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Critiques de Emily Brontë (970)
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Les Hauts de Hurle-Vent

Voici un fameux classique de la littérature britannique du XIXème siècle. C'était le premier roman de son auteure et même son seul roman puisqu'on sait qu'Emily Brontë s'éteignit très peu de temps après la publication de ce premier ouvrage.



Au risque de ne pas m'attirer que des sympathies, j'ose prétendre qu'effectivement, l'oeuvre Les Hauts de Hurle-vent (ou tout autre avatar de titre selon les différentes traductions) porte les stigmates caractéristiques des premiers romans de leurs auteurs ; à savoir, de très belles promesses mais peut-être pas encore le talent ni la maîtrise attendus pour parler d'authentique chef-d'oeuvre intemporel de la littérature mondiale.



(En règle générale, les premiers romans des très grands auteurs sont rarement, très rarement les meilleurs. Cependant, comme toute règle souffre une petite poignée d'exceptions qui la confirment, signalons par exemple Céline ou Umberto Eco mais qui, contrairement à la demoiselle Brontë, n'étaient plus exactement des poussins à la publication du Voyage au bout de la nuit ou du Nom de la rose.)



En effet, bien qu'assez agréable à lire, à une foule d'endroits, j'ai trouvé le texte peu convaincant car sans doute pas abouti comme il l'aurait vraisemblablement été si l'auteure avait eu un peu plus d'expérience à son actif. Je vais me limiter aux seuls cas du narrateur et du décès des personnages qu'on ne pourra pas imputer à un défaut de traduction comme c'est souvent le contre-argument phare quand on émet quelques doutes concernant des œuvres traduites.



Dans le roman, il y a plusieurs narrateurs, parfois emboîtés comme des poupées gigognes. le premier d'entre eux, M. Lockwood est un personnage tout à fait inutile qui n'a aucune part dans l'histoire et dont le secours n'apporte strictement rien en l'état. (La situation aurait probablement été différente s'il avait tenu un rôle à la fin, ce qui eût été d'après moi plus logique car on eût mieux compris pourquoi il tenait tant à nous raconter cette histoire, mais bon, une fois encore, ce n'est que mon avis.)



La narratrice principale est donc la femme de chambre, Nelly Dean qui occupe une fonction narrative assez proche de celle que l'on rencontre dans les romans policiers à énigme de type Conan Doyle ou Agatha Christie. Pourquoi pas, mais tout cela fait très factice : elle tombe malade, par exemple, pile quand cela arrange l'histoire, de même que M. Lockwood. (Les autres narrateurs arrivent également chargés du montant exact de matériel narratif qui convient au moment précis où il doit intervenir, cela peut être une lettre du personnage incriminé qui est écrite très à-propos, ou bien encore le récit d'une femme de chambre opportunément rencontrée au village et qui raconte juste ce que l'on attendait, nous lecteurs, pour avancer dans notre roman… La nature est décidément bien faite sous ces contrées du Yorkshire, tout au moins en ce qui concerne les narrations…)



Les personnages également ont quasiment tous une santé très fragile qui les fait tomber comme des mouches précisément aux moments propices pour dynamiser l'histoire. Là encore, la mort arrive vraiment quand il faut, réglée mieux que du papier à musique : c'est le cas des parents Earnshaw, des parents Linton, c'est le cas aussi d'Edgar et d'Isabella Linton. Frances Earnshaw et Catherine Linton meurent énigmatiquement sitôt leur travail de progéniture accompli. Quant à Hindley et Heathcliff père et fils, eux encore font leur job et s'éteignent ensuite bien sagement dès que leur rôle est achevé. C'est formidable comme la mort travaille bien, vous voyez, et j'imagine que les deux ultimes survivants, enfin libéré du mal, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants dans le Paradis sur terre que sera immanquablement devenue la vieille maison de Hurle-vent…



Bref, tout cela fait très téléphoné, un brin mélodramatique à moindre coût (certains disent " romantique ", cela fait mieux en société mais le résultat est le même selon moi, à savoir une histoire d'amour rendue impossible, une espèce d'injustice révoltante, puis une vengeance implacable doublée d'un éternel amour par delà la tombe et tutti-quanti, toute la définition d'un mélo, quoi, je maintiens).



En somme, le classique éternel s'est avéré décevant pour moi, tant d'un point de vue stylistique que structurel. Certes pour un premier roman et une oeuvre de jeunesse, c'était évidemment très prometteur et je déplore amèrement la fin prématurée d'Emily Brontë car je suppose qu'elle aurait pu nous offrir par la suite de véritables pépites du roman mondial mais, en l'état, je trouve qu'elle est loin d'égaler Jane Austen (un peu avant) ou Charles Dickens (un peu après) par exemples, pour ne parler que du roman anglais.



Bien entendu, les grands admirateurs de cette oeuvre (et qui sont nombreux) auront un tout autre avis et c'est tant mieux car l'on s'ennuierait décidément beaucoup si nous avions tous les mêmes avis sur les mêmes choses. Je me dis juste que statistiquement, certaines personnes qui ne connaissent pas encore ce livre pourront éventuellement éprouver un peu ce que j'ai éprouvé à la lecture, c'est-à-dire, pas un mauvais moment, mais pas non plus une franche extase littéraire. Au demeurant, abstenez-vous de hurler haut comme le vent car tout ce maigre ramassis d'impressions n'est que mon avis, c'est-à-dire bien peu de chose…
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Les Hauts de Hurle-Vent

Encore une histoire qui m'a profondément ébranlée.

