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4.07/5 (sur 82 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : paris , le /03/1958
Biographie :

Né en 1958, Eric Branca est historien et journaliste. Outre L'Aigle et le Léopard (Perrin, 2023), consacré aux liaisons dangereuses entre l’Angleterre et le III° Reich, il a publié une quinzaine d'ouvrages, parmi lesquels Le roman des damnés (Perrin, 2021), De Gaulle et les grands (Perrin, 2020) qui a obtenu le Prix Michel Anfrol, Les entretiens oubliés d'Hitler (Perrin 2019), traduit en plusieurs langues, L'ami américain, Washington contre de Gaulle, 1940-1969 (Perrin 2017 et Tempus, 2022), Jacques Chirac (Chronique, 2015), 3000 ans d'idées politiques (Chronique, 2014) et De Gaulle et les Français libres (Albin Michel, 2010). Il a été, entre autres, le conseiller historique du documentaire d'Emmanuel Amara, De Gaulle, l"homme à abattre (2020) et de l'Archipel des Français libres, de Xavier Fréquant.
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"Aujourd’hui, 9 mars, sortie chez Les Editions Perrin de mon dernier livre, L’Aigle et le Léopard, consacré aux liaisons dangereuses entre l’Angleterre et le III° Reich" (Eric Branca - Twitter)


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C'est aussi qu'en cette année 1950 les Européens, plan Marshall oblige, n'ont pas grand-chose à refuser à leurs bienfaiteurs d'outre-Atlantique. Dussent-ils, pour les satisfaire, s'autodessaisir de leur identité culturelle.
Ce dernier aspect a constitué, au même titre que le renvoi des ministres communistes du gouvernement Félix Gouin (5 mai 1947), le prologue du plan Marshall, avec les contreparties exorbitantes exigées de la France pour obtenir l'effacement d'une partie de ses dettes d'avant-guerre, un prêt de 650 millions de dollars et l'aide d'urgence de 300 millions qu'elle réclamait dans le cadre des accords Blum-Byrnes de mai 1946. Signés par Léon Blum, mais négociés par Jean Monnet, ces accords ont notamment imposé à la France de projeter sur les écrans une majorité de films américains. A savoir 4 productions françaises pour 9 américaines importées sans droits de douane ! On comprend que ces « screen quotas » aient rendu furieuses les professions du cinéma, jetant un grand nombre d'artistes dans les bras de ce même parti communiste que les États-Unis prétendaient combattre.
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Ce projet porte un nom : l'AMGOT, pour « Allied Military Government of Occupied Territories ». Vous avez bien lu : « territoires occupés ». Ce qui signifie que, dans l'esprit de Roosevelt, il n'y a pas lieu de traiter la France autrement que comme l'Allemagne ou l'Italie quand celles-ci, vaincues, verront arriver l'armée américaine sur leur sol.
Dès Juillet 1942, celle-ci s'est dotée de deux centres de formation à l'administration civile, l'un à New York, au sein de l'université Columbia, l'autre à Charlottesville, en Virginie. Et, à partir de juillet 1943, les Siciliens ont été les premiers à expérimenter le système quand l'AMGOT s'est installé à Palerme, avant d'étendre ses pouvoirs à la péninsule italienne à mesure de l'avancée vers le nord des troupes américaines. Ce « gouvernement militaire allié » doté de six « départements » (lois, police, finances, santé, ravitaillement, « gérance de la propriété privée ») ne s'est pas contenté d'administrer le quotidien : il a démis les maires en exercice et les a remplacés par de nouveaux, chargés de relayer ses instructions. La mafia ayant notoirement aidé l'armée américaine à débarquer en Sicile, on imagine le profil des nouveaux édiles municipaux.
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Contrairement à Roosevelt qui entendait profiter de l'effacement momentané de la France pour empêcher sa renaissance en tant que grande puissance et assimilait toute tentative de sa part pour retrouver son rang à une offense envers les Etats-Unis, Nixon et Kissinger comprennent qu'une France libre dans ses mouvements est le meilleur allié possible de Etats-Unis en Europe...Bref, ils assignent enfin au mot "amitié"---pour autant que celui-ci ait un sens dans l'ordre de la politique internationale--- une acception compatible avec le sens commun . Celles de relations d'où la sujétion est absente .
Ainsi donnent-ils raison à de Gaulle, qui, le janvier 1963, déclarait à Alain Peyrefitte :" Les Américains ont toujours la tentation de s'appuyer sur ce qui est mou plutôt que de s 'appuyer sur ce qui est ferme . Dans tous les pays sous-développés, ils ont la tentation de s'apppuyer sur les planches pourries qui leur sont favorables---et d'autant plus favorables que ce sont eux qui les ont pourries---, plutôt que de s'appuyer sur des régimes durs, issus d'une véritable volonté populaire ; car ces régimes-là, ils les craignent . Pendant la guerre, ils s'appuyaient sur Pétain, ou sur Darlan, ou sur Giraud, contre de Gaulle qui incarnait la volonté de la nation . [... Les Américains ne pourront jamais s'empêcher de favoriser au maximum la carrière d'un Jean Monnet, car ils reconnaissent en lui leur homme , et de s'opposer à de Gaulle, car ils sentent en lui un homme qui leur résiste . Pourtant, ils devraient comprendre que le meilleur allié des Etats-Unis, ce n'est pas celui qui s'aplatit devant eux, c'est celui qui sait leur dire non ."

