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Critiques de Erwan Larher (218)
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Autogenèse

Pour fêter, littérairement parlant, la fin de sarkoland rien de mieux que ce roman qui m'a accompagnée cette dernière semaine comme un doux présage.



Un homme se réveille un beau jour dans une maison isolée, sans mémoire, sans identité, sans papiers. Un seul élément de l'environnement résonne un peu en lui, un livre découvert dans l'abri de jardin à proximité d'un antique Chesterfield et d'une vieille Remington. Qui dit livre dit librairie... Quittant sa retraite et marchant au hasard, il découvre un pays qui ressemble plus à un cauchemar qu'à un paradis et où l'absurde le dispute à la bêtise.



Les librairies étant le berceau de tous les possibles, commence alors l'errance de cet électron libre, une errance des plus déconcertantes... De Centrale Park où, envoyé par Emplois Solutions, il trime avec la plus basse frange de la société, en passant par le plateau d'un jeu télévisé pour finir à Nantown en pleine révolte, une zone franche regroupant tous les centres d'assistance téléphonique, notre bonhomme n'en finit pas d'échapper à la mort et de s'évader grâce à de mystérieuses interventions musclées d'un ange-gardien surentraîné. Au gré de ses multiples identités de hasard et de la sagesse qui se dégage de son personnage, il ne tarde pas à devenir populaire. Au point qu'un ponte du CAC 80 lui lègue toutes les parts de sa multinationale, Trust Me, avant de se suicider. Et la Révolution est en marche...



Ce Candide saura-t-il découvrir enfin qui il est ? Parviendra-t-il à remettre un peu de bon sens dans le monde sans queue ni tête qu'est devenu la société ?



A vous de le découvrir en plongeant dans l'univers impitoyable du profit, du vedettariat et de la communication. Satire sociale vitriolée, endiablée, l'auteur s'en donne à coeur joie dans une peinture décapante de notre futur voire, déjà, de notre présent. Vous aurez juste le temps de reprendre votre souffle lors de pauses dictionnaire indispensables afin de découvrir un tas de mots oubliés ou inusités et qui refleurissent ici pour notre plus grand plaisir. Voilà un roman d'une drôlerie et d'une inventivité rafraîchissantes qui fusent comme autant de SOS vers ces temps de renouveau (?)...



Entre la fable futuriste du Julien des fauves de Michel Lancelot et la burlesque Machine à jouir de Michel Steiner, gouleyant !




Lien : http://moustafette.canalblog..
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Autogenèse

Interview d'Erwan Larher par Thomas VDB
Lien : http://youtu.be/xZwrRMnqwe4
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Autogenèse

Il s'est réveillé nu, dans une maison inconnue, sans se souvenir de rien. Qui est-il ? dans quelle société vit-il ? que fait-il là ? il n'en sait rien. Il se met en route espérant découvrir la réponse à ses questions.



Il s'appellera d'abord Ikea, puis Icare, Harvey, et pour finir Arsène. Il va vite réaliser que là où il est, sans passeport et sans identité, la vie n'est pas simple.



Quel succession de rebondissements ce roman, un vrai feu d'artifice, çà part dans tous les sens et c'est jubilatoire. L'imagination ne manque pas ! Ikea découvre une réalité qui est déjà la nôtre, juste amplifiée. Tout ce qui est en germe aujourd'hui est poussé à son maximum. L'exploitation des pauvres et des exclus par une minorité de riches, le fichage, la surveillance sous couvert de sécurité, la soumission générale largement encouragée par les medias à la solde des gouvernants etc ..




Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Autogenèse

« Autogenèse se situe à la limite des genres entre roman noir, descriptions sociale, récit politique, texte initiatique et fable religieuse, tout en pouvant aussi captiver les lecteurs qui ne jurent que par la littérature blanche et immaculée. Il maitrise son récit et confirme ainsi tout le bien que k-libre pensait déjà de Qu’avez-vous fait de moi ?, son premier opus. »
Lien : http://www.k-libre.fr/klibre..
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Autogenèse

Comment qualifier cette lecture au titre étrange ? Une sorte d’OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) qui met en avant un florilège de thèmes éclectiques et sociétaux, en prenant pour point de départ un homme amnésique.



Le roman débute par le réveil d’un homme, qui ne sait ni qui il est, ni où il est, ni comment il s’est retrouvé là. Peu à peu, il va découvrir la société dans laquelle il vit, devenant tout d’abord un NoPass ; un Sans-Papiers ; puis accédant aux plus hautes sphères de la politique à mesure sur l’histoire se déroule.

Ne sachant quel est son nom, il va d’abord choisir de se faire appeler Ikea, après avoir lu ce mot au fond d’un verre. Puis ce sera Icare, Harvey et enfin Arsène.