Dès les premières pages, l'auteure nous entraîne dans ce tourbillon familial des plus destructeurs qui va engendrer une terrible vengeance.

L'amour qui lie Heathcliff et Catherine est le ciment de ce roman si oppressant. Ce qui aurait pu être une belle histoire, par l'incompréhension et les principes qu'elle chamboule, laisse dans son sillage malheur et folie.

Ce très beau roman est un pur bijou dans l'analyse psychologique des personnages.

Emily Bronte décortique l'âme humaine avec précision et nous offre le portrait d'un homme torturé et rongé par le chagrin qui pousse la colère et la haine à la limite du supportable, pour lui et ceux qui seront amenés à l'entourer.

Jamais un amour impossible n'aura été si fort et si beau, ce récit m'a retourné le coeur et m'a énormément marquée. A lire et à relire!
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Les Hauts de Hurle-Vent

La vache ! On n’aime pas l’eau tiède chez les sœurs Brontë, et surtout pas celle-ci !

Après « Jane Eyre », bien qu’ayant lu ici et là qu’Emily se démarquait de ses soeurs, je pensais quand même rester dans un univers similaire en passant d’une Brontë à l’autre. Mais ces « Hauts de Hurle-vent » m’ont littéralement coupé le souffle sous l’effet de la sidération, et ce d’emblée car dès le premier chapitre ils s’ouvrent sur une plongée dans l’abîme de la noirceur des âmes.

Il y a dans ces pages de la fébrilité hallucinée de Dostoievski et du venin luciférien de Lautréamont auxquels j’étais loin de m’attendre : Que de violence, que d’âpreté, que de folie dans cette histoire de vengeance implacable, dans laquelle on se laisse pourtant entraîner comme sous l’effet d’un envoûtement malsain .

Il me faut remonter à ma plus tendre enfance pour retrouver des ogres aussi terrifiants que le personnage de Heathcliff, dont la férocité imprime jusqu’aux paysages du roman et n’épargne personne.

Même si la fin est un soulagement, ce roman hors normes constitue, plus qu’une lecture, une expérience éprouvante et magistrale !

Au fait, j'allais oublier : c'est une histoire d'amour...
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Les Hauts de Hurle-Vent

J'ai lu les hauts de hurlevent il y a plus d'un quart de siècle, mais Jasper Fforde m'avait donné envie de retourner voir le caractère de Heathcliff. et franchement je n'ai pas été déçue.



Quelle histoire d'amour tout d'abord; même si c'est un amour qui ne peut aboutir nul part. Et cette vengeance menée par Heathcliff avec tout cette rancune et cette violence. Tout ceci peut s'expliquer par les maltraitances reçues pendant son enfance. Mais il faut déjà avoir un caractère assez vil pour ruminer aussi longtemps et mettre autant de haine et d'instransigeance... néanmoins il est possible que ses origines gitanes y soient aussi pour quelque chose (un stéréotype, oui peut être).



Je trouve incroyable qu'une jeune femme comme Emily Bronte ai pu écrire un roman d'une telle intensité , surtout à cette époque là.



Il y a beaucoup de controverse sur ce roman mais pour moi il reste bel et bien une perle.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Ce que Edmond Dantès avait fait avec finesse, Heathcliff l'a fait avec rudesse... Ce que le premier avait réalisé avec une ruse magistrale, le second a fait dans le registre bestial.



De quoi je parle ? De vengeance, pardi ! Mais là où je donnais raison à Dantès (le comte de Monte-Cristo), l'approuvant, même, je ne suis pas du même avis pour la vengeance d'Heathcliff.



Ce roman, il traînait dans ma PAL depuis tellement longtemps que son prix était encore en francs belge, c'est vous dire ! Acheté en 1997 ou 98, je l'avais entamé avant de le refermer. Je n'étais pas prête à le lire à ce moment là.



Profitant de deux challenges (voir fin de la critique), je me suis décidée à le sortir pour enfin le lire.



Bien que je l'ai moins apprécié que "Jane Eyre", la lecture m'a entrainé dans cette ambiance sombre et morose, sans que j'éprouve de l'amitié pour les personnages principaux, hormis Hareton.



Attention, je ne veux pas dire que les personnages manquent d'épaisseur, non, que du contraire !



C'est que certains m'ont tapés sur les nerfs, tant ils étaient susceptibles de déclencher chez moi de l'amour, de l'amitié, de la colère, voire de la haine... Oui, tous ces sentiments à l'égard de chaque personnage.



Catherine Earnshaw est une petite fille fort gâtée, assez égoïste, nombriliste. Pourtant, elle aura de l'amitié pour le petit bohémien ramené par son père, par un soir très sombre.



Bien qu'étant tout le temps avec lui, bien que l'aimant, elle le sacrifiera pour un mariage avec un pâle type nommé Edgar Linton. Là, je l'ai maudite, moi aussi. Pourtant, j'ai souffert avec elle.



Son frère, Hindley, fut un salaud avec Heathcliff, et lorsqu'il deviendra veuf, il finira alcoolo, brutalisant son fils, le tuant, presque.



Le fameux Edgard Linton est, limite, une couille molle, le vieux Joseph récite la Bible mais ne l'applique guère et le pire sera le fils d'Heathcliff, une sorte d'hypocondriaque gémissant à qui j'aurais bien collé un coup de pied dans le fondement.



