AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dan Simmons (1454)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'échiquier du mal, tome 1

Un livre que vous lirez les yeux écarquillés. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que vous vous rongerez les ongles jusqu’au sang, mais il y a quand même quelques pages flippantes…

Le récit est simple et tordu à la fois. Vaguement complotiste, aussi. Dans l’air du temps, quoi ! et en même temps vieux comme le monde… Il part du principe que certaines personnes, dotées de pouvoirs télépathiques exceptionnels, peuvent dominer et contrôler les pensées de leurs congénères. Des hommes aussi différents que Raspoutine, Hitler, Khomeini, ou Ghandi auraient pu utiliser ce don…

L’histoire commence dans l’enfer de Sobibor ou deux officiers SS jouent aux échecs avec des juifs aux esprits contrôlés et transformés en pions humains. Le jeune Saul Laski est l’un d’eux. Il échappera par miracle à la domination mentale de l’Oberst Wilhelm von Borchert.

Nous nous retrouvons ensuite dans les États-Unis des années quatre-vingt. Devenu psychiatre, Saul Laski passe son existence à traquer son ancien tortionnaire qu’il croit toujours en vie, même si entre temps il est forcément devenu un vieillard. Une série de meurtres inexpliqués à Charleston le remet sur sa piste.

Un flic obèse et une black croiront à son histoire aussi improbable que fantastique, et l’aideront dans sa traque.

En passant, Dan Simmons brosse un portrait peu flatteur de l’Amérique de Carter et de Reagan. Un pays toujours traumatisé par la guerre du Vietnam ; des communautés qui se regardent en chien de faïence ; une élite décadente…

Une histoire construite de manière originale comme une partie d’échec. L’ouverture pour ce premier tome. Le milieu de partie et la finale pour les trois tomes qui suivent. D’ailleurs le jeu d’échec est une des obsessions de ces hommes dotés du Talent.

Un juif âgé, une jeune black, un flic obèse… C’est une sympathique et intrépide bande de pieds nickelés qui va s’attaquer à ces vampires de l’esprit sans foi ni loi. Car il n’y a pas que l’Oberst à être doté de ce talent nuisible… Sans trop en prendre conscience, ils vont mettre le doigt dans un engrenage infernal.

À la toute fin de ce premier tome, l’un des trois héros se retrouve en très mauvaise posture. On est tellement inquiet pour lui qu’il vous prend cette envie irrésistible de se jeter sur le tome suivant pour savoir ce qui lui est arrivé.

J’ai résisté héroïquement. Preuve indubitable que personne ne contrôle mon esprit…





















Commenter  J’apprécie          1108
Les Cantos d'Hypérion, tome 1 : Hypérion 1

C'est ce genre de livre.



Le genre de livre dans lequel l'écriture est élégante, poétique et inventive.

Le vocabulaire est en effet littéralement inventé, et si cela est perturbant au tout début de notre lecture d'autant plus qu'il n'y a pas de glossaire, petit à petit les mots se comprennent sans explication aucune, plongés que nous sommes dans ce monde imaginé par Dan Simmons. Aux lecteurs de déduire, d'imaginer, de contextualiser pour comprendre, comme si nous avions réellement atterri dans un monde totalement nouveau. Vous y croiserez ainsi du bois de vort, du fibroplaste, des persocs, des teslas, ou encore des abestes fourchus…Ce genre d'expérience littéraire me passionne.

La faune, la flore, les paysages et les attributs des personnages sont par ailleurs précisément et minutieusement restitués, cela rend aisée et agréable leur représentation mentale.

Et que dire de la beauté de ces paysages exotiques, totalement imaginés, que je voyais, comme si je les avais face à moi, bouche bée et émue. Paysages aux couleurs vives de loin puis qui se diluent en se dissociant lorsque l'on s'approche, tel un tableau pointilliste. Des paysages terrifiants aussi par moment. Des tableaux à la Jérôme Bosch dans lesquels couleurs, ombres et lumières sont joliment travaillées.



« Un soleil vaporeux emplissait tout l'espace des tons sombres, ambrés, dorés, lapis-lazuli, puis de nouveaux ambrés de ses rayons. Ces couleurs étaient si intenses qu'elles chargeaient l'atmosphère d'une lumière danse et collaient à la peau comme de la peinture. J'observai la manière dont la croix capturait cette lumière et la retenait dans chacune de ses milliers de petites pierres précieuses. Elle la retenait, semblait-il, même après que le soleil se fut couché et que les vitraux eurent retrouvé leur couleur grise du crépuscule. C'était comme si le grand crucifix, après avoir absorbé cette lumière, le renvoyait sur nous, en nous».



C'est ce genre de livre dans lequel le discours est labyrinthique. A l'image de la planète, Hypérion, elle-même labyrinthienne. Une vraie mise en abîme de différents niveaux de discours hallucinante: Nous sommes dans la tête de l'un des personnages qui raconte son histoire, s'appuyant lui-même sur les dires d'un autre personnage, ce dernier ayant écrit dans son journal intime ses aventures…Cela autorise l'emploi de différents temps d'énonciation, emploi maitrisé avec brio apportant fluidité, cohérence et vraisemblance au récit. Nous sommes captivés, emportés par cette histoire sans nous rendre compte des mécanismes littéraires dont use l'auteur.



Un livre qui voit l'histoire en grand et raconte une épopée. Cette aventure met en exergue les aventures de sept pèlerins désignés pour empêcher l'ouverture des Tombeaux du Temps situés sur Hypérion, une planète située aux confins de l'espace galactique colonisé. Durant ce voyage, les sept pèlerins décident, afin de bien se connaitre et de mener à bien leur mission, de raconter aux autres, tour à tour, leur histoire perosnnelle les ayant conduit à se rendre dans les Tombeaux de temps.

Ce premier tome est la narration de trois d'entre eux : celui d'un prêtre, le père Hoyt qui a un crucifix enraciné dans son thorax, mort et ressuscité, celui d'un soldat, Fedmahn Kassad qui voyage dans l'avenir pour affronter son destin, et celui d'un poète, Martin Silénus, âgé de sept siècles, grossier et râleur. Et quels récits captivants, tous très différents !! Intrigues variées, points de vue multiples d'un même lieu, façons de parler très différentes, autant de narrations que de personnages, que ce kaléidoscope est bien vu et plaisant !

