AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de E. L. Doctorow (49)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Homer & Langley

Les frères Collyer, une histoire extraordinaire, de celles qui dépassent de loin l'inventivité de la fiction.

...

L'auteur, ou le scénariste, qui s'empare de ce récit — affranchi d'une démarche de biographe, impossible dans ce cas-ci — doit faire son choix entre tenter de remplir les trous de l'histoire le mieux qu'il le peut, en imaginant ce qui peut être vrai ; ou bien, et alors les possibilités sont infinies, n'en faire que prétexte à nous parler d'autres choses, n'utilisant la réalité uniquement pour avaliser le reste de ce qu'il veut nous raconter.

Doctorow hésite entre les deux chemins, on le comprend. Il n'a aucune envie de se lancer dans des suppositions d'exactitude, des vaines recherches de « on dit », ou bien de remplir des silences.

...

Il n'a pas trop envie de nous parler médical, de syndrome de Diogène, de syllogomanie, ou autre nomenclature pouvant faire office de froid et parcellaire résumé.

...

Il prend la voie de l'intime, tout en pudeur, sous la forme de mémoires, écrite à la fin de sa vie par l'un des deux frères, Homer.

...

Il décide d'y modifier de larges pans de leur biographie, surtout dans son déroulé chronologique, sans doute pour en faire la chronique d'une Amérique qui bascule dans la Modernité, le XXème siècle vu par deux êtres qui, en partie malgré eux (la cécité d'Homer avancée de plus de 20 ans), y oppose une farouche volonté de ne pas évoluer.

Leur donner presque trente ans de plus d'espérance de vie semble évident dans cette optique, et ne modifie davantage l'histoire réelle que ce handicap avancé à la jeunesse du narrateur, scellant le rapport de dépendance entre les deux frères.

...

Ces libertés, comme autant de variations des possibles d'une histoire incroyable, sont d'une grande cohérence.

Les anecdotes, en grande partie exactes, sont redistribuées sur cette nouvelle ligne de temps, confirmant l'ambivalence de l'ensemble, l'auteur empruntant un chemin qui pourrait épouser cette phrase de Melville, mantra de son Bartleby, « I would prefer not to ».

...

Possible résonance, ce refus de l'extérieur, et cette relative « modestie » narrative, face à ces faits divers, qu'un autre aurait pu développer avec davantage de couleurs, voir nous donner le point de vue de Langley, et s'ancrer en avant dans les délires et la folie.

...

Une douceur diogénique flotte sur ces pages, ignorant ce qu'aurait pu être cette histoire si l'appartement d'Harlem s'appelait la Maison des Feuilles, enténébrant le lecteur de claustro' et d'agoraphobie, ou toute autre « ambition » que ce réel aurait pu créer.

Place est laissée à un autre livre, preuve que l'on n'est pas rassasié, bien qu'on ait apprécié ce roman bien tempéré.

...

Hasard des lectures récentes, et sans tenter de les comparer, je pense qu'il est impossible d'écrire autre chose sur le siège de Barcelone après avoir lu « Victus : Barcelone 1714 » d' Albert Sànchez Piñol, dont je vous parlerai bientôt (et suffit de lire ce qu'en dit Pecosa…)…
Commenter  J’apprécie          692
Ragtime

Le Gilded Age, cet âge doré  dans l'histoire des États-Unis ne fut une période de prospérité que pour une poignée d’individus situés au sommet de la chaine alimentaire. Doctorow en offre une radioscopie singulière à travers la destinée de quelques familles, des industriels prospères de New Rochelle, des migrants ashkénazes récemment arrivés, un musicien afro-américain. La prospérité économique va de paire avec la distribution inégale de la richesse, et la montée des syndicats, cette dernière étant incarnée dans le roman par le personnage d’Emma Goldman, la militante anarchiste, autre figure de l’immigration juive en Amérique du nord.