Quand à Cathy, la fille de Catherine, elle se comportera bien sottement avec la gémisseur de service, ne s'améliorant que sur la fin du roman.



Pareils sentiments contradictoires pour Heathcliff, qui, bien que je l'ai approuvé dans la première partie de sa vengeance, sur Hindley (le frère aîné de Catherine, pour ceux qui ne suivent pas), je n'ai pas aimé qu'il laisse le petit Hareton (le fils de Hindley) sans éducation, faisant de lui presque une bête.



Heathcliff n'a aucun scrupule et comme il a juré de se venger des deux hommes qu'il estime être les responsable de l'empêchement de son amour pour Catherine (Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine), il ira jusqu'au bout, détruisant tout sur son passage, ne rêvant que d'asservir le descendant de la famille Earnshaw afin que le fils du maître soit un serf sur ses propres terres. Violent !



La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif, son leitmotiv, et au final, j'éprouvais une sorte de gêne car il pousse la vengeance trop loin, même sur l'unique fille de son amour, Catherine.



Ce livre m'a remué les tripes, oppressé, dérangé, presque.



Heathcliff est comme un vampire qui veut sucer la vie de ses ennemis à petites gorgées, les faisant mourir à petit feu.



Pour ce qui est de la description des lieux, c'est tout simplement magnifique, on a l'impression d'être sur la lande et je comprend mieux quand Phoebe, personnage de la série "Friends" qui, parlant de ce livre, disait à Rachel que "la lande symbolise le caractère sauvage d'Heathcliff" (Saison 5, épisode 9).



Ce que j'ai aimé aussi, c'est la narration. Toute l'histoire étant racontée par Helen Dean (dite parfois Nelly) à Lockwood. C'est une narration qui se fait même "en tiroir" parfois, Nelly racontant ce qu'un personnage lui a raconté ou écrit. C'est spécial, mais terriblement efficace.



Par contre, les mariages entre cousins, ça passe moins bien chez moi, même si la loi tolère les mariages au quatrième degré.



Ici, on sent bien que la série Dallas a dû s'en inspirer, parce que Heathcliff qui épouse la sœur d'Edgar (le mari de Catherine, son amour), son fils Linton qui épousera la fille qu'Edgar a eu avec Catherine et celle-ci qui, veuve, se remariera avec le neveu de sa mère...



Bigre ! Comment diable une fille de pasteur, sortant peu (Internet loin d'être inventé) et d'à peine trente ans, a donc telle bien pu nous sortir un roman aussi noir ?



Pas de sexualité "apparente", mais on frôle la nécrophilie lorsque Heathcliff avoie avoir fait ouvrir le cercueil de Catherine, des années plus tard, pour contempler son visage.



Bref, une lecture éprouvante, remuante, oppressante, la lande et son brouillard envahissant votre corps, sans oublier les fantômes qui parcourent les lieux. Un seul rayon de soleil dans tout le roman : la fin.



Aucun regret d'avoir attendu si longtemps pour le lire, ça en valait la peine. Il me fallait juste attendre le bon moment. Ne passez pas à côté.



Livre lu dans le cadre du challenge "Romans cultes" organisé par Métaphore ainsi que dans le challenge commun "PAL Noire à Zéro - Vingt mille lieues sous mes étagères" où je suis en partenariat avec "Les livres de Georges".
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Les Hauts de Hurle-Vent

Heathcliff, Catherine, les landes austères balayées par les vents, tout un univers créé il y a plus de 150 ans par Emily Brontë (et publié sous le nom d’Ellis Bell), devenu un mythe vivant des amours impossibles.



Encore plus noir et tourmenté que dans mes souvenirs Heathcliff est un personnage dense, sans concession, aveuglé par la haine de tous ceux qui se sont mis sur son chemin pour l’empêcher de vivre avec l’amour de sa vie. Mais en aurait-il été capable?



Catherine, pas si innocente que ça dans l’histoire mérite-t-elle vraiment l’amour d’Heathcliff?



Les landes, le paysage si séduisant à force d’austérité constituent un personnage à part entière renvoyant en miroir l’âpreté des caractères.



La construction est originale, puisque l’histoire est contée par la gouvernante Nelly , à Mr Lockwood, étranger en villégiature dans la région. Ce qui crée une mise à distance du récit central, tout en le parant des émotions de la narratrice.





Lorsque que l’on connait le milieu dans lequel évoluait la jeune Emily, quasi-recluse, dans un isolement affectif profond, on est étonné par la profondeur et la force de sa narration, qu‘explique en partie son appétence pour les rumeurs et les histoires qui animaient la campagne environnante, et son amour pour la littérature romanesque.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les Hauts de Hurle-Vent

Enfin j'ai lu ce classique de la littérature anglaise ! Classique...est-ce le mot juste ? Original, anticonformiste et révolté, oui aussi ! Ce livre est étonnant tant par sa noirceur que par sa structure. Il ébouriffe, il surprend par la violence des sentiments exprimés.

J'avoue avoir du prendre un papier et un crayon pour m'y retrouver au tout début tant les noms récurrents des protagonistes et l'imbrication des liens familiaux étaient inattendus. Était-ce pour renforcer ce sentiment d'intemporalité peut-être voulue par Emily Brontë ? Je ne sais. Mais quelle imagination ! Et quelle capacité à tenir un scénario au millimètre près. Rien n'est laissé au hasard, tout est finement calculé et chaque mot fait écho pour former un tout parfaitement ajusté. Un grand roman classique très moderne. Excellent.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Cette relecture plus de vingt après ma première découverte des Hauts de Hurle-Vent a été la bienvenue car je me suis rendue que mes souvenirs de l'intrigue étaient vraiment très parcellaires. J'avais presque oublié la violence qui se dégage de ce grand classique de la littérature romantique : Emily Brontë nous raconte un amour passionné et malheureux, qui entraîne la perte de deux familles.