Dan Simmons est un cueilleur d'histoires qu'il nous offre en brassée, chacune ayant son parfum, sa couleur, son odeur…La première se teintera d'une curiosité toute ethnographique et d'un incroyable mystère religieux, la seconde d'une coloration militaire et fantasmagorique, la troisième sera singulière dans sa narration tour à tour poétique et crûe, mélange étonnant, mais aussi dans sa façon de remonter le temps. Ces trois histoires sont indéniablement toutes trois captivantes. Toutes ont en commun la rencontre avec le Grintche…



Un livre qui prend la liberté de rendre un hommage vibrant à un poète du 19ème Siècle, John Keats, de façon tout à fait surprenante : en baptisant la capitale de la planète Hypérion du noms de Keats et la planète même où l'intrigue se déroule du nom d'un des poèmes de Keats et en clamant ses vers à maintes reprises. Hommage grandiose que rend Dan Simmons en toute liberté par la voix d'un des pèlerins, le poète Martin Silenus dont le but est d'écrire les Cantos d'Hypérion.



C'est ce genre de livre qui mélange plein de styles de sorte que nous ne pouvons l'enfermer dans une case. Si de prime abord nous avons affaire à un « space opera » de facture classique présentant le combat à bord de vaisseaux spatiaux entre les humains et les « Extros », d'autres genres littéraires sont bel et bien présents tels que la fantasy avec les marées du temps notamment, voire le polar, le polar religieux avec le sacrifice messianique revisité et la découverte du mystérieux Grintche…



« Kassad la suivit à travers les rides des marées du temps, évitant le flux et le reflux des champs anentropiques un peu comme un enfant jouant à cloche-pied avec le ressac sur une vaste plage de l'océan. Il sentait physiquement le contact des vagues du temps dans chaque cellule de son corps, et cela lui procurait une curieuse sensation de déjà-vu ».



Un livre qui, compte tenu de son année de publication, entre 1989 et 1990, est étonnamment moderne et visionnaire. Dans son livre « l'infosphère » préfigure Internet, et le « persoc » auquel tout un chacun peut consulter comme un assistant personnel, fait penser bien entendu à l'Intelligence Artificielle et aux outils que nous questionnons aujourd'hui. Mentionnons également les polyholos, sortes de crèches d'immersion holographiques permettant de plonger dans une expérience historique au réalisme incroyable, de vivre dans la peau d'un archer de l'ancienne Terre, au 15ème Siècle par exemple, en ressentant physiquement ce qu'un combattant pouvait ressentir, froid, faim, maladie…



C'est ce genre de livre auquel je pensais toute la journée en n'attendant qu'une chose : pouvoir le reprendre, m'échapper pour le continuer en sentant confusément qu'il ferait désormais partie de mon Panthéon littéraire. Cette lecture, je la dois à HundredDreams. Sandrine, si les sept autres tomes sont du même acabit, je l'emporte avec moi sur mon ile déserte cette saga et du coup tu y seras présente en quelque sorte tant je t'associe à ce livre !



Bref, c'est ce genre de livre que l'on se permet de qualifier, dès le premier tome, de chef d'oeuvre !

Commenter  J’apprécie          10643
Une enquête de Joe Kurtz, tome 1 : Vengeance

Il n'y a pas si longtemps , je soutenais mordicus a plusieurs amis babelionautes que j'avais lu tous les Dan Simmons. Un auteur cher a mon cœur, qui fait partie de mes chouchous. Du coup, je constate avec effroi que j'ai effectivement lu tout ce qu'il a pu écrire en SF et en horreur , mais que le côté polar m'étais complètement inconnu.



Je suis une fois encore bluffée par l'auteur, car son style est complètement différent de ce que j'ai pu lire de lui précédemment. Ici il est froid , direct d'une extrême violence. Je trouve incroyable le fait de se renouveler autant, mais c'est sans doute ce qui fait de lui un grande auteur. Et puis l'érudition de Dan Simmons n'est plus un secret, si il est moins poétique, je pense que les amateurs d'armes a feu ont de quoi se régaler



Je n'ai pas eu de sympathie particulière pour le personnage principal Kurtz, sans doute du a cette froideur dans l'écriture, mais au final on comprend le personnage et on comprend ses actions.

Je regrette juste que certaines parties n'aient pas été plus détaillées, mais comme il reste 2 épisode aux aventures de Joe Kurtz peut être que l'avenir me donnera des réponses a mes questions.



Même si je ne suis pas aussi emballée que pour Hypérion, Olympos ou encore l'échiquier du mal, cette facette de l'auteur a tout pour plaire et j'ai passé un bon moment de lecture…. et puis après avoir eu le regret de ne pas avoir tout lu et donc mentit par omission, le plaisir de redécouvrir cet auteur a été formidable.

Commenter  J’apprécie          999
L'échiquier du mal, tome 1

Lu trois fois, ce titre est mon préféré de Dan Simmons, le scénario est simplement génial et pour ce qui me concerne entre sans hésiter dans un top cinq en littérature fantastique.

Ils ont le Talent, c'est ainsi qu'ils se distinguent du reste de l'humanité, le "talent" d'asservir les volontés et de transformer leurs victimes en marionnettes dociles au service de leur perversité.

Ne cherchez pas de gentils parmi eux, ce sont des prédateurs nés à l'âme aussi noire que leurs desseins, ils agissent dans l'ombre et influent de temps en temps sur le cours de l'histoire.

Jusqu'à ce jour ils se faisaient discrets, certes, certains faits divers sanglants leur sont imputables par marionnettes interposées, mais qui pourrait le savoir ?

Ils se connaissent, ils se toisent, et s'il leur arrive parfois de s'affronter dans des combats mortels opposant leurs volontés, ils évitent le plus souvent de se rencontrer entre pairs, cela dit cela pourrait changer, car ils possèdent aussi un instinct de compétition viscéral...

Le récit est sombre et assez souvent dérangeant, nous sommes à la limite du genre "horreur", c'est même parfois carrément glauque...

Nous sommes aux Etats-unis dans les années 80, Saul Laski, rescapé d'un camp d'extermination a rencontré l'un d'entre eux quarante ans plus tôt et a depuis consacré sa vie à le retrouver de façon obsessionnelle.

