" ... qui tu es. Je ne peux être près de toi dans cette mission, mon devoir est ailleurs. Je te soutiendrai, et t’aiderai du mieux que je pourrai… À bientôt… mon frère. "
Cette fille ne m’apprécie pas, mais alors pas du tout. Pour ainsi dire, nous sommes les exacts opposés. Elle est grande, mince, très belle avec ses airs de princesse orientale. Elle sait se mettre en valeur malgré sa tenue de travail. Elle ne s’encombre pas de paroles inutiles et, lorsqu’elle n’aime pas, elle le fait remarquer et s’en accommode parfaitement. Elle est ici depuis début septembre et, dès le deuxième jour, elle s’est gentiment rendu compte que je n’étais pas « son type amical ». Ce sont ses mots, pas les miens. Depuis, moins elle me parle, mieux elle se porte.
À ce moment, elle se demanda si elle n’avait pas fait une énorme erreur...
Chapitre 2 :
«…
— Pas vraiment. Quel est le rapport entre Bruno et ma chambre ?
— C’est la seule qui a un lit deux personnes, répliqué-je comme si c’était évident.
— Et donc ?
— Le patron est volage, il apprécie les belles nanas et tout le tralala… Tu as un grand matelas, il bosse avec sa femme et il a deux enfants. Tu n’as plus qu’à faire le lien.
— C’est quoi, le tralala ? demande-t-il, presque amusé.
— Hop hop hop ?
Il secoue la tête, un sourire naissant sur son visage.
— Youp’là boum ?
Il soulève les sourcils en se retenant de rire et je désespère. …»
Mon réveil sonne. Sonne. Sonne. Je ne veux pas me lever. Hier soir, j’ai fait l’impasse sur mon heure rituelle, et j’en ai perdu une de sommeil. Résultat, je maudis ce coq qui chante dans mes oreilles.
« Il est cinq heures ! Il est cinq heures ! Il est cinq heures ! » ne cesse-t-il de brailler.
Je le frappe sur le haut de la tête, le pauvre appareil dérape sur la table de nuit et s’échoue sous mon lit. Cela dit, il ne semble pas cassé puisqu’il continue sa litanie. Je grogne et m’extirpe de sous la couette pour partir à sa recherche.
"Je ne me souviens plus qui m'a appris un jour que c'est dans la tristesse que l'âme d'une personne s'anime. Et dans la pénombre, je la vis éclatante, dans toute sa beauté."
« Je ne voulais pas être celui qui la tire en arrière, mais celui qui la pousse à aller au-delà de ses propres limites. Et mon Dieu, elle n’en était que plus belle encore. »
Il me regarde avec toute la chaleur dont il est capable et, comme plus tôt ce matin, il me caresse tendrement la joue de son pouce. Son geste est intime et, étrangement, je ne fais rien pour le repousser. Pourtant, en règle générale, je ne m’autorise pas ce genre de rapprochement. Ça ne me déplaît pas, bien au contraire, mais les relations entre collègues, surtout entre saisonniers, sont très compliquées lorsque ça tourne mal. J’en ai été témoin bien trop de fois.
Chapitre 2 :
«…Après tout, je ne suis pas la seule à pouvoir goûter cette fichue neige.
— Je déteste l’hiver, grogné-je avant d’éternuer.
— Aller, miss catastrophe, debout avant de tomber malade. Tu commences à grelotter.
— Sans doute parce que j’ai froid.
— Ah, ça y est, ta bonne humeur a perdu du terrain. Voilà l’ironie qui pointe, se moque-t-il.
Il se relève et m’aide une bonne fois pour toutes à rester sur mes pieds. …»
Les célestes sont des êtres purs, car ils ressentent les émotions sur un degré différent du notre. N'étant pas sur le même plan astral, leur enveloppe corporelle, aussi charnelle soit-elle à nos yeux, n'est pas aussi matérielle que notre corps. De ce fait, ces bouleversements psychiques que nous percevons tous leur seraient bien inutiles... Ces mêmes émotions ne nous font-elles pas ressentir tout le poids du monde sur nos épaules ?