Cette histoire est, dans sa première partie, une réécriture du « Candide ou l’ingénu » de Voltaire, qui se déroule dans un futur lointain (peut-être la fin du XXIe siècle ?) où le contexte de crise économique que l’on subit actuellement a chamboulé toute la géopolitique mondiale. Des États ont fusionné (l’Espagne et le Portugal sont désormais l’Espagal) ; le système de sécurité sociale français n’existe plus tel qu’on le connaît, les sans-papiers ou NoPass sont exploités et méprisés sans vergogne ; les villages ont été désertés et des C.U. (Centres Urbains) regroupent la majorité de la population ; les fruits et légumes ne poussent plus dans des champs, etc.

Ce roman est donc d’un intérêt tout particulier d’un point de vue politique et social puisqu’à partir de la situation économique actuelle, l’auteur imagine un futur dystopique (ou contre-utopique). Ainsi, lorsque notre Ikea, tout naïf qu’il est, rencontre des congénères NoPass, ceux-ci lui expliquent les caractéristiques de cette société.

Un moyen de décrire un environnement tout à fait excellent et maîtrisé, d’autant qu’Erwan Larher traduit avec un réalisme stupéfiant le bouleversement que peut ressentir une personne amnésique.

Ajoutez à cela une dose d’humour non négligeable et vous obtiendrez un livre d’une richesse incroyable, où la candeur du protagoniste n’est peut-être pas si innocente que cela. La fin du livre laisse d’ailleurs le lecteur avec beaucoup de questions. Tout cela n’est-il qu’une grande supercherie ? Quelle sorte de machination se cache derrière tout cela ? Car Ikea se rend vite compte que des évènements violents se produisent autour de lui, auxquels il réchappe à chaque fois, grâce à une certaine Aura.



Concernant les personnages, autant vous dire qu’il y en a beaucoup. J’ai réussi à me souvenir des principaux : Ikea, Aura, Dieumerci, Rob, Patrick Angloss, Jess… mais beaucoup sont déjà sortis de ma mémoire.

Quoiqu’il en soit, l’auteur a une maîtrise de la psychologie humaine que je trouve parfaite, renforcée par cette touche d’humour qui ne quitte jamais le récit. L’évolution d’Ikea tout au long du roman, jusqu’à cette fin pas vraiment digne d’un happy end, nous prouve que la réussite ne passe pas forcément par le dénigrement des petites gens. Mais malheureusement, à vouloir toujours plus le bonheur d’un peuple, un individu peut-il être heureux lui-même ?



Pour conclure, je vous conseille vivement ce roman. C’est une histoire à la fois burlesque, politique, sociale, où l’auteur imagine un futur vraisemblable. Si l’on ajoute à tout cela une écriture et un style excellent, plus rien ne vous retient à l’acheter !
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Autogenèse

Un 1984 drôle et grinçant mais aussi terrifiant que l'original. Une réflexion sur ce que nous pourrions (mais que nous allons) devenir. L'épopée étrange d'un personnage qui semble avoir toutes les solutions. Humain ? Pas Humain ? Là est toute la questions car l'humain peut-il avoir des solutions ? Autogenèse se lit comme un essai politique, comme un roman d'aventure, comme un roman sentimental, comme un grand roman en tout cas.
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Autogenèse

Un homme se réveille nu, amnésique, sur un lit d'une maison inconnue. Quittant ce nid sécurisant il part au delà du jardin embroussaillé et s'en va découvrir le monde et, peut-être, qui il est...



Une femme veille sur lui de loin, prête à intervenir, car de mystérieux ennemis veulent la mort de l'inconnu.







Avec lui démarre la découverte d'un monde qui pourrait être le nôtre dans quelque temps mais qui y ressemble déjà terriblement beaucoup.







"Tout ce qu'on voulait, c'était que ça s'allume quand on poussait le bouton. Tout le monde se fichait de savoir comment l'énergie arrivait jusqu'à l'interrupteur, d'où elle provenait; il fallait qu'elle soit là pour que scintillent les écrans, les vitrines, que crépitent les terminaux bancaires, que ronronnent les climatiseurs. "







"La peur est une très efficace manière de gouverner car elle autorise la surveillance et la répression, donc le contrôle."







"On se procurerait cet argent en augmentant certains prélèvements indirects pesant sur ceux qui végètent vers le bas de l'échelle sociale (...) et en augmentant les taxes sur certains produits de consommation courante. Autrefois on aurait déremboursé quelques médicaments, mais ce que l'on appelait "trou de la Sécu" avait disparu en même temps que la Sécu."







Centrales nucléaires où bossent ceux qui ont échappé aux charters du retour et n'ont rien obtenu de la société Emplois solutions, campagnes abandonnées à la culture du colza de l'après pétrole, toute puissance du Réseau et des medias manipulés, politiques accrochés à leur rocher, journalisme face lèche-bottes et face investigation teigneuse, publicité toute puissante, quel monde! Notre Candide, sans "aucune malice, aucun cynisme, pas une once de méchanceté en lui", demeure étrange et étranger à ses amis mêmes, tout au long d'aventures bien rythmées.







Comme dans son précédent roman, l'auteur fait preuve d'originalité dans son inspiration, et d'un style bien personnel. Tout ce que j'aime découvrir, quoi! La fin est bien réussie, mais chuuuuuuuuuut!







