel, mais dont la présence est on ne peut plus réelle.
Incandescents, nous traversons les murs.
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