Peu à peu, dans ces moments d'échange qui précédaient le dîner, Lucile avait découvert les limites de son père. Georges ne savait pas tout. Entouré d'autres personnalités, aussi fortes, brillantes et érudites que lui, Georges n'avait pas toujours le dernier mot. Il lui arrivait de se heurter à des opinions contraires aux siennes et à des arguments sur lesquels il peinait à renchérir, ce qui ne l'empêchait jamais de conclure, sur un ton sans appel, qu'il avait raison. Lucile observait son père, entrevoyait son intolérance et ses contradictions.