Passions implacables, vengeance, maladie ou folie hantent sans répit cette histoire peuplée de personnages tourmentés, au premier rang desquels Heathcliff qui voue un amour sans concession à Catherine, même après la mort tragique de cette dernière. J'ai trouvé difficile de s'attacher à ces personnages marqués par le malheur au point de devenir méchants à leur tour. Mais heureusement les derniers chapitres apportent une lueur d'espoir avec les liens qui se tissent peu à peu entre Cathy et Hareton....

Les Hauts de Hurle-Vent est un texte magnifique et poignant, mais j'avoue avoir préféré parmi les romans des soeurs Brontë, Jane Eyre dont l'histoire m'a paru moins sombre...
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Les Hauts de Hurle-Vent

Heathcliff, un jeune garçon adopté par les Earnshaw, devient rapidement le souffre-douleur de Hindley, le fils de la famille. Une situation aggravée par la mort du père mais compensée par les sentiments que partagent Catherine, la soeur du tourmenteur, avec Heathcliff. Un amour qui ne se concrétise pas par un mariage, car Catherine décide d'épouser Edgar, un riche héritier, prétextant bizarrement que l'avilissement qu'a subi Heathcliff ne peut que retomber sur elle. Un choix qui mènera Heathcliff à se consacrer à une vengeance visant les deux hommes qui ont empêché la réalisation son amour, Hinley et Edgar, portant sa haine jusqu'à leur descendance.



Ce roman de l'amour contrarié engendrant vengeance, folie et mort est remarquable par la finesse de son analyse psychologique. Une compréhension des passions et des tourments de l'âme humaine, surprenante de la part d'une auteure vivant presque recluse, qui a probablement été induite par ses lectures et l'observation de sa famille. Une oeuvre unique, originale et puissante, qui bien qu'exempte de manichéisme, la cruauté peut toucher tous les personnages même les plus gentils, s'achève par la victoire du bien sur le mal.

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Les Hauts de Hurle-Vent

Comme il est déroutant de passer de la bonne société d’Elizabeth Bennett à celle, tellement plus rustre, de Heathcliff ! Après la lecture hautement romantique d’« Orgueil et préjugés » j’ai décidé de poursuivre ma découverte des classiques de la littérature anglaise avec l’œuvre d’Emily Brontë : « Les Hauts de Hurle-vent ».





Cette fois, l’atmosphère est beaucoup plus sombre, beaucoup plus torturée. La lande anglaise dans laquelle évoluent les personnages offre un paysage sauvage, indomptable et parfois hostile. Le froid et la rudesse ambiante créent un climat ombrageux, propice aux amours tumultueuses que connaîtront Catherine Earnshaw et Heathcliff. De l’orgueil et des préjugés il y en a beaucoup dans ce microcosme que forment les Hauts et le domaine de Thrushcross Grange. Le pardon en revanche se fait plus rare…







Emily Brontë nous dépeint des amours passionnées dans ce qu’elles peuvent avoir de plus tempétueux et de plus destructeur. La frontière entre la haine et l’amour y est parfois si mince qu’il est difficile de déterminer ce qui anime les différents protagonistes. Impossible de rester insensible face à ce déferlement de sentiments qui anime Catherine et Heathcliff.





Cruauté, vengeance, rancœur et folie sont au cœur des intrigues qui se jouent entre les personnages, au point de se transmettre à leur descendance. « Les Hauts de Hurle-Vent » est une tragédie sublime, à l’ambiance romantique et gothique particulièrement enveloppante, qui nous mène au fin fond de la lande anglaise. Un classique à lire et à relire !
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Les Hauts de Hurle-Vent

Georges Bataille a écrit à propos de ce livre : « Peut-être la plus belle, la plus profondément violente des histoires d'amour... »

Les Hauts de Hurle-Vent est un roman que j'ai lu pour la première fois à l'âge de seize ans, précisément en 1978. Pour vous préciser le contexte, ce fut une chanson qui m'attira vers ce livre, celle de la chanteuse anglaise Kate Bush, Wuthering Heights. J'entends encore sa voix envoûtante qui fredonne le bruit du vent.

Le livre m'enthousiasma, mais sans doute je le lus mal. Peut-être qu'à seize ans on ne sait pas encore bien lire certains romans et en retirer l'âpre saveur de ce qu'ils recèlent. Peut-être qu'à présent, il en est toujours tout autant, je ne saurais vous le dire...

La seconde fois fut celle-ci, maintenant, quarante-cinq ans après, c'est terrible d'imaginer tout ce temps qui s'est passé. C'est peut-être le temps nécessaire pour revenir vers les premières lectures qui nous ont marquées. Quarante-cinq ans, c'est aussi le temps de la narration de ce livre...

Mais voilà qu'au moment de poser mes premiers mots pour écrire ce billet, je suis touché par un étrange sentiment, je pense davantage à l'autrice, Emily Brontë, qu'à l'unique roman qu'elle aura écrit. Voilà deux jours que je fouille, farfouille, tel un détective à la recherche du moindre indice, en digne héritier d'un certain Bmore, tentant de comprendre le mystère de la genèse de ce roman.