Si vous n'êtes pas trop sensible et si vous avez le cœur bien accroché vous serez sûrement comblé par le talent (d'auteur) de Dan Simmons qui nous propose le genre d'histoire dont on ne ressort pas tout à fait indemne, c'est fort, et même très fort.

En rapport avec le titre, les échecs sont souvent évoqués dans cette histoire, mais rassurez vous, il n'est pas nécessaire de connaître les règles pour apprécier pleinement ce roman. Les trois parties de cette histoire portent les titres des différentes phases du jeu d'échecs, à savoir, "Ouverture", "Milieu de partie" pour le tome un et "Finale" pour le tome deux.

La première scène qui voit se dérouler une partie entre deux vampires psychiques sur un échiquier à taille humaine avec des "pièces" humaines est déjà en soi un moment de lecture marquant, comme dirait Kirzy, quel incipit !
Commenter  J’apprécie          8917
L'échiquier du mal, tome 2

Un deuxième tome qui va loin, très loin, dans l’abjection, la dépravation et la perversité.

Dire que certaines personnes ont la capacité de pénétrer dans les esprits pour les contrôler est une chose, mais que ce talent soit exercé avec une telle violence, un tel acharnement, par une vieillarde égrotante en est une autre… Quel monstre ! Un condensé de méchanceté, de mépris, de haine et de racisme. Tatie Danielle peut aller se rhabiller…

Avec ses innombrables rides, ses cheveux clairsemés aux reflets bleutés et son corps si fragile, elle sème la mort et le chaos autour d’elle. Le long monologue de cette déesse décrépite incapable de faire la différence entre bien et mal et qui jette les gens comme autant de kleenex, est fascinant. De loin la partie la plus réussie dans ce roman sans concession où, pour une fois, ce sont les héros sympathiques qui finissent par rendre l’âme.

Rob éperdument amoureux de Natalie. Natalie qui veut venger son père tué par l’un de ces vampires de l’esprit. Saul toujours à la recherche de son nazi, bien vivant et encore plus dépravé… Dans quel pétrin ces pieds nickelés se sont-ils fourrés ? Dans cette grande partie d’échecs en train de se jouer, ils ne sont que des pions tout juste bons à être sacrifiés. Ils s’en rendus compte un peu tard, voilà tout !

En creux, bien sûr, l’implacable dénonciation d’une élite pourrie jusqu’à la moelle et en bout de course, d’un monde gouverné par des puissants sans foi ni loi, par des loups avides de pouvoir…

Le second tome s’achève sur un chaos total et cette certitude que les bons et les gentils ne tiendront jamais le haut du pavé.

J’ai lu ce livre en commun avec mon amie Siabelle. Toute cette outrecuidance, cette haine, cette violence, ces soubresauts soudains qui émaillent chacune des pages du roman nous ont beaucoup frappés. Je vous invite à lire son billet.

Commenter  J’apprécie          859
Terreur

Cela faisait un petit moment que j’avais envie de découvrir Dan Simmons, voilà qui est désormais chose faite avec Terreur, ce pavé de 1050 pages au format poche qui m'a tenu occupé de nombreuses heures.



Un pavé qui m’a entraîné bien loin de chez moi, en Arctique comme un témoin de la terrible expédition maritime et polaire britannique que fut l’expédition Franklin partie de l’Angleterre en 1845 ayant pour objectif l’exploration de cet espace géographique dangereux et encore méconnue ainsi que la recherche du passage du Nord-Ouest. Une expédition qui vire rapidement à un cauchemar sans fin.



Un pavé aussi que j’ai failli abandonner après en avoir lu la première centaine de pages car Terreur est un récit qui prend son temps, le rythme est lent et il faut l’accepter. C’est un élément de l’intrigue, c’est le rythme de la vie sur ces deux navires, le HMS Erebus et HMS Terror piégé dans la glace en pleine banquise. C’est le rythme de la très longue nuit polaire, de l’hiver interminable, et de la lente agonie des membres d’une expédition qui tente de survivre dans des conditions extrêmes voyant leur chance de survie s’amenuiser au fil des années qui passent.



Il faut donc passer outre ce rythme lent, laisser le temps faire son œuvre et tourner les pages une après l’autre pour découvrir le formidable récit que propose Dan Simmons. Vous laissez emporter dans cette ambiance poisseuse, collante, de terreur qui imprègne chaque personnage de ce roman, une terreur qui augmente au fil des pages et qui est gérée avec brio par l’auteur. Une fois le roman bien entamé, l'idée de l’abandonner m’a vite quitté : je voulais absolument savoir comment ce roman allait se terminer.



L’ambiance qu’est parvenue à créer Dan Simmons sur près de 1000 pages est remarquable : un froid mordant, glaçant, une nuit polaire qui n’en finit pas, une prison à ciel ouvert oppressante, la faim qui grandit de jour en jour quand la nourriture vient à manquer, la maladie qui vous affaiblit à petit feu vous tuant de l’intérieur lentement mais sûrement et la peur, la peur de mourir, la peur de son voisin, de l’inconnu, et de la bête terrifiante qui les harcèle apportant quotidiennement tout au long de l’intrigue son lot de mort.



Plus la situation devient critique, plus la situation se tend et que l'espoir de survie de la troupe s’amenuise et plus je me suis demandé combien d’hommes de cette expédition finiront par survivre et surtout à quel prix. Par bien des aspects Dan Simmons nous propose ici un récit réaliste, souvent très intéressant, instructif et rempli de détails qui contribue au caractère immersif de cette lecture. On sent que l’auteur a réalisé un travail de recherche plus que conséquent afin d’écrire ce roman.



Hier j’ai tourné la dernière page de ce dernier conscient d’avoir lu un roman que je ne suis pas près d’oublier pour son ambiance, certains de ces personnages, ce voyage dépaysant, terrible mais par bien des aspects passionnants. Moi qui ne lis habituellement pas d’horreur je suis bien content d’avoir néanmoins tenté ce roman qui je pense mérite d’être découvert.



Commenter  J’apprécie          8216
Terreur

Plus de 1000 pages !

Cela peut faire hésiter.

