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Citations de Don Carpenter (58)


" La création littéraire, ça ne s'enseigne pas, dit-il platement, et ça ne s'apprend pas non plus. Je crois qu'on naît avec. Ce qu'on peut faire ici, dans ce cours, c'est écrire beaucoup, lire aux autres ce qu'on aura produit, et tenter de s'entraider."
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S'il y réfléchissait attentivement, Charlie rêvait de devenir le roi du monde. Ça ne suffirait pas d'écrire et d'être publié. Sinon pourquoi se faire chier avec Hollywood ? Hollywood n'avait rien à voir avec le fait de bien écrire. Au contraire, il apprenait à moins bien écrire.
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En lisant le manuscrit de Jaime il avait compris pourquoi il ne pouvait pas terminer son propre livre. Charlie n’était pas écrivain, Jaime si. (…) Jaime savait instinctivement comment assembler les différents éléments pour que l’ensemble soit fluide d’une scène à l’autre. Le texte de Charlie, lui, était sens dessus dessous, (…) rien ne coulait.
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Elle avait compris, et ce depuis des années, que le glamour et le salaire élevé offraient une compensation, souvent inadéquate, pour l'une des professions les plus sales de notre civilisation, une profession qui affrontait au quotidien la crasse, la maladie, les aspects les plus laids, miteux et avariés de l'animal humain et qu'en fait, les praticiens les plus glamours, c'est-à-dire les chirurgiens et les psychiatres, effectuaient les besognes les plus sales ; le premier n'était qu'un vulgaire boucher opérant sur de la viande malade, le second ne valait pas mieux qu'un paillasson psychique sur lequel les patients déversaient leur vomi émotionnel heure après heure et jour après jour.
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- J'ai entendu parler de filles à deux cents dollars dans les endroits comme Las Vegas, Hollywood, ce genre-là.

- Une pute à deux cents dollars, est une pute à vingt-cinq avec un client à deux cents, expliqua Tanya en dévoilant des gencives rose.
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Comment se réveille-t-on ? C'était une chose de savoir qu'on passait sa vie endormi, mais c'en était une autre de s'extirper de ce sommeil, de se prouver qu'on était vraiment en vie et que ce n'était la faute de personne sinon la sienne.
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Il savait ce qu’il voulait. Il voulait de l’argent. Il voulait une fille. Il voulait un repas nourrissant avec toutes les garnitures au menu. Il voulait une bouteille de whisky. Il voulait une voiture pour rouler à cent soixante à l’heure (…) Il voulait un automatique calibre 45. Il voulait un tourne-disques dans la grande chambre d’hôtel qu’il convoitait pour pouvoir traîner au lit avec la fille et le whisky tout en écoutant How High the Moon et Artistry Jumps. C’était ça qu’il voulait. Il ne lui restait plus qu’à se procurer toutes ces choses. Il se sentait déjà mieux, rien qu’à inventorier ses désirs.
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Ils passèrent ensemble une longue soirée de beuverie, longue et triste, Lew, Colby, Jud Baker, Tommy German et la fête se termina à l'aube, les quatre amis au sommet du Rocky Butte à regarder le soleil se lever sur Mount Hood.
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Ensuite il concentra son attention sur ses yeux, espérant y voir quelque chose. Comme à l'accoutumée, il ne vit rien, seulement deux petits yeux délavés, cette fois cernés de rouge d'avoir pleuré, mornes et implacables. Aucun mystère, rien. Même les yeux d'un serpent étaient plus expressifs. Et au moins, les yeux d'un serpent disaient : "Méfie-toi de moi !" Ses yeux à lui ne disaient rien du tout.
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Qu’allait-elle faire de sa journée ? Ou de sa nuit, quand elle ne pourrait dormir ? Son roman avait été son ancre, et maintenant elle l’avait perdue. Tout le plaisir de finir, de savoir qu’elle était capable d’écrire un livre entier, était noyé dans ce sentiment de perte. Et elle avait écrit ce roman en quoi ? Trois mois et des poussières. Charlie travaillait au sien depuis des années, elle ne savait pas exactement combien, mais ça se comptait en années. Cela semblait injuste. Charlie était assis devant elle, faisait semblant d’écouter de la musique à la radio, dodelinant de la tête, jouant avec son sachet de thé, le cœur sans doute déchiré.
