Où en est-on de l'exploration de la planète rouge ? Y enverra-t-on bientôt des hommes ? Comme l'a écrit notre invité Francis Rocard : "Certains pensent que l'entreprise est impossible. Pourtant, l'impossible est aujourd'hui en préparation."
Pour aborder toutes ces questions passionnantes, Etienne Klein reçoit :
Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d'exploration du système solaire au CNES.
Virgile Malarewicz, jeune docteur en planétologie martienne, dont le travail de thèse a porté sur la formation et l'évolution de la croûte primitive martienne.
Visuel de la vignette : le film "Seul sur Mars" ("The Martian"), sorti en 2015. L'acteur américain Matt Damon incarne l'astronaute Mark Watney resté seul sur la planète rouge dans un campement. (TWENTIETH CENTURY FOX) / AFP
#mars #astronomie #espace
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Les paradoxes du chat beurré
Etant donné qu'un chat retombe toujours sur ses pattes qu'une tartine beurrée s'écrase systématiquement sur le côté beurré, que se passerait-il si on laissait tomber un chat sur le dos duquel on aurait préalablement fixé une tartine beurrée ? Certains spécialistes pensent que le chat lévitera pour éviter de prendre parti; d'autres parient que le souple quadrupède finira par imposer la loi de sa chute ; d'autre encore clament que la tartine ne saurait enfreindre la loi de l'emmerdement maximum qui lui colle à la peau ; enfin il y a ceux qui expliquent que le comportement du chat et celui de la tartine sont si fondamentalement contradictoires que, associés l'un à l'autre, ils engendrent un certain nombre de paradoxes.Et pour peu qu'il s'en mêle, leur résolution, toujours hasardeuse devient vite un
aléa chaud d'experts bourrés (anagramme)
ENTREPRISE MONSANTO
Voilà une firme qu'elle est bonne, comme firme. Et pourquoi elle est bonne ? Parce qu'elle vous veut du bien ! Alors vous avez par exemple la dioxine TCDD. La dioxine, si vous voulez, c'est une substance on était vachement bien tant que ça existait pas, on s'est dit bon, on va quand même la fabriquer pour voir, et puis pendant qu'on y est on va en faire plusieurs sortes, et dons, en bref, la plus balèze c'est la TCDD, la "tétra-chloro-p-dibenzodioxine", rien que de prononcer le nom le gars il est déjà pris de nausées, de maux de tête et d'éruptions cutanées virulentes. Alors attends ! Qu'est-ce qu'il y a d' autre encore ? Il y a l'agent orange. Alors l'agent orange c'est un désherbant utilisé par l'armée américaine pour la défoliation de la jungle vietnamienne durant la guerre. Non, parce que, si vous voulez, les paysans là-bas, ils avaient des bêches et des vieux couteaux de cuisine pour désherber des milliers d'hectares, c'était pas humain, les marines sont allés leur donner un coup de main. ALors qu'est-ce que vous avez d'autre encore ? Vous avez ce qu'on appelle les hormones de croissance bovine. C'est un truc qu'on injecte dans les vaches qui sont un peu molles des mamelles, voyez, comme ça on peut les traire jusqu'au trognon. Vous avez l'herbicide total Roundup qui "laisse le sol propre", propre de quoi, on sait pas. Les PCB, excellents polluants, qui se dégradent lentement dans le sol, entre 94 jours et 2 700 ans selon les molécules, mais bon, c'est vrai que d'ici là on aura bouffé les pissenlits par la racine. Enfin bref, toute la gamme de produits super-respectueurs de l'environnement. Bientôt, ils porteront tous la mention
POISON TRÈS RÉMANENT. ( anagramme d' "entreprise Monsanto")
Lors d’un cours, alors que je venais d’effectuer un calcul montrant que, selon la théorie de la relativité, la durée d’un phénomène dépend de la vitesse de l’observateur, un étudiant prit la parole : « Monsieur, personnellement, je ne suis pas d’accord avec Einstein ! » Je crus qu’il allait défendre une théorie alternative, en tout cas qu’il allait argumenter, mais il se contenta de dire : « Je ne crois pas à cette relativité des durées, parce que je ne la…sens pas ! » En clair, ce jeune homme avait suffisamment confiance dans son « ressenti » pour s’autoriser à contester un résultat qu’un siècle d’expériences innombrables avait cautionné. Lorsqu’elle se transforme en alliée du narcissisme, la subjectivité semble avoir du mal à s’incliner devant ce qui a été objectivé, du moins si ce qui a été objectivé la dérange ou lui déplaît.
