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Citations de David Bosc (43)


Le calme. Le calme. Il en cimente toute la maison, avec cette gravité qu'il jette comme du sable sur les départs de feu : fous rires, chagrins, enthousiasmes, trop fortes joies. Que ça puisse déborder, exploser, sortir de ses limites... il veille à l'empêcher avec un savoir-faire d'infirmier des asiles.
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Quand la souffrance, la tristesse et l'asservissement se font chaque jour plus aigus, et le désastre social plus éclatant, les explications que de commis foutriquets condescendent à donner n'amusent guère ...
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L'absurde du monde, qu'il soit ou non couvert de câbles électriques, Courbet le conjurait jour après jour par la peinture. Il montait contre lui de fragiles barrages que la nuit emportait. C'est avec des figures de cire, des petits pans de mur jaune, des queues leu leu de vers alexandrins, que l'on parvient à faire pièce à l'absurde, et non par le thermomètre, le microscope ou le cours de la bourse.
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Par bonheur, je ne suis revenu de rien.
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Des Eves noires à la hanche fleurie. Un chevalier à pourpoint d'oiseau et tête de chardon rouge. Les adorateurs d'une fraise des bois, nus, adorablement. Cohue qui sort de l'eau pour régresser dans l'oeuf blanc dont on se demande bien qui le refermera, et comment. Cabrioles d'amour, le poirier ventre à terre, et les orteils là-haut en colloque muet. Le paradis ne peut être que miniature, ou plutôt le lieu d'une inversion des échelles.
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Seul me porte vers les livres le désir d'y trouver ce que je ne soupçonnais pas, et c'est pourquoi je déteste les faiseurs de bouquins, les romances ficelées, cousues d'astuces, farcies de diables à ressort, de pièges à souris.
p. 32
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Courbet a exercé sa liberté. Il était opiniâtre. Sa politique ? Pour tous, la liberté, c’est-à-dire le devoir de se gouverner soi-même. Il ne déplorait rien. Il ne s’occupait pas de revendications (il n’était pas question de demander quoi que ce soit). Pour le reste, et jour après jour, ne rien céder de ce qu’on peut tenir. Pied à pied. Ne rien abandonner à cela qui mutile, prive, colonise, retranche, arraisonne, greffe, assujettie, entrave, équipe, ajuste, équarrit. Le corps est un champ de bataille. Le réalisme de Courbet est une riposte à la fable sociale, au fameux modèle de société, à la civilisation, au programme des écoles des classes asservies, au programme des écoles des classes dirigeantes, aux recueils de lecture à l’usage des jeunes filles. Le réalisme de Courbet lacère les décors derrière lesquels on accomplit la sale besogne, il déchire les toiles peintes : les bouquets d’angelots par-dessus les théâtres, les fées clochette, les diables, les allégories en fresque dans les écoles et dans les gares, où l’on voit les déesses de l’industrie et de l’agriculture, les splendeurs des colonies et les prodiges de la science.
Au mur de son atelier, à Paris, Courbet avait affiché une liste de règles ;
1. Ne fais pas ce que je fais
2. Ne fais pas ce que les autres font
3. Si tu faisais ce que faisait Raphaël, tu n’aurais pas d’existence propre. Suicide
4. Fais ce que tu vois et ce que tu ressens, fais ce que tu veux
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L’égalité est à la fois le passé et l’avenir de notre histoire. Il finira le temps des caciques, de ceux qui possèdent davantage que leur regard ne peut embrasser, même s’ils montent sur le toit. Il finira le temps de ceux qui font le tour en auto de terres dont ils ne sauront rien, sinon le rendement à l’hectare.
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- Dis, c'est un miroir ou un trou de serrure ?
- Hein ?
- Dans ton bouquin, tu regardes vivre les autres ou tu ne vois partout que toi ?
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Courbet, lui, n'acceptait ni la règle ni la soumission. En tout cas, il refusait de s'en faire le répétiteur.
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Les théoriciens de l'anarchisme ont tous légitimé le vol, note Thierry Marincourt, à condition que celui-ci se fasse au détriment des nantis. Baptisé "réappropriation", il s'opposait aux "vols légaux" qu'étaient la propriété privée et l'exploitation du travail d'autrui.
