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Citations de Emmanuel Levinas (185)


L'extériorité, comme essence de l'être, signifie la résistance de la multiplicité sociale à la logique qui totalise le multiple . Pour cette logique, la multiplicité est une déchéance de l'Un ou de l'Infini, une diminution dans l'être que chacun des êtres multiples aurait à surmonter pour revenir du multiple à l'Un, du fini à l'Infini . La métaphysique, le rapport avec l'extériorité c' est-à-dire avec la supériorité indique, par contre, que le rapport entre le fini et l'infini, ne consiste pas, pour le fini, à s'absorber dans ce qui lui fait face, mais à demeurer dans son être propre, à s'y tenir, à agir ici-bas. Le bonheur austère de la bonté invertirait son sens et se pervertirait s'il nous confondait avec Dieu. Comprendre l'être comme extériorité rompre avec l'exister panoramique de l'être et avec la totalité où elle se produit permet de comprendre le sens du fini, sans que sa limitation, au sein de l'infini, exige une incompréhensible déchéance de l'infini; sans que la finitude consiste en une nostalgie de l'infini, en un mal du retour. Poser l'être comme extériorité, c'est apercevoir l'infini comme le Désir de l'infini, et par là, comprendre que la production de l'infini appelle la séparation, la production de l'arbitraire absolu du moi ou de l'origine.

Les traits de la limitation et de la finitude que prend la séparation, ne consacrent pas un simple « moins », intelligible à partir de l'« infiniment plus » et de la plénitude sans défaillance de l'infini ; ils assurent le débordement même de l'infini ou, pour le dire concrètement, de tout le surplus par rapport à l'être de tout le Bien qui se produit dans la relation sociale. A partir de ce Bien, le négatif du fini doit être compris. La relation sociale engendre ce surplus du Bien sur l'être, de la multiplicité sur l'Un. Elle ne consiste pas à reconstituer, comme dans le mythe du Banquet, le tout de l'être parfait dont parle Aristophane : ni en se replongeant dans le tout et, en abdiquant dans l'intemporel, ni en conquérant le tout par l'histoire. L'aventure qu'ouvre la séparation est absolument nouvelle par rapport à la béatitude de l'Un et à sa fameuse liberté qui consiste à nier ou à absorber l'Autre pour ne rien rencontrer. Un Bien par-delà l’Être et par-delà la béatitude de l'Un voilà qui annonce un concept rigoureux de la création, qui ne serait ni une négation, ni une limitation, ni une émanation de l'Un. L'extériorité n'est pas une négation, mais une merveille. (pp. 324-325)
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Il faut que dans la temporalisation récupérable, sans temps perdu, sans temps à perdre […] se signale un laps de temps sans retour, une diachronie réfractaire à toute synchronisation, une diachronie transcendante.
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L'état de guerre suspend la morale ; il dépouille les institutions et les obligations éternelles de leur éternité et, dès lors, annule, dans le provisoire, les inconditionnels impératifs. Il projette d'avance son ombre sur les actes des hommes. La guerre ne se range pas seulement - comme la plus grande - parmi les épreuves dont vit la morale. Elle la rend dérisoire.
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Nous opposons à l'objectivisme de la guerre une subjectivité issue de la vision eschatologique. L'idée de l'infini affranchit la subjectivité du jugement de l'histoire pour la déclarer, à tout moment, mûre pour le jugement et comme appelée - nous allons le montrer - à participer à ce jugement, sans elle impossible. C'est contre l'infini - plus objectif que l'objectivité - que se brise la dure loi de la guerre et non pas contre un subjectivisme impuissant et coupé de l'être.
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Mon effort consiste à montrer que le savoir est en réalité une immanence et qu'il n'y a pas de rupture dans l'isolement de l'être dans le savoir ; que d'autre part dans la communication du savoir on se trouve à côté d'autrui, pas confronté à lui pas dans la droiture de l'en-face-de-lui.
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Alors qu'en posant autrui comme liberté, en le pensant en termes de lumière, nous sommes obligés d'avouer l'échec de la communication, nous n'avons ici avoué que l'échec du mouvement qui tend à saisir ou à posséder une liberté. C'est seulement en montrant ce par quoi l'éros diffère de la possession et du pouvoir que nous pouvons admettre une communication dans l'éros. Il n'est ni une lutte ni une fusion, ni une connaissance. Il faut reconnaître sa place exceptionnelle parmi les relations. C'est la relation avec l'altérité, avec le mystère, c'est-à-dire avec l'avenir, avec ce qui, dans un monde où tout est là,n'est jamais là.
