L'adoption de l'anglais a, évidemment, entraîné une critique importante : celle de privilégier la langue du colonisateur au détriment de celle des colonisés. Cette accusation a couru tout au long des décennies, mais elle repose sur un vœu qui est souvent resté pieux, celui de promouvoir les littératures en langues vernaculaires.
Le récit-monde, qui se place sous l'égide constante du voyage, est maintenant en mesure d'explorer toutes les richesses, tous les rapports de force nouveaux qui s'instaurent entre les gens, les périodes et les lieux. Il en résulte une littérature du mélange et de télescopage où les destins se chevauchent, les pactes se nouent et se brisent, les rêves deviennent possibles et parfois s'effondrent. De local, le roman devient universel.
La plupart des romanciers-monde s'expriment dans une lange d'emprunt (en général celle du colonisateur) et utilisent cette imposition de façons diverses.