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3.48/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nice , le 23/03/1940
Biographie :

Biographie d'Abed Nil Gai
Daniel Biga est né à Nice en mars 1940. Son premier livre, Oiseaux Mohicans, publié en 1970 (prix Roberge de l'Académie Française) trouve auprès d'une génération un écho avec les aspirations de mai 68. Collages, motifs urbains, lyrisme au plus proche du quotidien, ingrédients de ce qu'on appellera la beat generation française, autour de la revue Chorus, dont Daniel Biga aux côtés de Franck Venaille et Pierre Tilman, est la figure la plus sauvage.


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Daniel Biga
Désert



Dans le vent de sable sous nos pas
la dune vit glisse plisse se ride s’éclipse
en place restent quelques granions de fer une ampoule de silicea
une dose d’aurum metallicum 30 ch
peu d’eau dans ma gourde de chèvre
dois-je boire maintenant ? (ou encore attendre)
au bord d’un torrent de pierres sèches
court la rare eau potabile de la seghiame
protégeant sous ma gandoura en cheveux de chameau
derrière un muret de terre couché
parmi les roses de sable où la géode étincelle
           parfois ton œil coule un peu
l’homme qui tant aime montagne et désert
ne peut être absolument mauvais
(cependant tout être en impuissance devenir meurtrier peut)

le chemin que tu suis tu ne le connais pas
(d’ailleurs pourquoi le suivre autrement ?)
à la tombée de la nuit sur les Aurès près de l’oued sauvage
           un vol de vingt cigognes s’abat

un jour tu écriras sur la neige des vers qui ne connaîtront pas
                                                                                             d’autre page
d’ici là ton doigt avec facilité gravera puis effacera le sable


// revue Secousses, N°19, Juin 2016.
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Et moi aussi
j’ai été huissier des chants
appariteur des couleurs
berger d’enfants
et instituteur des caprins et ovins
j’ai été ingénieur des bétons et bitumes
manœuvre des dossiers et paperasses
j’ai eu une chaire associée de docteur du cœur
et de pharmacien des âmes
mais c’est toujours jardinier de fourmis et scarabées
brocanteur des mûres et chanterelles
troisième classe des eaux et forêts
que j’ai été parfaitement à l’aise
comme le gardon dans son élément
car il n’y a pas un paysage pas une vie végétale
pas une plante au monde
dont je ne me sois jamais senti l’étranger

mais que dirai-je de l’homme ?
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né nu…


né nu

vécu vêtu truqué à peine vivant si peu chair épanouie
et si peu esprit ouvert...
mais si un jour tu n'avais plus peur d'être seul si tu n'avais
plus d'angoisse ni panique parmi ces êtres enfin semblables dénudés

démasqués égaux sans mensonge

né nu
tu te tiendrais à nouveau nu corps et âme
" bonne année ! " que tes vœux les plus subtils éclatent
hors de ta tête dans le corps nu et l'âme nue de la vie
va ! que le matérialisme puissamment dialectique et que
la paix profondément cosmique règnent en toi
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j’ai fréquenté des centurions…


j’ai fréquenté des centurions de lieux de maux déments (mot
ment ?) de gens
ainsi et en devine des mille des cents de mille
tant en Mé-dit-ter-ranée qu’ailleurs partoutou
en quelkue instantanée com(et)préhension manifeste


notre gratitude se conjugue in.finie


avec son identité lieu commun aque sa différence
chaque lieu commun archétype nous rend semblables
simili les uns eaux pareils et pas
ici l’âme Mes-dits-terrainée nul doute l’important
(avec la pose la prose s’impose) ce sont les terrasses sur mer
des villes dont parlait Jean Grenier
le lieu commun du bon heur
(avec la rose)


oui : in fime infinie
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Oiseaux mohicans



extrait 2

– mais mon exemple était celui de...
tu ne peux pas savoir quel son déchiré
faisait ton nom alors
(quand je m’en parlais bas à l’hôtel**)
Je lavais 50 couverts et des casseroles, des écumoires des moules
des saladiers des plats d’argent
LE PLUS DUR A RAVOIR C’EST LE FROMAGE RAPE
et l’eau chaude me montait par les bras
surgit en flot suant au visage
Denise
Maria
lisait les rides de mes mains
« toutes ces crispations dans le gras du pouce :
tu t’abaisses en amour »
– j’écoutais tout ce qu’on disait de moi
et rien que cela à peu près
le besoin de broderie que tu as par le haut
et par le bas
QUI VOIT SES VEINES VOIT SES PEINES
Turini Turini les oiseaux ont-ils le vertige
Parfois
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Homme né en 1940