On aurait tort de se laisser décourager par un pavé quand il est de cette qualité.

Car TERREUR, n'est pas seulement un gros livre, c'est d'abord un grand livre.

Une preuve ? Je ne suis guère féru de récits maritimes, et pourtant, j'ai trouvé passionnant les détails techniques que l'auteur a réunis.

Mais, au fait, de quoi est il question ?

Nous sommes en 1845, deux bâtiments britanniques, L'Erebus et le Terreur, sont piégés dans les glaces.

Face à l'incompétence, l'injustice, le froid glacial, la faim, la situation va vite devenir dramatique.

Ajoutons à cela, que la menace d'une créature mystérieuse, sorte de croisement entre le yéti et un démon, aggrave encore la peur et les doutes qui assaillent les naufragés.

Là, je suppose que Simmons, habitué du fantastique, n'a pu s'empêcher de placer cet élément dans son récit, mais cela, loin d'être incongru, apporte un plus au roman.

Le roman n'est donc pas long, car le récit est véritablement passionnant, à tel point que j'ai eu du mal à le lâcher avant le fin, ce qui est assez rare, puisqu'il m'arrive souvent d' intercaler dans mes lectures d'autres lectures et de les faire durer.

Impossible avec un "page turner" (je n'aime pas trop les anglicismes, mais celui-ci est approprié) comme TERREUR.

Dîtes Babelio, on ne peut vraiment pas emmener 7 livres sur une île déserte, celui-ci ferait bien mon 7 ème choix !

Commenter  J’apprécie          8011
Le cinquième coeur

Il n'y a rien a faire, il y a un truc chez Dan Simmons qui me laisse a chaque fois extrêmement admirative... c'est sa maîtrise du sujet et sa grande érudition.



Dans ce roman, il s'attaque à plusieurs monuments de la culture.

Le plus grand est sans aucun doute Sherlock Holmes. Il le reprend comme personnage central, tout en laissant au lecteur la possibilité de le considérer comme personne ayant réellement existé ou comme personnage de fiction. Sherlock Holmes se pose d'ailleurs,lui même plusieurs fois la question.

Comme l'auteur a mêlé avec brio personnages fictifs et personnages réels avec l'intégration de Henri James comme acolyte du célèbre détective.



A côté de ça l'auteur parle également du succès du vivant d'un auteur, de sa reconnaissance par ses pairs, de l'homosexualité à cette époque.



Il se penche également sur l'histoire américaine et ce qui a fait la grandeur de ce pays. Son histoire et sa population métissée. Sans prendre réellement parti il reconnaît que c'est l'histoire dans son entièreté qui a fait de cet état une grande nation.



Un roman extrêmement dense et maîtrisé, mais qui malheureusement souffre d'énormes longueurs et manque cruellement de rythme.



Peut être une nouveauté de la part de Dan Simmons, il y a un peu d'humour dans son écriture ( ce qui ne m'a frappée dans ses autres oeuvres).



Dan Simmons est et restera un grand écrivain, maîtrisant son sujet et pouvant se promouvoir dans les différentes catégories de la littérature.



Un roman risqué pouvant autant plaire que déplaire au admirateurs du Grand Sherlock.
Commenter  J’apprécie          7910
Le Nez-Boussole d'Ulfänt Banderõz

Une nouvella hommage a Jack Vance et a ses terres mourantes.



Je me suis assez retrouvée dans le récit, avec les idées du grand Vance mais écrit avec la plume de Simmons.

J'ai bien évidemment attendu de voir ce que Dan Simmons allait faire de l'aubergiste. Un personnage incontournable dans tous les écrits de Jack Vance.



Une petite histoire qui se lit bien, qui est sympathique mais qui n'a rien de transcendant.

Après j'avoue que j'aimerai retrouver Dan Simmons pour lui même et non pas a travers un super auteur de SF, ni a travers Sherlock Holmes.



J'ai beaucoup hésité avant d'acheter cette nouvella parce que très honnêtement elle est assez chère. Mais bon comme Dan Simmons la signe j'ai donc craqué.

Mais au final elle se lit très vite et j'ai vraiment l'impression d'avoir été arnaquée ... bon après j'ai ça aussi avec les Amélie.Nothomb.

J'ai acheté ce bouquin en ebook ( 13 euros) car le format papier est a 18 euros pour 182 pages... et je trouve ça vraiment hors de prix.



Pour revenir à cette nouvelle : agréable, bien dans l'esprit de Vance mais sans rien d'exceptionnel non plus
Commenter  J’apprécie          742
Les Cantos d'Hypérion, tome 2 : Hypérion 2

Dans toute saga de science-fiction, le plus délicat, pour nous lecteurs, est d’entrer dans l’univers proposé par l’auteur, d’assimiler le glossaire parfois inventé, de savoir apprécier les particularités sorties tout droit de son imagination. Cette découverte est facilitée lorsque la plume de l’auteur est belle, voire carrément poétique, comme c’est le cas ici avec le grand Dan Simmons.



Le tome 1 des Cantos d’Hypérion, pourtant fantastique, nous obligeait à cet effort de découverte, de compréhension et d’adhésion. Le tome 2, lui, nous permet, avec bonheur et jubilation, une immersion immédiate dans ce monde incroyable, désormais familier, composé de planètes colonisées et de portes distrans permettant de voyager instantanément de l’une à l’autre (voire d’être dans un habitat où chaque pièce est en fait située sur une planète différente, une porte distrans faisant office de porte d’entrée dans chacune d’elles…A chaque pièce sa gravité, ses lumières, son ambiance…A chaque fenêtre son ciel…ces résidences multiplanétaires pour riches m’avaient tellement marquée dans le tome 1). Une œuvre colossale, immense, nous le pressentons dans ces deux premiers tomes tant le fond et la forme sont ciselés.



