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Citations de Didier Decoin (535)


Le groupe des disciples est loin d'être aussi consensuel et homogène qu'on a tendance à l'imaginer. C'est tout sauf un club figé, feutré et ronronnant. On s'y contredit, on s’y invective. Car le Juif de Palestine est un homme a sang très chaud et à neurones hyperactifs, qui n'aime rien tant que décortiquer les mots et les idées. C'est pourquoi il trouve si savoureuse l'étude infinie de sa chère Torah, à laquelle il ne cesse de découvrir de nouvelles interprétations.
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Mais un jardin rendu aux campagnols et aux lézards, aux herbes folles et aux plantes rudérales, un jardin même saccagé par le temps qui passe, peut-il être qualifié de ruine ?
Métamorphose n'est pas mort. Et je crois bien que le dernier mot d'un jardin, celui-ci fût-il esquinté, défiguré au dernier degré, sera toujours le mot éternité.
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Les Romains, qui sont pourtant des gens assez légers et superficiels, deviennent presque sombres quand ils font la fête. Et même lugubres quelquefois.

Les Juifs, c'est le contraire : plutôt graves le reste du temps, on croirait des enfants quand ils se mettent tous ensemble pour faire une fête. C'est, disent les Romains, le seule chose un peu positive qu'on trouve dans ce pays.

Sinon, la Palestine, comme c'est aride ! La terre est aride, les mentalités sont arides.
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En plus de ses serpents des neiges, la petite fille abrite dans une boîte à biscuits quelques objets inspirés de ceux qu'elle a vus aux mains des hommes-médecine et auxquels elle prête les mêmes pouvoirs magiques : des plumes, des crottes de chat-huant exposées à la lumière de la lune pour les charger de fluides bénéfiques, des cailloux (elle les respecte parce qu'elle sait qu'ils lui survivront même si elle devient une très vieille femme), des herbes nouées, des brins de laine et des tiges d'orties qu'elle fait sécher pour se confectionner un attrapeur de rêves.
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"[...] on ne peut s'empêcher d'aimer rageusement ce que l'on sait appelé à disparaître bientôt."
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C'était à lui, Jean, que le Rabbi, au moment de mourir, avait confié le soin de veiller sur elle.

Il lui a dit qu'elle ferait mieux d'aller dormir un peu, mais elle a secoué la tête. Depuis la mort de Jésus, elle ne dort plus. C'est comme ça, Jean, je suis sa mère, je l'ai tellement, oh ! tellement aimé. Oui, je comprends, a dit Jean, moi non plus, je n'arrive pas à dormir.

Marie a dit qu'en plus de la mort de son fils, il y avait la mort de Judas qui lui faisait beaucoup de peine. Jean s'est offusqué : Judas n'avait eu que ce qu'il méritait, et son châtiment devait se poursuivre en pire là où il était à présent - dans la géhenne. Là-dessus, Jean croyait se rappeler que Jésus avait été on ne peut plus clair. Marie a dit que oui, bien sûr, mais qu’on ne savait pas ce qu'avait été le désespoir de Judas, ni ce qui avait envahi son cœur à l'instant où il s'était pendu.

Jean a protesté qu'il y avait quand même des limites à ce que Dieu pouvait pardonner, et Marie a chuchoté que, justement, il n'y en avait peut-être pas, des limites. Et ils n'en ont plus parlé.
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Le vent tombé, le ciel redevenu clair, le fleuve clapotait doucement contre les flancs de la barque que le courant d'aval emportait au milieu d'une flottille de bateaux chargés de longues gerbes d'avoines, ou lestés des ordures ménagères ramassées entre les pilotis des maisons et que de vieux mariniers conduisaient vers l'aval, vers la baie de Naniwa où elles seraient jetées à la mer.
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Car, à force d'être échangées dans le seul but de flatter, répétées toujours avec la même grandiloquence, à force, en somme, de n'être fécondées que par elles-mêmes, les louanges s'appauvrissaient, elles perdaient leur fonction de surprendre, d'exalter et de dilater, elles n'étaient plus qu'un bruit de fond comme celui de la pluie du matin sur les toits.
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Gareki glissait ses deux mains de part et d'autre de la lune, ouvrait grand la bouche et faisait mine de mordre à belles dents dans le halo bleuté comme dans un gâteau.
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Fils éphémères
de gaze cramoisie ;
les libellules !