Car dans Ragtime, Doctorow mêle habilement personnages de fiction et figures historiques, aussi diverses que Freud, Houdini, J.P Morgan, Henry Ford, Evelyn Nesbit (incarnée par Joan Collins dans La Fille sur la balançoire de Richard Fleischer ). La métafiction historiographique est chère au romancier américain et lui permet avec cet assemblage d’éléments qui peuvent paraitre hétéroclites d’écrire une grande fresque courant sur plusieurs décennies de cet âge d’or américain (débordant parfois vers les Pôles et le voisin mexicain en pleine Révolution), une histoire de riches et de pauvres. Paru en pleine désillusion du bourbier vietnamien, Ragtime est avant tout une critique sociale marquante sur les origines du néo-libéralisme et le racisme qui gangrène le pays.

Commenter  J’apprécie          634
Homer & Langley

Voici un roman comme je les aime, original dans son propos comme dans sa forme.



Le propos : L'histoire vraie (ou à peine romancée) de deux frères new-yorkais,

qui après la mort de leurs parents, victimes de la grippe espagnole, vont vivre seuls, de plus en plus seuls au fil des années, pendant que les personnes qui les entourent meurent, ou les quittent.

Ils finissent cloitrés dans une maison, encombrée d'un incroyable bric -a- brac.



La forme: c'est Homer, le pianiste aveugle de la fratrie, qui est le narrateur, Langley, gazé à la guerre est le principal protagoniste du récit de son frère. Pas de chapitres, juste des paragraphes de quelques pages, pour un récit fluide et linéaire.

L'auteur, semble avoir une véritable tendresse pour ses personnages, et l'on ressent vite une grande empathie pour eux.

D'ailleurs, à ce titre, la dernière phrase du livre est poignante.

Ce n'est donc pas un roman très gai, mais il reste un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          400
Homer & Langley

Histoire véridique de :

« Homer Lusk Collyer (né le 6 novembre 1881 et mort le 21 mars 1947) et Langley Collyer (né le 3 octobre 1885 et mort le 9 mars 1947), sont deux frères américains qui devinrent célèbres en raison de leur nature snob, de la saleté de leur maison et de leur syndrome d'accumulation compulsive (syllogomanie) qui causa en définitive leur perte » (dixit).

Ce livre m’a été conseillé par une amie. J’ai adoré : je vous le conseille vivement.

Commenter  J’apprécie          340
Homer & Langley

Homer et Langley Collyer vivent ensemble dans la maison laissée par leurs défunts parents. C’est Homer, le narrateur de leur histoire. Il est aveugle, Langley est revenu de guerre après avoir été gazé. Tout se passe dans leur maison, dans la cinquième Avenue, ils y accumuleront énormément de choses, il s’y passera beaucoup d’évènements...

La vie des deux frères Collyer est raconté avec beaucoup d’à-propos par E.L. Doctorow, un peu d’humour de temps en temps pour montrer l’excentricité de ces frères qui n’hésitent pas à accumuler ce qu’ils aiment, de la voiture au piano en passant par la machine à écrire et les journaux. Le passage des différentes personnes qui ont fait un passage chez eux, mafiosi italiens, domestiques japonais racontent les différents moments de l’Histoire avec beaucoup d’originalité. Les coups de sang de Langley sont jubilatoires… Juste un peu étonné que le récit semble se poursuivre après longtemps après la seconde guerre mondiale (une évocation de mai 68 avec les hippies ?) mais aucune date n’est avancée dans le récit si je ne me trompe, on ne se repère qu’avec les événements historiques. Enfin, il est bien indiqué que Homer et Langley est inspiré de la vie des frères Collyer, l’auteur a dû prendre quelques libertés. Mis à part ce point, j’ai beaucoup apprécié cette biographie plein de dynamisme. Un auteur à relire.

Commenter  J’apprécie          302
Le Livre de Daniel

Ce livre, quel livre, mais quel livre !

Réécriture de l’histoire des époux Rosenberg, condamnés à la chaise électrique pour espionnage, à ce terrible moment de la chasse aux sorcières due à l’hystérie anticommuniste et qui a fait beaucoup de victimes « coupables « ou pas.

Elle est racontée par Daniel, l’un des deux enfants du couple, traumatisé par ce passé et devenu un hippie débraillé et grande gueule.

