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3.78/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 18/10/1856
Mort(e) le : 17/11/1941
Biographie :

Edmond Haraucourt, né à Bourmont dans la Haute-Marne le 18 octobre 1856 et mort à Paris le 17 novembre 1941, est un poète et romancier français, disciple de Lecomte de Lisle, également compositeur, parolier, journaliste, auteur dramatique et conservateur de musée.
Il commence sa carrière d'auteur par la publication d'un recueil sulfureux pour son temps, La Légende des sexes, poèmes hystériques et profanes, paru en 1882 sous le pseudonyme de « Sire de Chambley » et contenant le Sonnet pointu qui préfigure les calligrammes de Guillaume Apollinaire. Il est conservateur du musée du Trocadéro de 1894 à 1903 et du musée de Cluny de 1903 à 1925

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Le rondel de l'adieu.


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Edmond Haraucourt
LES PLUS BEAUX VERS

Les plus beaux vers sont ceux qu’on n’écrira jamais,
Fleurs de rêves dont l’âme a respiré l’arôme,
Lueurs d’un infini, sourires d’un fantôme,
Voix des plaines que l’on entend sur les sommets.

L’intraduisible espace est hanté de poèmes,
Mystérieux exil, Eden, jardin sacré
Où le péché de l’art n’a jamais pénétré,
Mais que tu pourras voir quelque jour, si tu m’aimes.

Quelque soir où l’amour fondra nos deux esprits,
En silence, dans un silence qui se pâme,
Viens pencher longuement ton âme sur mon âme
Pour y lire les vers que je n’ai pas écrits...
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Edmond Haraucourt
LE LEGS

Je te lègue cet hymne où j'ai mis ton sourire,
Ô mon inaccessible amie, et ton regard :
Voici les vers où ta beauté venait s'écrire.
 
Ils sont presque ton oeuvre et tu les connais tard,
Puisque je les ai dits trop loin de ton oreille ;
Mais de tout ce qui fut mon âme, c'est ta part.

Lorsque je serai mort et que tu seras vieille,
Mon amour restera la fleur de ta beauté,
Et par lui survivront les fleurs mortes la veille.
 
Tu ne dois plus mourir depuis qu'il a chanté,
Car le verbe est debout hors du temps méprisable,
Et ce qui fut pensé dure en l'éternité.
 
Les siècles passeront, comme un vent sur le sable,
Et leur souffle de nuit peut balayer les cieux,
Mais rien n'abolira la rêve impérissable.
 
Hors des âges ! Le verbe est l'essence des dieux,
La chair s'immortalise en devenant l'idée,
Et je te fais ce don d'avoir vécu tes yeux !
 
J'ai pensé ta blancheur furtive, et l'ai fondée ;
J'ai créé tes cheveux et le bruit de ton pas :
Ils seront, et la Mort en est dépossédée.
 
Prends donc ces vers, par qui tu ne périras pas,
Vers immortels, encor que nul ne les connaisse,
Et mets-les sous ta nuque à l'instant du trépas,
 
Pour que tes cheveux blancs dorment sur ta jeunesse .
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Edmond Haraucourt
Les plus beaux vers sont ceux qu'on n'écrira jamais.
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Il pleut sur la mer, lentement :
La mer crépite sous la pluie ;
Le ciel gris tombe en s’endormant
Vers la mer grise qui s’ennuie.

La vague et la vague qui suit
S’assoupissent comme les brises ;
Nulle brise et nul autre bruit
Que le frisson des gouttes grises.

Les gouttes pâles, en tombant,
Font des bulles sur les flots pâles
Où l’on croit voir nager un banc
De perles mortes et d’opales.

Suspendue au bord de l’embrun,
Comme un rêve qui se balance,
La voilure d’un bateau brun
Se désole au fond du silence.

Sur la mer, sur toute la mer,
Et par delà l’ombre des îles,
Il pleut des tristesses d’hiver
Et des renoncements dociles.

Tout un infini de douleurs
Tombe sur la vie embrumée :
Dans les larmes du monde en pleurs
Mon cœur pleure la bien-aimée.

p.194-195
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RONDEL DE L’ADIEU

Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime :
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.

C’est toujours le deuil d’un vœu,
Le dernier vers d’un poème ;
Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime.

Et l’on part, et c’est un jeu,
Et jusqu’à l’adieu suprême
C’est son âme que l’on sème,
Que l’on sème à chaque adieu :
Partir, c’est mourir un peu…

p.12
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AMOUR !


J'aime! Je vois! L'amour illumine l'espace.
Hors du lieu qui demeure et de l'instant qui passe,
Mon être extasié s'épanouit vers Dieu.
Un rayon d'infini descend dans mes prunelles,
Et Celui qui commande aux forces éternelles
Parle dans la broussaille en feu !