Au cours de ma lecture je me suis amusée à repérer des mots extrêmements rares (manque quand même immarcescible, tsssttt!) et à chercher quels noms actuels se cachent sous ceux des personages. Plus littéraire, le transparent Patrick Angloss. A vous de traquer les indices...Il y a une madeleine, aussi...




Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Autogenèse

« Foisonnant… Un rythme effréné… Un final mystique… D’un seul souffle !»

François Perrin, TGV Magazine, février 2012.



« Troublant, mordant, intriguant, ce second roman d’Erwan Larher est tout aussi incontournable pour son histoire envoûtante que pour son écriture ambitieuse! »

Autogenèse, coup de cœur de la librairie francophone La Page à Londres.
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Entre toutes les femmes

Le symbole de la littérature française : confus et vain.

Je n'ai pas accroché à ce roman prétentieux et brouillon.

On ne comprend pas où veut en venir l'auteur : Trop de mots tuent les mots.
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Entre toutes les femmes

J’avais été attiré par la promesse d’une saga d’anticipation dans une langue riche et inventive, je suis tombé sur un genre de hunger games mélangé à du divergente versions plus politisées dans un style un peu brouillon.

L’histoire en quelques mots: un monde post-apocalyptique, le pays divisé de la "zone 4" à la "zone élite", chaque habitant affublé d’un métier dans un mélange de Moyen Age et de ville futuriste, le monde entier courbant l’échine face à des dirigeants cyniques, dépravés et sanguinaires et face à eux une résistance souterraine. Subitement la Providence envoie une femme « divergente » qui va tout faire basculer. Bref c’est un peu du déjà vu.

Ajoutons à cela le saupoudrage de fantasmes féminins sado-masochistes totalement improbables qui seraient d’ailleurs plutôt ceux d’un homme, des jugements de valeur sur le monde contemporain à l’emporte-pièce, tout cela baignant dans une flaque de bons sentiments.

L’idée de départ est intéressante car souvent traitée de façon simpliste malheureusement je n’ai pas accroché...
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Entre toutes les femmes

Aïe aïe aïe, y-a-il exercice plus difficile que de parler d'un roman d'un auteur que l'on connaît (un peu) IRL, dont l'humour en situation salonesque peu propice à l'attention du chaland vous a conduit à lire son premier roman (2010, c'était hier...), à la coupe de cheveux résistant à toute description, aux goûts musicaux situés aux antipodes des vôtres (je me shoote au baroque, aux opérettes champagnisées et aux soprano phtisiques) et dont, année après année, vous avez lu tous les romans (Philippe J. en est resté baba), sans encore pouvoir répondre à la question piège "lequel préfère-t-on"?



Relevons le défi : pour ce faire, pas question de se précipiter sur la quatrième de couverture, encore moins de se rafraîchir la mémoire en feuilletant Autogenèse, dont Entre toutes les femmes est censé constituer une suite. Autant se mettre dans la peau d'un lecteur découvrant Erwan Larher.



Quatre siècles après la Grande Catastrophe survenue à l'époque du président Arsène Nimale dont les ennemis n'approuvaient pas les idées (franchement, 'générosité, altruisme, gentillesse', c'est un programme, ça? pourtant déjà des changements survenaient...)(p 416-417), Émile XXVIII règne d'une main de fer sur l'Empire Gaulois. Une Congrégation se voue à collecter les documents (dont Autogenèse...) sur Nimale dans le dessein de relater sa vie, en dépit des interdictions et des dangers. Son chemin va rencontrer celui de Cybèle, habitante de Freak Zone, qui petit à petit sent son destin lié à celui de Nimale, doté comme elle d'un charisme étonnant et protecteur. Pour l'instant elle est la Voix, tenant sous son charme de conteuse les auditeurs de la radio; ce pouvoir sera-t-il utilisé au service de la cause nimalienne?



Sur une trame assez classique (catastrophe future, dictature, classes privilégiées ou non, groupes de résistants, traîtres), l'auteur a apposé une patte personnelle. Nimale et Cybèle bénéficient d'un petit plus, le lien entre les deux peut mener à une confusion (voulue). Et bien sûr c'est notre propre société qui est sur la sellette, avec des pistes intéressantes pour tout citoyen. Il s'agit d'une lecture plutôt dense et propice à réflexion. Comme d'ailleurs les précédents opus de l'auteur!



C'est aussi un plaisir de retrouver une écriture sans concessions, préférant tirer le lecteur vers le haut avec des mots peu usités ou des allitérations étonnantes. J'ai relevé, par exemple, "pauciflore" (très clair dans le contexte), "Il dérouilla le membru désérigé" "Cette lavette persiste dans l'esquive visqueuse",

"Je connais les codes, les règles, dont la première consiste à n'embrener point son voisin et la deuxième à lui tendre la main s'il tombe."



De jolies remarques :

"La fuite dans la lecture, active, n'a cependant jamais eu les conséquences délétères de la fuite, passive, elle, dans une super réalité qui se superpose au réel - alors que la lecture se juxtapose."



