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4.23/5 (sur 49 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Eric Julien est géographe et consultant.

Jeune coopérant, il découvre la Colombie en 1985. Accompagnateur de montagne, il fut sauvé d’un œdème pulmonaire par les Indiens Kogis alors qu’il découvrait la Sierra Nevada de Santa Marta, la plus haute montagne du monde en bordure de mer.

Depuis, il partage son existence entre son métier de coach formateur en entreprise et l'association Tchendukua, qu'il a fondée en France, en 1997, pour leur venir en aide.

Un travail qu'il a partagé pendant vingt ans avec son alter ego, Gentil Cruz, et qu'il poursuit malgré l'assassinat de ce dernier.

Soutenue, entre autre, par Pierre Richard et Edgar Morin, l’association a racheté et rendu aux Kogis près de 2000 hectares de terre.

Diplômé en Sciences Politiques, Eric Julien est consultant, spécialisé dans l’intelligence collective et l’accompagnement du changement.

Il vit dans la Drôme, où il a contribué à créer l’École de la Nature et des Savoirs.

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Source : http://www.neo-planete.com
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Le CERA a invité Eric Julien pour parler des indiens Kogis : Les gardiens de la planète. Eric Julien, géographe (DEA) et diplômé en Sciences Politiques, a complété son parcours par une Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication (MSTC) et un DESS Informatique et Systèmes Multimédias. En 1997, il a créé le réseau « Nouveaux territoires », associations de consultants spécialisés dans l’ingénierie du changement et la création de nouveaux paradigmes. Eric Julien, également accompagnateur de montagne, fut sauvé d’un oedème pulmonaire par les Indiens Kogis à plus de 5000 mètres d’altitude alors qu’il découvrait leur territoire au cœur de la Colombie. Il y reviendra des années plus tard et oeuvre désormais à plein temps pour faire connaître la cause des Kogis en fondant une ONG, Tchendukua – Ici et Ailleurs, spécialisée dans l’accompagnement des peuples « racines » et la préservation / reconstitution de la Biodiversité, plus particulièrement en Amérique du Sud Soutenue, entre autre, par Pierre Richard et Edgar Morin, l’association a racheté et rendu aux Kogis près de 2000 hectares de Terre.

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Alors qu'il était invité chez les Kogis par Frédéric Lopez dans le cadre de son émission Rendez-vous en terre inconnue, Thomas Pesquet, qui leur expliquait son "travail" d'astronaute et de voyageur de l'espace, aurait eu ces mots : "C'est incroyable, ils n'ont rien et ils arrivent à protéger la nature, nous avons tout, des machines, des satellites et nous n'avrrivons pas à enrayer les destructions de la planète." Frédéric Lopez de poursuivre : "C'est la première fois que j'entends les membres d'une communauté autochtone qui parlent de protéger la Terre dans son ensemble et pas seulement leur territoire."

p.92
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Quand le masculin ne danse plus avec le féminin, le visible avec l'invisible, le haut avec le bas, la tristesse avec la joie, le faire avec l'être, le moderne avec le traditionnel, la technique avec le spirituel, le yin avec le yang, l'accompli avec l'inaccompli, l'un avec l'autre, la fluidité et le mouvement de la vie ne peuvent advenir. Se créent alors des nœuds, des tensions, des blocages, desquels surgissent déséquilibres et maladies.
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Vous les gens modernes, les petits frères, vous prenez vos lois, vos normes comme si elles étaient les lois et les normes de nos pères spirituels, les lois qui ont fondé le monde et la vie. Mais vos lois, elles fabriquent des guerriers, des gens qui abîment les choses, la nature. Et ces gens qui abîment tout, vous les regardez comme des héros, des modèles. Et par le biais de la colonisation, vous imposez ces lois qui abîment la Terre aux autres hommes ailleurs. Vous faites des lois qui "semblent" bien et ensuite vous les imposez à tout le monde. Mais ce sont des lois imaginées par des hommes, ce ne sont pas des lois de la nature. Celles-là, on dirait que vous en les connaissez plus, qu'elles n'ont plus d'importance.
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Afin de préciser sa pensée, comme souvent chez les Kogis, Mama Shibulata s'appuie sur une métaphore physiologique : "C'est comme si vous mettiez un bouchon ou un nœud pour faire pipi. Si les minéraux et l'urine ne peuvent plus sortir, vous allez tomber malade. Pour les montagnes et les rivières, c'est le même phénomène."
Interloqué, puis enthousiaste, Gilbert Cochet poursuit : "C'est fabuleux, cette comparaison entre les barrages et l'urètre. On comprend bien que pour les Kogis la Terre est un énorme organisme vivant, et que chacun des écosystèmes représente un organe de l'organisme global. Quand on ligature un tuyau qui sort de la vessie, l'organisme ne va pas très bien, il n'y a plus rien qui fonctionne, on devient malade. Quand on fait un barrage sur une rivière, c'est pareil, tout le milieu devient malade. Il y a le mouvement des sédiments de la montagne vers la mer, sable, graviers, vase, galets qui font des plages et qui vont nourrir les océans, car ils apportent des minéraux. Chaque fois que l'on fait un barrage on diminue cette production. Et dans l'autre sens, les poissons migrateurs, qui ramènent des éléments qui sont allés dans la mer, ont mangé les végétaux, et notamment le phosphore, ils ramènent ces éléments vers la terre et les parties hautes, par leurs excréments ou leurs cadavres. [...] La Terre est un ensemble d'organes reliés entre eux par les cours d'eau, comme les flux sanguins dans un corps : si on interrompt le flux, la communication, si les milieux du haut sont malades, ceux du bas ne recevront plus les éléments minéraux nécessaires apportés par la rivière et seront aussi malades."

