La farouche vierge guerrière, depuis son arrivée au Midgard, avait en peu de temps découvert la tendresse, l'amitié, la compassion. Confiante, curieuse, avide, elle s'était ouverte à ces émotions auparavant inconnues d'elle. Et là, tandis qu'elle regardait le nouveau-né que les matrones avaient lavé et emmailloté, elle sentait sourdre en elle un sentiment qu'elle ne savait pas nommer, et qui était la haine : haine pour le dieu insensé dont le descendant avait tué sa mère humaine, la douce reine Vara... Et elle,Brunehilde, était la complice consentante de ce dieu inconséquent ! Ce dieu manipulateur qui ne voyait dans ses créatures que des outils au service de ses desseins. Ce dieu qui était son père...