Cerise sur le gâteau pour qui n'est pas novice en Larherologie, des allusions :

"Philippe J(...), romancier du début de IIe siècle avant GC qui arrêta d'écrire le jour où il toucha, en misant sur une course de chevaux, la plus grosse somme jamais gagnée par un parieur."

Bertrand de Guyot, Jourde, et d'autres font leur apparition. Bello et son Consortium de Falsification du Réel (qui expliquerait la disparition de Nimale des livres d'histoire...)

L'on a même : "Hélas, j'ai choisi un mauvais. Un qui s'est mis à faire des tournures, des enjolivures, et qui n'a même pas été capable de finir le boulot. Il s'est arrêté juste au moment où ça devenait intéressant. Au lieu de nous écrire le second tome, il s'est mis en tête de faire de la bluette. Du petit roman gentillet, même pas susceptible de lui apporter la gloriole."..." Ce monde-là recyclait tous les discours, même les plus subversifs, même les plus virulents, pour en faire du divertissement audiovisuel. Alors Larher ou un autre, ç'aurait été kif-kif bourricot."



Erwan Larher est à mon avis un des auteurs les plus intéressants et exigeants de sa génération, ayant su attirer un bon paquet de lecteurs fidèles que je vous invite à rejoindre (et puis, quelqu'un qui remercie à la fin le Squash club d'Issoudun ne peut être que bon)(oui je lis TOUT!)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Entre toutes les femmes

"Entre toutes les femmes est l'histoire d'une tentative de révolte. Sans héroïsme hormis celui du quotidien, mais avec une héroïne : Cybèle, la Voix qui endort les masses avec de belles histoires et qui se trouve confrontée à la foi nimalienne. Cybèle qui comprend, qui s'informe, qui hésite. Et puis Cybèle qui agit, Cybèle qu'on manipule, Cybèle qui va plus loin, et d'autres qui entrent dans la danse... Mais je n'en dis pas plus, sinon que le fond est là, à la fois intelligent et galvanisant. Et qu'il est servi par une efficacité romanesque impeccable, qui en fait non pas un roman à thèse (pitié!) mais un roman avant tout qui délivre ses messages en passant, au choix pour le lecteur de prendre ou non, et d'entrer dans l'arène une fois le livre refermé."

Second Flore
Lien : http://secondflore.hautetfor..
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Entre toutes les femmes

Une fable dystopique enlevée, jouant avec virtuosité de futurs proches et de futurs lointains, qui auraient pu être, et qui sont devenus matière et mémoire.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/03/17/note-de-lecture-entre-toutes-les-femmes-erwan-larher/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Entre toutes les femmes

[avis donné pour Masse Critique, merci Babelio et Plon ! ]



Ça va pas être simple de vous faire le pitch de cette histoire ! Pas seulement, mais surtout : parce que les deux personnages principaux y sont temporellement distants de 4 siècles et pourtant en très étonnante et étroite symbiose !



Il y a d’abord (dans le temps du récit, donc aux alentours de 2400 ans après JC), Cybèle. Si belle. Et bonne (de bonté). Et jeune, intelligente, indépendante, insouciante. Intouchable, protégée dirait-on, comme une vestale. Auteur d’un audio-blog à succès, les histoires de princes et dieux des temps anciens qu’elle raconte chaque dimanche à la radio, sont une douce addiction pour les nombreux auditeurs qui ne connaissent d’elle que son pseudo : La Voix.



Et puis, il y a Arsène Nimale (fin du XXIème siècle après JC). Homme d’état énigmatique totalement effacé de l’Histoire Officielle, occulté injustement et sciemment pensent quelques-uns qui complotent, 400 ans après, pour ranimer les valeurs nimalistes : faire cesser la violence, éduquer et rendre les gens heureux, protéger les faibles, restaurer la solidarité...



On est donc au IVème siècle après GC, la Grande Catastrophe humanitaire qui a vu disparaître 75% de la population terrestre. Le Japon et bien d’autres pays fragilisés ont totalement disparu. Des civilisations, des religions, aussi. La France, remplacée par l’Empire Gaulois... Place nette à l’autocratie, “à la domination des faibles et des tarés par les forts”, retour à l’ordre ancien. Les nimaliens réussiront-ils à contrer le pouvoir impérial et à restaurer la démocratie ? Cybèle acceptera-t-elle de prêter sa voix aux conjurés pour rendre hommage et justice à Arsène Nimale ? Quelle est cette étrange intuition qui l’étreint quand elle commence à s’intéresser au personnage ?



Pas de petits hommes verts, ni d’aliens, dans ce beau conte d’anticipation, philosophique et politique, dystopie bourrée à craquer d’action, d’émotion, et de réflexion.



