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Citations de Daphné Du Maurier (1114)


- Si seulement on pouvait inventer quelque chose, dis-je vivement, qui conserve un souvenir dans un flacon, comme un parfum, et qui ne s'évapore, ne s'affadisse jamais. Quand on en aurait envie, on pourrait déboucher le flacon et on revivrait l'instant passé.
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Le bonheur n’est pas un objet à posséder, c’est une qualité de pensée, un état d’âme.
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Je l'imaginais jeune, grande, élégante, faisant le tour des écuries de Manderley, en relevant sa longue jupe pour qu'elle ne traînât pas dans la boue. Je voyais la taille fine, le col montant, je l'entendais commander la voiture pour deux heures. Tout cela était fini maintenant pour elle, tout cela était passé. Son mari était mort depuis quarante ans, son fils depuis quinze. Elle devait rester ici dans cette maison avec son infirmière jusqu'à ce que vînt son heure de mourir. Je songeais que nous savons peu de choses sur les personnes âgées. Nous comprenons les enfants, leurs jeux, leurs espoirs et leurs illusions. J'étais une enfant, hier. Je n'avais pas oublié. Mais la grand-mère de Maxime, assise dans ses châles, avec ses pauvres yeux aveugles, qu'éprouvait-elle, que savait-elle ? Savait-elle que Béatrice bâillait en regardant sa montre ? Devinait-elle que nous étions venues la voir parce que nous pensions que c'était bien, que c'était notre devoir, afin que, en rentrant chez elle, Béatrice pût dire : " Maintenant, j'ai la conscience tranquille pour trois mois " ?
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Je me demandais combien il pouvait y avoir de gens dans le monde souffrant et continuant de souffrir parce qu'ils ne parvenaient pas à briser leur filet de timidité et de réserve, et qui dans leur aveugle folie construisaient devant eux un grand mur qui cachait la vérité.
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Des vents étranges soufflaient, qui semblaient ne venir de nulle part. Ils se glissaient à la surface de l'herbe, et l'herbe frissonnait ; ils soufflaient sur les petites flaques de pluie, dans le creux des roches, et les flaques ondulaient. Parfois, le vent hurlait et ses clameurs résonnaient dans les crevasses ; puis ses gémissements se perdaient de nouveau. Il y avait, sur les rocs, un silence qui appartenait à un autre âge, à un âge révolu, évanoui comme s'il n'avait jamais été, un âge où l'homme n'existait point, où seuls des pieds païens foulaient les collines. Il y avait dans l'air un calme, une paix plus ancienne et plus étrange qui n'était pas la paix de Dieu.
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J'aurais voulu rester ainsi, sans parler, sans écouter les autres, retenant ce précieux moment pour toujours, parce que nous étions tous paisibles, satisfaits, et même un peu somnolents comme l'abeille qui bourdonnait autour de nous. Dans quelques instants, ce serait différent ; demain viendrait, puis après-demain, puis l'année prochaine. Et nous serions changés peut-être, nous ne nous retrouverions jamais plus assis exactement ainsi. Les uns s'en iraient, ou seraient malades, ou mourraient ; l'avenir s'étendait devant nous, inconnu, invisible, autre peut-être que ce que nous désirions, que ce que nous prévoyions. Mais cet instant était assuré, on ne pouvait pas y toucher. Nous étions assis ensemble, Maxim et moi, la main dans la main, et le passé et le futur n'avaient aucune importance.
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Daphné Du Maurier
La fontaine de l’espoir ne tarit jamais dans le cœur des hommes.
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Je suis contente qu'on ne puisse l'avoir deux fois, la fièvre du premier amour. Car c'est une maladie et c'est un fardeau, quoi qu'en puisse dire les poètes.
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Je pensais à toutes les héroïnes de romans que les pleurs embellissent, moi, avec mon visage boursouflé et mes yeux rougis.
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Je retournai dans le cabinet de toilette, ouvris la fenêtre et m'y penchai. La nuit était belle, froide et claire. Au-dessous de moi, j'apercevais les herbes folles du fossé et ses murs de pierres brutes recouvertes de lierre ; au-delà s'étendaient ce qui avait dû être autrefois des jardins à la française et dont les pelouses, à présent abandonnées aux vaches, séparaient d'anciennes allées qui allaient se perdre dans l'ombre des arbres. Un petit bâtiment rond comme les tours jumelles gardiennes du pont qui franchissait le fossé se dressait, isolé, devant moi, parmi les herbes et je compris à sa forme que ce devait être un colombier ; une balançoire d'enfant pendait non loin, au bout d'une seule corde, l'autre était cassé.