Rapporter ce roman à la vie de l'autrice donne aux pages de ce livre une saveur toute particulière.

Je n'arrête pas de penser à elle, je me suis intéressé à cette jeune femme énigmatique presque recluse dans ce presbytère du Yorkshire, recluse parmi les siens, éloignée des bruits du monde, elles sont trois soeurs et un frère. L'histoire dit que cette fratrie sera comme marquée par le sceau d'une malédiction effroyable. Ils sont tout quatre morts très jeunes...

Je pense à elle, à Emily Brontë, en ce moment, plus qu'à son livre. Et je me dis, mais bon sang, d'où vient son inspiration ? Car tous les biographes se l'accordent, Emily Brontë n'a vraisemblablement pas été scolarisée, elle n'a eu aucune histoire d'amour, et peut-être d'ailleurs aucune relation sexuelle, enfin rien n'est vraiment sûr... Son seul paysage, c'étaient des landes sauvages à perte de vue où elle aimait se promener en solitaire, quand elle n'était pas sur le chemin entre le presbytère et l'église, dans l'ambiance sombre du méthodisme le plus strict imposé par le père, pasteur...

L'absence de lumière dans le roman n'est sans doute pas à aller chercher bien loin...

Or ce livre ne parle que d'amour absolu. Elle qui n'a connu que les murs froids d'un presbytère du Yorkshire nous décrit ici les affres d'une passion amoureuse, incandescente et dévastatrice de manière saisissante, faisant ainsi la démonstration qu'être écrivain c'est déployer une capacité à habiter le corps et l'esprit d'un autre, qui plus est un autre si différent, d'un autre aux antipodes de ce qu'on est. En cela, Emily Brontë relève d'une créativité prodigieuse et incarne en même temps à mes yeux l'idée d'une énigme que je trouve totalement excitante.

Que savait-elle des tourments de l'existence ? Qu'en connaissait-elle pour les poser sur sa palette et venir peindre une tragédie battue par les vents du paysage et la folie humaine ?

Mais je digresse déjà, revenons au livre puisque c'est de lui que je veux vous parler. Je vous résume en quelques mots le sujet.

Les Hauts de Hurle-Vent, c'est un lieu où va se dérouler une histoire d'amour et de vengeance absolument inouïe.

C'est tout d'abord une demeure posée sur la lande, battue par les vents du nord.

Le maître des lieux, Mr Earnshaw, y élève seul ses deux enfants, Hindley le fils et Catherine la fille. Un soir, il ramène de Liverpool un enfant de six ans, un enfant trouvé et décide de l'élever comme son fils. Il le baptise Heathcliff. Hindley dès lors le méprise, le jalouse, tandis que l'enfant recueilli devient vite l'alter ego de Catherine, ce sont comme deux âmes qui se reconnaissent. À la mort du patriarche, la fureur d'Hindley réduit à l'état de domestique se déchaîne contre Heathcliff. Catherine quant à elle se résout à épouser un voisin, mais elle n'en reste pas moins liée à son amour d'enfance. Heathcliff disparaît. Et lorsqu'il revient des années plus tard, c'est pour devenir le maître des lieux, ceux de Hurle-Vent. Jusqu'au crépuscule de sa vie, Heathcliff sera hanté par le souvenir de son amour perdu, dont il guettera chaque nuit l'âme errante sur la lande.

Voilà pour l'histoire.

Ce qui est beau et sublime ici c'est le récit d'une passion qui ne s'éteint pas avec la mort, ce qui en fait sa force, c'est la folie dévastatrice d'une implacable vengeance, celle de Heathcliff, qui va s'abattre à l'encontre des siens, des générations qui le suivent, elle est si forte qu'on pourrait la voir tendue contre l'humanité tout entière.

C'est une histoire d'amour incandescente, éblouissante, tumultueuse, tempétueuse comme ce paysage hostile balayé par les vents.

C'est une histoire d'amour impossible.

C'est une vengeance absolue. La haine de Heathcliff est à la hauteur de son amour pour Catherine.

Nous sommes à la lisière de la folie.

Bon, je vous vois venir, vous allez me dire que le romantisme absolu que j'ai connu à l'âge de seize ans ne m'a toujours pas quitté... En cela, vous n'aurez peut-être pas tort, mais Les Hauts de Hurle-Vent dépasse de très loin les images d'Épinal d'un romantisme sentimental un peu fleur bleue.

Les scènes de domination et de haine qui habitent ce roman n'en font pas une oeuvre s'adressant aux âmes délicates.

Je trouve ce livre furieusement romantique, d'un romantisme noir, des ténèbres, du mal, un romantisme gothique, avec l'affleurement du fantastique.

Mais la forme narrative est également étonnante. Construit à partir d'une double mise en abyme dont Emily Brontë maîtrise avec efficacité la technique, de sorte que l'histoire véritable ne commence pas aux premières pages du livre, le récit se déploie sur plusieurs générations. Sa construction est un édifice à contresens des schémas narratifs classiques qui peut perdre en chemin le lecteur mal aguerri aux récits enchâssés comme des jeux de tiroirs ou des jeux de miroirs invitant l'art du contrepoint. Sa forme remarquable est à l'image de la violence qui s'y déchaîne.

La force de ce roman, ce sont ses multiples interprétations, au-delà de la simple histoire qui nous est racontée ici.

