(...) la vie a appris [à Muette] que les prédateurs ne rusent pas, qu'ils fondent du ciel pour planter leurs serres dans une échine, qu'il sautent d'un bond sur leur proie insouciante, qu'ils viennent toujours par le même chemin et qu'ils peuvent compter sur leur aplomb pour que le monde entier détourne le regard à cet instant.
Ceux qui ravagent et détruisent dévalent les plaines en poussant des hurlements ; ils mettent à sac, pillent et égorgent, on trouvera toujours des gens pour dire que cela n'a pas eu lieu, que certains esprits chagrins ont inventé ou exagéré l'invasion. L'abondance de preuves n'a jamais empêché de nier.
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