Si j’ai choisi le roman d’Erwan Larher pour le chroniquer, c’est parce que qu’il est précédé d’une rumeur flatteuse venant de quelques personnes de qualité dont les recommandations de lecture hétérodoxes correspondent souvent à mes goûts. Néo-lectrice, donc. Et niguedouille : je n’ai découvert qu’après coup, en consultant le site/blog très classe de l’auteur, qu’"ETLF" était la suite proclamée d’"Autogénèse" (2012). L’écrivain et le premier volet de sa série jouent d’ailleurs certain rôle que je ne peux dévoiler dans l’intrique d’"ETLF". Quelques uns des copains écrivains de Larher (que des bons, amha) font aussi des apparitions subliminales malicieuses dans le roman...



J’aurais peut-être déchiffré plus vite quelques uns des codes et clés d’"ETLF" si j’avais lu "Autogénèse" d’abord, mais la surprise de la découverte des connexions mystérieuses, voire improbables, entre les personnages est extrêmement plaisante et gratifiante. Larher n’est pas auteur à mâcher le plaisir à son lecteur qui doit y mettre du sien (quitte par exemple à aller rechercher le sens de mots peu usités !). Cette fiction totale requiert une immersion confiante et humble. A certain (court) moment, Larher m’a un peu perdue, c’est vrai, mais je me suis très vite et bien ressaisie d’un coup d’un seul grâce à l’avertissement d’un protagoniste à la page 342 :

- “Ca va swinguer, [...], ça va swinguer, je vous le garantis !”

Promesse tenue, et attention : pas sur le tempo ballade !

On sort de cette lecture qui n’est pas neutre [comprenne qui lira] : ébahi, moulu, fourbu, mais prêt à retourner lire du Larher !


Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Entre toutes les femmes

Ce roman est la suite d’Autogenèse, seul livre de l’auteur que je n’ai pas lu, mais peut, se lire indépendamment. Roman d’anticipation, un monde d’après GC (grande catastrophe), une société sous l’égide d’une dynastie de dictateurs, la femme réduite à portion congrue, les libertés bafouées, un monde qui répondrait à l’échec de la démocratie.



Lire Erwan Larher, c’est accepter de lâcher prise, et se laisser emmener dans un univers bien personnel dans lequel il prend plaisir (et nous avec lui) à dénigrer notre monde, notre société, avec un humour ravageur et une écriture sans nulle autre pareille (quel bonheur de lire ces tournures syntaxiques inusitées, ces mots rares, ces emplois du subjonctif imparfait…).



S’il y a une intrigue assez prenante, il me semble que l’intérêt de ce roman réside ailleurs. La critique de notre monde, de notre société et de ses travers, la réflexion sur les notions de démocratie et d’autocratie sont les passages qui m’ont le plus captivée.



Quant à la mise en abyme du travail d’écrivain, de celui qui crée des histoires, des personnages, (l’écrivain le vrai, pas celui qui sous couvert de l’intitulé roman ne fait que parler de sa vie…), de celui qui se pose trente-six mille questions sur les mille et une possibilités que la création romanesque lui ouvre, elle m’a enthousiasmée.



La construction du roman est parfaitement huilée, rien n’est écrit au hasard, ce livre est foisonnant d’idées et de propos intelligents. Les multiples allers et retours dans le passé des personnages éclairent la situation présente et en même temps la nimbe d’une interrogation sans cesse sous-jacente, mais qui orchestre tout ça ?



Et puis s’il fallait en ajouter une couche supplémentaire, les clins d’œil (clins d’yeux ?) aux auteurs actuels, sa propre mise en scène en tant qu’auteur, les jeux de mots qui rappellent telle ou telle personne ayant existé, les allusions à peine voilées à certains événements… tout ça participe à la réussite totale de ce roman.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Entre toutes les femmes

Ce roman est-il un message politique ? Ou plutôt, est-ce l'ambiance politique des dernières années qui a inspiré ce texte sombre et touffu ? Difficile à résumer : La Voix raconte, un peu comme dans les mille et une nuit, de conte en fable, elle raconte. On lui demande un jour expressément de parler d'Arsène Nimale, héros d'un autre temps, renversé alors qu'il allait changer le cours de l'Histoire et dont on n'a jamais retrouvé le corps dans les décombres de l'Elysée. Un super-héros qui fascine encore, quatre siècles plus tard, les Nimaliens, dont l'objectif est de faire connaître la parole de ce personnage mythique qui avait pour ambition d'égayer la vie. De nombreuses idées viennent alors se bousculer en vrac dans ce labyrinthe : Pourquoi les hommes ont-ils besoin de se distraire ? ... Essayer d'oublier une situation pénible ne la fera pas disparaître ... La Grande Catastrophe a détruit l'Inde, la Chine et l'Islam, les trois ennemis les plus craints par l'Occident (?) ... Le peuple est une entité autonome qui trouve dans son super-héros sa raison d'être ... (Clin d'oeil probable à nos politiques qui ne sont plus des héros ?) ... Le féminisme est responsable de la décadence de l'Occident, de même d'ailleurs que la démocratie ... N'écoute que toi et amasse du fric (autre clin d'oeil ?)... A ce message cruel et irresponsable, les ennemis des premiers vous diront qu'il est indispensable de rejeter le culte de la personnalité pour permettre à chacun d'accéder au bonheur ... noble idée en vérité ! … Tout ceci pêle-mêle, en vrac, à nous de tirer le fil afin de comprendre le pourquoi et le comment.

