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Citations de Dermot Bolger (134)


She loved Cižek notion that children drew what they thought and not what they saw, that naturalistic expression was unnatural in a child and any teacher with a rebel in their class was blessed. She savoured the story of the Austrian girl who, after painting a purple elephant, logically explained to Herr Cižek that grey was too dreary a colour for such an exotic animal.

Elle aimait la pensée de Cizek* (1865-1946)qui affirmait que les enfants dessinent ce qu’ils pensent et non ce qu’ils voient, l’expression naturaliste ne leur vient pas naturellement, et un enseignant ayant un rebelle dans sa classe était chanceux. Elle savourait l’histoire de la petite autrichienne, qui après avoir peint un éléphant violet, expliquait que logiquement le gris était une couleur trop ennuyeuse pour cet animal exotique.

*Franz Cizek fameux peintre autrichien qui reforma l’éducation avec l’Art.Il initia Le mouvement d’art juvénile à Vienne avec des cours d’Art pour enfants.
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L'Irlande dans laquelle elle vivait  était infectée par un terrible virus appelé respectabilité. Dieu était souvent évoqué, mais pas à propos de l'amour qu'il fallait ressentir pour son prochain ni de l'éternelle damnation : la vie tournait uniquement autour de ce que tes voisins pensaient de toi, de secrets à garder, du scandale à éviter, il ne fallait donner à personne l'occasion de te mépriser. Ta mère avait honte de ne pas pouvoir mettre d'enfant au monde. Elle se sentait inutile, car à cette époque c'était le seul destin des femmes. Nous ne faisions pas carrière : nous nous mariions et élevions nos soldats de Dieu.
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Celui qui avait repeint l'ambulance avait oublié la bordure supérieure des portières. Vues d'en haut, les sillons écaillés de la carrosserie ressemblaient au lit d'une rivière asséchée. Le dessus du chapeau de l'ambulancier était tacheté de poussières et de pellicules et, quand il releva la tête de ma poitrine, je vis mon visage tourné vers le ciel, strié de sang. Les deux arbres séculaires qui surplombaient le portail du Jardin botanique avaient perdu leurs feuilles. Pourtant, au milieu de leurs profondeurs, un merle appelait.
Depuis combien de temps ne m'étais-je pas senti aussi serein? Les insignifiantes tracasseries du début de matinée, (...) me paraissaient lointaines. Seules quelques minutes s'étaient écoulées entre-temps, mais c'était comme si je n'avais plus eu le moindre rapport avec mon ancienne vie. Et, à mon grand étonnement, je n'éprouvais ni douleur physique, ni tristesse ni impression de perte. Mais j'observais la scène de l'accident avec une insouciante désinvolture.