Quel régal que de retrouver nos sept pèlerins s’acheminant en direction des Tombeaux du temps sur la planète Hypérion ! Sept pèlerins missionnés qui décident, le temps de ce long voyage, de raconter leur secret, leur vie, leur lien singulier avec Hypérion et ces fameux tombeaux du temps. Le Premier tome des Cantos nous avait permis d’entrer ainsi dans l’intimité du père Hoyt au corps littéralement incrusté d’une croix, le colonel Kassad tombé amoureux d’une certaine Moneta, main de velours dans un gant de fer - et hérissé de piquants le fer - et le truculent poète Silénus à la muse troublante. J’avais été marquée, dans chaque récit, par ce mélange subtil de romanesque et de poésie. Et là, ce combo subtil et captivant se poursuit. A chaque pèlerin sa façon de parler, son récit épique, son secret en lien avec Hypérion permettant à chaque fois de comprendre un peu plus le mystère du Gritche, la divinité des Tombeaux du temps, et les Tombeaux du temps eux-mêmes qui semblent dériver de l’avenir pour aller vers le passé. A chaque récit sa poésie, ses réflexions philosophiques, sa part d’humanité. Chacun constitue une pièce du puzzle s’emboitant au fur et à mesure, avant l’action proprement dite qui, on le devine, arrivera plus tard, après ces deux tomes qui font les présentations (et quelles présentations ! ).



Le premier à prendre la parole est Sol, cet homme âgé venu étonnamment avec un nourrisson, une petite fille prénommée Rachel. Ce récit se déroule lors de la traversée de la mer des hautes Herbes, à bord d’un chariot à vent, et l’auteur, de sa plume poétique, nous livre des passages somptueux sur cette mer émeraude aux odeurs non pas maritimes mais d’herbes fraichement coupées. Une odeur verte qui enveloppe de douceur les propos du vieil homme. Nous découvrons, complètement sidérés, la maladie de Merlin dont souffre le bébé. Une maladie du processus de vieillissement, contractée alors qu’elle avait vingt-cinq ans sur un chantier d’archéologie dans les Tombeaux du temps précisément. Impossible de ne pas penser à Benjamin Button en lisant son histoire de vieillissement à l’envers…



« Il imaginait maintenant Rachel chevauchant la crête de l’énorme vague du temps, incapable de voir les sombres profondeurs de l’océan sous elle, gardant son équilibre grâce à ses maigres réserves de souvenirs et à son engagement total dans les douze à quinze heures de temps présent qui lui étaient dévolues chaque jour ».



Le deuxième récit prend place lors de la traversée en funiculaire au-dessus d’impressionnantes et escarpées montagnes enneigées, le massif des Chaines bridées. C’est Brawne Lamia qui parle, une détective venue d’une planète où la gravité est forte, 1,3 g, d’où son physique trapue et sa force. La seule femme du groupe avec le nourrisson. C’est un récit complexe que nous avons là, offrant de belles et profondes réflexions sur le rôle de l’Intelligence Artificielle et sur notre servitude à son égard, un discours qui nous permet de comprendre pourquoi les Tombeaux du temps représentent une déchirure dans le tissu prédictif du Technocentre, cet ensemble d’IA qui gère les flux d’informations et de données des différents mondes colonisés (il nous sera permis à un moment de voyager au cœur de cet IA, passage incroyable), et donc un danger car non contrôlé. Ces IA, capables de reconstituer la personnalité d’un poète de l’Ancienne Terre, John Keats que nous croisons donc, beau comme un ange, et même de procéder à une reconstitution emplie de mélancolie de l’Ancienne Terre sur sa fin, notamment New York.



« Les hautes tours de l’époque phallique de l’architecture urbaine s’élevaient au milieu des marécages et des lagunes du littoral nord-américain ».



Enfin le troisième récit est celui du Consul. Le procédé labyrinthique que j’avais souligné lors de la critique du tome 1 est ici superbement mis en valeur puisqu’il rapporte son histoire constituée du récit de son arrière-grand-père lequel, à un moment, écoute le récit de son épouse décédée, Siri. Passé, présent, souvenirs dans les souvenirs, le procédé est vertigineux. Ce récit se déroule dans une forteresse lugubre, taillée dans la roche, emplie de signes de massacres. Et là, dans ce décor sinistre, le Consul nous immerge sur les iles mobiles de d’Alliance- Maui, dont l’une d’elle, le Site n°1, nous émerveille de sa blancheur et de ses couleurs bigarrées, de ses odeurs maritimes. Là encore Dan Simmons nous étonne par ce contraste, ces îles paradisiaques lumineuses narrées dans une forteresse lugubre…Nous verrons des personnages, un couple notamment, qui vieillissent selon des temporalités différentes (j’avais rencontré ce processus dans le récent Cantique pour les étoiles de Simon Jimenez), nous verrons comment cette planète, une fois intégrée dans l’Hégémonie, va être saccagée…



La noirceur se fait de plus en plus intense au fur et à mesure des Cantos alors que les pèlerins s’approchent des Tombeaux. Le vert des Hautes Herbes ondoyantes laisse place aux montagnes brunes et blanches, escarpées et menaçantes, puis enfin au noir égayé de traces de sang rouge vif oppressant et lugubre de la forteresse. Les discours se font eux même de plus en plus sombres, à l’image de ces paysages qui leur sert de décor.

Au terme de ces six récits (si vous suivez bien, un pèlerin est en effet mort durant le voyage), nous pressentons confusément que les pèlerins ont été missionnés pour empêcher l’ouverture des Tombeaux du temps, tous ayant été impactés par ceux-ci, très intimement, dans leur chair même.



Vous l’aurez compris, la richesse des Cantos provient à la fois de la multitude des thèmes abordés (religion, robots, intelligence artificielle, amour, jeux de pouvoir, enquête policière matinée de hard SF, ethnographie…), de l’écriture poétique et délicate, d’un scénario subtil et intelligent, d’histoires dans l’histoire, multiples fleurs mis en bouquet, Dan Simmons est un cueilleur d’histoires au talent exceptionnel qui déclame chaque Cantos comme une épopée captivante. J’avais l’impression, en abordant un nouveau récit, d’ouvrir un nouveau bonbon différent du précédent dans sa couleur, son gout, sa forme. Chaque récit a une aura mystique propre et un genre bien à lui. Totalement ébahie par le foisonnement de détails et par la cohérence de l'ensemble.



Soulignons également l’inventivité de Simmons. Que ce soit les îles mobiles d’Alliance-Maui, les chariots à vent survolant la mer des Hautes Herbes, le programme de recomposition de personnalité des IA, les portes distrans, ou encore les marées anentropiques qui entourent les Tombeaux du temps, ces inventions sont étonnantes et savoureuses.