Car en lisant ce roman, je m’y perds un peu et beaucoup, on ne sait plus qui est gentil, qui est méchant, cela m’évoque une France déchirée sans idéal collectif et un désir de jouissance égoïste. Cela m'évoque surtout un roman raté qui a voulu toucher à tout et tout dire, entre drone, hacker, trader fou, activiste religieux, écologie, politique familiale, bons gaulois et j'en passe. L'auteur pose une question essentielle : les mots peuvent-ils changer le cours des choses ? Certainement, mais quand il y en a trop et dans tous les sens, cela s'appelle un coup d'épée dans l'eau. Et c’est bien dommage quand on a tant de choses à dire et de causes à défendre !

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Entre toutes les femmes

Merci à Babelio et à Plon pour cette lecture !

C'est un roman riche et envoûtant. Tragique et pourtant plein d'espoir. La langue est belle, on s'habitue vite aux différentes voix qui raisonnent, s'accordent ou discordent. Je n'avais rien lu d'Erwan Larher, et pour être honnête, je ne m'attendais pas du tout à un roman d'anticipation. Je m'attendais à lire l'histoire d'une femme, d'une voix. On l'entend cette voix, elle résonne sur les ondes et dans nos têtes. Qui dit roman d'anticipation, et d'autant plus roman post-apocalyptique, dit décor, description. Mais c'est avec aisance, sans chichis, sans longueurs que l'auteur nous donne les clés de son histoire, de ses personnage et de ce qui l'entoure.

C'est l'histoire d'une femme qui découvre la vie, à travers celle d'un autre. C'est une forme de roman d'initiation, on grandit, on s'ouvre et se construit avec elle.

Je n'ai pas l'habitude de lire ce type de livres, et la surprise m'a été bien agréable. Parce que ce livre érige la fiction comme chef lieu de l'espoir, de la rébellion, de l'amour. On se prend au jeu, même si on ne se sentait pas prêt.

Il y a plein de choses dans ce roman, tellement de choses que chacun peut y trouver son compte, l'un à travers l'amour, l'autre l'espoir, ou encore le message politique, l'alarme, la force de la féminité... Chacun peut y lire ce qu'il veut, y retenir ce dont il a besoin. Mais je doute que quiconque puisse en sortir indemne.



Je vous conseille donc de vous plonger dans ce roman, car il semble surplomber notre monde contemporain, s'en éloigner, s'en affranchir, quand il en peint en réalité les sujets les plus actuels et pose les questions les plus importantes.
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Entre toutes les femmes

Ce roman d'Erwan Larher est différent des autres car l'histoire se situe sur une terre post-apocalyptique, environ 400 ans aprés notre époque actuelle. Genre anticipation donc. Mais son contenu est, comme les autres, tourné vers nos comportements d'humains .



Dans ce monde là, la population a été anéanti de moitié après "la grande catastrophe", et les gens sont divisés en zones de 4 à Elite...Inutile de dire que quand vous êtes dans la zone 4 vous n'êtes plus grand chose, vous vivez même comme au moyen age, plus de voiture, de téléphone, d'électricité, d'eau courante, bref la galère. C'est la que vit Cybèle Ibarruri, surnommée la voix puisqu'elle raconte des histoires à la radio et que personne ne la connait. Et elle vit là par choix, pour être au plus prés des laisser pour compte, du bas peuple, des estropiés, qui donne matière à ses histoires. Et puis elle aime ces gens là Cybèle, et sans savoir qu'elle est la voix, il le lui rendent bien.



Jusqu'au jour où un groupe de dissidents la contacte pour lui parler d'Arsène Nimale, un homme qui il y a 400 ans en arrière aurait pu changer le monde, une sorte de messie, empathique, qui ne voulait que le bonheur de chaque être humain. Un homme que plus personne ne connait car ceux qui dirigent le pays depuis 400 ans ont presque tout détruit le concernant....Presque mais pas tout.

Embarquée dans une histoire qu'elle n'a pas écrite et qui va la faire s'interroger de plus en plus, Cybèle ouvre les yeux sur son monde, et commence à comprendre que ces différences de zones sont injustes, les Elites vivants dans un parfait modernisme bourré de technologie, bien nourris et oisifs, indifférents au sort de ceux qui leur sont inférieurs.



Mais qui était vraiment cet Arséne Nimale, et pourquoi Cybèle se sent proche de lui? Qu'est-ce qui les lie?



Sous la plume d'Erwan Larher, incisive, caustique, mais avec toujours cette petite pointe d'humour, l'humanité en prends pour son grade. Despotisme, égoïsme, moutons dociles, rebelles frileux, ou plein d'espoir, les hommes et les femmes du futur ne sont pas différents ou si peu de ceux d'aujourd'hui. Enfin si il y a quand même de fortes régressions dans certains domaines et ça n'est pas réjouissant.



