Apostrophes : Robert et Elisabeth BADINTER - biographie de Condorcet
“On reproche à l’école de ne pas fabriquer des travailleurs clé en main aux entreprises, et de ce fait on oublie quelle est la finalité première de l’école, qui est de former des citoyens libres, capables d’assumer leurs droits et leurs devoirs de citoyens”
p 272
[...] A ce jour, les pères qui offrent à leur fils une image d'homme réconcilié sont encore des exceptions. Comment s'en étonner ? Il faut être ignorant des problèmes identitaires pour croire qu'une même génération d'hommes, élevée dans l'ancien modèle, réussirait d'un coup le triple saut périlleux : la remise en question d'une virilité ancestrale, l'acceptation d'une féminité redoutée et l'invention d'une autre masculinité compatible avec elle. Ce n'est pas parce qu'on conteste l'identité de ses pères qu'on est prêt psychologiquement à se réconcilier avec sa féminité. Ni parce qu'on a accepté celle-ci, que l'on a découvert la virilité qui vous sied. Surtout lorsque ce mot est devenu l'objet de tant d'interrogations et de polémiques. [...] Les femmes, qui observent ces mutants avec tendresse, retiennent leur souffle ...
Je ne pardonne pas à la gauche d'avoir abandonné la laïcité
Source : http://www.marianne.net/elisabeth-badinter-je-ne-pardonne-pas-gauche-avoir-abandonne-laicite-100231005.html
«Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour que la femme ne puisse s'accomplir que dans la maternité ?»
Une civilisation meurt quand elle recule sur ses principes et ses valeurs, et quand ceux qui les remettent en question avancent.
[Extrait d'une interview de Sonia Mabrouk, 11 juin 2021]
Quand une femme a des ambitions (mondaines, intellectuelles, ou professionnelles comme aujourd'hui) et les moyens de les satisfaire, elle est infiniment moins tentée que d'autres d'investir son temps et son énergie dans l'élevage de ses enfants.
À parcourir l'histoire des attitudes maternelles, naît la conviction que l'instinct maternel est un mythe. Nous n'avons rencontré aucune conduite universelle et nécessaire de la mère. Au contraire, nous avons constaté l'extrême variabilité de ses sentiments, selon sa culture, ses ambitions ou ses frustrations. Comment, dès lors, ne pas arriver à la conclusion, même si elle s'avère cruelle, que l'amour maternel n'est qu'un sentiment et comme tel, essentiellement contingent. Ce sentiment peut exister ou ne pas exister ; être et disparaître. Se révéler fort ou fragile. Privilégier un enfant ou se donner à tous. Tout dépend de la mère, de son histoire et de l'Histoire. Non, il n'y a pas de loi universelle en cette matière qui échappe au déterminisme naturel. L'amour maternel ne va pas de soi. Il est "en plus".
Le maternalisme tant prôné n'a pour l'heure engendréni matriarcat, ni égalité des sexes, mais plutôt une régression de la condition des femmes. Régression consentie au nom de l'amour que l'on porte à son enfnat; du rêve de l'enfant parfait et d'un choix moralement supérieur..... Chacun le sait: rien ne vaut la servitude volontaire!.... C'est l'innocent bébé- bien malgré lui- qui est devenu le meilleur allié de la domination masculine.
"La femme pouvant être mère, on en a déduit qu'elle devait l'être... et ne trouver son bonheur que dans la maternité"
L'idée convenue que l'enfant renforce la solidité d'un couple a fait long feu.... A l'inverse; les couples sans enfant se plaisent à souligner les avantages du tête à tête : vivre l'un pour l'autre, faire plus de choses à deux que les parents, être à l'écoute des sentiments et des désirs de l'autre.