AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.14/5 (sur 49 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Priest, Rhône , 1950
Biographie :

Eugène Durif a fait des études de philosophie, des petits métiers et du journalisme.

Il ne fait plus qu'écrire depuis une quinzaine d'années. Il a écrit de la poésie ("L'Étreinte, le temps"), des nouvelles et récits ("Une Manière noire").

Pour le théâtre : "Le Petit bois", créé en mai 1991 au TNP, à Villeurbanne, dans une mise en scène de Éric Elmosnino ; "Les Petites Heures", mis en scène par Alain Françon au Théâtre national de la Colline en 1997 ; "Meurtres hors champ" créé par Jean-Michel Rabeux.

Eugène Durif a écrit une libre adaptation de l'univers de l'écrivain russe Andréï Platonov, "En route pour la cité radieuse".

Il a publié le roman "Sale temps pour les vivants" chez Flammarion en 2001, et plusieurs livres pour les jeunes.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Eugène Durif   (24)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lecture de Muriel Pic : une création originale sur la lecture, les gestes et les traces de lecture. Muriel Pic nous confie un montage vidéo autour du texte qu'elle devait lire le 19 mai à la BIS. (Cette séance en public n'a pas pu avoir lieu en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus.) Le Livre en question est une série de créations littéraires originales inspirées par les collections de la BIS. Ce cycle est proposé par la Maison des écrivains et de la littérature (Mel) en partenariat avec la BIS. Quelques mois avant la restitution, l'auteur·trice est invité·e à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Saison 4 / 2020 : Linda Lê, Arno Bertina, Muriel Pic, Jean-Marie Gleize, Jean-Christophe Bailly. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne", saison 1 : Pierre Bergounioux, Marianne Alphant, Arlette Farge et Eugène Durif paru en septembre 2018. Saison 2 : Jacques Rebotier, Marie Cosnay, Claudine Galea et Fanny Taillandier, septembre 2019. Saison 3 Hubert Haddad, Line Amselem, Christian Prigent, Mona Ozouf, Laure Murat, septembre 2020.

+ Lire la suite

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La peau sentie contre les lèvres
douceur bue et toute honte,
la douceur de l'oubli qui ne peut venir
fermer les yeux.
A tout instant, je crois te serrer contre moi
et te voir comme si je voyais au premier jour.
Paroles qui n'en finissaient pas dans le noir,
je te parle
et ce moment où nos mains l'une contre l'autre,
tendues l'une en l'autre à jamais.
(Ce jour là)
Et je t'appelle et crois te saisir,
l'écho de ton nom dans toutes les pièces vides.
(J'ai senti sur mon visages les étoffes, caresses d'absence,
dans l'armoire où sont tes vêtements et le parfum dessous)
Et je crus te serrer dans la blancheur de ce jour de novembre ;
croyais te serrer contre moi,
ce n'étaient que mains qui s'effleuraient
dans le pauvre jour, à peine s'effleuraient
et ce sourire tout à coup d'humanité.
Commenter  J’apprécie          120
[Incipit.]

Un jour, je ne pouvais plus. Peut-être que c'était là depuis longtemps et que je ne m'en étais pas rendu compte. Enchaîné aux circonstances, aux événements, à la suite des jours, et voilà qu'on se retrouve un matin à ne plus savoir quoi faire, à ne plus pouvoir continuer. Vingt-cinq années avaient passé, la succession des jours les uns après les autres. Et un jour je ne pouvais plus. Quand ou comment ça a commencé, je ne sais pas si c'est le plus important. J'étais devenu vulnérable, moi qui avais réussi à ne pas être touché. Tout devenait possible, même le pire. Je suis sorti de la cellule de Selim, la succession des couloirs, que je connaissais si bien, à une éraflure dans le mur près, et je me suis dit, avec une détermination qui m'a étonné moi-même, que je ne reviendrais plus ici, que c'était la dernière fois. Je ne pouvais plus, ou quelque chose en moi ne pouvait plus.
Si vous êtes malade, c'est que vous ne pouvez plus supporter les faux-semblants et le mensonge et c'est plutôt sain, il faut le voir comme ça. Le psy avait l'air sûr de ce qu'il avançait. Ça lui arrive de parler. Quand je vais chez lui, je reste de longs moments à ne plus pouvoir ouvrir la bouche. Plus d'une fois, j'ai failli pleurer. Si on m'avait dit qu'un jour les larmes me viendraient aussi facilement aux yeux, je n'y aurais pas cru. Il faudrait que je note tout ce qui m'échappe, tout ce que je n'arrive pas à dire quand je suis chez le psy. Souvent, ça me vient après, très clairement, dans ma tête, je lui parle, je lui explique. Je voudrais lui crier parfois. Je pourrais peut-être lui lire, ce serait plus facile.
Commenter  J’apprécie          110
Ce qu'il y a de bien avec les poèmes, c'est que ce sont des petits univers, des petits blocs de sensation dans lesquels on peut entrer, sortir, vite. Vous restent en fond, vagues émotions qui marinent.
Commenter  J’apprécie          110
Je suis ce qu'on appelle un enfant de la Population française. Le terme qu'on employait à l'époque. On disait aussi un "populart". Un pupille de l'état ( à ne pas confondre, et on me l'avait rappelé plus d'une fois, avec un pupille de la nation qui, lui, a mérité de la patrie). je me suis longtemps demandé si j'étais orphelin. Peut-être que cela aurait été mieux. Avec les morts, on peut toujours s'inventer de belles histoires. On peut toujours broder. (p.19)
Commenter  J’apprécie          80
En tout cas, il faut que vous y alliez à l'école, c'est pas qu'elle soit parfaite, loin de là, mais c'est votre seule chance d'échapper à une vie d'abrutissement. Etre capable de lire, d'écrire, de penser, c'est le début de la liberté...(p. 57)