Dan Simmons place enfin la poésie et l’œuvre de John Keats au centre de son œuvre. Régulièrement, ses poésies sont comme chantées, clamées en un éloge sublime :



Les fanatiques ont leurs rêves, grâce auxquels ils tissent

Un paradis pour leur secte

Le sauvage également, au sommet de son sommeil

A un aperçu du Paradis.

Dommage qu’ils ne puissent tracer ni l’un ni l’autre

Sur du vélin ou sur du parchemin indien

L’esquisse d’une mélodieuse expression

Car ils vivent, rêvent et meurent dépourvus des lauriers du poète.

Seule la Poésie sait exprimer les rêves

Et sauver, par la seule magie des mots,

L’imagination du charme noir

Et de l’enchantement muet.

Commenter  J’apprécie          7138
Les Fils des ténèbres

Dan Simmons est un auteur que j'apprécie beaucoup et s'il est plus connu dans le registre de la science fiction, il lui arrive d'œuvrer dans le genre horreur ou fantastique avec brio, il nous apporte avec "Les Fils des ténèbres" sa contribution au genre vampires.

Une histoire de vampires qui se respecte se déroule en Roumanie cela va de soi, ici il s'agira de la période post Ceausescu, un contexte gangréné par la corruption et plus inquiétant qu'il n'y paraît de prime abord.

Kate Neuman une jeune hématologiste américaine débarque à Bucarest afin de se consacrer aux orphelins atteints du sida où elle découvre l'étrange cas d'un bébé, qui, à chaque transfusion, développe pendant un court laps de temps, une formidable résistance à la maladie, elle ne sait pas encore où elle a mis les pieds...

L'auteur va exploiter habilement les mythes et l'histoire, non Dracula n'est pas mort et ses rejetons ne sont pas loin, j'ai bien aimé le scénario proposé et l'aura de mystère qui se diffuse petit à petit, bien aimé aussi l'atmosphère lourde de menaces invisibles.

Il est sûr qu'il ne s'agit pas du roman le plus flippant que j'ai lu, le tout manquant un peu de rythme, cela-dit je ne suis pas vraiment un spécialiste du genre, du même auteur j'avais nettement préféré "L'échiquier du mal".

Pour conclure c'est quand même un bon moment de lecture, pas indispensable mais plaisant.
Commenter  J’apprécie          6924
Olympos

Dan Simmons est un auteur qui doit aimer la démesure, car celle-ci est présente partout dans Olympos (dans Ilium aussi d'ailleurs).

Il attaque tous les fronts : la physique quantique, la mythologie, la littérature, la géopolitique,l'histoire,... sans oublier la SF au sens pur et dur.



Certes Olympos est la digne suite d'Ilium, avec les même personnages, qui pour certains ont connu une évolution postive.



Je suis toujours incroyablement bluffée par les connaissances de cet auteur et de sa façon de les introduire dans un roman.



J'ai encore une fois une sympathie toute particulière pour les robots moravecs qui sont bien plus humain que les humaisn eux-même.



Petit bémol quand même, par rapport à Ilium : on constate quelques lourdeurs qui freinent un peu la lecture. Mais en règle générale je suis toujours ravie de voyager dans l'univers de Dan Simmons.



Pour moi Ilium et Olympos sont des oeuvres incontournables de La SFFF;

Ma note véritable 4.5/5
Commenter  J’apprécie          697
L'échiquier du mal, tome 4/4

Fin de partie pour ce quatrième tome. Sur l’échiquier du mal, les pièces encore debout sont peu nombreuses et se préparent au coup final…

Nous en savons un peu plus sur ces esprits psychiques qui parviennent à contrôler l’esprit de leurs congénères. Tour à tour pourchassés ou puissants, ne cessant de rivaliser entre eux, ils existent depuis la nuit des temps. Des pouvoirs extraordinaires qui les rendent cyniques, pervers, brutaux et totalement insensibles à la misère humaine.

Saul et Natalie, nos deux héros ou plutôt nos deux survivants, vont les combattre une dernière fois. Pour pouvoir rivaliser avec eux, il faudra toute leur intelligence et leur rage. Saul, ancien rescapé des camps de la mort, a passé son existence à essayer de comprendre la psyché de ces monstres pour trouver les moyens de les vaincre.

Trop arrogants pour s’inquiéter des agitations des insignifiants Saul et Natalie, les vampires psychiques finiront par tomber dans leur piège tendu avec beaucoup d’audace. Le moment où Saul parviendra à battre son tortionnaire de toute une vie est un vrai morceau d’anthologie.

Une partie d’échecs qui s’achève en feu d’artifice.

Ces quatre tomes sont aussi une dénonciation féroce et implacable du pouvoir anglo-saxon aux États-Unis. Un pouvoir fait de mépris, de copinage et de brutalité. Ce n’est pas un hasard si Saul est juif et Natalie noire.

Un récit mené tambour battant où il me restera quelques images de tendresse, d’amour, d’espoir qui viennent contrebalancer non sans difficulté d’autres beaucoup plus effrayantes : le musée des horreurs de Mélanie, le délire psychopathe de Willem, la perversité d’Harod, et cette voix sénile dans une bouche d’enfant….

J’ai lu cette incroyable saga avec mon amie Isabelle (Siabelle), et nous nous sommes beaucoup interrogés sur son issue. Bon nombre de héros que nous apprécions tant sont morts trop tôt. Je vous invite à lire son billet.



Commenter  J’apprécie          685
L'échiquier du mal, tome 3/4

L’heure de la revanche a-t-elle sonné pour les petits, les sans-grades ? Pour les faibles ?

Natalie et Saul sont revenus de tout : des pires dangers, des pires horreurs, de la peur panique, et du scepticisme absolu des autres. Autour d’eux, c’est un cimetière. Celles et ceux qui les ont écoutés, aidés, aimés, sont morts, tués d’un simple clignement d’yeux par ces vampires psychiques qui ont tout l’air de participer à la gouvernance de notre chère petite planète.