Extrait 2

le café est-il ciré le whisky dans le vécé les enfants au frigo
dans une certaine aisance voyez-vous doublée
de pauvreté
C’est fait à l’étroit comme dans un cercueil
du 90 de large pour deux ça ne suffit pas
me voilà marié
aussi bêtement que mes ancêtres et pour que
leurs leçons profitent
nous durerons
sans grande convenance sans grand amour
par simple simplicité et pour arranger les choses
C’est fait tout va pour le mieux
je n’en dors plus
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Excusez-moi je ne vais pas très bien…


Extrait 3

Martine Raymond Robert Michel Marie-Claude Yves …
le suicide fut-il votre décision ?
Laurence Jean-Claude André Christiane Tahar Rabah Gilles …
la maladie de la mort fut-elle votre choix ?

J’ai vécu légèrement sans ancre ni boussole
plus d’une fois rompant mes minces amarres flottantes
comme si j’allais mourir jeune
et voilà que je ne le suis plus
qu’il me reste peut-être même longtemps à tirer
j’appréhende ce ne sera pas facile facile
– est-ce ma seule lucidité ?
l’art d’aujourd’hui ne correspond guère à ce que je cherche
pourtant dès que j’affirme ou nie quoi que ce soit
mes propos ne sont que masques et démasques
dans son infinité de courants et de mouvances
indéchiffrables inconnus inclassifiables infigeables
IL N’Y A QUE LA VIE

[…]
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Refuges minuscules…


Refuges minuscules au-dessus des tempêtes
urbaines, des vagues de sortie du travail, des
déferlantes manifestations, des naufrages automobiles,
des accidentés de la vie, des parias de la
sociale, des échoués de la famille, des largués de
la sécu... Balcons fragile passerelle au-dessus des
fracas et tracas.
Terrasses bordées de grands lauriers roses
dans les brumes de l’enfance lumineuse. Mêlée
de parfums d’avoines et de feux, de cristal, de
vanille, de roses... Chant clair de moineaux, de
fauvettes, d’alouettes ou de rossignols, roulement
des colombes, pigeons, tourterelles... Clique des
insectes sudistes, orchestre des jardins et campagnes
provençales.
Les feuillages jouent sur les murs, les sols,
les vitres, les flaques. Figures en mouvement,
scènes du fantastique quotidien où se lisent tous
les contes, s’aventurent tous les rêves, se nourrissent
les désirs...
Terrasses. Boissons et nourritures, fruits
frais, viandes grillées, aubergines et tomates,
melons et pastèques... Polars et poèmes, jeux de
mots, mots croisés, belote, dames, échec et mat !
Terrasses des rires fous, des cris, des terribles défis
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(333) ah ! que j’aime ça la langue ! et la zizique des mots…


Extrait 2

que j’aime ça celle des mains celle des cygnes celle de feu et
l’esprit sain la langue dorée la langue vive tirer la… avoir la…
bien tendue donner ma langue à ton chaton mettre ma langue
dans ta gaine que j’aime ça ! t’asticoter la glotte embrasser tes
glucides te rouler un patin dans la phonétique te couler une
lapine dans la faune éthique chanter dans tes noreilles rigoler

dans tes esgourdes ausculter tes phonèmes m’envoyer tes vrais
nems m’avaler une gorgée de tes voyelles une fricassée de tes
occlusives…
que j’aime ça la langue sa gangue ça tangue et ça zizique!…
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Je suis hors du monde…


Extrait 2

Je vis parmi les ruines et je vais où j’ai besoin de ruines et que ça croule autour de moi : où j’ai besoin que la ronce et l’ortie, le sureau et la pariétaire fassent leur travail, habillant la pierre abandonnée... J’ai une peu ordinaire attirance pour la mort. Seulement ce n’est pas la mort, mais une idée, une représentation de mort, une tentation d’éternité, du grand repos des fatigués, des paresseux. Car la mort réelle n’est pas une fin définitive : tout le dit quand on sait regarder le monde autour de soi. La mort est un grand mouvement, un changement majeur : la mort n’est qu’une période majeure de la vie...
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