« Les nuits que l'on choisit » d'Élise Costa lu par l'autrice l Livre audio
Il ne faut pas regarder l'honnête homme de trop près si vous tenez à lui conserver votre estime, ni le scélérat si vous tenez à lui conserver votre mépris.
Jean Rostand
Ma mère répète volontiers les mêmes choses, mais les phrases importantes, elle ne les dit qu’une fois.
Pour savoir par où prendre une histoire, imaginez un fil avant de le glisser dans le chas de l'aiguille, il faut observer le diamètre d'un trou et la tenue du fil à la lumière. Puis humidifiez le fil entre les lèvres. S'y reprendre à plusieurs fois selon l'épaisseur du fil, son nombre de brins et la taille du chas. Ensuite, seulement, vous pouvez commencer l'ouvrage. Construire une histoire ressemble à ça.
Écouter Britney, comme manger une tartine, reste quoiqu'il arrive une bonne initiative, jamais décevante. Et ceux qui trouvent ça écœurant ne font qu'admettre qu'ils en ont abusé par le passé.
La morale dans les affaires criminelles, ça n’existe pas, pas plus que les saints ou les démons, les héros ou les monstres.
Comme à chaque fois, c’est une histoire de gens ordinaires
Ce qui lie les criminels entre eux n’est ni l’enfance malheureuse ni la fureur sans limites, mais là certitudes qu’ils peuvent encore s’en sortir.
Je crois qu’une fois que vous sortez de l’ignorance, rien ne peut vous arrêter.
le plan c'est de ne pas trouver raisonnable de commencer par le 2 décembre 1981, jour de la naissance de Britney et de ne pas s'amuser à retracer prosaïquement son enfance. (...) je ne sais pas si, vous qui êtes en train de lire ce livre, êtes fan, ou si vous écoutez Britney seulement le jour de l'an, mais dans les deux cas, soit vous connaissez déjà le destin de Britney – de son état embryonnaire à aujourd'hui -, soit vous vous fichez de savoir à quel âge elle a entamé ses cours de danse. La fiche d'état civil, c'est à peu près aussi intéressant que de lire une notice de robot-ménager. Si vous êtes là, c'est que vous êtes déjà au courant du principal, ou alors que vous êtes un membre de ma famille et que je vous ai forcé à acheter ce bouquin.
Observer, archiver, trier les informations. Chaque reportage est une réponse à l'énigme: « Un arbre fait-il du bruit quand il tombe, si personne n'est là pour l'entendre ?»
Pour le savoir, il faut pénétrer dans les profondeurs de la forêt. Je suis là pour raconter le bruit des autres. Chaque fois, je menfonce un peu plus loin dans la forêt pour l'en-tendre. D'une certaine manière, côtoyer des gens prodi gieux, par leur destinée ou leurs infortunes, c'est souhaiter la contagion. Vous espérez emporter un morceau d'eux.
Mais écrire, c'est toujours écrire qui l'on est. Un mot est un choix. Une tournure de phrase, un adjectif ou une métaphore en disent plus long sur vous que sur le sujet du papier. A mon sens, l'écriture est toujours subjective.
Le temps de l'instruction ne mintéresse pas.
Je ne cours jamais après des bribes d'informations. Je veux des affaires où rien n'est ce qu'il paraît, je veux comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. Je veux savoir de quel bois nous sommes faits.