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4.02/5 (sur 107 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Jérusalem , le 01/11/1935
Mort(e) à : New York , le 25/09/2003
Biographie :

Edward W. Said est un universitaire et intellectuel palestino-américain.

Tout le monde reconnaît aujourd’hui l’apport décisif de ses essais d’anthropologie culturelle, notamment L’Orientalisme et Culture et impérialisme. Professeur de littérature comparée à l’Université de Columbia, critique littéraire et principal défenseur de la cause palestinienne aux Etats Unis, Edward Said est l’un des intellectuels majeurs du monde arabe contemporain.

Source : http://www.imarabe.org
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Mamadou Diouf est enseignant à l'Université de Columbia à New York. Il dirige également la collection "Histoire, Politique et Société" des éditions Présence africaine. C'est dans cette collection que paraît un livre dont il a écrit la préface : "L'Invention de l'Afrique. Gnose, philosophie et ordre de la connaissance", traduction française - écrite par Laurent Vannini - de "The Invention of Africa. Gnosis, Philosophy and the Order of Knowledge." Mamadou Diouf revient sur le contexte de parution de ce livre phare écrit par le philosophe et écrivain congolais Valentin-Yves Mudimbe. Paru aux Etats-Unis en 1988, il n'avait pas encore connu de traduction française, alors même que l'ouvrage est fondateur pour les études postcoloniales sur l'Afrique. Il aurait ainsi opéré une rupture comparable à celle provoquée par Edward Saïd (1935-2003) avec son livre "L'Orientalisme" (1978). En outre, il montre que l'image d'une Afrique primitive, en dehors de l'Histoire et représentant l'altérité par excellence, est une construction intellectuelle. L'Afrique a ainsi été "inventée" par les grands textes européens : ceux des explorateurs, des anthropologues, des missionnaires... Cette construction ayant abouti à une "librairie coloniale" dans laquelle même les Africains sont encore enfermés.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Edward W. Said
«Chaque époque et chaque société recrée ses propres Autres»
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Edward W. Said
L’un des ressorts de mon livre "L'Orientalisme" est là : j’ai essayé de montrer que des disciplines culturelles qui paraissent neutres et apolitiques reposent sur une histoire tout à fait sordide d’idéologie impérialiste et de pratique colonialiste.
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Selon moi, l'histoire est faite par les hommes et les femmes, mais elle peut également être défaite et réécrite, à coups de silences, d'oublis, de formes imposées et de déformations tolérées (...).
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Les intellectuels sont de leur temps, dans le troupeau des hommes menés par la politique de représentation de masse qu'incarne l'industrie de l'information ou des médias.
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Parler des Palestiniens de manière raisonnable, c’est , je pense, cesser de parler de guerre ou de génocide et commencer sérieusement à se préoccuper de la réalité politique. Il y a un peuple palestinien, il y a une occupation militaire de la terre palestinienne, il y a des palestiniens sous occupation militaire israélienne, il y a des palestiniens -650.000 d’entre- eux- qui sont des citoyens israéliens et qui constituent 15% de la population d’Israël, il y a une nombreuse population de palestiniens exilés
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Si l’on n’étudie pas l’orientalisme en tant que discours, on est incapable de comprendre la discipline extrêmement systématique qui a permis à la culture européenne de gérer – et même de produire – l’Orient du point de vue politique, sociologique, militaire, idéologique, scientifique et imaginaire.
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... les sociétés humaines, du moins les cultures les plus avancées, ont rarement proposé à l’individu autre chose que l’impérialisme, le racisme et l’ethnocentrisme pour ses rapports avec des cultures “autres”.
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[incipit]
Séjournant à Beyrouth pendant la terrible guerre civile de 1975-1976, un journaliste français dit avec tristesse de la ville basse éventrée : « Elle avait semblé autrefois faire partie […] de l’Orient de Chateaubriand et de Nerval. » Pour ce qui est du lieu, il a bien raison, dans la mesure, du moins, où c’est un Européen qui est en cause. L’Orient a presque été une invention de l’Europe, depuis l’Antiquité lieu de fantaisie, plein d’êtres exotiques, de souvenirs et de paysages obsédants, d’expériences extraordinaires. Cet Orient est maintenant en voie de disparition : il a été, son temps est révolu. Cela semble peut-être sans importance que des Orientaux soient eux-mêmes en jeu de quelque manière, que, à l’époque de Chateaubriand et de Nerval déjà, des Orientaux aient vécu là et qu’aujourd’hui ce soient eux qui souffrent : l’essentiel, pour le visiteur européen, c’est la représentation que l’Europe se fait de l’Orient et de son destin présent, qui ont l’un et l’autre une signification toute particulière, nationale, pour le journaliste et pour ses lecteurs français.
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Pour Voltaire comme pour Cervantès, le bon sens enseigne qu'on se leurre en supposant que des livres, des textes peuvent aider à comprendre le désordre grouillant, imprévisible, problématique de la vie humaine; on risque la folie ou la catastrophe à appliquer littéralement à la réalité ce qu'on a appris dans un livre.
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Toutes sortes d'autres indications montrent comment la domination culturelle se maintient, tout autant par le consentement des Orientaux que par une pression économique directe et brutale des États-Unis. Par exemple, voici qui peut nous faire réfléchir : alors qu'il existe des douzaines d'organisations aux États-Unis qui étudient l'Orient arabe et islamique, il n'y en a aucune en Orient qui étudie les États-Unis ; ceux-ci représentent pourtant la principale influence économique et politique dans la région. Pire encore, il n'y a en Orient pour ainsi dire aucun institut, même modeste, qui soit consacré à l'étude de l'Orient.

