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3.59/5 (sur 32 notes)

Nationalité : Israël
Né(e) à : Jérusalem, Palestine , le 17/06/1926
Mort(e) à : Paris , le 02/04/1997
Biographie :

Né en 1926, dans une Palestine encore sous mandat britannique, David Shahar appartient à une famille établie en Israël depuis cinq générations. Il passe toute son enfance à Jérusalem et en explore les moindres recoins.
Cette ville et ses habitants pittoresques seront les personnages principaux de la plupart de ses livres, comme dans sa vaste fresque Le palais des vases brisés.
Il obtient une licence de philosophie à l'université hébraïque, puis sert dans l'armée israélienne comme lieutenant d'infanterie. Il connaît la lutte pour l'indépendance et prend part aux guerres de 1948, 1956 et 1967.
A trente-sept ans, il quitte pour la première fois son pays pour un long séjour en France. Séduit surtout par Paris et la Bretagne, Shahar fait entrer la France dans son œuvre, œuvre qui mêle les cultures arabe, juive et chrétienne.
Il écrit aussi bien des livres pour enfants comme Riki. Un enfant à Jérusalem, mue de longues sagas historiques.
Président de l'Association des Écrivains israéliens, il reçoit en 1969 puis en 1978 le prix de la Création littéraire, en 1973 le prix Agnon de la ville de Jérusalem. Le prix Médicis étranger 1981 récompensera son roman Le jour de la comtesse, troisième tome du Palais des vases brisés.
En 1985 il reçoit le prix Bialik de la ville de Tel Aviv, et en 1986 le prix Newman de l'université de New York.
David Shahar sera fait commandeur des Arts et des Lettres par le gouvernement français en 1986.
Son style a pu être comparé à celui de Proust.
Il meurt à Paris en 1997. Bien que son apolitisme et son individualisme maintiennent David Shahar en marge du monde intellectuel israélien, le rayonnement de son œuvre est considérable. Ses textes reflètent la complexité de la vie quotidienne à Jérusalem.
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Source : http://ecrivainsisraeliens.over-blog.com/article-20596825.html ; http://www.amazon.fr/moustache-pape
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Bibliographie de David Shahar   (14)Voir plus