J'aurais aimé, un jour, pouvoir écrire des histoires, avec cette impression que jamais cette langue, la langue des écrivains, belle et bien construite, ne m'appartiendrait, que cela n'avait jamais été là mienne et qu' à tenter de m'y glisser, j'aurais toujours cet air ridicule de celui qui a emprunté un habit de fête trop grand pour lui. (p.83)

J'ai eu l'impression pendant longtemps que c'était fini, que j'avais trouvé le moyen de continuer à vivre et de faire comme si plus rien ne me touchait (...) Là cette dépression, c'était peut-être un signe, il fallait qu'à un moment j'accepte d'être atteint, de penser que je pouvais souffrir et que ça pouvait être une chose importante...p.123
Commenter  J’apprécie          70
Je suis un légume atone et presque indolore. J'ai des nostalgies de printemps déchirant, de sensations oubliées. De premières fois qui font trembler. Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir m'effondrer pour de bon. Qu'on vienne, déchet indifférent à tout effort social, me ramasser et me conduire dans une chambre d'hôtel ou d'hôpital, la fenêtre grande ouverte sur un parc immobile. Que plus rien n'arrive. Qu'il ne m'arrive plus rien.
Commenter  J’apprécie          70
ROLAND. Vous ici ?

VALENTINE. Et vous donc !

[...]

ROLAND. Ah, vous !

VALENTINE. Oh, vous !

ROLAND. Je suis très…

VALENTINE. Et moi vraiment…

ROLAND. Si j’osais…

VALENTINE. Osez, Roland, osez… Moi-même …

ROLAND. Vous voulez dire…

VALENTINE. Si j’osais aussi…

ROLAND. Ah, et que … ?

VALENTINE. C’est un peu cela…

ROLAND. Ainsi donc…

VALENTINE. Vous l’avez dit ?

ROLAND. Sans le dire, mais le cœur y était !

VALENTINE. Ce que vous êtes badin, vous !

ROLAND. Si je savais !

VALENTINE. Osez, Roland, osez !

ROLAND. Ah, si j’osais ! Si j’osais !

VALENTINE. Osez, mais osez !

ROLAND. Je voudrais vous le crier !

VALENTINE. Au moins, dites-le-moi !

ROLAND. Plus près, viens…

VALENTINE. Plus près, oh… !
Commenter  J’apprécie          60
En tout cas, il faut que vous y alliez à l'école, c'est pas qu'elle soit parfaite, loin de là, mais c'est votre seule chance d'échapper à une vie d'abrutissement. Etre capable de lire, d'écrir, de penser, c'est le début de la liberté...(p. 57)

J'aurais aimé, un jour, pouvoir écrire des histoires, avec cette impression que jamais cette langue, la langue des écrivains, belle et bien construite, ne m'appartiendrait, que cela n'avait jamais été là mienne et quà tenter de m'y glisser, j'aurais toujours cet air ridicule de celui qui a emprunté un habit de fête trop grand pour lui. (p.83)
Commenter  J’apprécie          60
-La Petite Muzak-

De nouveau, un café. Un des seuls endroits où il a l'impression d'être un peu chez lui au monde. Il y fait souvent chaud, et il y a, au fond, ces paroles des hommes, et des rires pour rien. Parler, un peu.(p.79)
Commenter  J’apprécie          60
J'aimerais que l'on vienne me chercher, que l'on m'emmène, que l'on m'enferme dans un lieu tout à fait rassurant, où je puisse me laisser aller à ne plus bouger, à ne plus avoir la moindre velléité de jeu social. (p.14)
Commenter  J’apprécie          60

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Eugène Durif (70)Voir plus

Quiz Voir plus

Tout sur one piece (difficile)

quel est le 1er homme de l équipage de Gold Roger ?

baggy le clown
shanks le roux
silver rayleigh
crocus

30 questions
3567 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}