Mais tout cela n'est rien, à mon avis, comparé au second facteur qui contribue au triomphe de l'orientalisme : l'idéologie de la consommation en Orient. Le monde arabe et islamique dans son entier est accroché à l'économie de marché occidentale. Il n'est pas besoin de rappeler que le pétrole, principale ressource de la région, a été totalement absorbé dans l'économie des États-Unis. Je ne veux pas seulement dire que les grandes compagnies pétrolières sont sous le contrôle du système économique américain, mais encore que les revenus pétroliers des Arabes, sans parler du marketing, de la recherche et de l'organisation industrielle, ont leur siège aux États-Unis. Les Arabes enrichis par le pétrole sont ainsi devenus de très importants clients pour les exportations américaines : c'est vrai aussi bien des États du Golfe que de la Libye, de l’Irak, de l'Algérie, États progressistes. Il s'agit d'une relation à sens unique, les États-Unis acheteurs d'un très petit nombre de produits choisis (pétrole et main-d'œuvre peu payée pour l'essentiel), les Arabes consommateurs d'une grande gamme de produits américains, matériels et idéologiques.

Cela a de nombreuses conséquences. Ainsi, dans la région, une grande uniformisation des goûts s'est produite, symbolisée non seulement par les transistors, les blue-jeans et le Coca-Cola, mais aussi par les images culturelles de l'Orient que donnent les mass média américains et que consomme sans réflexion la foule des spectateurs de la télévision. Première conséquence : le paradoxe de l'Arabe qui se voit comme un « Arabe » du type de ceux que montre Hollywood. Autre conséquence : l'économie de marché occidentale, tournée vers la consommation, a produit (et continue à produire à une vitesse accélérée) une classe instruite dont la formation intellectuelle est dirigée de façon à satisfaire les besoins du marché. L'accent est mis, très évidemment, sur les études d'ingénieur, de commerce et d'économie; mais l'intelligentsia se fait elle-même l'auxiliaire de ce qu'elle considère comme les principales tendances qui ressortent en Occident. Le rôle qui lui a été prescrit est celui de « moderniser », ce qui veut dire qu'elle accorde légitimité et autorité à des idées concernant la modernisation, le progrès et la culture qu'elle reçoit en majeure partie des États-Unis. On en trouve un témoignage frappant dans les sciences sociales et, chose assez étonnante, chez des intellectuels progressistes dont le marxisme est pris en gros chez Marx, dans ses idées qui font du tiers monde un tout homogène (j'en ai parlé plus haut dans ce livre). Ainsi, après tout, s'il y a un acquiescement intellectuel aux images et aux doctrines de l'orientalisme, celui-ci est aussi puissamment renforcé par les échanges économiques, politiques et culturels ; bref, l'Orient moderne participe à sa propre orientalisation. (pp. 349-350)
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