En règle générale, les fonds d'investissement ne sont pas des acharnés de la transparence. Dans les entreprises qu'il gèrent, les syndicalistes ont toutes les peintes du monde à se procurer des informations basiques concernant les perspectives financières ou même , plus simplement, l'identité de leurs actionnaires. Combien apprennent par la presse des arbitrages pourtant cruciaux pour leur avenir ? L'éloignement des centres de décisions n'arrange rien. Le dialogue social, déjà compliqué en temps normal, s'apparente à un chemin de croix lorsque les orientations stratégiques de l'entreprise se décident dans un bureau vitré, à des milliers de kilomètres des sites de production. "Avant, celui qu'on avait en face, s'il ne lâchait pas le pognon, on savait que c'était lui qui ne voulait pas le lâcher", explique très prosaïquement le délégué syndical central d'un groupe de composant électrique, cité par Chambost. P 53