Le soleil est sur le point de se coucher sur la région de Diez Coronas, au Mexique. Je galope dans le désert depuis quelques temps déjà. A la poursuite d'un hors-la-loi et d'une juteuse prime, à moins que ce ne soit une de ces périlleuses missions confiées par des révolutionnaires, je ne sais plus vraiment. Et finalement, quelle importance ?
Je profite de la liberté grisante et de la beauté de ces paysages. La nuit ne va plus tarder, le ciel est rouge et se marie à merveille avec ces grandes roches qui m'entourent. Comme n'importe quel touriste dans ma situation, je cherche un point de vue un peu surélevé pour savourer le spectacle. Grandiose. Il manque peut-être un petit détail. Ah oui ! J'appuie sur le bouton X, et mon cheval se cabre. Le temps semble s'arrêter, tout est si parfait.
A cet instant, je suis un cow-boy, un aventurier, le dernier des pistoleros. Je suis John Marston. Je suis en 2010, dans mon salon, en train de jouer à Red Dead Redemption.
Un clone de Pong à la fin des années 1970 ( non, malgré les apparences, je n'ai pas commencé au berceau !), les premières tables de bar Space Invaders et Pac-Man dans le restaurant-self du centre commercial, l'Atari 2600 chez un ami, le Commodore 64 et son lecteur de cassettes...
Comme tous les joueurs, je connais parfaitement mon histoire en vue subjective, basée sur ma propre pratique.
Je me souviens des frustrations et des moments jouissifs qui ont marqué mon parcours de gamer.
Pour Mario , par exemple: les moustaches pour ne pas à avoir à représenter la bouche, une casquette pour éviter l'animation des cheveux, le haut rouge sur la salopette bleue pour bien distinguer les bras qui bougent
Les possibilités semblent infinies. Et elles le sont sans doute. La création ludique actuelle a quelque chose de vertigineux. On joue comme on part en voyage.
On découvre des lieux, des personnages, des univers avec cette faculté quasi magique d'être présent, de pouvoir interagir avec ce qui se passe à l'écran.