J'aime tout ce qui vit, depuis l'heure où je t'aime.
L'aurore, sur mon cœur, coule comme un baptême.
Et mon cœur est à tous depuis qu'il est à toi.
Amour ! Fin de l'exil ! Évasion sublime !
Voilà que mon esprit plane de cime en cime
Et que mon âme sort de moi !

Amour ! Des chants d'azur passent dans l'air limpide ;
Le rideau défendu se lève au bord du vide :
C'est la minute sainte et les cieux sont ouverts!
Amour ! Et je m'en vais en marchant sur les nues,
Et le révélateur des Normes inconnues,
L'amour, m'a conquis l'univers.

Je suis maître des nuits et frère des étoiles.
Comme un vaisseau qui glisse en balançant ses voiles,
Je vogue sur l'immense et fuis dans le divin.
L'heure n'existe plus, la distance est un mythe ;
Ma science est sans borne et mon droit sans limite,
Comme ma tendresse est sans fin !

Amour ! O triomphal amour ! Gloire de vivre !
C'est le vin de puissance et mon cœur en est ivre;
C'est le trou de lumière au mur de la prison ;
C'est la communion totale avec les mondes,
Et le jeune soleil des volontés fécondes
Qui remonte sur l'horizon.

C'est l'éclair d'absolu qui traverse la brume ;
C'est le flambeau du vrai qui tremble et qui s'allume,
Éblouissant la vie et réveillant la foi ;
C'est la splendeur du verbe et l'aube du mystère !
— Enfant, ce n'est plus toi que j'aime, c'est la terre,
Et tout m'appartient, hormis toi !

p.50-51-52
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VERTIGE


La lune fuit : sa nef d'argent
Poursuit le cycle des voyages,
Et sa proue au reflet changeant,
Émergeant et se submergeant,
Monte, tangue, et glisse en nageant
Dans des banquises de nuages.

La terre court, monstre sans yeux
Qui roule ses lourdes épaules
En ronflant dans l'air spacieux ;
Et comme un char sur ses essieux
Elle oscille à travers les cieux,
Sur l'axe trébuchant des pôles.

Les astres vont, ils vont, ils vont,
Fous d'infini, trouant leurs voiles,
Blancs, radieux, en foule, en rond,
Ivres de la clarté qu'ils font,
Ils s'en vont dans l'azur sans fond...
— Si je tombais dans les étoiles !

p.53-54
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Sans interrompre sa caresse machinale, elle contemplait tour à tour la morte et l'orphelin, si bien que peu à peu, hantée comme elle l'était d'avoir revu en rêve son petit, elle en vint à imaginer, en cet être immobile et dans ses yeux éteints, une vision semblable à la sienne, avec une peine identique. Elle sentit que la morte voyait le chagrin de son enfant. Elle se baissa vers le sol, elle assembla une brassée de feuilles, et elle les jeta sur les yeux de la Biche.

De ce qui se passait alors, personne ne sut rien; l'homme n'y prit pas garde, et la femme en eut à peine conscience. Mais ce geste si simple était l'événement le plus auguste et le plus mémorable qu'eût produit la planète Terre, depuis l'apparition de la vie; avec lui et par lui se révélait un phénomène inouï jusqu'alors et que rien n'avait fait prévoir dans la bataille universelle. Car c'est à cette minute précise qu'en une parcelle infime de la nature, en un imperceptible point de la matière innombrable, en quelque cellule cachée sous le crâne d'une femelle, ce prodige se réalisa : UNE CRÉATURE AVAIT PENSE LA DOULEUR D'UNE AUTRE CRÉATURE.

Une parenté s'inaugurait entre les êtres; un chemin se frayait de la misère à la commisération; un lien se nouait entre celui qui souffre et celui qui regarde; l'équation se posait, entre comprendre et compatir.

Hock, après son geste accompli, se releva tranquillement, comme si rien ne se fût passé : mais une lueur mystérieuse tremblait encore au fond de ses prunelles et deux larmes coulaient sur sa face.

L'aube de l'âme humaine venait de se prophétiser
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Les plus beaux vers sont ceux qu’on n’écrira jamais,
Fleurs de rêve dont l’âme a respiré l’arôme,
Lueurs d’un infini, sourires d’un fantôme,
Voix des plaines que l’on entend sur les sommets.

L’intraduisible espace est hanté de poèmes,
Mystérieux exil, Éden, jardin sacré
Où le péché de l’art n’a jamais pénétré,
Mais que tu pourras voir quelque jour, si tu m’aimes.

Quelque soir où l’amour fondra nos deux esprits,
En silence, dans un silence qui se pâme,
Viens pencher longuement ton âme sur mon âme
Pour y lire les vers que je n’ai pas écrits..."
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Partir, c'est mourir un peu.
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