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Citation de FRANGA



Léa m’enseignait le sourire. Elle se réveillait en souriant, et souriait dans son sommeil. Sourire, mystère du sourire, fraternité de l’enfant qui naît.
Il a beaucoup à nous apprendre, ce mystère du visage humain, ce sourire du bébé comme quintessence de l’autre, mais oui, c’est possible, il existe une communication, l’intersubjectivité existe, et je me dis que les philosophes se sont trompés parce qu’ils n’avaient pas de bébé, Socrate, Kant, Sartre, personne n’avait eu de bébé pour comprendre la vie, l’altérité, l’amour, la haine, la folie, la perte du réel, et comment bien souvent – Rousseau, lui, savait – le sentiment premier de l’homme c’est la pitié.
Lorsqu’elle pleurait, lorsqu’elle était en demande, lorsqu’elle était loin de moi et moi loin d’elle, j’avais pitié de Léa. C’est beau la pitié. Non, ce n’est pas le premier stade de l’humanité, c’est peut-être instinctif mais c’est le plus sacré des sentiments, celui qui fait qu’on s’arrête et qu’on regarde, qu’on ressent ce que l’autre ressent, sa souffrance, son attente, son espérance, et que par une sainte inclination, on se penche vers lui pour lui tendre la main, on l’invite en son sein. C’est originel et c’est profond, c’est humain. Le lait maternel et le sein, c’est cette générosité-là. La pitié, la pitié filiale.
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