Nous aussi, nous aimions respirer ce fumet sanglant. Nous partagions ses joies violentes.
Bahass déplora les batailles perdues.
Les Miobés s’étaient tournés vers Araya et la muraille invisible avait repoussé les arzacs hors de leurs navires.
Cinq mille hommes s’étaient noyés dans l’unique océan de Gahila, et les Jayas avaient récupéré les bâtiments avec leur contenu.
La Force des zorous n’existait plus et, à cause d’une âme étrangère, leur pierre de vie avait repris la couleur d’Araya.
L’innocent Dario…
Bahass dépassa sa colère, car elle venait de découvrir l’importance de l’enfant.
À sa façon, elle regarda l’ossrak filer dans la nuit. L’engin volant issu des anciennes technologies, sa création du temps où elle se nommait Taligah, transportait Ayrial et son frère namri.
Le Promis d’Araya levait une armée, son ennemie avançait ses pions.
Bahass retourna à l’étude des sortilèges posés par sa rivale au plafond de l’immense pièce du palais arzac.
Le jeu devient intéressant.
De tous les coins de la ville, les chefs d’unité hurlèrent leurs ordres. Les anciens prisonniers se sentirent soudain considérés… comme des prisonniers. Quelques-uns se rebellèrent. L’Arzac tira dans le tas, suivi par Aarlan puis par Vaysh et Flay hilares.
Dix morts calmèrent les ardeurs. Les milliers d’arbalètes chargées les obligèrent à s’asseoir au sol et, tandis que près de dix mille Arzacs encerclaient les ex-compagnons, les autres parcoururent les rues afin d’exterminer les habitants. Le bras droit de Thora ne décolérait pas. Ils allaient tous payer ! Malgré leur don fabuleux, ils avaient laissé échapper l’enfant et Auro, si sûr de sa victoire, était mort, vaincu par un vieillard !
"Les dirigeants de la société LiBéCo invitent les familles des tours à rejoindre leurs nouveaux dômes en prétextant l'obsolescence des immeubles.
Tandis que les enfants partent par voie aérienne, deux pères quittent discrètement le cortège des adultes dans l'intention de découvrir ce que cache cet exode forcé."