L’écriture est puissante, foisonnante et riche. Elle sert cette histoire familiale très complexe qui vous prends aux tripes et au cœur.

L’imagination magnifique, la virtuosité et le réalisme de Doctorow nous plonge au cœur du cœur de la vie de chacun des membres de la famille.

E.L Doctorow est un immense auteur américain un peu oublié, pas assez connu en France ou peut-être seulement pour Ragtime grâce auquel il est devenu célèbre. Et c’est dommage ( pas pour lui, mais pour les lecteurs amateurs de coups de poing dans la tête )





Commenter  J’apprécie          254
Homer & Langley

Cet ouvrage raconte l'histoire de deux frères, reclus dans leur maison de la cinquième avenue, depuis la mort de leurs parents en1918, aussi cultivés qu'excentriques.....

Ce roman s'appuie sur un fait divers révélé en 1947: les corps des deux frères Colley sont découverts dans leur maison de Harlem oú ils ont vécu toute leur vie, elle contient des débris divers , une Ford T, 14 pianos....et des monceaux de vieux journaux...

L'auteur transpose cette extraordinaire histoire mais il fait traverser tout le siécle à nos deux héros qui vont devenir des témoins éclairés.

Ces aristocrates considèrent le monde à la fois d'une façon naîve et émerveillée... Cette histoire palpitante, trés bien écrite, méticuleuse est un portrait splendide à double vue: le narrateur devenu aveugle ..puis sourd progressivement dont les perceptions sont décuplées par son handicap donnent à ce récit une puissance sensorielle rare ....

Comment se rendre compte de sa vie?

Comment assumer sa dépendance et les problémes récurrents liés à son handicap?

Puis L'aîné, Langley,, au second plan, gazé pendant la premiére guerre mondiale, dont les élucubrations tragi- comiques instillent un climat d'angoisse étouffant, sa folie loufoque est prétexte à des situations amusantes qui



rythment le récit.

Leur maison accueille des bonnes hongroises, des gangsters italiens,des musiciens de jazz,des hippies, des domestiques japonais,....différentes communautés s'installent dans leurs meubles puis disparaissent....

Tapis derrière leurs portes closes, ils sont recroquevillés dans leur cocon, coupés de l'extérieur, Langley est friand d'objets en tout genre, pianos ,grille pain, phonographes, une Ford T installée dans leur salle à manger,..... il classe et archive méthodiquement toute la presse quotidienne....la maison devient un vrai capharnaüm.. Un bric à brac sans nom.....

Un roman original, drôle et émouvant, pétri d'humanité oú la loufoquerie le dispute à l'humour et à la cocasserie,chez ces deux personnages qui assument leur vocation d'ermites.....

Le narrateur nous montre avec grand talent,leur glissement social inexorable....vers la marginalité et l'isolement dans une Amérique où le matérialisme féroce se joint à une solitude et une indifférence extrême!



Commenter  J’apprécie          255
Homer & Langley

Homer, pianiste virtuose aveugle, et son frère Langley vivent sur la cinquième avenue dans un magnifique hôtel particulier. Peu à peu, déçus par leurs contemporains, ils vont se replier dans leur monde et finalement s'isoler pour vivre en ermites.

Une histoire poignante, touchante, cruelle aussi, qui vous renvoie à vos doutes, votre place dans le monde, à votre conscience de choses et l'importance qu'on leur donne. Homer, par sa cécité, est le plus à même de nous faire voir le monde. Son handicap n'en est pas un, comme souvent, mais au contraire lui permet de mieux voir, de ressentir la profondeur de la vie. C'est lui le véritable philosophe du duo.

