La langue française évolue, avec le temps, les époques, les modes... Elle évolue même de plus en plus vite, et le vocabulaire d'une personne suffirait à indiquer son âge. Pourtant, certaines expressions ou locutions ont traversé les siècles. Leur emploi est parfois tombé en désuétude, mais elles sonnent à nos oreilles sur un air de "déjà entendu".
Elles ravivent de vieux souvenirs, de nos parents ou grands-parents, de littérature ou de chansons. Il arrive aussi qu'elles nous soient restées familières, et que les prononçant, on s'aperçoive soudain de leur étrangeté.
Adélaïde est un peu collet monté. La donzelle se met sur son trente et un pour un oui, pour un non. Je lui conterais bien fleurette ! De vous à moi, je vous fiche mon billet que sous ses airs perchées, elle cache une fieffée coquine !
Un nom à coucher dehors : Au temps des diligences, quand on s’arrêtait de nuit devant un relais, il fallait crier son nom à travers une lucarne avant d’y être admis. Si l’aubergiste trouvait au nom une consonance étrange, il n’ouvrait pas sa porte au voyageur. Compte tenu de la lenteur des transports, et de l’éloignement des haltes, cela équivalait à une condamnation à coucher dehors.
Se taper la meringue
La pierre blanche et les formes arrondies de la basilique su Sacré-Cœur peuvent évoquer une gigantesque meringue. Elle est située sur la butte Montmartre, où vécurent des peintres aussi fameux que Van Gogh, Utrillo, Suzanne Valadon, Picasso… La réputation d’un quartier d’artistes est restée. Même si elle n’est plus justifiée, elle attire des millions de touristes… et de peintres fauchés qui, pour survivre, peignent ce qui se vend : des vues de Montmartre et du Sacré-Cœur.
Se mettre en quatre : Cette expression du XVIIe siècle signifie qu’on se coupe en « quartiers », qu’on se « décarcasse » — un vocabulaire de boucher qui affirme qu’on paie vraiment de sa personne pour arriver à ses fins.
Se regarder en chiens de faïence : Parmi les décorations de tablette de cheminée les plus prisées, figuraient les chiens de faïence. Souvent identiques, ou pour le moins formant la paire, on les plaçait à chaque bout, tournés l’un vers l’autre. Cela donnait l’impression qu’ils se toisaient, sans jamais exprimer leurs sentiments, bien sûr.
Couper le sifflet
- Lorsqu'on a les bronches encombrées, il arrive qu'un sifflement sorte du gosier, appelé pour cette raison le "sifflet". Au XVIe siècle, "couper le sifflet" de quelqu'un, signifiait qu'on l'égorgeait. On se contente désormais de l'empêcher de s'exprimer, en provoquant chez lui stupeur, indignation ou étonnement.
L’effet perroquet
L’expression se moque des débats où les interlocuteurs n’apportent aucune idée neuve, se contentant de répéter ce que le public a déjà entendu mille fois.
Aider un enfant à écrire sa lettre au Père Noël... puis se dire qu'on pourrait en écrire une soi-même!
Oser distribuer des compliments et se laisser contaminer par la joie de l'autre.