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Le corps est un champ de bataille. La nature est un champ de bataille. Le réalisme de Courbet est une riposte à la fable sociale, au fameux modèle de société, à la civilisation, au programme des écoles des classes asservies, au programme des écoles des classes dirigeantes, aux recueils de lecture à l'usage des jeunes filles.
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Le premier, peut-être, Courbet a peint la jouissance de la femme. On la voit qui monte dans La femme à la vague ; elle y est à la fois vague et ce que l’on perçoit d’emporté, de délivré, d’ouvert sur le visage de celle qui accueille la vague et qui, peut-être la dirige. Il y a surtout une étude pour La femme au perroquet, où c’est le drap, en ébauche fougueuse, qui jaillit blanc comme l’écume et submerge la fille aux seins levés. Elle a les yeux mi-clos. On lui voit des cils étonnamment nombreux et longs, qui ont je ne sais quelle audace végétale. Mais ce n’est pas au bordel qu’on voit jouir les femmes. Si on y a mis le prix, en revanche, on peut les regarder dormir. Combien de ces dormeuses dans l’œuvre de Courbet ?
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Palavas ! C’avait été à Palavas, vingt ans plus tôt, que Courbet avait découvert le cagnard, la grande lumière en Languedoc. Sa palette s’en était trouvée éclaircie : cette réaction chimique ne surprenait plus guère. Le voyage d’Italie, depuis un siècle au moins, était concurrencé par d’autres Sud, plus rudes, plus pauvres, et par l’Orient, sans pour autant que changeât cet afflux soudain, chez les peintres dépaysés, de l’or et du blanc d’Espagne. Davantage de lumière, aussi simplement que s’éclairent les cheveux des enfants au soleil. Point de révolution. Le temps viendrait un peu plus tard des conversions violentes du Midi, de ces artistes transis intérieurement, grelottants, auxquels le bleu du ciel et le miroir d’acier de la mer feraient comme un éden, sous une loi terrible, un Walhalla. Un jour d’octobre 1888, partis d’Arles en chemin de fer, Gauguin et Van Gogh iraient ensemble à Montpellier découvrir les Courbet de la collection Bruyas.
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Aucun chemin n'est celui de la liberté.
Les gens quand ils sont libres, vont par tous les chemins.
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"À l'aube, les arroseuses mouillent la poussière des rues ; elle reviendra avant midi cet empêchement de voir et de respirer que l'on croyait à demeure chez les porteurs de babouches et de sombrero. Poudre de briques, plâtre des murs et des plafonds ; on dit que trois cent mille bombes sont tombées sur la ville.
Un gamin d'une quinzaine d'années est assis dans la vitrine crevée d'un marchand de livres d'occasion. Le bâtiment menace ruine, il a perdu son toit et son dernier étage, les occupants ont été évacués. Dans son costume de laine, avec une cravate qui ressemble à la ceinture d'un vieux peignoir, le bonhomme est en pleine lecture. Il a le pied sur une pile bien ordonnée - son premier choix - tandis que tous les autres livres, au sol et jusque sur le trottoir, s'étalent, se chevauchent et font les écailles d'un dragon terrassé. Il y a là comme une sécession et la guerre s'en trouve repoussée à mille lieues, au diable.
- Dis, c'est un miroir ou un trou de serrure ?
- Hein ?
- Dans ton bouquin, tu regardes vivre les autres ou tu ne vois partout que toi ?"
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La pensée des hommes se tient dans ce qu'ils font, et peu importe si leurs bavardages énoncent tout le contraire.
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Courbet disait : "je peins ce que je vois", mais il avait travaillé, lui aussi, à se rendre voyant.
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Faire comme si la Commune n'avait pas eu lieu, ou ne fut qu'une parenthèse, et ravaler ses espoirs déçus, les enfouir, les piétiner ? Non, à cela Darien ne put se résoudre ...
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Quand, à cette heure tardive, quelques naturalistes battaient encore la campagne, armés de filets à papillons, toute une jeunesse offensée se claquemura dans les laboratoires de l'âme.
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