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L'angoisse serait l'accès authentique et adéquat au néant, lequel pourrait paraître aux philosophes une notion dérivée, résultat d'une négation, et peut-être, comme chez Bergson, illusoire. Pour Heidegger, on n'accède pas au néant par une série de démarches théorétiques, mais, dans l'angoisse, d'un accès direct et irréductible. L'existence elle-même, comme par l'effet d'une intentionnalité, est animé d'un sens, du sens ontologique primordial du néant. Il ne dérive pas de ce qu'on peut savoir sur la destinée de l'homme ou sur ses causes, ou sur ses fins; l'existence dans son événement même d'existence signifie, dans l'angoisse, le néant, comme si le verbe exister avait un complément d'objet direct.
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Emmanuel Levinas
Le moi, devant autrui, est infiniment responsable.
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La conscience est le pouvoir de dormir.
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Si on pouvait posséder, saisir et connaître l'autre, il ne serait pas l'autre.
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Vague de marais qui revient en léchant la plage en deça du firmament, spasme du temps qui conditionne la souvenance. Ainsi seulement je vois sans être vu. Je ne suis plus envahi par la nature, je ne plonge plus dans une ambiance ou dans une atmosphère. Ainsi seulement l’essence équivoque de la maison creuse des interstices dans la continuité de la terre.
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Au lieu de s'oublier dans la légèreté essentielle du sourire, où l'existence se fait innocemment, où dans sa plénitude même elle flotte comme privée de poids et où, gratuit et gracieux, son épanouissement est comme un évanouissement, l'existence dans la lassitude est comme un rappel d'un engagement à exister, de tout le sérieux, de toute la dureté d'un contrat irrésiliable.
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"La photographie accomplit cette fonction. Cette manière d’interposer entre nous et la chose une image de la chose a pour effet d’arracher la chose à la perspective du monde. Une situation peinte, un événement raconté, doit d’abord reproduire la situation et le fait réel ; mais le fait que nous nous rapportons indirectement à eux, par l’entremise du tableau et du récit, leur apporte une modification essentielle. Elle ne tient pas à l’éclairage et à la composition du tableau, à la tendance et à l’arrangement du narrateur, mais déjà à la relation indirecte que nous entretenons avec eux - à leur exotisme au sens étymologique du terme."
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"La question que nous avons posée en partant de la position consiste précisément à se demander si l’extase est le mode originel de l’existence, si la relation qu’on appelle couramment relation entre le moi et l’être, est un mouvement vers un dehors, si le ex est la racine principale du verbe exister."
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"Si la mort est néant, ce n’est pas un néant pur et simple. Il conserve la réalité d’une partie perdue. Le "jamais plus" ─ never more ─ voltige comme un corbeau dans la nuit lugubre, comme une réalité dans le néant."
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"Ce qu’il y a de positif dans le sujet vient s’abîmer dans le nulle part. L'émotion est une manière de se tenir en perdant la base. Elle est, dans son fond, le vertige même qui s’insinue en elle, le fait de se trouver au-dessus d’un vide. Le monde des formes s’ouvre comme un abîme sans fond. Le cosmos éclate pour laisser béer le chaos, c’est-à-dire l’abîme, l’absence de lieu, l’il y a."
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"L’obscurité, - en tant que présence de l’absence, n’est pas un contenu purement présent. Il ne s’agit pas d’un "quelque chose" qui reste, mais de l’atmosphère même de présence, qui peut apparaître certes après coup comme un contenu, mais qui, originellement est l’événement impersonnel, a-substantif de la nuit et de l’il y a. C’est comme une densité du vide, comme un murmure du silence."
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Emmanuel Levinas
Savoir ou avoir conscience, c'est avoir du temps pour éviter et prévenir l'instant de l'inhumanité : c'est cet ajournement perpétuel de l'heure de la trahison : infime différence entre l'homme et le non-homme – qui suppose le désintéressement de la bonté, le désir de l'absolument Autre ou la noblesse, la dimension de la métaphysique.
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c'est la relation que l’homme entretient avec son semblable qui donne la mesure de ce que le monde signifie
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Le rapport à l'autre est le lieu où l'infini vient à l'idée
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