Citations de Étienne Davodeau (513)
La première chose qui frappe quand on entre dans son grand atelier, c’est la présence d’un lit.
- C’est pour la sieste ?
- Tu rigoles ? C’est pour écrire ! Moi, j’écris couché.
- Ah le beau métier…
Faut pas déconner ! Le vin, c’est un truc pour se détendre ! C’est un point de rencontre, un lien entre les gens !
Quelques jours plus tard, nous passons à proximité d’un gars qui désherbe ses vignes chimiquement. Je ne peux pas m’empêcher de constater que…
- C’est quand même vachement moins fatigant que votre technique, hein ?
- Tu as remarqué ? Dans sa cabine, avec sa combinaison et son masque, aujourd'hui, ce mec-là ne va sans doute toucher ni sa terre ni sa vigne. La proximité physique et donc mentale, du vigneron avec son travail… Pense à ça quand tu bois ton vin.
Et aux lecteurs qui auraient perdu de vue les cours du collège, je rappelle respectueusement qu'un hectare, c'est cent mètres sur cent mètres, c'est dix mille mètres carrés.
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Se chamailler sans fin au sujet des vins bus et des livres lus ... [...] C'est le moment où la mauvaise foi est la bienvenue, si elle contribue à la vigueur des débats. Peut-être que ça sert aussi à ça, le vin et les livres : s'engueuler tranquillement.
Grands admirateurs de Pierre Desproges, nous n'hésitons pas à enterrer la mère de Manu à sa place au Père-Lachaise. Où qu'il soit, nous espérons que le grand Pierre ne nous en tiendra pas rigueur.
(Préface)
Heureusement une nouvelle recrue arrive. Voici Pipo, un jeune border-colie. Olivier m'explique qu'une fois dressé, Pipo emmènera seul le troupeau à la salle de traite pendant qu'eux prendront leur petit déjeuner.
Pour l'instant, Pipo veut surtout des papouilles.
Marche lente. Bras gauche pompant verticalement, dans un concert de gargouillis et de grincements métalliques. Bras droit balayant le paysage d’un large balancement horizontal.
C’est la chorégraphie biodynamique.
Depuis septembre, là-dedans [dans la cave], ça pétille, ça mousse, ça travaille, ça déborde.
C’est le moment de l’année où le vin est un animal. Plein de sève et de fougue, il emplit les lieux de ses humeurs.
Elle est fascinante, cette énergie vitale, qui semble s’être librement mise en mouvement.
Il n’y a pas de grand terroir viticole qui ne soit pas un bel endroit.
Le village de Charroux est classé parmi « les plus beaux villages de France ». Des gens avisés ont décidé qu'ils maîtrisaient le concept de la beauté. C'est intéressant.
On marche entre nuit et jour.
Entre ciel et terre.
Moment suspendu... où parler n'est pas nécessaire.
Le fleuve nous parle des rapports que nous entretenons avec lui.
De ce que nous lui devons. De ce qu’il fait de nous. De ce que nous lui faisons subir.
De ce qu’il est. Pas seulement un lieu. Bien mieux qu’un décor. Bien plus qu’un paysage. Avec la faune, la flore, l’eau, le sable, le vent et la lumière.
Est-ce qu’un fleuve, en nous parlant de lui, peut nous parler de nous ? De nos façons de le considérer ? De nos façons de vivre ?
Tu vois, ce que nous a laissé Agathe, c’est peut-être ça. Un des plus beaux moments de notre existence. Et des questions nouvelles.
Lutter ne sert à rien. Essayer de se détendre. Laisser faire. Flotter.
Je regarde les arbres qui se balancent dans le vent chaud.
C'est juste un petit bois tranquille comme il en existe des milliers sur la planète terre, mais celui-ci abrite dans son feuillage des questions fondamentales.
Le destin de ses arbres concerne les gens d'ici et ceux d'ailleurs.
"A mes yeux, le livres est une des plus belles inventions du genre humain."
Seulement être là.
Vivante.
Absolument vivante.
Dix neuf heures , les titres : baisse du chomage de 0.003 % : satisfaction du gouvernement .
La dégustation d'un livre est peut-être plus solitaire que celle d'un vin. Mais ils ont ceci de commun que leur goût se déploie et s'affine à la discussion.
Nos vies ne font que dévier, les lignes droites n'existent pas