C'est l'histoire d'un amour contrarié par les circonstances, par le déterminisme social, auquel peut-être l'autrice finit par céder, constatant qu'il est difficile d'échapper à sa classe d'origine, de pouvoir imaginer une relation d'amour fondée sur une mésalliance. Mais auparavant elle aura lancé avec brio une véritable charge contre la sacrosainte famille. Elle s'autorise, avec une audace extraordinaire, d'écrire un livre qui raconte une histoire d'amour entre une jeune femme de la classe moyenne et un bâtard, un sans-nom, un vaurien, ce qui est une transgression terrible pour l'époque. Je comprends les moralisateurs en tous genres, les dévots, les culs-bénis qui n'ont eu de cesse d'éloigner les jeunes filles bien rangées et encore en fleurs du risque d'une telle lecture, d'autant plus qu'on peut y lire aussi une histoire d'amour adultérine et même incestueuse et qu'Heathcliff incarnant le mal dans toute sa splendeur est loin de la figure qu'on peut imaginer du prince charmant tant rêvé. Au-delà de la transgression, on pourrait presque y voir un geste politique.

Je poursuis mes recherches et je tombe sur cette idée émise par certains spécialistes évoquant l'hypothèse qu'Heathcliff serait peut-être un enfant naturel de Mr Earnshaw et que l'enfant n'aurait pas été trouvé par hasard dans une rue de Liverpool. Ah ! Quelle est géniale cette hypothèse ! Elle me donne envie de relire ce passage et carrément le livre...

On dit que le frère d'Emily Brontë, Branwell, aurait inspiré certains personnages du livre, notamment ceux de Hindley et de Heathcliff. Ivrogne et opiomane, ses délires l'amenaient dans des états de violences intérieures au seuil de la folie. Précepteur il eut une liaison amoureuse avec la mère d'une de ses élèves. Chassé par le mari, il en éprouva un désespoir insensé qui engendra colère et haine, appelant désespérément sa maîtresse, menaçant de tuer le mari... Emily fut le témoin de ce déchirement, la confidente auprès de laquelle le frère confessa son chagrin. Ils étaient si proches. Elle prenait soin de lui. Ces deux-là s'adoraient, se protégeaient. Brusquement, une idée insensée me traverse l'esprit à laquelle je ne peux pas croire et que j'essaie immédiatement de chasser de mes pensées...

Et puis il y a la mort. Elle finit toujours par venir. Les pages de ce roman sont traversées par la mort omniprésente, comme celle qui faucha ces quatre enfants de la famille Brontë à la fleur de l'âge, cette fratrie étrange et incroyable, Charlotte, Emily, Anne, Branwell.

Comme si Emily Brontë annonçait de manière prémonitoire une sorte de malédiction à venir.

Sans doute le mythe de ce livre croise la réalité macabre de cette famille géniale, précoce et éphémère.

Emily mourut un an après la parution de son seul roman...

Mon ressenti est-il lié aux stigmates qui meurtrissent la réputation de ce livre parce que celle-ci repose à mon sens sur beaucoup de malentendus ?

Certes, l'histoire pourrait paraître autant naïve qu'invraisemblable, on a parlé de son côté excessif, une absence absolue de réalité... Tout a été dit et son contraire, peut-être à la hauteur de la démesure de ce livre.

Les Hauts de Hurle-Vent, c'est une forêt épaisse, celle de l'âme humaine et de ses failles abyssales.

Autant reconnaître que ce roman peut résister, être une souffrance pour certains lecteurs...

Rarement un livre aura été pour moi un chemin secret pour entrer dans l'univers mystérieux d'une autrice.

Chère Emily, j'ai l'impression de m'égarer à vous chercher sans cesse sans vous trouver. Je voudrais tant connaître les secrets de votre âme. Ce soir, écrivant ce billet, je n'arrive pas à détacher mes pensées de votre personne.

Comment avez-vous pu ainsi décrire à ce point les méandres de l'âme humaine, ses tourments, ses soubresauts, les sentiments les plus exacerbés ?

Je tâche de conclure au plus vite ce billet, j'ai comme l'impression que vous le lirez, que vous serez même la première personne à le lire, puisque je vous devine encore penchée par-dessus mon épaule.

J'essaie simplement de ne pas me laisser distraire par ce bruit étrange comme quelqu'un qui gratterait à la porte et comme un visage à la fenêtre, qui s'enfuit déjà, dessiné dans le paysage de la nuit ou bien dans ses nuages, parfois il m'arrive en ce moment de les confondre, je ne sais pas pourquoi...



♫ Heathcliff, it's me, I'm Cathy

I've come home, I'm so cold ♪ ♪

♫ Let me in your window

Heathcliff, it's me, I'm Cathy ♪ ♪

♫I've come home, I'm so cold

Let me in your window ♪ ♪

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Les Hauts de Hurle-Vent

Voilà LE chef d'oeuvre de la littérature anglaise !!!!

Je me souviens de l'avoir commencé quand j'avais 16 ans, déjà j'avais trouvé le roman oppressant mais si "passionant" par cette passion meurtrière entre Catherine et Heathcliff. Je ne vais pas refaire la critique de l'histoire de nos personnages, il y en a bien trop déjà !