E.L Doctorow grâce à un style plein de finesse et d'humour teintée d'ironie, nous raconte une fable merveilleuse, tragi-comique qui ne laisse pas insensible. C'est une œuvre brillante et très bien écrite, à mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          231
Ragtime

La fin du XIXe siècle aura été une période bénie aux Etats-Unis pour la classe des ultra-riches, qui s'est prolongée dans les premières années du XXe siècle. Ragtime se veut un survol fou de cette ère dorée (gilded age). Doctorow mène cette locomotive déchaînée de main de maître. C'est au sein d'une famille aisée (Père, Mère, Jeune frère et Petit garçon) habitant New Rochelle non loin de New York City que se tisse l'intrigue principale de ce roman historique atypique, à laquelle l'auteur greffe, en un tourbillon frénétique, une série de scènes fortes impliquant quelques personnalités connues de l'époque, dont Harry Houdini, Emma Goldman, John Pierpont Morgan, Henry Ford, Sigmund Freud et j'en passe. Et à travers toutes ces saynètes qu'on peut croire disparates et sans lien entre elles, c'est à une leçon d'histoire en accéléré de la société américaine à laquelle le lecteur est convié. le portrait d'une nation gangrenée par les inégalités sociales et les problèmes raciaux, subissant les ravages du capitalisme sauvage qu'une montée du syndicalisme ne suffit pas à endiguer.

Un roman fort, qu'on dirait écrit d'un seul souffle, frappant au coeur même de l'utopie américaine, ce rêve de recréer sur terre un pays neuf, offrant le meilleur pour l'humanité.



Commenter  J’apprécie          190
Homer & Langley

Un avis plutôt mitigé pour moi sur ce livre. On ne peut pas vraiment dire que j'ai beaucoup de reproches à lui faire. Le style est agréable, l'histoire est claire, les personnages, inspirés de personnes réelles, sont bien campés, bien décrits, surtout d'un point de vue psychologique. On se sent vraiment dans cette maison où s'accumulent tous ces objets. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la description de la venue de la voiture, avec tous les bruits et les odeurs. Malgré tout, j'ai toujours quelques difficultés à accrocher sur tout ce qui est témoignage, ce n'est pas tellement mon style de lecture.
Commenter  J’apprécie          150
Homer & Langley

Il était une fois Homer et Langley Collyer, deux frères vivant dans la maison familiale new-yorkaise ("maison" est ici employé de façon générique, hôtel particulier conviendrait mieux à la réalité) et pas n'importe où dans la Grosse Pomme, les pénates hein, non, non, non, sur la cinquième avenue parce que voilà, quitte à avoir une belle vue, pourquoi pas Central Park ?

Donc ces deux frères, dont un est aveugle à peine sa vingtaine d'années sonnée et l'autre traumatisé de la Grande guerre, vont, pendant des années (des décennies oui) vivre pratiquement cloitrés avec un rapport minimum à l'extérieur, empilant, collectionnant, conservant, stockant (y'a pas assez de synonymes pour décrire leur fièvre de ne rien jeter) tout ce qu'ils pourront trouver de journaux, instruments de musique, livres, phonos, surplus militaires etc etc... jusqu'à ne plus pouvoir se déplacer autrement qu'en empruntant des labyrinthes de, euh, choses.



Alors folie ? Difficile à dire sans connaître le cas autrement qu'à travers le livre de Doctorow mais si on ne s'appuie que sur ce dernier alors non, excentricité éventuellement mais folie ? Mais il est vrai qu'on aime qualifier de fous ceux qui ont l'outrecuidance de se préférer une vie différente.



S'il est de bon ton de commencer l'année avec un chef-d'oeuvre, il n'est pas mal de la finir de la même manière et là, pour mon dernier livre de l'année, on peut dire que je me suis gâtée. Un vrai coup de coeur !



Commenter  J’apprécie          150
La machine d'eau de Manhattan

J'ai adoré ce livre. L'atmosphère qui se dégage de la ville de New York au dix-neuvième siècle y est parfaitement décrite. Le ville est à l'époque éclairée grâce à des lampadaires qui fonctionnent au gaz, et on y trouve aussi le tout premier Tramway qui relie New York à Harlem et qui est tiré par des chevaux (chose que je ne savais pas). Lorsque l'on regarde les tramways de nôtre époque, on a du mal à imaginer que les premiers étaient tirés par des chevaux. De plus, dans son roman l'auteur nous décrit une ville qui est corrompue, le plupart de ses dirigeants sont des gens malhonnêtes ( dont un certain Boss Tweed qui a véritablement existé) et qui emploient des personnes tout aussi corrompues. Bref, il y règne une atmosphère assez lugubre et l'histoire qui s'y déroule l'est tout autant. Mais il faut le lire pour s'en imprégner et vous verrez que vous aurez l'impression d'avoir voyagé dans le temps et de découvrir une grande ville autrement que ce qui nous est montré aujourd'hui.

