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4.09/5 (sur 728 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Bueno Aires , 1953
Biographie :

Elsa Osorio née à Buenos Aires en 1952 est une auteure argentine et une militante pour la défense des droits humains.

Elle a publié Ritos privados (Losada), Reina Mugre (Punto Sur), Beatriz Guido, Mentir la verdad, Cómo tenerlo todo (Planeta), Las malas lenguas (GEL), A veinte años, Luz (Alba,Mondadori / Planeta), Luz ou le temps sauvage (Métailié), Cielo de Tango (Planeta. Siruela), Tango (Métailié).

Elle a écrit des scénarios pour le cinéma et la télévision.

Elle anime des ateliers d'écriture et participe activement à la défense des Droits de L’Homme. Son œuvre aborde notamment les années noires de la dictature en Argentine.

Son œuvre a obtenu, entre autres, le Prix National de Littérature, Prix au Meilleur Scénario de Comédie, Prix Amnesty International.et elle a été finaliste du prix Femina.

Elle édité en France par les Éditions Métailié. "Sept nuits d'insomnie" parait en 2011, "La capitana" en 2012.
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Source : salon du livre Paris, www.elsaosorio.com
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https://www.librairiedialogues.fr/livre/13111937-double-fond-elsa-osorio-anne-marie-metailie Elsa Osorio nous parle de son livre "Double fond" (éditions Métailié), dans l'émission Dialogues littéraires, réalisation : Ronan Loup. Interview par Laurence Bellon. Retrouvez-nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues


Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
Un vent glacial lui mord la peau. Mika respire profondément, l’air froid l’anesthésie de la tête aux pieds et lui donne un étrange contentement. Dans peu de temps elle sera sur le champ de bataille. Elle prendra des décisions, combattra au milieu des miliciens, elle les nourrira, s’occupera d’eux, les encouragera. Et les fascistes ne passeront pas.
No pasarán, répète-t-elle et sa fanfaronnade la fait rire.
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Mais je me demande ce qu’elle faisait quand on a jugé les commandants. Si je me rappelle bien, je n’ai jamais entendu parler de ce procès à la maison. Les séances étaient publiques. Est-ce que maman aurait assisté à l’une d’elles ?
Elle est dans sa chambre. J’entre et je lui demande. Elle me regarde abasourdie.
— Qu’est-ce que tu dis, Luz, tu es folle ? Comment peux-tu penser que j’aie pu assister à ces séances où tous ces misérables apatrides ont osé agresser ceux qui les avaient délivrés du danger de la subversion.
Je ne l’avais jamais vue aussi véhémente et convaincue.
 — Mais tu as dû lire des articles à l’époque du jugement.
 — Jugement ! Mais de quel droit ces types-là jugeaient ? Qui étaient-ils ?
 — Il y a bien eu un procès, avec des juges, des avocats de la défense, des procureurs, et il y a eu une sentence.
 — Et qu’est-ce qui s’est passé ? Rien, ils ont tous été remis en liberté, sauf les commandants qui donnaient les ordres. S’il y a eu des erreurs, elles viennent d’eux, les autres n’ont fait qu’obéir. Mais ne crois pas pour autant que j’approuve la condamnation des commandants, ce n’était pas une guerre conventionnelle, et en fin de compte ce sont eux qui ont sauvé le pays.
— Qu’est-ce que tu veux dire par « ce n’était pas une guerre conventionnelle » ? – je m’efforce de ne pas m’emporter, d’essayer de savoir ce que croit maman, parce que ce n’est pas possible qu’elle soit au courant de faits si abjects, si dégradants, et qu’elle les défende.
 — Elle n’était pas conventionnelle parce que l’ennemi n’était pas à l’extérieur mais s’était infiltré dans le pays, c’est pourquoi il a fallu agir d’une autre manière. Il y a eu peut-être quelques excès, mais c’était une guerre et l’important dans une guerre c’est de la gagner, à tout prix.
Je voudrais lui demander si elle considère que la guerre consiste en des enlèvements à l’aube par des bandes anonymes, des « affrontements entre des cadavres putréfiés et des fantômes », comme l’a déclaré un témoin, la torture et le vol, mais je me tais et la laisse continuer : Ils ont sauvé le pays, par contre qu’a fait ce crétin qui les a discrédités quand il était au pouvoir, qu’est-ce qu’il a fait ? Je vais te l’expliquer, Luz, il a plongé le pays dans le plus terrible des chaos, l’hyperinflation. Bien sûr, tu ne t’en rendais pas compte, heureusement tu n’as jamais manqué de rien. Mais toi qui aimes les pauvres – cette ironie qu’elle veut insultante –, eh bien, les pauvres ils n’avaient plus de quoi manger, il est vrai qu’ils sont habitués. Elle allume une cigarette et sa voix revient à des registres plus courants, comme si son couplet sur Alfonsín et l’hyperinflation l’avait purgé de son exaltation patriotique et rendu à son snobisme, à sa stupidité distinguée. Les pauvres ont toujours été habitués à ne rien avoir, mais quand on a des biens et qu’on voit ses propriétés menacées, son mode de vie, alors c’est bien pire.
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Les relations par Internet sont curieuses, peut-être parce que dans l’intimité de son chez-soi, par l’intermédiaire de l’ordinateur, les mots tissent une trame de complicités qui engendre l’illusion de tout connaître de l’autre, et lorsque les deux corps apparaissent, quand ils se voient, ce sont de complets inconnus.
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J'aimais tellement les interprétations que je faisais de mes rêves que j'avais hâte de dormir, non par besoin de me reposer, mais pour les rêves surgissent dans la nuit opaque de ma chambre et grimpent comme du chèvre-feuille en envahissant tout. Je ne me souciais pas de comprendre (ni moins encore de résoudre) quelque problème de ma vie selon les interprétations que m'inspiraient les rêves. Le plaisir que me procuraient leurs phrases merveilleuses était tel que rien d'autre ne m'importait.
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Le cahier bleu, c'est comme ça que je l'appelle, bien qu'il n'en reste plus que le mot bleu, mes notes et quelques photocopies pâlies. Le cahier, que tu as écrit entre 1931 et 1933, je l'ai perdu il y a bien des années, quand je l'ai rendu, avec d'autres documents, à Guy Prévan, à qui tu l'avais confié.
Je ne suis pas découragée par la trame effilochée et parsemée de trous de tes écrits. Parmi ces chroniques de ce que vous avez vécu, on trouve des commentaires de livres, des descriptions de monuments et de paysages, des listes de tâches à effectuer et des coupures de presse, j'adore ces éclairages en coin par lesquels tu décris Paris avec la minutie de ces peintres flamands qui te touchaient tant. Je m'installe confortablement sur les moelleux oreillers de tes mots et je profite de la vue que m'offre la fenêtre de la mansarde de la rue des Feuillantines, où tu t'es installée avec Hippo : les magnifiques marronniers du Val-de-Grâce, les toits de zinc brillants, argentés, des couples sur le boulevard de Port-Royal, la coupole claire de l'Observatoire, et ce vaste ciel de Paris posé sur trois sveltes cheminées. De tes lignes me parviennent nettement le chant de ce chardonneret amoureux, le chuchotis des merles qui campent comme une bande de gitans, le roucoulement des pigeons, le piaillement des moineaux qui se chicanent. Et je peux même vous entendre, vous, crier d'amour à l'unisson des chants de la terrasse voisine.
Je suis éblouie par la vie que vous meniez, une vie simple, riche, libre et engagée, unique, éthique et belle, la vie des idées, des émotions, de la passion partagée pour un monde meilleur. Je vous vois si heureux dans le cahier bleu...
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Les marguerites sont des fleurs stupides et sournoises, ne les cueille pas, ne compte pas leurs pétales. On te ment. Ne te brosse pas les cheveux. Ne te regarde pas dans le miroir.
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Il existe une autre mort qui n'est pas la mort définitive, être brissé, broyé, mais combien de fois peut-elle être réduite en miettes sans être complètement brisée ? Une infinité.
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-" Jamais plus ! Jamais plus ! ", c'est un seul cri qui monte de milliers de voix vibrantes et fait naître en moi une émotion nouvelle. Et maintenant :" Celui qui ne saute pas est un militaire ! " Et je chante et sautille avec mes copains de fac, avec tout le monde, tous ceux qui convergent vers la place de Mai. Et je sens croître une force dans ces voix avec lesquelles je me lie, je fraternise.
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Tu sens maintenant combien te fait mal tout ce qui s'est passé dans ton pays et devant quoi tu as gardé les yeux obstinément fermés.
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Tu te proclamais anarchiste et libertaire. La vie s’est chargée d’engagement, de responsabilité. Et d’espoir. Quand tu as prononcé, ton premier discours à quinze ans, tu as su que tu étais capable de transmettre des idées et d’inciter les autres à l‘action.
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