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3.43/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 08/09/1980
Biographie :

Diplômé de philosophie, David Rochefort publie en 2010 son premier roman, La Paresse et l'oubli, aux éditions Gallimard. Le roman décrit l'adolescence de trois amis, entre la Normandie, Paris et Berlin. Retenu dans la première liste du prix Renaudot, le roman reçoit un accueil critique favorable. Le Figaro magazine salue ainsi "la naissance d'un écrivain". Pour le Nouvel Observateur, le roman "bascule magnifiquement dans la noirceur". Pour Ouest France, c'est un "récit truffé de formules définitives et savoureuses" Pour le Magazine littéraire, c'est "un antiroman d'éducation, dont il faut souligner la qualité d'écriture".

En 2017 paraît Le Point de Schelling, aux éditions Gallimard. Le roman dresse le portrait de Nissim, "écrivain par hasard, menteur par jeu, voyageur par lâcheté". Le Monde salue sa "finesse d'analyse psychologique" et son "écriture ample, maîtrisée". L'Express évoque un roman "souvent très drôle" et Radio Canada un texte "extrêmement bien écrit".

Son troisième roman, Nous qui restons vivants (Gallimard), paraît en mai 2019.
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Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Rochefort
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David Rochefort : La paresse et l'oubli
Dans les locaux du Collège Franco-britannique de la Cité internationale universitaire de Paris, Olivier BARROT reçoit David ROCHEFORT pour son premier roman, "La paresse et l'oubli" (édition Gallimard). L'ouvrage décrit le passage à l'âge adulte d'un adolescent, dans les beaux quartiers de Neuilly. de brèves images d'illustration ponctuent l'entretien.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Les banalités qu’elle ânonnait et qu’il devait supporter. Il accusait
Giulia, bien sûr. Qu’est-ce qu’elle y comprenait ? En quoi était-elle qualifiée pour lui apprendre son métier ?
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Ta saison 1992 avait été tellement extraordinaire – tu avais presque tout gagné – que cette nouvelle année, ç’avait été comme passer sur un chemin déjà balisé, il fallait suivre une trace déjà écrite. Il ne s’agissait plus de conquérir mais de régner, de défendre ton territoire ; tout autour de toi, des ennemis rôdaient, qui voulaient te faire chuter, prêts à tous les coups, toutes les bassesses. Il y avait la presse, il y avait les autres joueuses (et qui a cru que les joueuses étaient solidaires ? sur le circuit, chacun est seul), il y avait des milliers de gens qui avaient intérêt à ce que tu trébuches. C’étaient les jeux du cirque, et tu avais voulu être à cette place, en plein centre, en pleine lumière, tenant dans tes mains un précieux trésor que tous voulaient t’arracher. C’étaient les ferias, les lâchers de taureaux, la grande chasse sanguinaire au trophée. Il fal‐lait être rusée, calculatrice, parfois méchante, pour le conserver. Ou très pure et très innocente.
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Maître du temps et de l'espace, marionnettiste de génie, petit démiurge parfois sadique, [l'auteur] ne se présente pas, ne s'abaisse pas à cela. [... Il] exige donc du lecteur qu'il fasse le sacrifice de sa vie réelle et brouillonne pour entrer dans son pur fantasme. Alors celui-ci ouvre le livre et pénètre dans un monde où tout se trouve déjà à sa place sans que lui ne sache rien, ne comprenne rien. Il rattrape la vie en cours, en quelque sorte et il a tout à réapprendre. [...] Et le lecteur est prié de croire que ces personnages brossés en quelques mots sont plus vifs, plus réels, que les tristes copies qu'il côtoie désormais dans sa triste vie d'adulte.