Le Point, 30 juillet 2015
De quoi l'eau est-elle constituée ? De molécules d'eau, elles-mêmes formées d'atomes d'hydrogène et d'oxygène. Les premiers se sont formés dans l'univers primordial (il y a 13,7 milliards d'années) et les seconds dans le coeur d'une étoile (il y a environ cinq milliards d'années) qui les a ensuite dispersés dans le vide intergalactique. Se désaltérer est donc un acte grave et profond qui nous connecte intimement à presque toute l'histoire de l'univers : il consiste en définitive à absorber des bribes de l'aurore du monde mélangées à des cendres plus tardives du feu stellaire.
Heureux ceux qui vivent dans un monde où les choses du monde sont simples : on peut tranquillement y trancher les questions sans les avoir du tout travaillées. Ca doit être cool.
L’ignorance rend plus sûr de soi que la connaissance.
Certaines révolutions sont lentes et ne font pas couler de sang. Au cours des années 1920, la physique a connu une telle révolution, un bouleversement pacifique qui a concerné le seul monde des idées : les physiciens ont alors compris que les atomes, ces petits grains de matière découverts quelques années plus tôt, ne sont pas des objets ordinaires. Leur comportement n’obéissant pas aux lois de la physique habituelle, il a fallu en mettre au jour de nouvelles. Cette entreprise a obligé les scientifiques à abandonner, parfois dans la douleur, souvent dans l’ivresse, quelques-uns des principes les mieux ancrés de la physique classique. D’illustres credos se virent alors contestés pour la première fois. En l’espace de quelques années, le monde est devenu méconnaissable. Et les physiciens ont dû inventer une nouvelle physique, la physique quantique, celle de l’infiniment petit.
[…] on ne peut plus invoquer une distinction radicale qui permettrait de penser séparément l'espace-temps et les objets qu'il contient, puisque l’espace-temps lui-même est soumis aux lois physiques contenues dans la théorie d'Einstein. La notion d'espace-temps vide, au sens de la scène qui existerait telle quelle même si rien ne s'y déroulait n'a plus de sens ici : « Sans potentiel de gravitation, écrit Einstein, il n'y a ni espace ni portion d'espace ; ce sont en effet ces potentiels qui confèrent à l'espace ses propriétés métriques, propriétés sans lesquelles l'espace est tout simplement impensable. L'existence d'un champ de gravitation et celle de l'espace sont intimement liées. »
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La physique, elle, distingue le temps du devenir, le cours du temps de la flèche du temps : le cours du temps désigne le fait que "le temps passe", qu'en passant il produit de la durée et seulement de la durée, bref qu'il engendre la simple succession des événements; la flèche du temps renvoie quant à elle à la possibilité qu'ont les choses de "devenir", c'est-à-dire de connaître au cours du temps des changements ou des transformations parfois irréversibles.
Ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle qu'on a vraiment pris conscience qu'il existe une ligne de partage entre science et valeur, et ce constat a sournoisement modifié notre rapport à la science. Chez ceux qui l'apprécient pour ce qu'elle est, il a engendré une sorte de dégrisement salutaire, libérateur même. Mais chez les autres, ce dégrisement a pris la forme d'un sentiment de déception, dû à un malentendu : on avait chargé la science de tâches morales ou politiques qu'elle est impuissante à remplir. Les questions relatives à nos valeurs, m'a-t-on souvent expliqué à la fin de mes conférences, sont celles qui nous importent le plus, car c'est autour d'elles que nous déterminons nos actes, construisons nos aspirations, nos projets. Dès lors, si la science se montre incapable de nous fournir les références dont nous avons besoin, si elle éclaire le vrai mais sans pouvoir lui conférer un sens, il n'y a rien d'étonnant à ce que nous relativisions ses conquêtes, où n'y prêtions que peu d'attention.