Pourquoi avoir à nouveau entre mes mains Les Hauts de Hurle-Vent ? Parce que à 16 ans, arrivé à la moitié de mon livre, je l'ai perdu dans le bus ... et, voilà, je n'ai jamais connu le fin mot de l'histoire !... En lisant After de Anna Todd, l'auteure fait souvent référence à Catherine et Heathcliff et, me voilà obsédée de renouer avec l'histoire. Je retrouve donc ce merveilleux livre, 20 ans après, et qui plus est avec une édition ancienne de ... 1941 ! Le fait d'avoir un si vieux livre entre les mains fait que le roman (surtout à Hurle-Vent lorsque Hindley y vit seul avec Joseph) devient encore plus ... opressant, lugubre ... Combien de personnes ont bien pu avoir lu ce livre avant moi ... depuis 1941, date de son édition en pleine guerre ?? Merci chère bibliothèque de mon village de m'avoir enfin permise de lire et apprécier ce chef d'oeuvre dans son intégralité !
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Les Hauts de Hurle-Vent

Ce roman est un classique de la littérature britannique du XIXe siècle. Il est considéré comme une oeuvre majeure du romantisme littéraire européen.

Et dire que je ne l'ai jamais lu ! Il faut que je comble cette lacune.

Voilà ce que je me suis dit, et c'est pourquoi j'ai emporté les Hauts de Hurlevent cet été dans ma valise.

Question "classique", je sors d'une relecture récente de Madame Bovary qui m'a éblouie. Me voilà donc dans de très bonnes dispositions : je suis prête, je n'ai plus qu'à me régaler.

Bim, boum, patatras ! Quelle déception !

À voir le nombre de critiques dithyrambiques, je sens que bien des membres de Babelio vont désapprouver ce que je vais écrire. J'assume, je poursuis.

Que le roman soit sombre, très sombre même, ne me dérange pas. Que les personnages soient tous fous ou en train de le devenir, non plus. Mais qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer !

J'avais entendu parler de haine féroce, de violence psychologique, de désir fou de vengeance : des ingrédients qui auraient dû me plaire, qui auraient dû faire de ce roman le texte fort et inoubliable que beaucoup décrivent.

Mais alors, pourquoi ce livre n'a-t-il pas tenu ses promesses ?

Parce que l'histoire ne m'a pas convaincue. Qu'une personne perde la santé et la raison après une simple nuit passée sous la pluie... ça ne passe pas.

Parce que j'ai trouvé beaucoup de passages gnangnans.

Parce que j'ai trouvé beaucoup de dialogues terriblement mièvres, voire cuculs. Par exemple :

" - Oui répondit Catherine en caressant ses longs cheveux soyeux. Si je pouvais seulement obtenir le consentement de papa, je passerais la moitié de mon temps avec vous. Gentil Linton ! Je voudrais que vous fussiez mon frère.

- Et vous m'aimeriez alors autant que votre père, observa-t-il plus gaiement. Mais papa dit que vous m'aimeriez plus que votre père et que tout au monde si vous étiez ma femme ; aussi est-ce ce que je préférerais que vous fussiez.

- Non, je n'aimerai jamais personne plus que papa, répondit-elle gravement. Puis il y a des gens qui détestent leur femme, quelquefois ; mais jamais leurs soeurs ni leurs frères ; et, si vous étiez mon frère, vous vivriez avec nous et papa aurait autant d'affection pour vous qu'il en a pour moi."

Loin de faire naître en moi de grandes émotions, ce genre de prose me laisse de marbre, et même à la longue m'exaspère.

J'avoue ne pas comprendre l'engouement général pour ce texte. Je croyais me plonger dans un grand livre romantique et haletant, je m'y suis ennuyée et j'ai fini en tournant les pages sans aucun plaisir.

Je ressors ainsi toute dépitée de cette lecture, déçue que ce roman n'ait pas été le chef-d'oeuvre attendu, frustrée à l'idée d'avoir peut-être raté quelque chose.

Emily Brontë n'ayant écrit qu'un seul livre, je ne vais pas avoir l'occasion de me rattraper. Dommage !
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Les Hauts de Hurle-Vent

Un de mes livres préférés, de ceux dont je garde plusieurs citations à portée de bouche.



Une lecture étrange et douloureuse, presque difficile mais tellement belle.

Une histoire qui parle d'amour, d'égoïsme, de vengeance et de cruauté.



L'amour absolu qui j'y ai découvert m'a profondément émue, touchée, même marquée.

L'égoïsme et la cruauté m'ont dégoutée et mise en rogne.

La vengeance, je l'ai comprise, même sans l'excuser.

Et j'ai détesté certains personnages. Presque tous en réalité, sauf ce cher Heathcliff.



En tout cas, c'est une histoire dérangeante, aussi belle et brutale que le paysage qui l'abrite.



Un livre dont on ne se remet jamais !
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Les Hauts de Hurle-Vent

De l'influence du paysage ou du lieu sur le caractère des humains ….



Un paysage de landes « où des noisetiers et des chênes rabougris, leurs racines à moitié à nu, se cramponnent péniblement ». Un paysage brut, sauvage, où il n'y a « en hiver, rien de plus lugubre, en été rien de plus divin que ces vallons resserrés entre les collines et que ces tertres aux escarpements hardis, couverts de bruyères. »



Bref un drôle d'endroit pour se reposer des turpitudes du monde. C'est pourtant le lieu que choisit le narrateur de ce roman puissant, où les personnages ne sont que les jouets de leurs sentiments et de leur ressentiment. Oui car dans un tel paysage «les gens vivent en vérité plus sérieusement, plus en eux-mêmes, moins en surface, moins en changements, en frivolités extérieures. Ici, je pourrais concevoir un amour de toute la vie comme une chose possible. ».