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Levitsky était un avocat connu de la rue Ben-Yehuda à Jérusalem et sa réputation d'homme à femmes ne cédait en rien à sa réputation d'avocat. Il l'emportait même sur Reinhold. Un jour Reinhold l'avait rencontré à Jérusalem en compagnie d'une femme assez laide et ce, très peu de temps après qu'on l'eut vu bras dessus bras dessous avec l'une des beautés notoires de la ville. Une fois seuls, Reinhold étonné lui demanda: "Vous qui avez eu droit à une telle beauté, comment pouvez-vous coucher avec un tel laideron?
- Ecoutez mon jeune ami, lui avait dit l'avocat grisonnant lui mettant la main sur l'épaule en un geste paternel, un taureau digne de ce nom monte n'importe quelle vache. Un taureau qui commence à froncer le nez, à faire le difficile, à renâcler devant l'une ou l'autre, savez-vous ce qui lui arrive?
- Non, dit Reinhold qui, pris au dépourvu, ne voyait pas.
- On le condamne à mort. Il est envoyé à l'abattoir s'écria le célèbre avocat embouchant la trompette de la victoire comme s'il se trouvait non pas en pleine rue Ben-Yehuda, mais à la cour d'assises, proclamant que Levitsky avait encore de la force dans les reins et dans ses muscles et que même s'il commençait à grisonner, le jour était encore loin où on l'enverrait à l'abattoir.
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Le sculpteur Jacques Lipchitz raconte que Modigliani, tout faible et phtisique qu'il fût, se battit seul contre tout un groupe de royalistes pour quelques remarques antisémites faites à voix haute dans un café, et ce après s'être présenté ainsi: "Je suis Modigliani, peintre juif!" Et à l'hôpital, au moment de mourir, il murmura: "Italia! Cara Italia!" Si Modigliani, dont la mère était de la descendance de Spinoza et qui s'était installé à Paris, avait le droit d'aimer l'Italie, sa terre natale, pourquoi toi, Carlo Lévi, né comme lui à Livourne et installé à Jérusalem, pourquoi t'est-il interdit de l'aimer?
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Notre tâche, ici, est d'ouvrir les yeux. De voir la réalité telle qu'elle est. De connaître la vérité. De regarder la frites les yeux ouverts, avec une raison lucide et avec courage. De voir la vérité dans toute sa nudité. De la débarrasser de toutes les couches de plâtre, de tous les mondes à venir qui ont rendu les yeux aveugles à ce monde-ci, à la vérité nue, ici et maintenant. À nous, d'arracher de nos yeux tous les emplâtres puants de vieillesse des nirvanas, des paradis, des mondes à venir et de l'immortalité de l'âme qui ont aveuglé nos yeux pendant des centaines et des milliers d'années, à nous de les ouvrir à la lumière de la vérité!
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Ce mot de «Dieu» n'avait pour moi de signification, je n'éprouvais quelque chose de ce à quoi il fait allusion que lorsque, créature insignifiante et excitée, je me tenais devant les montagnes, les espaces, les déserts ou l'infini des cieux et des étoiles qui disent la gloire de Dieu sans paroles et sans discours.
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Jusqu'au jour d'aujourd'hui, je ne sais exactement à quoi faisait allusion l'auteur du verset : «Le Saint, béni soit-il, fait sortir le soleil de son fourreau», mais en ce temps-là, lorsque sur mon chemin vers la bibliothèque de la Benei Berit, s'ouvrait soudain la porte de fer verte, livrant passage à la fille du docteur, j'éprouvais ce que signifiait le soleil sortant de son fourreau : à la vue de son visage, au son de sa voix, le monde s'emplissait de lumière, il se faisait plus large, plus haut, plus libre, meilleur.
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"Les oiseaux, dit Nin-Gal. Chaque oiseau est un miracle qui vole. Comment trouve-t-il le chemin de retour à son nid? Et la cigogne - une fois qu'elle s'est envolée et à traversé des continents entiers, toute l'Europe, toute l'Afrique, une distance de milliers de kilomètres - comment peut-elle retrouver le chemin du retour, non seulement d'Afrique en Europe, mais très exactement jusqu'à son même petit nid, au sommet d'une petite cheminée, sur une petite maison dans quelque petit village d'Alsace. Et moi qui me perds au bout de trois kilomètres. [...]"
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C'est seulement sur le chemin du retour que je lui demandai pourquoi on l'avait enterrée sans même un cercueil. Je ne savais pas encore que je venais d'assister à un rite courant de nos jours et j'étais persuadé que quelque chose d'inhabituel s'était passé sous mes yeux. «Les juifs d'ici, me répondit-il, se hâtent de briser le vase dès l'instant qu'il est vide pour qu'il retourne le plus vite possible à la poussière d'où il vient.»
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Et quant à l'existence humaine en soi, c'est là qu'est l'extraordinaire paradoxe. Prenons l'un des plus grands génies Einstein - ce grand cerveau qui explore les fondements de l'existence - le premier vaurien venu peut, d'un seul coup de couteau ou d'une pression sur la détente mettre fin à ses jours ; il est à la merci de n'importe quel accident u tout simplement d'une pierre qui lui tombe sur la tête et c'est là un grand sujet d'étonnement, que cet être complexe, dont la création, le développement et la préservation ont requis tant de soins soit à ce point vulnérable et facile à anéantir. Et pourquoi Einstein? Voici ce chat écrasé qui gît au milieu de la chaussée [...] même dans ce chat s'inscrit, tout au moins du point de vue biologique, un système infiniment plus compliqué, délicat et multiple que dans n'importe quel ordinateur fait de main d'homme et son existence, comme celle de tout corps vivant sur cette terre se trouve exposée à tous les accidents et promise à un anéantissement aisé. Et peut-être y a-t-il là de quoi ouvrir nos yeux à un autre genre d'existence bien plus importante que l'existence périssable et éphémère sur la terre?
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Le miracle n'arrive pas toujours d'un seul coup et nous avons vu de ces êtres hors série moisir dans le froid et l'obscurité de longues années durant avant que, soudain, comme un coup de tonnerre dans un jour serein, se produise le miracle. Il y en a pour qui il viendra même si c'est avec retard, mais il viendra!
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La vue de Sroulik l'inondait toujours d'une vague chaleureuse et, depuis l'histoire d'Ortie, il s'y mêlait maintenant une nuance de pitié - une pitié assortie d'un certain scrupule, de quelque remords dus à l'espèce de satisfaction de soi qui prenait racine dans cette pitié même pour son ami : en effet, il ressentait un bien-être, il était vraiment heureux que ce qui était arrivé à Sroulik ne lui soit pas arrivé à lui, qu'il ne soit pas tombé dans le piège, qu'il ne soit pas, de par sa nature même, destiné à être victime de l'amour, de cette maladie qui, comme on sait, est forte comme la mort et entraine toujours sur ses pas un mal plus grave encore, la jalousie, terrible comme l'enfer ; et cette satisfaction le rendait odieux à lui-même car elle était la preuve indéniable de sa bassesse, d'un élément mauvais implanté dans son esprit.
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