La première fois que l'on contemple une toile ou une fresque de ce peintre [Tiepolo], on éprouve un sentiment d'étrangeté, voire de rejet; il y a quelque chose dans le trait, dans l'expression des personnages, qui choque de prime abord et qui, au fur et à mesure que l'on prolonge l'observation, devient obsédant, jusqu'au moment où l'on comprend que Tiepolo a peint des visages changeants, qu'il a poursuivi la chimère de nous montrer ce qu'il y a d'instable, de mouvant dans ses héros singuliers. Le trouble de ces regards, l'abîme au bord duquel ils se balancent ne s'effacent jamais de votre esprit: cela devient votre trouble, vous y voyez votre propre abîme. J'étais fasciné par l'idée que j'allais connaître l'auteur de ces portraits, auxquels on ne peut arriver que par le chemin de la liberté et de l'exagération, à travers le débordement.
Si l'histoire, ce doit être les ordres que quelqu'un te donne depuis un point quelconque du passé, je n'en ai rien à faire. Mais elle m'attire si elle est une passion qui m'agite et me projette, si elle me nourrit et me met en tension. Si elle me crée. Si je me crée. Sinon, elle ne serait que soumission à la tragédie
L'histoire est le clignotement d'un phare, l'instant dans lequel le passé et le futur ne valent rien et valent tout.
Mais le problème des hommes politiques, à la différence des pêcheurs, des peintres ou des trafiquants de drogue, c'est qu'il arrive un moment où on découvre le mécanisme par lequel ils essaient de vous mener en bateau, et on commence à s'ennuyer.
Pour parvenir à la liberté, il faut savoir entre quoi choisir, il faut acquérir des connaissances, avoir été formé; et la formation coûte de l'argent, la sagesse a un prix.