page 280, chapitre 11, la symphonie inachevée .
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Antoine Pinay passé à l'arrière-plan des écrans radar américains, c'est peu dire que la Maison-Blanche a l'embarras du choix pour lui trouver un successeur selon son cœur : François Mitterand, Georges Pompidou, ou même Alain Poher quand, en 1969, celui-ci fait jeu égal dans les sondages avec l'ancien Premier ministre du général de Gaulle...
Mais, en cette seconde moitié des années 1960, la priorité du Département d'Etat n'est plus seulement de favoriser l'accession au pouvoir d'un président français plus accommodant. Elle est d'influer directement sur la formation de nos élites politiques en les acculturant au modèle américain afin de leur faire partager, le plus naturellement du monde, sa hiérarchie de valeurs et, par voie de conséquence, ses priorités stratégiques mondiales. Ce travail à long terme qui, un demi-siècle plus tard, a encore pris de l'ampleur via notamment des fondations comme les Young Leaders, un homme l'a initié depuis l'ambassade américaine : William A. Weingarten.
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Témoin lui aussi de ces journées tragiques qui décidèrent de son envol définitif pour Londres, de Gaulle résumera : " A partir du jour où le gouvernement avait quitté Paris, l'exercice du pouvoir n'était plus qu'une sorte d'agonie, déroulée le long des routes dans la dislocation des services et des consciences...Pour ressaisir les rênes,il eût fallu s'arracher au tourbillon, passer en Afrique, tout reprendre à partir de là . Monsieur Paul Reynaud le voyait . Mais cela impliquait des mesures extrêmes : changer le haut commandement, renvoyer le Maréchal et la moitié des ministres, briser avec certaines influences, se résigner à l'occupation totale de la métropole, bref, dans une situation sans précédent, sortir à tous risques du cadre et du processus ordinaires .M. Paul Reynaud ne crut pas devoir prendre sur lui des décisions aussi exorbitantes de la normale et du calcul [...] En définitive, cet anéantissement de l'Etat était au fond du drame national . A la lueur de la foudre, le régime apparaissait, dans son affreuse infirmité, sans nulle mesure, et sans nul rapport avec la défense, l'honneur, l'indépendance de la France ."
Quand, en septembre 1944, de Gaulle,devenu président du gouvernement provisoire d'une République qu'il avait dû, disait-il, "ramasser dans la boue" recevra la visite de l'ancien président Albert Lebrun, resté désespérément inerte à l'heure du plus grand danger, il ne prendra même pas la peine de lui en faire le reproche, tant il savait l'homme inadéquat à l'action . Mais il écrira dans ses MEMOIRES DE GUERRE : "Au fond, comme chef de l'Etat,deux choses lui avaient manqué: qu'il fût un chef, qu'il y eût un Etat ."
De ce collapsus intégral, l'historien américain William Langer, qui, pendant la guerre, fit partie de la branche Recherche et analyse del'OSS (devenu en 1947 la CIA ), tirera la même conclusion :" L'histoire moderne n'a enregistré que peu d'évènements aussi catastrophiques que la défaite de la République française en juin 1940 . Depuis la campagne éclair de Napoléon contre la Prusse en 1806, aucune grande puissance militaire n'avait été frappée aussi brutalement et aussi inexorablement par le destin ."
Aux yeux de de Gaulle comme à ceux des Américains, la France a bel et bien "roulé du haut de l'Histoire, jusqu'au fond de l'abîme .", la différence est que le premier va mettre toute son énergie à lui faire remonter la pente, tandis que les seconds n'en verront pas, c'est le moins qu'on puisse dire, la nécessité .
in Prologue, pages 28 et 29
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Le 2 septembre 1942, alors que ses armées arrivent devant Stalingrad, le Führer caresse encore l'idée d'une rupture brutale entre Londres et Washington : "Les Etats-Unis vont vouloir prendre le Canada, et ils auront peut-être des exigences auxquelles les Anglais ne voudront pas souscrire."
