Le train noir roule, et avec lui le vent comme un escargot sans coquille qui laisse derričre lui, en traces scintillantes, de sages maximes et des images, mais les mains des hommes ne peuvent pas les ramasser.
La mer est comme une femme. Parfois elle monte, parfois elle se retire, un homme ne sait jamais quand.
Le chagrin de la séparation, c'est comme quarante aiguille qu'on vous enfonce dans le corps.
La vie est un caravansérail
Elle a deux portes
Par une je suis entrée
Par l'autre je suis sortie
(proverbe soufi)
Les autos s'invectivaient, les chevaux invectivaient les autos, le tramway invectivait les ânes, les ânes invectivaient les autos. La rue empoussiérait les tombes des saints hommes auxquels les femmes apportaient des bougies dans leurs mains. Les pierres tombales qui bordaient la rue regardaient cette rue devenue trop bruyante qui privait les morts de leur repos.
L'amour est une chemise de feu (…). Une fois qu'on a enfilé cette chemise, on finit par ne plus connaître celui qu'on aime, parce que, dans le feu de l'amour, on se fait de lui une autre image et on se consume pour cette image.
Tout ce qui restera de nous dans ce monde menteur, ce sera un beau son.
Le monde est un marais, nous sommes dedans et nous ne le savons pas.
Etre fille, cela veut dire avoir de la patience.
Si quelqu'un que tu aimes remet son âme dans les mains d'Allah et meurt, quarante bougies s'allumeront en toi. Quand tu auras enterré le mort, chaque jour une bougie s'éteindra, trente-neuf bougies s'éteindront, mais la quarantičme continuera ŕ brűler en toi jusqu'ŕ ta mort. Ah, il n'y a pas de village plus lointain que la mort dans ce monde menteur.