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4.01/5 (sur 165 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1980
Biographie :

David Thomson est un journaliste français.

Né d'un père britannique et d'une mère française, il passe son enfance en région parisienne. Étudiant à Sciences Po Aix, il consacre un mémoire à l'héritage de Jacques Foccart. Il entre ensuite à l'Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine de l'Université Bordeaux Montaigne.

Entré à RFI en 2009, il est nommé correspondant en Tunisie au moment de la révolution de 2010-2011 et réalise des reportages pour RFI, Radio France et France 24. Il est grièvement blessé par des tirs de chevrotine pendant le tournage d'un reportage à Siliana en 2012. Soigné dans la région parisienne, il revient sur cette journée dans un article publié sur le site de France 24.

Il réalise pour Arte le documentaire "Tunisie : La Tentation du Jihad" sur le mouvement jihadiste tunisien Ansar al Charia en 2013 et reçoit le prix Ilaria-Alpi dans la catégorie du meilleur reportage international de télévision.

En 2011, il couvre en tant que correspondant la guerre en Libye du côté des rebelles mais aussi du régime de Kadhafi, ainsi que les transitions politiques en Tunisie8, en Égypte et au Mali.

En 2014, après un an d'une vaste enquête, la seule sur ce sujet début 2016, il rassemble une vingtaine de témoignages directs de jihadistes français partis combattre en Syrie et raconte leur histoire dans l'ouvrage "Les Français jihadistes" (prix du document de L'Express-BFM TV en 2014).

Fin 2016, après cinq ans de travail sur le jihadisme à partir de sources primaires, plus de deux ans d'entretiens avec des Français et des Françaises revenus de Syrie et d'Irak, il sort le livre "Les Revenants" qui devient un best-seller en quelques jours dont il remporte le prix Albert-Londres dans la catégorie livre 2017 et le prix La plume et l'épée 2018.

Grand reporter au service Afrique de RFI et spécialiste des jihadistes français et tunisiens, il contribue également au site d'information Les Jours, où il raconte le parcours de jihadistes français revenant de Syrie et d'Irak

Twitter : https://twitter.com/_davidthomson
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Source : Wikipédia
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Les femmes des jihadistes.


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[Ceci explique entre autres comment les militaires et le policier français musulmans ont pu être assassinés au cours des attentats sur le sol français :]

"Et si demain, je tape la France, si je vais dans un commissariat de police et que je tire partout, si à ce moment-là y a une musulmane qui avait été arrêtée parce qu'elle porte le voile intégral et qu'elle meurt aussi, eh ben je serai pas responsable de sa mort. Elle sera récompensée à la hauteur de ses actes et c'est pas parce que je l'ai tuée que moi, je vais aller en enfer.
Le Prophète il a dit quoi ? Il a dit qu'il faut se désavouer des personnes qui vivent parmi les mouchrikin (polythéistes). Ces musulmans, ils ont les droits du musulman mais il y a un droit qu'ils ont perdu en vivant en terre de kufr et en ne faisant pas la hijra, c'est le droit à la défense. Comme tu vis parmi les kouffar (mécréants), je ne vais pas me soucier de ton sort. Donc tu dois faire l'effort de quitter l'endroit où les kouffar habitent pour aller dans un endroit où tu peux vivre ton islam."
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Yassine assure n'avoir jamais envisagé de commettre des attentats contre des civils sur le sol français.
"Moi déjà, je ne tue pas les innocents. Si on me dit, là-bas y a une base américaine va te faire exploser, j'y vais. Si c'est une cible militaire oui, de toute façon, l'objectif c'est de mourir, donc oui. Que tu te manges une balle ou que tu te fasses exploser dans une opération martyr, la mort reste la mort. Donc après c'est juste un détail.
Mais le Prophète Il a dit, vous ne levez la main que contre ceux qui lèvent la main contre vous. ça veut dire un vieillard, une femme, un enfant, un passant qui fait juste que passer son chemin tu serais injuste de le tuer alors qu'il ne t'a rien fait. Quand tu es en état de guerre, il faut que ton ennemi sache que tu es en état de guerre avec lui. C'est vrai, on dit la guerre c'est la ruse, mais il y a des limites à la ruse. C'est comme si moi je marchais dans la rue et quelqu'un me plante un couteau dans le dos. Moi j'appelle ça de la traîtrise."
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Dans les textes saints, le butin [de guerre, ou "ghanima"] s'inscrit dans la tradition des razzia du Prophète, strictement codifiées. Ces règles, Yassine et son équipe les ont, une fois de plus, interprétées à leur façon, en ciblant d'abord les organismes de crédit à la consommation tels Sofinco et Cofidis, bailleurs bien involontaires du jihad en Syrie.
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[Déclaré par un ancien braqueur devenu extrémiste :]

