Le Qì Gōng propose un chemin de patience et d’abandon. La relaxation est
sans doute, dans cette exploration énergétique, la faculté la plus difficile à acquérir.
L’équilibre s’établit dans la loi du juste milieu, en l’absence de mollesse
ou de dureté. L’état méditatif commence dès lors que la détente s’installe. Le
geste se laisse, alors, complètement guider par cette aspiration. La respiration
traverse le corps, le Qì trouve son chemin.
Le souffle lie le Corps et l’Esprit dans une dimension spirituelle ;
il réalise l’Unité. La conscience de la respiration à toute son importance
dans la pratique du qì gōng. Par la juste pratique, la capacité
respiratoire est augmentée, les échanges en oxygène sont accrus,
les apports énergétiques décuplés. Bien respirer masse les organes
internes, ce qui améliore la santé.
La voie daoïste propose une vie d’équilibre à l’écoute des rythmes biologiques.
Le mode de vie occidental agité nous contraint à négliger notre respiration.
Si les temps de repos ne sont pas suffisants, la respiration sensée ouvrir les
chemins du Qì devient courte. Le processus d’élimination des Xié Qì énergies
usées, est ralenti.
Le Qì Gōng pratiqué en lenteur entretient la bonne santé. La fluidité des mouvements
éveille la sensation fœtale, tel le bercement produit par du liquide amniotique.
Le corps acquiert la souplesse du jeune roseau qui s’adapte en toute
aisance au rythme du vent. La fluidité de la colonne vertébrale nous rend plus
vivant.
L’exercice de Qi Gong du tigre développe le Wei Qì, l’énergie défensive. Les alternances
de contractions douces et les relâchements des différentes parties du corps
sollicitent les muscles et les tendons. Elles relancent la circulation énergétique
du sang et de la lymphe. Ainsi, les toxines et les Qì usés s’éliminent.
Le qì gōng est une attitude de disponibilité, d’écoute, il inspire la
douceur, l’infini respect. Une détente profonde est générée : chaque
articulation est lubrifiée, chaque muscle subtilement mobilisé. Le
relâchement offre de l’aisance au corps, le flux d’énergie dissipe les
blocages.
La colonne vertébrale est le lieu majeur de la circulation de l’énergie. Elle
contient les moelles.
Le Qì Gōng des Animaux Mythiques, par ses mouvements variés et puissants,
la mobilise totalement. Il lui confère jeunesse et favorise la régénération des
cellules immunitaires.
Certaines régions du corps ont une telle présence, qu’elles constituent des
creusets énergétiques essentiels, appelés Dān Tián. Les daoïstes les considèrent comme des trésors de l'alchimie interne. Véritables réceptacles, elles stockent, régularisent et purifient l’énergie.
Le qì, cette force motrice, dans des mouvements d’expansion et
de concentration, anime la vie et se potentialise dans tout le corps.
La respiration se fait plus présente, plus profonde ; le qì se diffuse
dans toutes les directions. La conscience se déploie et rayonne.
Le qì gōng enracine le souffle au sein du corps ; les espaces énergétiques
et physiques s’ouvrent. La rondeur, la générosité du geste
s’intègrent comme un vécu, également dans tous les moments de
la vie. L’alchimie œuvre au cœur de l’Être.