Précisément parce qu’ils sont revenus de tout, Natalie et Saul semblent invulnérables quand il se rapprochent dangereusement des repaires de ceux qui ont ce Talent de pénétrer dans les esprits des autres pour les dominer et en faire leurs marionnettes. Et les risques qu’ils prennent sont incommensurables.

Ceux-là sont trop hauts, trop puissants, trop riches, trop protégés pour s’inquiéter de ces deux espèces de zigotos en train de brasser de l’air. Peut-être ont-ils tort ? L’histoire nous le dira.

Parlons-en de ces vampires psychiques ! Une vraie ménagerie de fous furieux. Vieillards haineux et dépravés qui vivent dans la stratosphère, qui sont tout proche des grands de ce monde quand les grands de ce monde ne sont pas comme eux. Une bande de crapuleux et de débauchés qui se livrent une guerre sans merci en empruntant les règles du jeu d’échec.

La description de l’antre de l’un de ces vampires, la bien nommée Mélanie Fuller, est un vrai morceau d’anthologie. Une pure merveille d’horreur et de dégoût.

Et toujours en creux cette critique acerbe et désabusée de l’élite américaine des époques Carter et Reagan.

Un troisième tome bien supérieur au second. Le dernier devrait finir par un véritable feu d’artifice. Du moins, je l’espère !

J’ai lu en commun ce livre avec mon amie Isabelle (Siabelle). Nous avons été impressionnés par ce récit qui mène tambour battant nos deux petits et fragiles héros au cœur de l’univers clinquant des vampires psychiques. On se demande de quelles manières Natalie et Saul vont s’en sortir ?

Je vous invite à lire son billet.



Commenter  J’apprécie          666
Flashback

Une lecture dans laquelle je me suis jeté avec envie et dont je ressors avec un sale goût dans la bouche...

Soyons clair, Flashback est un livre politique, mais pas dans le bon sens du terme.

L'idée de base est pourtant excellente, et laissait présager un grand roman dystopique. Las... cette extraordinaire idée est massacrée par un Simmons dont leur seul but ne semble être que de faire passer ses idées néo-conservatrices et réactionnaires.

On peut avoir des idées bien arrêtées et s'en servir pour construire une histoire. Encore faut-il le fait avec subtilité et respect. Deux mots qui ne trouvent aucun écho dans ce bouquin.

Le début du roman est pourtant captivant, mais très vite j'ai ressenti un malaise grandissant devant les attaques répétées et au raz des pâquerettes de l'auteur.

Pour résumer (et Simmons ne fait jamais aucun effort pour construire un semblant d'argumentaire avec ses idées) :

- la politique sociale d'Obama est responsable de l’effondrement du monde. Arrêtons de donner de l'argent aux pauvres

- le réchauffement climatique est un mythe et les écologistes ne sont que des drogués

- l'islam est barbare et les arabes des tueurs d'un autre temps

- les européens et les canadiens sont des lâches et des idiots

- les russes sont des trafiquants de drogues

- les mexicains mangent le pain des vrais américains

- les instances internationales ne font qu'affaiblir l'Amérique qui se doit de gouverner le monde

- en dehors du libéralisme à outrance, point de salut

- le monde était mieux avant, vive les années 50 et 60, constamment et nostalgiquement pris sans cesse en exemple.

S'en est tellement caricatural que ça en devient risible. Point d'orgue, ce camionneur qui fait la leçon au professeur d'université "socialiste" à coup de citations de Shakespeare et des penseurs grecs, sans que ledit professeur ne trouve rien à répondre...

Simmons ne fait même pas d'effort pour travailler sa prose, qui est plate et sans saveur, lui qui est pourtant un grand écrivain.

Il se désintéresse plus d'une fois de son récit, pour se lancer dans ses digressions.

Quel dommage, l'histoire en elle même aurait pu donner un fantastique roman, même teinté de politique, si cela avait été présenté intelligemment (on est pas obligé d'être du même avis).

Pour moi : un gâchis nauséabond.
Commenter  J’apprécie          6612
Terreur

Rien qu'en repensant aux heures passées à dévorer ce livre, j'en frissonne encore. Brrrrrr... Pour ceux qui n'ont pas peur de mourir de froid (même simplement en imagination) ce livre sera un pur régal. Le seul reproche qui pourrait être fait à cette histoire est sa lenteur.



Cependant, bien que l'histoire avance au rythme ralenti des individus presque pétrifiés par le froid, les tensions et « terreurs » qui parsèment le récit n'en sont qu'amplifiées. Bref, ce récit à vous glacer le sang, régalera tous les fans de mystères mystiques qui ne seront pas effrayés par la taille de ce roman ainsi que par sa relative lenteur.
Commenter  J’apprécie          650
Les orphelins de l'Helice

Une nouvelle qui nous replonge directement dans l'univers d'Hypérion, même si l'intrigue se passe bien plus tard.



Pour bien saisir toute l'histoire il faut bien entendu connaitre la saga d'hypérion mais également cette d'Endymion.

Néanmoins le texte reste très court , alors je trouve que l'auteur a fait vraiment dans la facilité. il y a un tel potentiel autour de cette série. Mais bon, retrouver cette atmosphère fait du bien même si au final cette nouvelle n'a pas grand intérêt.



Commenter  J’apprécie          640
L'abominable

Dan Simmons m’a soufflée ! « L’abominable » est un roman magistral qui vient une nouvelle fois prouver le talent de conteur de Simmons.

Le titre est trompeur, enfin l’est-il vraiment ?, « l’abominable » n’est pas ce qu’on s’imagine lorsqu’on s’y attaque. Il s’agit avant tout d’un formidable récit d’aventure mais c’est aussi bien plus que ça.



Le roman se place dans le monde de l’alpinisme dans les années 30. Cet aspect est très documenté, Simmons a dû lire des tonnes d’ouvrages sur le sujet, la véracité est totale. Si les aspects techniques sont très présents, on parle crampons, cordes, équipement…, ces éléments sont rendus passionnants par l’auteur et n’amoindrissent jamais le souffle du récit. Au contraire, ces considérations techniques montrent à quel point l’alpinisme à l’époque était une véritable aventure pleine de risques et de dangers. Ces périls, Simmons les fait ressentir pleinement au lecteur. On est dans les pas des personnages, on peine avec eux, on a froid avec eux…

Le roman d’aventure se double d’un thriller de haute volée. La tension est permanente, le suspense parfaitement maîtrisé. Simmons emmène son récit dans une direction inattendue. Le côté thriller du roman a une dimension historique qui tient presque du roman d’espionnage sans que jamais l’aventure ne perde de son souffle. Ce changement de cap de l’intrigue m’a vraiment surprise mais le tour de force c’est que ça parait naturel, on n’a jamais le sentiment que l’auteur a recours à un truc, ça glisse tout seul.