Prendre les biens des kouffar (mécréants) déjà, c'est pas du vol. ça s'appelle du butin, c'est du ghanima (butin). Par exemple demain, si je suis en France que je mets la cagoule et que je vais braquer une banque. Bah c'est pas du vol, c'est du butin de guerre.
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Chaque jihad a toujours renforcé al-Qaida au niveau international et déstabilisé des régions entières.
Le premier, contre les Russes en Afghanistan, a permis à Oussama Ben Laden de donner naissance à son réseau.
Dans les années 1990 en Algérie, beaucoup de vétérans, appelés les "Afghans" à leur retour, ont largement contribué à la constitution des maquis des GIA (Groupes Islamiques Armés), ancêtre d'AQMI (al-Qaida au Maghreb islamique).
Le même phénomène s'est également produit en Irak où l'invasion américaine de 2003 a redonné corps à al-Qaida, alors moribond.
Le réseau a décuplé la force de frappe de ses différentes franchises qui attirent désormais les jihadistes français en Syrie. Et toutes les estimations convergent : ce jihad syrien accueille dix fois plus de Français que tous les précédents.
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Le problème, c'est qu'avec le temps et les rencontres, on se rend quand même vite compte que la Tunisie est fortement laïcisée, que les musulmans même pratiquants sont dans un islam très coutumier, traditionnel, dans une incompréhension profonde des enjeux du monde puisqu'ils s'instruisent à travers les médias, les JT et ça, c'est le gros problème de la Tunisie. Tout ce qui est journaux et télés sont détenus presque à 100% par une pensée laïque pro-occidentale, anti-islam.
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Au fil des mois, Zoubeir a de plus en plus le sentiment que le « LOL jihad » des Français est l’importation en Syrie d’« une culture de cité ». Certes, le phénomène touche aussi les classes moyennes, voire, dans certains cas beaucoup plus rares, supérieures de la société française. Près d’un tiers des cellules familiales dont ils sont issus sont également chrétiennes, parfois même juives.

Mais les convertis proviennent eux-mêmes très souvent de foyers chrétiens issus de minorités : de l’immigration portugaise, asiatique ou d’Afrique subsaharienne, en passant par la communauté des gens du voyage et de nombreux cas originaires des Antilles françaises et des territoires d’outre-mer. Les zones rurales ne font pas exception.

Ces dynamiques ne se résument pas uniquement à l’équation immigration-délinquance-banlieue. Mais la sociologie jihadiste française concerne dans une large majorité des jeunes affichant un faible niveau d’études, socialisés dans la culture musulmane et dans les quartiers populaires français.

Zoubeir estime que seule une minorité est animée d’une logique de piété, de combat authentiquement religieux, rejetant toute ostentation sur internet. À ses yeux, derrière un vernis fondamentaliste, la plupart conservent en Syrie un comportement similaire à celui qui était le leur en France. Ils ne modifient pas tant leur mode de vie qu’ils l’islamisent, tout en prenant une revanche sur un passé français de frustrations, en exerçant sans entrave leur volonté de puissance, par la force des armes.

« Cette ambiance de cité existe vraiment chez l’EI. Les habitudes de cité n’ont pas trop changé en vérité. Le langage est le même. Les jihadistes ont islamisé le vocabulaire qui caractérise la délinquance. Avant ils auraient dit “tapettes”, aujourd’hui ils disent “murtad”, apostat. Mais c’est exactement pareil que quand ils insultaient les gens avant dans leur période d’égarement, la jahilya. Les mots s’arabisent, s’islamisent, mais les comportements restent les mêmes. Ils s’insultent, ils font des punchlines comme dans le rap, mais à la gloire de Daesh. Même là-bas, ils étaient toujours attirés par tout ce qui est or, femmes, armes… C’est les mêmes centres d’intérêt qu’ils avaient en banlieue, c’est les mêmes plaisirs. » Sauf que, détaille Zoubeir, « ce qu’ils ont volé, ils vont dire qu’ils l’ont pris en butin. Ils ont fait une ghanima. Quand ils vont mentir à des gens qui ne sont pas comme eux, ils vont pas dire que c’est du mensonge, ils disent que c’est de la ruse. Quand ils parlent d’insulter, ils vont dire que Dieu les a autorisés à médire sur les mécréants. Ils font leurs mêmes conneries, mais avec un peu plus d’islam, d’islamité dedans ».
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La Syrie jihadisée prend les atours d’un pays de cocagne matériel et spirituel où les dominés deviennent dominants, où les rapports de classes sont inversés, où des jeunes Français en majorité issus des minorités s’approprient le monopole de la violence physique légitime d’État, au prix d’un aller simple pour la Turquie. Souvent au bas de l’échelle sociale en France, ils intègrent en Syrie le groupe qui est au pouvoir. Soumis à une législation dont ils s’estiment victimes en France, ils deviennent les garants de l’imposition ultraviolente de leur propre législation en Syrie. C’est la revanche sanglante des humiliés, le remède à toutes les frustrations, générant dès 2013 des départs exponentiels alors que le phénomène est encore inconnu des médias et mésestimé par les services de renseignement. Le jihad en Syrie est alors vendu et vécu comme une expérience de jouissance individualiste et collective, légitimée religieusement, offrant un statut de chevaliers de l’islam et l’effacement de tous les péchés.

