Intervention de Eric Fiat, professeur de philosophie, responsable du master d'éthique, Université Gustave Eiffel, lors du colloque "La médecine confrontée aux limites" au Collège des Bernardins.
Pour en savoir plus : https://bit.ly/3ooeImo
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Le réel est toujours illuminé, ou contaminé, par l'imagination.
Il n y a rien de plus beau que de bâtir une société où soit entretenu ce savant et fragile équilibre entre l’amour et le respect d’autrui. Tant que des hommes et des femmes sauront s’emparer de cette vérité dans un acte volontaire, le monde pourra rêver de meilleurs jours…
La lumière qui jaillit de l'ombre est plus lumineuse que celle qui n'a point à l'affronter.
Avoir du tact c'est toucher sans toucher.
Eric Fiat, p. 120
Très beau jour, le jour où l'on est aimé, où le ciel s'ouvre pour qu'un rayon de lumière beau comme un solo de hautbois dans un adagio de Marcello vienne déchirer le voile gris du quotidien ; mais jour comme les autres, le jour où l'on est seulement respecté (à moins qu'on ne l'ait pas été depuis bien des jours, comme la pauvre Julie de tout à l'heure), sans nul rayon de soleil pour nous illuminer ou nous réchauffer.
Les métaphores mécaniques sont courantes : on se dit cassé, claqué, brisé, crevé, à plat, rétamé, HS, au bout du rouleau… Dans ces termes doit s’entendre l’espoir de « réparer les vivants » comme on répare des objets. Mais l’homme las ne se répare pas plus comme une machine que l’homme affamé ne se restaure comme un vitrail.
Il est paradoxal de faire l'éloge de la pudeur, aussi bien quand il s'agit de la sienne que celle d'autrui. Il n'est pas possible de faire l'éloge de sa propre pudeur, parce que la pudeur, au même titre que la modestie, la simplicité, la pureté, la dignité ou l'humilité fait partie de ces vertus fragiles qu'on ne peut proclamer posséder sans immédiatement les perdre. L'exhibition de ces vertus équivaut à leur annulation... on ne peut pas être modeste et le dire...
La pudeur, c'est l'esprit qui rougit du corps.
IIl n y a rien de plus beau que de bâtir une société où soit entretenu ce savant et fragile équilibre entre l’amour et le respect d’autrui. Tant que des hommes et des femmes sauront s’emparer de cette vérité dans un acte volontaire, le monde pourra rêver de meilleurs jours…
Très beau jour, le jour où l'on est aimé, où le ciel s'ouvre pour qu'un rayon de lumière beau comme un solo de hautbois dans un adagio de Marcello vienne déchirer le voile gris du quotidien ; mais jour comme les autres, le jour où l'on est seulement respecté (à moins qu'on ne l'ait pas été depuis bien des jours, comme la pauvre Julie de tout à l'heure), sans nul rayon de soleil pour nous illuminer ou nous réchauffer.