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J’avais treize ans et j’écoutais du heavy metal, j’étais tout le temps en colère et je tenais à le faire savoir : j’avais achevé ma mue en panneau publicitaire ambulant après avoir recouvert ma veste en jean de stickers Iron Maiden, Sepultura, AC/DC, Megadeth ou Pearl Jam. Je restais dans ma chambre, caressais la lame d’un couteau qu’on m’avait offert et rêvais à de grands holocaustes qui apaiseraient ma soif de destruction. Je passais des après‐midi à regarder en boucle des cassettes vidéo : le concert de Metallica à Moscou en 1991, deux mois avant la disparition de l’Union soviétique, devant environ un million de personnes, la foule en délire et les policiers russes un peu débordés qui frappaient à coups de matraques tout ce qui bougeait, des concerts piratés d’Iron Maiden, des lives à Donington enregistrés sur MTV. J’avais acheté pour cent quatre‐vingts francs une cassette vidéo du documentaire sur l’enregistrement du Black Album de Metallica, que j’avais visionnée des centaines de fois. Je me couchais le soir en me repassant les images du film que je connaissais par cœur, y apportant une unique et modeste modification : je m’incluais dans le tableau et par la magie du rêve, j’étais moi aussi pré‐ sent dans le studio d’enregistrement et partageais une bière avec James Hetfield, tapait des high five avec Bob Rock et gratifiait mes amis nocturnes de solos de guitare de toute beauté.
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L'âge d'or du roman fut aussi celui de la presse, entre le milieu du XIXè et le milieu du XXè siècle : en Occident, la population était désormais alphabétisée et, grâce aux progrès sociaux, disposait de temps libre. Les gens étaient comme des enfants qui demandent des histoires, toujours des histoires.
Une dernière histoire.
Mais aujourd'hui, que pouvais-je encore inventer ? Chaque jour, chacun lisait, entendait, voyait des dizaines, des centaines d'histoires. Il y en avait des courtes, dont on parcourait à peine les titres. Il y avait des histoires bêtes, dont la seule finalité était de fournir la brève matière d'un échange entre collègues ennuyés dans une cantine aux néons mal réglés. Il y en avait des longues, ces scandales qui s'étirent, se développent pendant plusieurs semaines, avec des protagonistes plus vrais que nature — l'ambitieux, le méchant, la victime — et tous les ressorts narratifs nécessaires à un bon récit : révélations, confrontations, dénouement. Il y avait les faits divers, les affaires politiques, les documentaires animaliers, les actualités culturelles, la dramaturgie du sport. Si l'on trouvait que les films étaient trop courts, on pouvait préférer les séries et ainsi, sous sa couette, à la fin d'une journée de travail, avoir la garantie de dizaines d'heures d'émotions pour quelques euros à peine. Si l'on avait une appétence pour le bizarre, le baroque, il existait pléthore de sites dévoilant de grands complots ou révélant des vérités cachées. C'était sans fin.
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C’est aussi ce qui fait la plus grande joie de la lecture : entrer en résonance avec des personnages étrangers à soi, des groupes sociaux et des époques qui ne sont pas les siens, et se laisser porter dans cet espace‐temps indéterminé dans lequel on peut soi‐même devenir une aventurière intrépide, un homme politique rongé par l’ambition, un séducteur en proie à la culpabilité, etc. Les romans ouvrent la fenêtre vers ces autres univers et nous permettent d’y vivre en pensée, d’imaginer ce qu’aurait pu être notre existence.
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Et puis en 1989, une jeune joueuse a débarqué sur le circuit que tu n'avais pas vue venir. Horrible. Moche. Trop maigre (aucune femme ne devrait être aussi maigre, pensais-tu). Trop petite, d'une taille ridicule par rapport à Steffi. Indécente avec ses cris de porc qui dérangeaient tout le monde et puaient le vice. Une femme ne devrait pas crier comme ça. Seize ans.
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Toutes les infirmières du service de soins palliatifs étaient impressionnées par sa détermination, son sérieux, et quand Élise mourut et qu’il fallut le lui annoncer, plusieurs infirmières ne purent retenir leurs larmes. L’une d’entre elles lui offrit des fleurs et un livre de poésie. Lola les remercia et leur dit que ça irait.
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Pour le moment, il avait l’air hagard, furieux, et quand la préposée lui demanda comment se prénommait l’enfant, il eut un moment d’absence, un grand blanc. Impossible de répondre, ni de se souvenir de ce qui avait été convenu avec Giulia.
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Je suppose que, tout comme l’alcool peut être joyeux ou triste selon son humeur du moment, on ne change pas radicalement dans les instants charnières de son existence – on se révèle.
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