Tout ce qui n’était pas possible en France devient possible en Syrie. Nike Air aux pieds, fusil d’assaut dans une main, smartphone dernier cri dans l’autre, le consumérisme capitaliste n’a en rien disparu chez ces Français. Tout ce qu’ils ne pouvaient pas posséder en France est à portée de main en Syrie au titre du « butin de guerre ». Cela au nom d’une cause présentée par la propagande comme ontologiquement noble, valorisante et rédemptrice : défendre les musulmans en créant une cité idéale avec, à la clé, la promesse pour cette poignée d’élus du plus haut degré de paradis dans l’au-delà. « On voit les vidéos où ils sont dans des piscines, ils s’amusent, ils mangent des glaces, du Nutella. Ils prennent des photos avec des chats, ils vont dans des parcs d’attractions. Du coup, ils s’éclatent vraiment et ils se sentent libres. Plus aucune contrainte, plus de soumission à un système, comme ils disent, corrompu, explique Zoubeir. Ils sont dans le meilleur des systèmes, libres de profiter, sans culpabiliser. Quand ils s’amusaient en France, ils se disaient : “Ah oui, mais ce qu’on fait ici, ce n’est pas bien, on s’amuse alors que des gens sont en train de se faire tuer dans le monde.” Mais le fait que maintenant eux aussi sont partis combattre les gens qui opprimaient leurs frères, ça ne leur pose plus de problème de profiter de la vie. »
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En bon petit soldat, Abou Mujahid valide tous ces éléments de langage, à la lettre. Ses appels au crime vengeur sonnent comme un morceau de rap. « On est des soldats de l’État islamique, ils nous tuent, on les tue, lance-t-il. Tu tues ma femme, je tue ta femme. Tu tues mon enfant, je tue tes enfants. C’est clair. Le mec de la coalition qui a tué je sais pas combien de usulmans à Manbij, il va rentrer chez lui, il va faire l’amour avec sa femme et il va boire son café au lait le lendemain tranquille. Donc nous on s’en fout, on tue femmes, enfants, chiens, chats, chameaux ! On tue tout ! On explose tout ! On explose l’économie du tourisme. On veut faire couler ces pays. Mais on fait pas ça juste comme ça. Y a un intérêt, l’EI, il a pas attaqué la France avant qu’ils viennent avec leurs avions. »

Pour fonder religieusement la légitimité de l’EI à appliquer la loi du talion, Abou Mujahid sort des documents en français de son smartphone, références coraniques à l’appui. « Si tu veux les preuves islamiques sur quoi les mujahidin se basent pour frapper les mécréants sur leurs terres, eh ben tu peux lire ces PDF et tu vas tout savoir. Ils s’appuient sur des versets du Coran très clairs, y a le nom de la sourate et le numéro du verset : sourate An-Nahl, verset 126 : “Et si vous punissez, infligez [à l’agresseur] une punition égale au tort qu’il vous a fait.” Ensuite sourate Al-Baqarah, verset 194 : “Donc quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale”. »

Un autre de ses PDF s’intitule « Clarification sur le fait de viser des femmes et des enfants ». Un autre légitime les opérations kamikazes : « L’avis islamique concernant la possibilité de réaliser des opérations de sacrifice, suicide ou martyre ? » Inutile de le lire pour en connaître la réponse. Enfin un dernier visuel, réalisé après l’attentat de Nice dans lequel un tiers des 86 tués étaient de confession musulmane, légitime le fait de tuer des musulmans, considérés comme dommages collatéraux en cas d’attentat en « terre de mécréance ». « Pour nous, il n’y a plus de débat là-dessus », martèle Abou Mujahid.
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Plus ils me disaient c’est pas ça l’islam, plus j’étais convaincu du contraire. Pour les gens de cette idéologie, plus leurs ennemis, c’est-à-dire l’Occident, leur disent que c’est pas ça l’islam, plus ils sont convaincus du contraire. Ils disent que c’est un discours pour endormir les gens, pour vous encourager à rester ici, à être complètement passif par rapport à ce qui se passe dans le monde. Moi, j’avais lu à ce moment-là une parole d’un livre d’Ibn Talib, c’était un des premiers califes. Il disait : “Si vous voulez savoir où est la vérité, regardez dans quelle direction vont les flèches des mécréants.”
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