Alors forcément quand on aime, dans ces landes, c'est puissamment. Et quand on est rejeté, on éprouve l'humiliation à la puissance dix. Une humiliation exacerbée jusqu'à l'issue fatale. Tant pis si nous y perdons ce qu'on a de plus cher : « Je voudrais pouvoir vous retenir, continua-t-elle avec amertume, jusqu'à ce que nous soyons morts tous les deux ! Que m'importerait ce que vous souffririez ? Vos souffrances me sont indifférentes. » Tant pis si nous y perdons notre âme.



C'est un roman d'amour, et donc aussi de haine, de vengeance, d'orgueil blessé et de mort. Ah non, les séries actuelles n'ont rien inventé du tout. Et peut-être comme pour les séries actuelles (euh je ne peux pas juger, je ne regarde pas les séries, en vrai, mais je me souviens que quand j'étais petite les adultes discutaient à propos de la série Dallas pour s'y retrouver), je vous conseille de vous munir d'une feuille de papier et de noter les liens familiaux entre les différents protagonistes, dont plusieurs portent le même nom, et qui ont, pour vous embrouiller, l'heur de se marier entre eux …



Mais la similitude avec les séries s'arrête là, je vous assure : nous avons ici affaire à du très grand art, mêlant suspense, ambiance et beauté de la langue. Un vrai classique, un grand classique, comme seuls les Anglais savent écrire. Ou peut-être même devrais-je dire seules les Anglaises, et je pense ici à Jane Austen, George Eliot, Ann Radcliffe, …

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Les Hauts de Hurle-Vent

J'ai vraiment aimé ce livre mais je n'ai pas mis 5/5 parce que ,tout le long du livre ,il est surtout question de mépris et de vengeance ,de sentiments destructeurs donc on sort de cette lecture un peu triste !

Je ne connaissais pas du tout l'histoire et c'est vrai que j'ai été surprise par Heathcliff ,qui veut se venger de tout ceux qu'il estime responsable de son éloignement avec Catherine. Jusqu'à s'en prendre à la fille de celle-ci et de façon violente ,il faut vraiment n'avoir aucune pitié et que de la haine en soi . Si on comprend Heathcliff au début ,on finit par se rallier à l'opinion général qu'il est un monstre .

C'est bien écrit et rapidement il est difficile de lâcher le livre . Il faut juste être prévenu que l'auteur n'épargne pas ses personnages ...
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Les Hauts de Hurle-Vent

Je n'y arrive pas...

Je sais, je vais passer pour une extra-terrestre, après toutes ses merveilleuses critiques, mais au bout d'une 100aine de page, j'abandonne.

Je ne m'y retrouve pas entre tous les personnages, et je n'éprouve aucun plaisir à lire cette histoire. Je trouve l'histoire triste, redondante et surtout ennuyeuse. Catherine me tape sur les nerfs, son frère est méchant et Heathcliff aigri malgré son jeune âge. Bref, cette histoire ne me convient pas.

J'ai déjà failli abandonné 2 fois. La 3ème est la bonne.

Peut être serai je la seule à ne pas aimer ce classique...?! mais j'assume !!
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Les Hauts de Hurle-Vent

Un grand roman où Heathcliff, ce gamin recueilli par le maître, détesté par le fils et la mère, aimé par la fille, deviendra un adulte pétri de haine et de violence, écrasant par son argent venu d'on ne sait où.

Il devient un homme éperdu d'amour pour Catherine Earnshow , la fille de la maison. Ils sont tous deux animés d'un amour irraisonné , impossible.

La narration commence en 1801 avec Mr Lockwood, le voisin qui loue la ferme à Heathcliff et découvre Hurlevent à l'ambiance et aux personnages étranges, avec des fantômes même.

C'est ce début qui fait vraiment penser aux romans gothiques du 18ème siècle

La gouvernante, Nelly Dean, intervient comme informatrice auprès de Mr Lockwood. Elle devient ainsi notre deuxième narratrice pour nous faire le récit des années 1770 à 1801.

Une narration qui vient se greffer sur une narration naissante, je n'en avais jamais vu en littérature.

Les personnages se révèlent complexes et vus avec une grande profondeur d'analyse qui les rend plausibles.

Un gamin détesté comme Heathcliff a peu de chances de devenir un adulte épanoui. Il occupe la place principale dans le récit même si les personnages sont nombreux.

Tous sont étranges sauf peut-être le voisin de 1801, trente ans après le début de l'histoire et Nelly Dean.

Emily Brontë, née en 1818, a situé son roman de 1770 à 1801.

Morte jeune de la tuberculose en 1848, on constate que la mort de jeunes femmes occupe une grande place dans les Hauts de Hurlevent.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Roman coup de coeur, lu il y a bien longtemps et plusieurs fois relu toujours avec la même passion. Ce livre est un chef-d'oeuvre de la littérature anglaise du 19 ème siècle. Il est incontournable, merveilleusement bien écrit, captivant. Une de mes plus fabuleuses rencontres littéraires!
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Les Hauts de Hurle-Vent

Tres beau livre au niveau de l'ecriture.Ce livre est tout simplement magique,epoustouflant,tragique,romantique,surprenant et captivant.Il est empreint de melancolie,de sauvagerie,d'amour et le tout fait un melange explosif

Lu,il y a de nombreuses annees,j'en ai garde un souvenir inoubliable

A toutes les jeunes fillesz sensibles,je vous le recommande vivement
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