Vous l'aurez compris pour moi ce livre est un grand coup de cœur, j'ai découvert un auteur dont l'écriture m'a captivée.

Commenter  J’apprécie          130
Homer & Langley

C'est une histoire inspirée de la vie de deux frères américains découverts morts en 1947 dans leur maison, ensevelis sous des tonnes d'objets, de journaux, de bicyclettes, d'instruments de musiques et divers autres "accumulables" collectionnés sur presque une vie entière.

L'auteur en narrant l'histoire à la première personne du singulier (il s'agit de l'un des frère, le plus jeune) nous fait entrer de plein pied dans cette maison étonnante, nous fait cheminer dans l'esprit de ces deux hommes extra- ordinaires dans le premier sens du terme.

Il parvient à nous faire comprendre petit à petit, pas à pas, ce qui peut amener certains à de telles conditions de vie, à mesurer l'étendue de deux solitudes.

C'est un roman d'amour, de tendresse et de désespoir plein d'élégance, servit par un style narratif fluide et ironique.

Je dois avouer qu'après avoir refermé mon livre, j'ai continué à penser à Homer et Langley Collyer .

Tout le monde peut un jour entendre parler de ces gens enfermés, seuls, sans possibilités de s'intégrer dans la société, parce qu' à un moment donné ils ont raté le coche.

Voilà donc un petit roman tout simple,qui ne condamne pas, ne juge pas, qui nous remet en place et nous fait réfléchir sur la société et ses dérives.

Un lien pour voir la maison des deux frères lorsque ils ont été découverts après une vie...bien remplie.

http://livrogne.com/2012/07/homer-et-langley-el-doctorow/
Commenter  J’apprécie          90
La marche

Des personnages se croisent et se décroisent au cours de la longue marche vers la mer du général Sherman, un raid sans pitié (et sans ravitaillement) à travers les états confédérés, qui mit fin aux cinq années de la Guerre de Sécession. Soldats exténués, vêtus de hardes et obligés de se nourrir sur l'habitant, blessés amputés souvent sans raison, profiteurs de tout poil juste bons à piller et violer, et une armée d'esclaves "libérés", suivant la procession en direction d'une quelconque "Terre Promise", tel est le fardeau que devra porter Sherman pour mettre fin à cette interminable guerre. Le roman de Doctorow, profondément humaniste et antiraciste, se focalise sur un certain nombre de caractères, parmi lesquels se distinguent Wrede Sartorius, le chirurgien aux mains d'or, aux méthodes originales quoique peu appréciées de ses confrères, et Pearl, la jeune négresse blanche à la beauté rayonnante dont va tomber amoureux Stephen Walsh, un soldat de l'Union. Loin du mélodrame auquel on s'attend au vu de la galerie de figures sur lesquelles l'auteur s'est plus particulièrement penché, bons et méchants mêlés, il s'agit d'un pamphlet contre la guerre et les joutes politiciennes qui conduisent à ses pires atrocités, un pamphlet aussi contre l'esclavage, qui hélas ne tardera pas à muer en discrimination raciale.
Commenter  J’apprécie          80
Homer & Langley







Dans leur maison de la Cinquième avenue à New-York, Homer et Langley Collyer vivent cloîtrés depuis le mort de leurs parents en 1918. Langley y accumule toutes sortes d’objets inutiles et des quantités de journaux. Homer, pianiste aveugle, accepte les excentricités de son frère.