p.133
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Soudain, les propos de Mama Shibulata à propos des étoiles ouvrent d’étonnantes perspectives : « La vraie vie est dans les étoiles. Ce sont les étoiles qui organisent les choses, les déplacements, les cycles de vie des plantes et des animaux. C’est pour cela que ce sont les animaux qui nous enseignent. Ils nous disent quand on peut faire les choses. Nous ne sommes pas les auteurs de musiques, des rythmes et des chants. Nous ne les créons pas, ce n’est pas nous qui les avons inventés. C’est la nature qui nous enseigne, c’est la Mère qui nous transmet les choses pour se mettre en lien. Pour nous, quand les oiseaux disparaissent, ce sont des chants qui disparaissent, la Mère se tait et nous oublions. »
[…]
Mais alors, que savent vraiment les Kogis des étoiles, de leur origine et de leurs influences sur nos vies, eux qui organisent leurs journées, leurs activités jusqu’à leur système de soins sur la base des étoiles et du déplacement des constellations. Leur « nuhé » (temple) ne sont-elles pas construites en suivant l’architecture du cosmos ? Les neuf anneaux de bois, qui cerclent la construction, ne représente-t-il pas les neuf principales planètes du système solaire, mais aussi les neuf mois de gestation ? Corps humain et univers fonctionneraient-ils à l’identique, mais à des échelles différentes ? Le temps aurait-il un son ? Laissons le dernier mot à Hubert Reeves, astrophysicien et poète : « Entre les étoiles et les êtres humains se tisse une relation secrète comme dans un monde à part (L’espace prend la forme de mon regard).»

p..189
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Il se dit que le hasard, c'est Dieu qui souhaiterait rester anonyme.

p.14 Avant-propos
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« Quand l’eau existe, la vie existe, les humains existent. Nous sommes de l’eau, nous naissons dans l’eau. L’eau est la vie, elle représente la femme, le féminin, c’est pour cela que nous ne pouvons pas maltraiter les femmes, car maltraiter les femmes, c’est maltraiter l’eau. Nous le savons, l’eau est la force de l’esprit de la Mère, son âme, elle a sept vies.
Pour nous les Kogis, les connaissances de l’eau sont des connaissances féminines ancestrales, transmises depuis des générations. Une femme qui est jaba (mère) est une mère qui sait donner des conseils sur l’eau, être exemplaire, qui sait transmettre et éduquer, respectueuse des anciens, à l’écoute des lois de la vie. Ce qui donne la vie, c’est l’eau, c’est elle qui nous guide, elle est là depuis les origines, on ne sait pas depuis quand elle est là. Il ne faut pas la maltraiter, lui jeter des poubelles ou des pierres, car cela l’abîme, crée des maladies, c’est ce que nous apprenons à nos enfants. C’est vrai, il y a quatre éléments, mais le principal c’est l’eau, les lacs d’altitude, les torrents, et surtout les rivières souterraines qui alimentent la Mère. Qui vous a autorisé à mettre des barrages, à dévier l’eau, à mettre des canalisations, des aqueducs comme vous le faites ? L’eau communique les normes de la vie, elle a des fonctions précises. Lorsque nous buvons de l’eau, c’est un peu comme lorsque vous lisez une écriture sur le papier, vous recevez des informations, vous pouvez lire ces informations. C’est pour cela que nous pouvons « consulter » en yatukua (divination faite avec des quartz de différentes couleurs et de l’eau), consulter avec l’eau, elle nous guide, elle informe des règles de la vie. Ici, chez vous, je vois qu’elle est en prison, et en prison elle ne peut pas vivre. Vous avez des scientifiques qui se spécialisent avec l’eau, c’est ce que je vois, ce que je comprends, mais pour quoi faire ? Vous voulez faire des puits, la transformer, l’étudier, la dévier, la vendre. Mais quand tout sera sec, avec quoi allons-nous vivre ? Vous n’aimez pas vous baigner dans l’eau ? Vous n’aimez pas boire l’eau de source ? Quand je bois de l’eau, cela me donne de l’énergie, l’eau donne de l’énergie pour marcher, travailler, penser. Pour vous, ce n’est pas comme cela ? Et il y a l’or aussi, l’or qui est sous terre. Pour nous, l’or est en lien avec l’eau. Quand l’or aura disparu de la terre, l’eau va disparaître et nous allons disparaître. Sortir l’or de la terre, cela affecte l’eau. Ici, avec les barrières que vous mettez partout, les cerfs, les biches, les sangliers ne peuvent plus boire, alors que vont-ils faire ? Que vont-ils boire ? J’entends la Mère, elle me dit qu’ici ses enfants n’ont plus d’eau, cela me remplit de tristesse. Que diriez-vous si vos enfants étaient enfermés, s’ils ne pouvaient plus ni boire ni manger, si vous les voyiez souffrir ? La Mère voit ses enfants enfermés dans des tuyaux d’acier, de fer, de plastique, qui envoient un venin mortel pour les animaux, mais surtout pour les gens. Vous ne respectez plus les lois des femmes. Cela crée beaucoup d’énergies négatives. Toute cette énergie négative abîme l’eau. La mère nous conseille, nous montre l’exemple, elle nous éduque, il faut la respecter. C’est l’eau qui permet la communication et qui relie les lieux sacrés entre eux, il faut donc vraiment la protéger. Nous, nous connaissons les histoires de l’eau, des écosystèmes. Quand on connaît ces histoires, on ne peut plus détruire les choses. Vous aussi vous aviez ces connaissances, mais vous les avez oubliées. Vous ne connaissez plus les histoires Il existe des règles dans ces vallées, ici chez vous, pour gérer l’eau, les animaux, mais vous ne les appliquez pas. Vous avez oublié. C’est ça que la montagne nous a dit. S’il n’y avait pas eu la mer, l’eau, il n’y aurait pas eu d’animaux, de végétation. Nous les femmes, nous sommes des « mères », nous donnons la vie, nous sommes l’eau. Maltraiter les femmes, c’est maltraiter les connaissances et les mémoires essentielles à la vie. »
Puis Saga Narcisa se tait. De nouveau un silence « plein », profond, gagne la pièce. Petite et frêle, elle s’assied et reprend le tissage momentanément interrompu de sa mochida (sac traditionnel).

