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3.75/5 (sur 411 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saverne , le 29/11/1983
Biographie :

Professeur de lettres en classes préparatoires, auteur et co-auteur d'essais sur la langue française et la vie littéraire.
Le Prix Goncourt du premier roman est attribué à Étienne Kern pour Les Envolés le 10 mais 2022.

Traduit en italien en septembre 2022.

Prix de l'aéro-club de France novembre 2022

https://www.instagram.com/etienne.kern/



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C’est alors l’édifice le plus haut jamais construit par les hommes. C’est la Tour. C’est Babel. C’est la bergère d’Apollinaire, la girafe en dentelle de Cocteau, la cheminée d’usine de Maupassant, l’inutile et monstrueuse construction pourfendue par Zola. Elle est tiède encore d’avoir été fondue, martelée, caressée par tous ceux qui, deux ans durant, à raison de douze heurs par jour pendant l’été, neuf heures pendant l’hiver, ont, rivet après rivet, assemblé, fixé, poli, rendu possible la formidable éruption de métal qui jaillit vers le ciel.
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La France se découvrait une passion nouvelle.
Chauffeurs de taxi, étudiants, coureurs cyclistes, des centaines de têtes brûlées se prenaient à rêver des nuages. C’était plus qu’un engouement, c’était une frénésie, un élan gigantesque comme après une longue absence. Les étagères se tapissaient de revues spécialisées. Jamais les cœurs n’avaient vibré de plus d’émotions. Ça et là, des appareils construits dans des arrière-boutiques ou des cours de ferme s’élevaient laborieusement dans les airs avant de retomber.
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Je me répétais en boucle l’ouverture de La Divine Comédie, « au milieu du chemin de notre vie », et il m’apparaissait moins comme un milieu que comme un éveil, une déchirure, ce moment qu’on ne trouve sur aucun calendrier – jusqu’alors on se sait mortel, voilà qu’on commence à se sentir mortel. Ce milieu du chemin de la vie, j’y étais.
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A ceux qui l'écoutaient, il parlait des nuages et des larmes, de ces mondes lointains, de toutes ces choses de la terre et du ciel que ne savent que les enfants et les fous.
Mais la plupart du temps, il ne disait rien.
p 19
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Vers cette époque là, plusieurs aviateurs moururent coup sur coup. Ce fut d'abord, à Antibes, un jeune officier dans le biplan s'était abîmé en mer ; à Pau, le même jour, un mécanicien tué par l'explosion d'un moteur ; au Mans, la nuit d'après, un pilote qui n'avait pas pu s'extraire de l'appareil et qui, blessé par un éclat métallique, s'était vidé de son sang.
Les journaux en firent leurs gros titres. D'article en article, on rendait hommage aux vaillants pionniers qui avaient si bien mérité de la patrie. On écrivait qu'ils étaient morts au champ d'honneur du progrès. On consacrait une ligne ou deux aux veuves, aux enfants. La colonne d'à côté parlait de la canicule, d'une lotion capillaire, des élections.
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𝑱'𝒂𝒊𝒎𝒆 𝒕𝒂 𝒔𝒊𝒍𝒉𝒐𝒖𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒄𝒍𝒐𝒔𝒆. 𝑱'𝒂𝒊𝒎𝒆 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒊𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒔𝒆́𝒓𝒆́𝒏𝒊𝒕𝒆́, 𝒅𝒆 𝒍𝒆́𝒗𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏. 𝑻𝒖 𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒖𝒏 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒊 𝒑𝒓𝒆𝒏𝒅 𝒖𝒏 𝒑𝒂𝒓𝒂𝒑𝒍𝒖𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝒔𝒂𝒖𝒕𝒆 𝒅'𝒖𝒏 𝒎𝒖𝒓𝒆𝒕 : 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒄𝒉𝒖𝒕𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒓𝒊𝒓𝒆. 𝑬𝒕 𝒋'𝒂𝒊𝒎𝒆 𝒑𝒂𝒓-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒖𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒄𝒍𝒐𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒊𝒔𝒔𝒖 𝒒𝒖𝒊 𝒅𝒆́𝒓𝒐𝒃𝒆 𝒕𝒐𝒏 𝒗𝒊𝒔𝒂𝒈𝒆 : 𝒕𝒖 𝒆𝒔 𝒏'𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒒𝒖𝒊.𝑻𝒖 𝒆𝒔 𝒍𝒆 𝒓𝒆̂𝒗𝒆, 𝒍𝒂 𝒇𝒐𝒊, 𝒍𝒆 𝒅𝒆́𝒔𝒊𝒓, 𝒍𝒆 𝒗𝒆𝒓𝒕𝒊𝒈𝒆.
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Chauffeurs de taxi, étudiants, coureurs cyclistes, des centaines de têtes brûlées se prenaient à rêver des nuages. C'était plus qu'un engouement, c'était une frénésie, un élan gigantesque comme après une longue absence. Les étagères sc tapissaient de revues spécialisées. Jamais les cœurs n'avaient vibré de plus d'émotions. Çà et là, des appareils construits dans des arrière-boutiques ou des cours de ferme s’élevaient laborieusement dans les airs avant de retomber.
Partout, les pieds enfoncés dans le sol, des foules se rassemblaient, poussant le même cri de plaisir, les bras tendus vers tous ces héros, ces perdus, ces damnés qui lançaient de gros jouets vers le ciel sans savoir qu'ils y creusaient leur tombe.
En ce temps-là, on ne parlait pas encore d'avions. On parlait d'aéroplanes. p. 29
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Je tiens à l'existence, et je ne tenterais pas l'aventure si j'avais le plus petit doute sur le succès.
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Ce vieux film en noir et blanc, je l’ai découvert un soir d’hiver, sur Internet. (…)
Arrivé au bout, j’ai recommencé, une, deux, trois fois.
La même scène se rejouait, comme une cérémonie dont chaque geste est codifié, chargé de sens, aimanté par quelque chose qui le dépasse : le pied sur la rambarde, le corps penché, le mouvement de recul, le grand saut, tout convergeait vers la quatre-vingt-deuxième seconde – l’instant précis où tu atterris sur le sol.
Chaque visionnage me racontait une autre histoire. Tu étais un nouvel Icare, puni par les dieux pour ton audace. Tu voulais mourir. Tu mourais plein d’espoir, aveuglé jusqu’au bout par ton rêve. Tu étais une victime. Sans cette caméra, peut-être, tu aurais fini par redescendre de cette chaise, bredouiller quelques excuses et rentrer chez toi. Tu étais un héros : tu refusais le réel, tu faisais sauter les rambardes.
Tu étais tous les scénarios. Tu étais tout ce qui m’obsède. Le souvenir des corps qui chutent. L’évidence de cette quatre-vingt-deuxième seconde qu’il faudra bien vivre un jour. Cette vérité si troublante : l’expérience du vertige n’est pas la peur de tomber mais le désir de sauter.
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Emma se tait. Elle les connaît déjà, cette lueur dans les yeux, cette manière de se laisser happer par un rêve où elle n’a pas sa place. Franz dérive loin d’elle. Comme l’autre.
— J’ai eu tort. C’était une erreur. Depuis le début.
Elle s’en va.
Franz reste immobile. Il la regarde disparaître au loin. Son manteau gris est cerné de poussière dorée. Des chiens aboient. Une péniche passe le long du quai.
La beauté du fleuve est intolérable.
Pas après pas, écrasé de fatigue, il rentre chez lui.
Les gens que nous aimons, nous ne pouvons rien pour eux.
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