Dans ce roman à l’écriture raffinée et exquise, E.L. Doctorow nous livre l’histoire un peu modifiée mais passionnante de deux frères qui ont réellement existé. La vie d’Homer et de Langley Collyer, fils d’une famille riche, bascule à la mort de leurs parents. Parti à la Grande Guerre, Langley reviendra des tranchées avec des poumons malades. Son frère Homer le décrit comme un homme changé à tout jamais et c’est à son retour que Langley commence à amasser toutes sortes d’objets qu’il récupère la nuit. Il se met aussi en tête d’écrire un journal au numéro unique compilant toutes les informations. Féru de musique classique, Homer joue du piano une échappatoire à sa cécité. Au fil des années, la belle demeure de la Cinquième avenue perdra toute sa splendeur mais accueillera des thés dansants, un gangster, une élève en musique qui deviendra une nonne, un couple de domestiques d’origines japonaises et des hippies.



La métamorphose de New-York passe par la maison des deux frères et les personnages sont des relais pour décrire avec tranchant ou drôlerie, l’absurdité et le grotesque des aberrations humaines.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2012/05/e-l-doctorow-homer-langley.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          70
Homer & Langley

L'auteur imagine, au travers des yeux de Homer, aveugle, ce qu'a pu être la vie des frères Collyer, reclus dans une maison aristocratique de New York. Langley , plus tout à fait serein depuis son retour du front de la guerre 14-18 aménage l'intérieur de la maison afin de faciliter la vie de son frère et le protéger. Cette surprotection finira par les tuer. L'auteur en profite pour nous faire vivre les ambiances du NY du vingtième siècle: thé dansant, mafia, règlement de compte, hippies. Une belle balade dans le NY du début du vingtième siècle.
Commenter  J’apprécie          60
Homer & Langley

"Je suis Homer, le frère aveugle."

Un livre fantomatique qui dilate le temps et resserre l'espace, alors que New York s'emplit de bruits et une maison de bric-à-brac, que le XXe siècle file et les volets noirs se ferment.
Commenter  J’apprécie          60
Ragtime

Un sympathique roman qui brille par son scénario bien construit où le destin croisé des personnages s’entremêle habilement, et par le caractère allégorique de ces personnages qui incarnent les révolutions sociétales et industrielles du 20e siècle naissant. Une écriture également de qualité, malgré quelques longueurs, notamment dans la dernière partie.
Commenter  J’apprécie          60
Homer & Langley

Enfin, depuis le temps que je voulais lire ce roman...c'est chose faîte.

Ce livre fut pour moi une réelle découverte et un vrai coup de coeur. J'ai beaucoup aimé ces deux personnages, Homer et Langley, qui ont vraiment existé et qui ont vu leur vie être romancée par E.L.Doctorow. On ressent à travers l'écriture de l'auteur, l'amour que se porte les deux frères, tous deux écorchés par la vie. Le frère accumulant des objets est très touchant, dans sa folie, on retrouve beaucoup de réflexions poussées et cohérentes.

On s'aperçoit aussi que se couper du monde et vivre en autarcie reste compliqué voire quasiment impossible, on est alors harcelé par les compagnies d'électricité, d'eau, de téléphone, les banques... et on a toujours des obligations envers la société. Il est impossible de se couper des autres et même quand on y arrive, les autres du dehors nous considère comme des parias, des personnes marginales.

Même si les frères ont la volonté de rester chez eux, ils ont toujours ouvert leur porte aux opprimés et aux marginaux, faisant fi de leurs différences et ce malgré un snobisme arboré assez flagrant.

L'écriture de l'auteur est vraiment passionnante, il parvient à nous mettre dans la peau du frère sourd et nous fait nous sentir oppressé dans cette maison aux centaines de piles d'objets accumulés.

La fin est particulièrement touchante et on a vraiment du mal à fermer ce livre.
Lien : https://labullederealita.wor..
Commenter  J’apprécie          50
Homer & Langley

épopée retraçant la vie mouvementée de deux frères ayant toujours vécus à la même adresse
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de E. L. Doctorow (327)Voir plus

Quiz Voir plus

10 phrases incomplètes ... mais drôles

Les tôles ondulées ...

c'est beau et mien
les grands rhums aident
où est le bec ?
Adam part !
les vaches aussi

10 questions
350 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux de mots , humour , loufoque , maximesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}