Johnny Montreuil, Bielka, Souliko, Zsuzsanna Varkonyi, Bruno Girard (Bratsch), interprètent le magnifique et poignant répertoire tsigane, et nous invitent à la danse, et à la liberté !
Je rencontrais des gens. Pas des gens de mon âge mais plutôt des vieux qui, comme moi, avaient des habitudes. Moi j'y étais contrainte, eux se contraignaient tout seuls. C'est ça la vieillesse.
"Nous avons bâti un homme type — qui varie selon les époques — et nous nous y raccrochons si bien que nous considérons comme un malade ou comme un monstre tout ce qui ne lui ressemble pas. Une des causes de nos propres tortures n'est-elle pas la découverte, que nous ne tardons pas à faire, que nous n'y ressemblons pas nous-mêmes? " (Simenon)
Je suis le monstre. Ou un monstre parmi les monstres puisque le normal n'existe pas. Je ne rassemble pas aux autres.
J'ouvre mon cahier, je cherche un extrait que je me souviens d'avoir copié dans un roman de Simenon.
Nous avons bâti un homme type ― qui varie selon les époques ― et nous nous y raccrochons si bien que nous considérons comme un malade ou comme un monstre tout ce qui ne lui ressemble pas.
Une des causes de nos propres tortures n'est-elle pas la découverte, que nous ne tardons pas à faire, que nous n'y ressemblons pas nous-mêmes ?
Je me souviens de cet extrait de Chateaubriand qui m'avait troublé. Je le cherche dans mon carnet.
" Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence."
Je prends mon carnet.
"L'ignorance est la mère de tous les crimes. Un crime est, avant tout, un manque de raisonnement " (Balzac).
Je me reconnais là-dedans mais ça ne m'aide pas. Je cherche autre chose.
" Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés; l'explication qu'on en cherche après coup reste vaine " (Gide).
Gide avait raison. J'ai été sincère, je n'ai rien calculé. Je n'ai rien à expliquer.
C'est dingue comme les gens sont gentils dès qu'ils pensent que c'est la télé. Parce que la télé est une chose importante.
Elle croisait Camille qui lui parlait peu et s'enfermait dans sa chambre. Chaque mois elle lui montrait ses notes, qui étaient bonnes, les appréciations des professeurs, qui la trouvaient particulièrement douée. Elle ne s'occupait pas de Camille qui, en retour, se conduisait envers sa mère avec automatisme. Elles ne se parlaient pas. Elles échangeaient des informations. Au début, quand elle avait cessé d'aller à l'école, Camille s'était rebellée. Elle essayait de secouer sa mère, elle bravait les consignes. Mais quand elle avait compris que c'était peine perdue, que plus elle tentait de la contrer, plus sa mère allait mal, elle était rentrée dans le rang et avait accepté son sort. Elle n'avait plus que sa mère et sa mère n'avait plus qu'elle.
Heureusement j'ai mon petit carnet. "Imaginer c'est choisir". Je tombe sur cette courte phrase que j'ai copiée dans un roman de Jean Giono. Étrangement j'ai noté juste après cette autre phrase : "Ce qui sauve c'est de faire un pas. Encore un pas. C'est toujours la même pas que l'on recommence...", Saint-Exupéry. Ces mots me font du bien. Mon petit carnet m'a toujours sauvée.
Mon petit carnet m'a toujours sauvée. Je l'ai toujours sur moi, il est usé à force d'être trimballé. Depuis que j'ai treize ans, j'y écris les phrases qui me plaisent dans les romans que j'emprunte à la bibliothèque. (p.32)
Je suis, comme Héléna, une étrangère dans mon propre pays. (p.184)