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Le chemin fut parsemé d'échecs, bien sûr, mais très vite, il prit l'habitude de mémoriser des chapitres entiers. Il ne savait pas comment cela fonctionnait mais ça fonctionnait. Ce n'était pas dans le plus dur, non. La construction des scènes non plus. Il voulait que les choses soient aussi cinématographiques que possible parce que cela facilitait la mémorisation, si bien qu'il avait monté chaque scène autour d'un élément concret, une chaussure, une vitre, n'importe quoi pour ne pas perdre de vue la scène. Il opéra de la même manière avec les personnages. Chacun d'eux possédait une caractéristique visible pour que Stan se souvienne de qui il ou elle était, cheveux qui rebiquent par derrière, un fumeur de cigares, un autre qui tire sur son oreille gauche quand il est nerveux. Stan avait tout emprunté à des gens qu'il avait connu. La mémorisation n'était qu'une affaire de ruse, se dit-il.
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Marietta ne comprenait pas pourquoi elle l'aimait, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle se dit que si elle était sortie avec lui, son amour se serait envolé, mais l'opportunité be se présenta jamais si bien qu'elle passa l'été à aimer sans être aimée en retour.
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Etait-il taillé pour braquer des débits de boisson ? Il était venu en ville pour réfléchir, et une fois de plus, on lui proposait une solution qui excluait toute réflexion – tout cela semblait d’un ennui infini ; une série illimitée de hold-up, des fêtes, des filles, des bouffes dégueues, des chambres d’hôtel toujours plus miteuses – il ne voyait pas la différence entre ça et gagner sa vie en travaillant, et au moins, avec un boulot, il n’avait pas à se faire du mouron d’être pris par la police.
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Le médecin aimait Tchekhov, peut-être parce qu'il avait été médecin, tandis que Jack préférait Dostoïevski, peut-être parce qu'il avait fait de la prison. Jack et le médecin s'accordèrent sur le fait que la littérature russe était "pleine de vie".
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Avant la construction du Golden Gate, c'était un port de pêche portugais ; il restait encore quelques chalutiers pêchant le saumon amarrés au nord de la ville. Charlie aimait acheter son saumon directement aux pêcheurs, obtenir un poisson entier pour une poignée de dollars, le vider, le couper en deux et le griller sur le barbecue du jardin. Rien que d'y penser lui ouvrait l'appétit. Charlie aimait manger.
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Quant aux véritables crimes qui avaient marqué son existence, le crime d’être né orphelin, celui d’avoir un physique puissant et rapide, celui d’être dépourvu d’une conscience puritaine, celui de vivre dans une société où tout le monde, dont lui, acceptait que le crime existe sans se rebeller : eh bien, il était entièrement coupable de tout cela aussi, comme tout le monde. Donc, ça n’avait pas grande importance. L’astuce était d’éviter d’être « puni » pour ses « crimes ». Il décida que se battre contre les autorités, regimber, reviendrait à admettre qu’ils avaient raison et qu’il avait tort. Mais bien sûr, le tort et la raison n’existaient pas. Alors mieux valait coopérer et tout faire pour atténuer le châtiment.
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Même à cet instant, l'idée de monter sur scène me foutait une trouille terrible, alors que Jim qui s'y trouvait avec le reste de la cilque adorait ça, il avait les yeux qui pétillaient et entre ses mains, son magnifique cornet si bémol au pavillon en cuivre a rutilé sous les feux de la rampe tout le temps où je l'ai regardé, et ce malgré les bastons, les mecs qui hurlaient et vomissaient, les musiciens qui allaient et venaient.
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D'après son expérience, Cooney savait que beaucoup de gens traversaient l'existence de cette manière, avec une image bien arrêtée de la façon dont les choses devraient être au lieu de les voir comme elles sont.
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Ne voient-ils pas la beauté de cet endroit ? Ne comprennent-ils pas que pour certaines personnes, l'opéra, le théâtre, le ballet, c'est la barbe alors qu'un peep-show sur Market Street, c'est de l'art ? Ils veulent que tout soit chic et gris. Ne comprennent-ils pas combien le bon goût paraît horrible aux gens qui ne le possèdent pas ?
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À ton avis,ma putain de condamnation, elle est due à quoi ? À mon fair-play ? Je fais un seul chèque en bois de toute ma putain de vie et j'écope de cinq ans ! À côté, un salopiot de comptable qui fauche trente mille dollars, il prend six mois ! Ouvre les yeux, mon pote, tout ce qu'il y a, ici, ce sont des putain de voleurs de poulets; tous les gros bonnets, les pros, les cols blancs, y sont dehors ou à Chino, en train de se faire dorer la pilule. Evidemment qu'il faut bien s'occuper des criminels, mais dans ce cas de tous les criminels, sinon ça veut dire qu'il y a un truc pourri quelque part.
- Ouais,mais à quoi tu t'attendais ?
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