Cette nuit-là, j'appris à rechercher l'obscurité, à préférer le silence.
J'étais comme un grain de poussière sur une bulle de savon. Invisible, mais risquant a tout moment l’anéantissement.
Elle citait ainsi un vers du "faust" de Goethe pour se donner du courage;
---Les pensées lâches, l’hésitation inquiète,
Un timidité de jeune fille, les plaintes timorées
N'éloigneront pas le malheur de toi
Et ne feront pas de toi un homme libre.
Préserver ton pouvoir envers et contre tout,
Ne jamais faiblir et montrer ta force,
T'apportera l'aide des dieux puissants.
Mais c'est perdu d'avance. Il y a trop de monde. Je n'ai jamais vu autant de gens au même endroit. Et tous les juifs ont l'air aussi malheureux que nous, las, blottis dans des manteaux et des couvertures trempés, essayant d'ignorer les horreurs que nous hurlent les gens de la ville.
Papa pensait que les Juifs devaient être meilleurs que les autres. Il exigeait que nos livrets scolaires soient les meilleurs, que notre conscience sociale soit plus développée que celles des autres. Il voulait que nous ayons des manières plus distinguées, des vêtements plus propres et des principes moraux irréprochables.
Je craignais d'être bientôt incapable de me reconnaître dans un miroir. "Qui sait qui je suis, maintenant? Qui me connait?
Livre poignant mais qui ne tombe pas dans les clichés de cette période ...
A recommander d'urgence .