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" Vous les gens modernes, les petits frères, vous prenez vos lois, vos normes comme si elles étaient les lois et les normes de nos pères spirituels, les lois qui ont fondé le monde et la vie. Mais vos lois, elles fabriquent des guerriers, des gens qui abîment les choses, la nature. Et ces gens qui abîment tout, vous les regardez comme des héros, des modèles. Et par le biais de la colonisation, vous imposez ces lois qui abîment la Terre aux autres hommes ailleurs. Vous faites des lois qui vous "semblent" bien et ensuite vous les imposez à tout le monde. Mais ce sont des lois imaginées par les hommes, ce ne sont pas les lois de la nature. Celles-là, on dirait que vous ne les connaissez plus, qu'elles n'ont pas d'importance."

p.63
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Arrêtons-nous sur cette notion de partage du sens. Elle est essentielle pour les Kogis. Rien ne doit se faire sans partage du sens à l'échelle de la communauté. Partager le sens, c'est créer les conditions pour faire vivre la solidarité.

Agir, c'est créer une solution qui ait le sens voulu et accepté par tous. Si les Kogis, sans ingénieur, technicien, qualiticien ou chef de chantier, savent construire et faire durer un pont dans des conditions défiant les normes de nos experts et ceci, depuis bien avant Christophe Colomb, nous devons nous interroger, non pas sur la prouesse technique, mais sur ce qui la sous-tend : la solidarité, en tant que forme d'intelligence collective, au sens de compréhension et appropriation d'une même solution par tous.
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Comme souvent pour les « chercheurs » qui s’investissent de longues années dans leurs domaines de recherche, une sorte « d’essentiel » finit par transparaître, que résume l’anthropologue colombien, d’origine autrichienne, Gerardo Reichel-Dolmatoff en ces mots : « Les kogis représentent un peuple profondément religieux dont le quotidien est largement occupé par des problématiques métaphysiques essentielles. Et ce serait être aveugle et irresponsable que de parler de superstitions. Les membres de la communauté, hommes ou femmes, qui souhaitent accéder aux connaissances transcendantales de la dimension spirituelle des Kogis doivent s’engager dans une vie d’abnégation, dédiée à la méditation. Ils atteignent alors une sorte de « pureté spirituelle » proche de l’innocence enfantine où « tous les apprentissages sont oubliés », condition pour retrouver un état fœtal où « hors de toute individualité, tout devient pensée ». Peut-être que si nous avons eu du mal à entrer en contact avec les Indiens, ce n’est pas parce que nous leur étions supérieurs, mais sans doute plus, parce qu’ils nous sont largement supérieurs. L’infériorité de « l’Indien » est une des grandes falsifications de ces cinq cents dernières années. Si nous voulons poursuivre l’aventure humaine, nous devons réapprendre à vivre avec la nature, à en parler. Et avec les Kogis, nous avons nos Maître. »

p.145
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