(Incipit)
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Est-ce que lorsque mon cerveau avait été privé d'oxygène, mon système nerveux était simplement passé à la vitesse supérieure, avait libéré des endorphines hallucinogènes et donné une fête d'adieu avant la chute dans le néant? Telle était l'explication chimique de ce que j'avais vécu. Le mot endorphine est un composé des mots endogène et morphine; à plein régime, les endorphines naturelles peuvent être cent fois plus puissantes que n'importe quel analgésique pharmaceutique. Elles m'avaient permis d'entendre les voix que je voulais entendre, de voir les visages que j'avais aimés. Elles m'avaient offert le parfait dernier rêve, l'occasion de m'illusionner moi-même au bord du néant. Elles pouvaient tout expliquer, sauf l'identité de ce visage qui continuait de hanter mon sommeil.
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Aujourd'hui, j'ai rêvé que j'étais de retour dans l'Arche, ma petite caravane bercée par les vagues du vent. Une odeur de tourbe se dégageait encore du poêle en fer où j'avais grillé du pain sur l'antique fourchette que mes doigts gourds pouvaient à peine tenir. Le lanterneau entrouvert laissait la voie libre aux mystérieuses expéditions nocturnes de mes trois chats, mais Johnny, mon colley - aux os presque aussi arthritiques que les miens-, était heureux de dormir à côté de moi, lové sur les coussins.
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Le problème, quand tu as été adopté, [...], c'est que tu peux être n'importe qui. Tu essayes des vies différentes pour voir si elles te vont.
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Il fallut que je devienne moi-même parent pour commencer à imaginer ce que mon absence avait dû représenter pour [ma mère biologique]. Pendant les premiers mois de la vie de [mon fils], je m'éveillais souvent, m'agenouillais à côté de son berceau, retenais ma respiration, tendu, pour entendre la sienne, et je me sentais envahi d'un tel bonheur et d'un tel soulagement au faible bruit de son souffle que rien d'autre au monde ne semblait plus compter. Même si elle m'avait confié à l'adoption, elle avait dû pendant des années, chaque fois qu'elle se réveillait, instinctivement tendre l'oreille pour savoir si je respirais. (p. 58)
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Nous ne pouvons pas tous cacher la réalité derrière un buisson de fuchsia.
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J'avais grandi dans un monde où la respectabilité était l'objet d'un culte général. Ivrognerie, violence domestique, n'importe quel péché était accepté, à condition de rester caché. Les couvents et les asiles étaient des lieux indispensables où ce qui pouvait salir la respectabilité était dissimulé ; des lieux dont on faisait semblant de penser qu'ils n'existaient pas, et non où on pouvait entrer et affronter les choses. Quand j'étais enfant, la grande peur de ma mère adoptive n'était pas la misère, mais la perte de respectabilité.
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Elle s’apprêta à sortir. Mais une fois la porte ouverte, elle revint en courant le prendre dans ses bras. Elle l’embrassa vite, presque furtivement, sur la bouche, et il sut de façon certaine qu’elle n’avait plus rien à lui vendre ; c’était un cadeau d’adieu, un instant de dévoilement de ce qu’elle était vraiment.
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Parfois, il faut partir loin de chez soi pour découvrir qui l'on est vraiment.
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Nous emmenons parfois nos fantômes avec nous partout où nous allons, [...].
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« c’est juste que je t’aime différemment, sans toute cette intensité adolescente. L’amour change forcément quand nous changeons. Je veux dire qu’est arrivé à la magie qui émanait de toi au début de notre mariage, à la façon dont tu arrivais toujours à me faire rire ? Sans vouloir
te blesser, Martin, qu’est-ce qui t’a rendu si ennuyeux ? »
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L’Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité. Dieu était souvent évoqué, mais pas à propos de l’amour qu’il fallait ressentir pour son prochain ni de l’éternelle damnation : la vie tournait uniquement autour de ce que tes voisins pensaient de toi, de secrets à garder, du scandale à éviter, il ne fallait donner à personne l’occasion de te mépriser. Ta mère avait honte de ne pas pouvoir mettre au monde. Elle se sentait inutile car à cette époque c’était le seul destin des femmes. Nous ne faisions pas carrière : nous nous mariions et élevions nos soldats de Dieu.
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Mais l'actuel secrétaire d’État de Martin - la première chose qu'apprenait tout fonctionnaire qui travaillait avec un sous-secrétaire d’État était qu'il devait bannir le mot "sous" de toute conversation - accomplissait ses devoirs de sherpa avec bonne grâce.
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Selon votre dossier, votre coeur s'est brièvement arrêté. Cela arrive plus souvent qu'on ne croit. (...)
Au début, beaucoup de patients semblent avoir l'impression qu'on leur a volé leur mort. Ne me demandez pas pourquoi, je déteste l'idée de la mort, mais lorsque le cerveau est privé d'oxygène, il s'offre une dernière grande fête d'adieux hallucinés. Peut-être se sent-on, dans ce moment d'euphorie, libéré de tous ses problèmes, avant de devoir soudain les affronter à nouveau. (p. 25)
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Elle voulait que nous réussissions, c'est ce que veulent toutes les mères.
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Ceux qui détiennent l' information détiennent le pouvoir [...].
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Comment expliquer à Geraldine cette impression d'avoir eu une autre vie, alors que je n'ai jamais été capable de lui dire la vérité à propos de ma vie actuelle ? Comment lui dire que je lui mens depuis des années, qu'elle ne sait pas réellement qui je suis car je ne le sais pas réellement moi-même ?
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— Nous avons tous besoin de divaguer un peu, répondit George. Quand j'étais enfant, à Cork, nous vivions au dernier étage d'une vieille maison. Le genre d'endroit où le vent siffle, où les escaliers craquent, où les tuyaux résonnent en hiver. Je restais allongé éveillé ; terrifié par les fantômes. Quand vous perdez quelqu'un que vous aimez, une nouvelle forme de peur vous envahit : vous vous mettez à craindre qu'il n'y ait pas de fantôme, rien de mystérieux, qu'il n'y ait que l'oubli et aucune possibilité de revoir l'être aimé.
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