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Citation de dovalecharles


Du coup, Etienne s'animait.Comment! la reflexion serait défendue à l'ouvrier! Eh! justement, les choses changeraient bientôt, parce que l'ouvrier réfléchissait à cette heure. Du temps du vieux, le mineur vivait dans la mine comme une brute, toujours sous la terre, les oreilles et les yeux bouchés aux événements du dehors. Aussi les riches qui gouvernent, avaient-ils beau jeu de s'entendre, de le vendre et de l'acheter, pour lui manger la chair: il ne s'en doutait même pas. Mais, à présent, le mineur s'éveillait au fond, germait dans la terre ainsi qu'une vraie graine; et l'on verrait un matin ce qu'il pousserait au beau millieu des champs: oui, il pousserait des hommes, une armée d'hommes qui rétabliraient la justice. Est-ce que tous les citoyens n'étaient pas égaux depuis la Révolution? puisqu'on votait ensemble, est-ce que l'ouvrier devait rester l'esclave du patron qui le payait? Les grandes Compagnies, avec leurs machines, écrasaient tout, et l'on n'avait même plus contre elles les garenties de l'ancien temps, lorsque les gens du même métier, réunis en corps, savaient se défendre. C'était pour ça, nom de Dieu! et pour d'autre choses, que tout péterait un jour, grâce à l'instuction. On n'avait qu'à voir dans le coron même: les grands-pères n'auraient pu signer leur nom, les pères le signaient déjà, et quant au fils, ils lisaient et écrivaient comme des professeurs. Ah! ça poussait, ça poussait petit à petit, une rude moisson d'hommes, qui mûrissait au soleil!
Zola
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