Erwan Larher, auteur visionnaire? Non, juste un homme qui sait très bien décoder notre quotidien et qui nous fait partager avec ses romans la vision de ses contemporains.



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Entre toutes les femmes

J'ai commencé par retenir mon souffle, tant il y avait de personnages. J'ai griffonné sur le ticket de caisse des noms, des dates. J'ai pris doucement mes repères dans ce thriller d'anticipation. Et puis je me suis laissée emporter ! Roman riche, foisonnant même, haletant c'est sûr. J'en suis ressortie avec l'envie de changer le monde : c'est bon signe.
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Entre toutes les femmes

Découvrant le titre on se dit d'emblée ouh là là ! De quelle personne l'auteur veut nous conter l'histoire ?... S'agit-il d'un roman autobiographique surtout que parmi ses œuvres, il y a déjà « Qu'avez-vous fait de moi » qui pourtant n'a rien d'autobiographique...



« Entre toutes les femmes » qui cela peut bien être : sa mère , une amante , une super nana, un personnage historique, une intrigante, une espionne, une héroïne, une grande dame, une vestale, une sainte ?...



Ah bien oui tiens ! Une sainte !… Entre toute les femmes, souvenez-vous ? Vous ne voyez pas ?... Ah oui, vous n'êtes pas allé au catéchisme vous, ni à la messe du dimanche et vous n'avez pas fait votre cursus scolaire dans les boites à curés … ceci explique cela … la prière « Je vous salue Marie » ah ça y est ça vous revient le : Vous êtes bénie « entre toutes le femmes » et ... Cette connotation là, quand, comme moi on a fait ses classes dans un collège catho, immanquablement, vous fait remonter à l'esprit ces instants de litanie redondante ayant marqué votre esprit à jamais...





En fait non, ce « entre toutes les femmes » n'a rien à voir avec la vierge Marie, Sainte Dame de nos églises, de nos rosaires processionnels et autres pardons du joli mois de Mai, attenant aux pratiques religieuses d'hier et d'avant-hier... (tellement plus rares aujourd'hui...)





Lisant le court résumé au dos du livre vous découvrez qu'il s'agit d'une voix … l’héroïne serait une voix ??? La Voix ! … Diantre ! S'agirait-il de notre Jeanne nationale immolée par le feu, la pure et innocente petite bergère aux voix du ciel... mais non, ce ne peut être cela voyons, on ne peut-être « sa » voix et en même temps celles que l'on ouït...





Donc si vous voulez savoir quelle serait ce personnage sortant des rangs du commun de toutes ces autres femmes, mise ici, en exergue par l'adverbe « entre » eh bien, il faut illico entamer la lecture d'un certain nombre de pages pour découvrir qui est cet être d'exception...





Vous tombez alors immédiatement dans l'intrigue et le mystère porté par de l'action à vous couper le souffle, vous transposant dans un monde qui a beaucoup changé et surtout dans une époque qui n'est plus la notre… quelques siècles après l'an 2000…



Alors c'est de la S.F. !… Pas vraiment, bien mieux que ça, c'est envisager l'avenir lointain, d'une façon à la fois plus probable et crédible mais aussi plus surprenante...



Ce résumé, au dos, est en cela très explicite et conforme au contenu mais ce qui surtout suscite l'attention et opère le déclic vous invitant à lire ce roman c'est cette dernière phrase :



« Dans une langue riche et inventive ce récit initiatique haletant aux airs de roman noir et de saga d'anticipation interroge sans concession notre présent ».





Avec ces mots, tout est dit sauf la messe... car pour cela – sans avoir à entrer dans une nef quelconque – il faut surtout mettre le nez dans le roman et vous accrocher…





Oui, je vous certifie que, même plongé dans un futur encore éloigné, notre présent est encore chaud bouillant si on se rapporte aux mentalités de notre époque, aux façons de penser et réagir de notre temps, au niveau politique, sociale, relationnel… oui, oui, oui, on découvre ce que nous sommes à ce niveau, nous les humains de ce XXe et XXIe siècle … nos préoccupations, nos attentes, nos addictions, nos envies, nos besoins, nos affects, notre vision du monde, nos hérésies, nos comportements déviants, nos manies, nos pathologies, nos pensées libidineuses, nos lâchetés, nos quêtes et conquêtes, nos recherches de consensus, nos formulations de sacro-saintes certitudes, nos besoins de vérités, nos fausses bonnes excuses, nos jugements à l'emporte-pièce, nos désirs d'absolu, nos batailles d'ego, nos égoïsmes, nos illusions sur nous-mêmes, nos incohérences, nos contradictions, nos ruses, nos pseudo théories de complots, nos faux-semblants, mais aussi nos souhaits louables de bonheur et d'harmonie... Tout y est !... Vaste programme !... Et Erwan Lahrer ne se contente pas d'énoncer et de dénoncer il explique aussi toutes ces conduites et maux de notre temps, nous montrant les tenants et les aboutissants de tous ces travers de la nature humaine apparaissant dans ses engouements, intentions, et excès.





