Edouard DOR, qui signe "LE CONCERT, sur l'ultime tableau de Nicolas de Staël" (Editions Sens&Tonka) raconte combien le poète René Char eut du mal à croire au suicide du peintre, allant même tout un temps à le nier...
« Si la mélancolie, le spleen, la dépression, le désespoir (qui sont autant de poses esthétiques ou d'états pathologiques) ont été dessinés, peints, voire sculptés, rarement l'ennui l'a été. Et pour cause, tant cette disparition de l'être dans l'être est difficile à matérialiser. Elle ne peut l'être ni par un regard rêveur, ni par une main sous un menton, ni par des larmes, une bouche tordue, une tête inclinée, des rides de tristesse ou quelque autre mimique. »
Cette volonté de Masaccio d’humaniser ses héros fait qu’ils nous sont immédiatement compréhensibles et sympathiques. Nous compatissons à leur douleur, cette douleur qu’ils semblent partager et qui les rend solidaires l’un de l’autre (...) Oui nous saisissons bien, d’emblée, la précarité de ces créatures.
« De fait, au niveau du foisonnement des symboles issus pour l'essentiel des mythologies classique et chrétienne, Carpaccio nous donne à voir dans Les Deux dames la représentation du cycle d'une vie humaine, de la gestation à la mort.
« La peinture révèle, au-delà du vrai ; elle n'imite pas, elle crée. […] En nous montrant ce qui est là, elle nous révèle ce qui n'y est pas et dont l'existence, si certaine, jette un doute sur la nôtre. » (Vittorio Sgarbi)
« Si la mélancolie, le spleen, la dépression, le désespoir (qui sont autant de poses esthétiques ou d'états pathologiques) ont été dessinés, peints, voire sculptés, rarement l'ennui l'a été. Et pour cause, tant cette disparition de l'être dans l'être est difficile à matérialiser. Elle ne peut l'être ni par un regard rêveur, ni par une main sous un menton, ni par des larmes, une bouche tordue, une tête inclinée, des rides de tristesse ou quelque autre mimique. »
Rothko, quelques mois avant de choisir de quitter notre monde, décide donc d'en fixer l'horizon, traçant ainsi, à sa manière, le bout du chemin. Il nous y précède en éclaireur, dans une fuite en avant d'où aucun retour n'est possible.
Et les signes qu'il nous a laissés, sur ces morceaux de toile, se mettent doucement, sous notre regard troublé par l'émotion, à trembler davantage.
Voici donc venu un autre temps, où... (p. 16-17)
La peinture de Rothko [...] nous force à nous dépouiller_ "La vérité doit se dépouiller elle-même du soi." Car c'est l'écho de notre être que nous cherchons.
Il ne s'agit pas d'interpréter. Il ne s'agit pas d'expliquer.
Il ne s'agit plus de comprendre, mais bien de voir - et seulement de cela. (p. 19)
Rome est sans doute, avec Paris, Londres et New York, l'une des villes au monde qui a été la plus filmée.
Et si Rothko, errant dans un monde ayant perdu la foi, n'avait peint ses immenses toiles que pour tenter, désespérément, d'en dissimuler le vide, le néant ? (p. 22)
[...] Peinture existentielle, brutale, dont les ciels de ténèbres vibrent sous le cri déchirant de l'être. (p. 22-23)
Chacun évoque, avec la même passion, les monuments, places, rues, fontaines ou banlieues de la cité éternelle dans des mises en scène où leur forte présence est souvent un élément déterminant du scénario, en même temps qu'ils brossent un portrait de ceux qui y vivent, de leur exubérance et de leur mélancolie.