Une mélancolie indéfinissable enveloppait ce décor silencieux comme dans les lieux d'où les rires et la vie se sont enfuis et où des spectres accoudés comme moi dans l'ombre de vieux murs couvent leurs regrets et leurs chagrins.
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Je suis contente qu'on ne puisse l'avoir deux fois, la fièvre du premier amour. Car c'est une maladie et c'est un fardeau, quoi qu'en disent les poètes. Ils ne sont pas gais, les jours de la vingt et unième année. Ils sont remplis de petites lâchetés, de petites craintes sans fondement, et l'on est si facilement brisé, si vite blessé, on tombe sur les premiers barbelés. Aujourd'hui, revêtu de la facile armure de la proche maturité, les minuscules piqures quotidiennes vous effleurent superficiellement et sont vite oubliées, mais quel poids avait à cette époque une parole insouciante, et comme elle s'imprimait avec des lettres de feu, et comme un regard par-dessus l'épaule s'incrustait en vous pour l'éternité ! Un refus annonçait le triple chant du coq, un mensonge ressemblait au baiser de Judas. L'âme adulte peut mentir avec une conscience tranquille et un air joyeux, mais en ce temps-là, une ruse minime écorchait la langue.
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Pourquoi les chiens vous donnent-ils envie de pleurer ? Il y a quelque chose de tellement silencieux et de si désespéré dans leur soutien.
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Des oies se pavanaient dans la cour, une femme étendait du linge à sécher sur une haie, et des meuglements de vaches se mêlaient au battement des machines. La fumée s’élevait en panache des hautes cheminées, la vieille cloche sur le toit de tôle ondulée rapiécé s’illumina soudain dans un rayon de soleil ; à l’entrée, deux statues de plâtre, l’une de la Vierge à l’Enfant, l’autre de saint Joseph, bénissaient la petite communauté et tous ceux qui travaillaient et vivaient là. Je comprenais d’instinct, à l’âge des bâtiments et à leur atmosphère, que tout s’y passait de la même façon depuis deux ou trois siècles, sans que guerres ni révolutions y eussent rien changé. Les choses continuaient ainsi parce que la famille et les ouvriers y croyaient, parce qu’ils désiraient les voir se perpétuer de cette manière. La petite verrerie faisait partie de leur bout de pays comme la ferme et les champs, les vieux pommiers et la forêt. La détruire, c’eût été comme arracher du sol les racines d’une chose vivante.
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Il ne m'appartenait pas du tout, il appartenait à Rebecca. Elle était toujours dans la maison, comme Mrs Danvers l'avait dit, elle était dans cette chambre de l'aile ouest, elle était dans la bibliothèque, dans le petit salon, dans la galerie au dessus du hall. Même dans le petit vestiaire où pendait son imperméable. Et dans le jardin, et dans les bois, et dans la maisonnette en pierre sur la plage. Ses pas résonnaient dans le corridor, son parfum traînait dans l'escalier. Les domestiques continuaient à suivre ses ordres, les plats que nous mangions étaient les plats qu'elle aimait. Ses fleurs préférées remplissaient les chambres. Rebecca était toujours Mme de Winter. Je n'avais rien à faire ici.
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Daphné Du Maurier
Le bonheur n'est pas un objet à posséder, c'est une qualité de pensée, un état d'âme.
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Nous avons beau ne passer que deux nuits sous un toit, nous y laissons derrière nous quelque chose de nous-mêmes. Rien de matériel, pas une épingle à cheveux sur une coiffeuse, pas un tube vide d'aspirine, pas un mouchoir derrière un oreiller, mais quelque chose d'indéfinissable, un moment de notre vie, une façon d'être...
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Les mouettes s'étaient élevées. Elles volaient en cercle par centaines, par milliers, levant leurs ailes contre le vent. C'était les mouettes qui assombrissaient le ciel. Et elles se taisaient. On n'entendait pas un cri.
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Pourquoi les chiens donnent-ils toujours envie de pleurer ? Il y a quelque chose de tellement silencieux et de si désespéré dans leur pitié.
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Ce qui revient à dire, songeai-je (…), que les rapports entre les êtres sont vains parce que ceux qui nous plaisent ne s’aiment jamais entre eux, si bien que la chaîne se dissout et que le message est perdu.
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Nul voyageur s’aventurant pour la première fois sur une terre inexplorée n’avait pu se sentir plus seul que moi en cet instant sur cette route déserte. Le silence montait de ce sol pétri par les siècles, foulé par l’histoire, dont des générations d’hommes et de femmes s’étaient nourries, sur lequel ils avaient vécu et étaient morts, et rien de ce qu’ils avaient pensé et dit ne parvenait à troubler la paix féconde de ce sol. Là, à mes pieds, autour de moi, un cœur battait.
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