Effectivement, c'est un excellent condensé de ce qu'est la société de notre temps et, en perspective, ce qu'il pourrait en advenir...





En atteste cette suite d'extraits, page 315 à 317 du livre :





« Tu crois que politicien, c'est médecin. Mais pas du tout. Le politicien c'est celui qui détourne l'attention de la douleur, pas celui qui fait la piqûre » . Ce n'est pas parce-que les gens geignent qu'ils veulent que les choses changent – et encore moins faire changer les choses, l'humain est paresseux. Combien se plaignent de leur conjoint mais restent en couple ? Combien se plaignent de leur patron mais ne démissionnent pas ? La démocratie, t'aperçois-tu, c'est la liberté de rouscailler. Jusqu'à la fin du XXe siècle, des citoyens descendaient dans les rues avec des slogans pour faire part de leur mécontentement. Jamais de leur joie, jamais de leur reconnaissance, jamais pour dire qu'ils étaient heureux... / ...Et que déjà au XVIe siècle, on savait que la forteresse des tyrans c'est l'inertie des peuples... / … Hélas, l'ère de l'éternelle actualité interdit la mise en perspective et tout le monde se moque que le mensonge d'aujourd'hui contredise celui d'hier. Comme sur le fil déroulant des réseaux sociaux, le passé est absorbé hors de vue, hors de l'écran, hors de l'actualité. Profondeur est devenu un grand mot. »





Bien vu... n'est-ce pas ?...





Le style est brillant, incisif, époustouflant par la réflexion que suscitent certaines tournures de phrases autant que par le dynamisme des réparties à travers les dialogues, le vocabulaire riche, inventif... ça oui !… Et le dictionnaire à portée, se trouve même dépassé… faites alors marcher votre imagination et vous verrez que l'auteur, au niveau langue, est à la fois visionnaire et créatif. En tous cas, vous allez enrichir votre vocabulaire.



L'intrigue est, comme on dit, bien ficelée... très… l'écheveau à démêler est important avec son lot de nœuds à desserrer... S'agissant du contexte, la difficulté pour le lecteur lambda et septuagénaire que je suis, tenait à bien se repérer au niveau du temps car l'auteur ne nous ménage pas avec les aller et retour dans l'Histoire, nous faisant faire des bonds de plusieurs siècles. Et, justement, les clins d’œil à l'Histoire jusqu'à la période antique ne manquent pas... Si je vous cite une « Briséis » par exemple ça vous évoque qui ?... Vous ne voyez pas … allons ! Souvenez-vous l’Iliade... Achille… sa captive... ah ! Vous voyez, ça vous revient… hein !...



Eh bien, Erwan Larher, des clins d’œil à L'Histoire, parfois prétexte à jeux de mots à partir d'appellations de personnages et de lieux, il ne nous en prive pas, et c'est un délice, ceux-ci étant à la fois drôles et bien amenés, devenant alors tout à fait de circonstance dans ce qu'il décrit avec brio et intelligence.





Autre point sur lequel il faut être attentif en cours de lecture, c'est sur la narration et le descriptif d'une action car tantôt, il fait parler son héroïne à la première personne, tantôt, elle s'anime à la troisième personne, sur le mode récit... à la lecture de quelques lignes d'une même page, il m'est arrivé de me demander qui s'exprime ou se manifeste là : l'héroïne, un personnage clef, un certain Dieumerci, la Voix contant, ou bien l'auteur, par leurs bouches ?...



Il y a aussi des passages denses en descriptions d'actions ou de situations, où, tout à coup, vous ne savez plus si on est toujours dans un même contexte de temps et de lieu... ce qui vous oblige à revenir quelques paragraphes en arrière pour vous y retrouver... Il faut s'accrocher pour suivre le fil rouge, les pérégrinations et soliloques des personnages. A ce niveau, l'auteur aime bien les méandres et les brusques détours mais affectionne aussi les ligne droites... faut suivre ! ...



Le suspens est bien sûr au rendez-vous et, à chaque page tournée, vous vous demandez ce qui va s'en suivre résultant des cogitations et des démarches faites par chacun des personnages principaux. L'antagonisme entre eux, n'est pas toujours facile à cerner, il y a une foultitude de subtilités dans les rapports que ces personnages ont entre eux et c'est ce qui maintient aussi le suspens. Par contre, leurs intentions et desseins se clarifient au fur et à mesure que vous avancez dans l'histoire… mais il y a aussi bien des surprises et il faut lire ce roman jusqu'à la fin pour connaître le dénouement de tout ce monstrueux écheveau et apprécier le sel de cette fresque politico-sociale d'anticipation...





Hors tous essais critiques qui ne sont pas de ma compétence, ce billet expose, ici, rien de plus que mes impressions après lecture, de ce roman d'Erwan Larher qui m'a fait passer de bons moments à la fois divertissants et instructifs. Merci à l'auteur d'Entre toutes les femmes.


Lien : http://www.mirebalais.net/20..
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