Et bien la vie, c'est un peu la même chose. Elle te dit "Vive la vie !" si tu lui dis "Vive la vie !" et elle te dit "Crève !" si tu lui dis "Crève !" Et Mourad avait répondu : "Cela est juste, en un sens, mais la vie n'est pas seulement comme on la prend, elle est aussi comme on la fait..."
Il n'avait guère envie, en un tel moment, de quitter sa maison ; il lui semblait qu'en s'absentant, il exposait son canon à quelque danger. Il éprouvait le besoin de le veiller comme on veille un enfant qui s'agite dans son sommeil et qu'il faut recouvrir de temps à autre.
La population d'Arun se partageait en cinq clans entre lesquels ne régnaient pas toujours une harmonie parfaite.
Le camarade Zulo ne peut pas rester sans donner son avis. Pour lui il n’y a pas de phénomène qui ne soit prétexte à l’épanouissement de sa pensée. « au début naît le phénomène naît ensuite le rayon de la pensée a-t-il dit. »
Il tâtait ce canon comme à plaisir. Puis il saisit à pleins bras la roue suspendue en l'air, et tenta de la ramener au sol. C'est à peine si le canon bougea. Piqué au jeu, Mato renouvela son effort avec une vigueur accrue. Au troisième ou quatrième essai, le canon bascula enfin et prit assise sur ses deux roues, le tube pointé en direction du bois. Planté à son côté, au flanc de la colline, Mato semblait camper l'unique et insolite servant de ce canon muet. Un petit rire, alors lui monta aux lèvres, don l'écho résonna entre les arbres, amplifiant le crescendo.
Je ne répondis pas. Je repris le crayon et me mis à écrire. Les lettres s’alignaient les unes à côté des autres, telles les mottes le le long du sillon d’un champ. Quand j’étais petit, j’allais dans les champs avec mon père et je regardais les sillons. Ils étaient longs. La charrue courait dans la terre et rejetait les mottes sur le côté. On sentait une odeur de terre. A vrai dire, le papier ne sent pas l’encre. Mais j’en ai l’impression. Je ne manque pas d’imagination et je suis capable d’écrire.