Gotei
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- Si vous appelez fantôme la survie de l’esprit et sa capacité à se manifester spontanément ou par l’intermédiaire d’un medium, alors oui j’y crois, affirma Doyle.
Parce que c’est une réalité qui a été prouvée.
Et je ne comprendrais pas que la science dédaigne plus longtemps de s’y intéresser.
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II y a peu de livres où l'on mange autant que dans les Évangiles. Conviviaux, chaleureux, les repas ont manifestement revêtu une grande importance. Ils ont été pour Jésus à la fois des occasions d'enseigner et de se réjouir. Ensemble, sa parole et sa joie. C'est d'ailleurs sous le nom d'agape, mot issu du grec agapê qui veut dire amour, que les premiers chrétiens désigneront le repas qu'ils prennent en commun.
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Didier Decoin
- Elle avait beaucoup de talent?
- Elle avait surtout du métier, inspecteur. Un métier infini. C'est une des formes les plus respectueuses de ce qu'on appelle généralement le talent.
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Adopté par un fermier blanc qui l'avait rebaptisé Jack et initié au christianisme, Wovoka avait lu la Bible. Il en avait déduit que si les Blancs avaient osé tuer le Fils de Dieu, rien ne pouvait les empêcher de massacrer des Indiens qu'ils considéraient comme à peine supérieurs à des animaux.
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J'y vieillirai peut-être dans mon jardin,
je l'espère.
Mais je ne m'y sentirai jamais vieux
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Yelena se tut pour reprendre son souffle et lécher ses lèvres devenues sèches : il lui arrivait rarement de parler ainsi tout d’une traite, elle avait un trop grand respect des mots pour les lâcher dans la nature comme la bergère libère ses moutons à l’orée d’un pacage dont l’herbe tendre a aussi la hauteur qu’il faut pour dissimuler le piège d’un loup couché, ramassé sur lui-même, les muscles tendus : dans toute conversation, songeait-elle, il y a un loup embusqué, prêt à fondre sur le mot en trop, le mot qui fait mal, la phrase maladroite…
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- Je sens mauvais?
- Ai-je dit cela? Non, j'ai simplement relevé que tu sentais quelque chose. Je ne sais pas ce que c'est, c'est une odeur que je n'ai jamais respirée sur la nuque d'aucune yujo. Mais elle ne m'est pas particulièrement agréable, voilà tout.
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- Je ne sais pas comment vous dire que je vous aime, mademoiselle McNeill, c'est sûr que je n'oserai jamais vous le dire.
- Quoi ? Mais tu viens de le dire, oh ! tais-toi, tu viens de le dire, Hermie !

Elle le dévisageait avec répulsion, essayant de se rappeler quelles imprudences elle avait bien pu commettre pour l'encourager à développer quelque chose d'aussi hideux que cet amour-là.
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C’est alors que, de la bouche de Miyuki, devançant sa réponse, s’envola une petite perle de salive. Au même instant, le soleil déborda d’un nuage, ses rayons frappèrent la gouttelette qui, le temps d’une fraction de seconde, sur son trajet entre les lèvres de Miyuki et le visage de Nagusa, étincela comme un soleil minuscule.
 
Or Nagusa nourrissait une passion secrète pour ce fluide opalin si doux, si méconnu, si indifférent à la plupart des gens, qu’est la salive des femmes.
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Henri craignait par-dessus tout d'être tué d'un coup de couteau dans le ventre.
Il croyait déjà voir son sang se mêler au lait renversé, formant une coulée rose et visqueuse que les chiens de l'aube viendraient laper. Il se figurait crevant aux petites heures, dans des gargouillis répugnants. Se demandant avec angoisse s'il allait avoir très froid au fond de l'abdomen quand on lui aurait ouvert de bas en haut, et si ses boyaux allaient sentir mauvais en se répandant hors de son ventre.
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