Ajoutez à cette construction imparable des personnages vivants et bien campés et des descriptions immersives… Voilà un roman qui atteint des sommets. J’ai adoré.



Commenter  J’apprécie          6112
Ilium

Ma première rencontre avec Dan Simmons avait été un ratage complet. Il faut dire que j'avais découvert l'auteur en lisant "Flashback", roman que l'auteur a oublié d'écrire pour déverser son fiel contre les démocrates, les écolos etc... Mais derrière le tract du tea party, il était facile de percevoir d'indéniables qualités : imagination fertile, idées géniales, sens du rythme parfaitement maîtrisé, ampleur des séquences d'action... Simmons et moi étions partis sur de mauvaises bases mais, pour preuve que je savais que cela était dû à un mauvais choix de roman, "l'échiquier du mal" et "Hyperion" étaient tout de même venus rejoindre ma PAL. A la faveur d'une lecture commune, c'est un autre titre qui est venu me réconcilier avec Simmons. Et de belle façon.



"Ilium" est énorme. Dans tous les sens du terme.

Le roman est composé de trois histoires parallèles. dans l'une on est plongé au cœur de la guerre de Troie aux côtés d'un homme du 20ème siècle, spécialiste de l'Iliade. Dans une autre, on suit deux robots passionnés de littérature, échoués sur Mars. Enfin, dans la dernière on accompagne le périple d'un groupe d'humains du futur, oisifs et habitués à être assistés, qui vont découvrir la valeur de la vie.

Ces trois histoires vont plus ou moins se rejoindre, trouver des résonances les unes dans les autres.. Simmons mène ces trois récits avec brio. Pas une seconde d'ennui au cours de ces plus de 800 pages.

La partie grecque est épique, riche en combats jouissifs et on prend beaucoup de plaisir à voir l'Iliade ainsi revisitée. Les aspects futuristes, comme les nanotechnologies, s'intègrent étonnamment bien dans l'ambiance mythologique antique. L'auteur fait preuve d'une belle érudition, dépeignant la vie antique avec justesse et manifestement il connait son Iliade sur le bout des doigts.

En contant le périple de Mahnmut et Orphu, les deux robots (ou plutôt devrait-on dire biomécanismes), Simmons fait là aussi preuve d'une culture impressionnante, cette dois dans le domaine de la littérature. Loin d'être lourdes ou ennuyeuses, les réflexions des deux personnages sur Proust et Shakespeare sont passionnantes. Je ne pensais pas qu'un roman de SF pourrait me donner envie de lire "à la recherche du temps perdu". Simmons l'a fait ! L'aventure de Mahnmut et Orphu, plutôt contemplative, fait la part belle à leurs dialogues et à leurs pensées . Ces personnages biomécaniques se révèlent finalement plus humains, paraissent plus incarnés que les héros de l'Iliade, prisonniers des archétypes qu'ils représentent. Orphu et Mahnmut échangent des idées, se chamaillent, se déclarent leur amitié, parlent de leurs goûts, se vexent, s'entraident... Comme de vrais gens. Contrairement aux troyens et aux achéens qui ne se définissent que par la guerre.

La 3ème histoire est tout aussi palpitante. C'est une sorte de récit initiatique, à l'échelle de l'Humanité. L'humain est ici entièrement dépendant de ses serviteurs (être continuellement servi revient à être asservi) et devra réapprendre à vivre par lui-même. Le voyage du petit groupe d'humains qui ouvre cette voie est riche en action et en rebondissement.



"Ilium" est un récit très touffu, parsemé d'idées géniales, à la fois épique, poétique, érudit, parfois drôle, mené de main de maître jusqu'à un climax dingue. Brillant !



Challenge Multi-défis 2016 - 46 (un péplum)

Challenge Atout-prix 2016 - 8 (Locus 2004)

Challenge ABC 2016-2017 - 4/26

Challenge Pavés 2016-2017 - 1

Commenter  J’apprécie          6114
Le cycle d'Hypérion, tome 4 : L'éveil d'Endymion

La première fois que j'ai lu ce roman j'étais encore a la fax.. il y a de cela plus de 20 ans et je trouve que ce roman n'a pas pris une ride.

Je dirais même au contraire , je suis encore plus bluffée par le talent "d'anticipation" de l'auteur aujourd'hui qu'hier.

En effet à l'époque on en était encore au minitel et peut être au balbutiement d'internet, du moins pour le commun des mortels.



Alors quand je vois le fond de ce roman et le contexte dans lequel il a été écrit on est loin de la technologie d'aujourd'hui ou les mots IA et virus sont au vocabulaire de chacun de nous.



Certains pensent que cette suite des cantots d'Hypérion est moins bonne.. je ne le pense pas , je la vois plutôt sous un autre aspect. Si les cantots était plutôt rapide et a assimiler a un space opéra, je pense que l'auteur a volontairement pris l'optique d'un cycle plus lent et surtout plus axé sur les sentiments.

D'autant , que comme dans Olympos et Ilium , Dan Simmons fait la part belle au non humain, plus humain que les vrais humains (dans leurs actes et dans leurs sentiments).



Et puis il ne faut pas oublier que Dan Simmons est un super érudit et que l'on retrouve beaucoup de référence à des classiques ou encore a des auteurs chers à ses yeux.. Keats est sans doute les plus cher.



Enfin tout ça pour dire que je reste convaincue que Dan Simmons est et reste un très grand auteur de SF… et que je l'affectionne tout particulièrement.
Commenter  J’apprécie          606




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dan Simmons Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous les 7 pèlerins allant sur Hypérion ?

Comment s'appelle le poète ?

Martin Silenus
Lénar Hoyt
Sol Weintraub
Paul Duré

10 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Le cycle d'Hypérion, tome 1 : Hypérion de Dan SimmonsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}