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En conclusion, Le Pen enterre définitivement la stratégie d'alliance prônée par Bruno Megret: " Ne vous faites pas d'illusions, vous n'aurez jamais- et Dieu merci-, jamais d'alliances avec une partie de la droite, traître et corrompue. Même s'ils le voulaient, beaucoup d'entre eux le veulent ne serait-ce que pour se faire élire, ils ne le pourraient pas. Ils sont pieds et poings liés entre les mains des lobbies, et même ceux que nous faisons élire sont obligés de nous cracher à la figure et de nous insulter, mettant- il faut bien le dire- nos nerfs et ceux de nos militants à rude épreuve. Il n'y aura pas d'alliance, mais le Front national en progressant dans la solitude et sa certitude de l'avenir, atteindra un moment donné un étiage qui, joint à la gravité des éléments, amènera à rejoindre ce môle tous les gens qui aiment encore leur patrie, qu'ils soient de droite ou de gauche."p.364
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Le premier contact direct entre Schacht et Hitler a lieu le 5 janvier 1931, au domicile personnel de Hermann Göring que l’éminent banquier a rencontré un mois plus tôt chez son ami Emil Georg von Stauß, membre du conseil d’administration de la Deutsche Bank mais aussi de la Golddiskontbank. Comme Schacht, Stauß est un ami personnel de Montaigu Norman, qui, on l’imagine, ne perd rien des conversations qui s’engagent. Déjà bien introduit dans les milieux patronaux et financiers, Göring réussit là un coup de maître. Car Schacht ne vient pas seul, mais accompagné du magnat de l’acier Fritz Thyssen, qui, pas plus que lui, n’a encore rencontré Hitler bien qu’il subventionne déjà son mouvement, parmi beaucoup d’autres.
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Dans six mois, la Wehrmacht défilera dans Paris. Seul contre tous, de Gaulle avait prévenu, le 26 janvier 1940, dans son Mémorandum sur l’avènement de la force mécanique : « A aucun prix, le peuple français ne doit céder à l’illusion que l’immobilité actuelle sera conforme au caractère de la guerre en cours... Le conflit qui est commencé pourrait bien être le plus étendu, le plus complexe, le plus violent, de tous ceux qui ravagèrent la terre. »
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Les américains ont toujours la tentation de s'appuyer sur ce qui est mou plutôt que de s'appuyer sur ce qui est ferme.
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Impressionnisme (2)

Sur les traces d'un jeune artiste né en 1851 à Montpellier dans une famille protestante aisée, passionné de musique et pratiquant la peinture en dilettante. Après avoir abandonné ses études de médecine pour se consacrer entièrement à la peinture il rejoint l'atelier du peintre suisse Charles Gleyre où il rencontre Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Claude Monet auxquels il se lie et qu'il soutient financièrement à plusieurs reprises. A distance de la peinture académique et partageant leurs idéaux esthétiques Frédéric Bazille fait partie du groupe naissant des premiers impressionnistes "les historiques". Pourquoi n'a-t-il n'a-t-il pu participer à la première exposition impressionniste de 1874 alors qu'il en avait suggéré l'idée en 1867 ? 😭✝️

Il s'était brouillé avec Claude Monet en 1873
Son père briguant la fonction sénatoriale s'y opposait
Gabriel Fauré son ancien professeur de piano l'en dissuada
il est mort pendant la guerre franco-prussienne de 1870
Il avait repris ses études de médecine

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Thèmes : peinture , impressionnisme , Expositions , histoire de l'art , peintreCréer un quiz sur cet auteur
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