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Citation de genou


CHAPITRE V - Le blasphème

N’es-tu donc rien qu’un moine pleureur ?
( Jules Janin, Confession.)

On ne pouvait descendre du sommet de la montagne de la Torre que par un étroit sentier taillé dans le roc, qui faisait une foule de détours. La pente du chemin était ainsi moins rapide, mais il fallait beaucoup de temps pour arriver jusque sur la grève.
À l’entrée de ce sentier parut un homme à cheval, que l’on distinguait difficilement à la pâle lueur du crépuscule ; il s’arrêta court, sembla conférer un moment avec ses compagnons, sans doute cachés par quelques aloès, puis jeta en l’air un cigarito allumé, qui décrivit un léger sillon de feu.
Quand le même signal fut parti de la tartane, cet homme continua sa marche, suivi d’une douzaine d’Espagnols aussi à cheval, qui s’avancèrent avec précaution au milieu des nombreuses rampes de cette route difficile. Les uns portaient un sombrero, les autres une résille ou un simple mouchoir de couleur tranchante dont les bouts flottaient sur leurs épaules ; mais tous avaient ce teint hâlé, ces traits durement caractérisés, enfin l’aspect peu rassurant qui distingue les contrebandiers de terre qui exploitent le littoral de l’Andalousie. Leurs chevaux étaient chargés de deux larges coffres recouverts de toile goudronnée d’une légèreté extraordinaire, mais tellement spacieux que le cavalier ne pouvait monter que sur la croupe, où il s’asseyait à peu près comme un timbalier derrière ses timbales. En outre, des peaux de mouton entouraient les sabots de leurs montures ; de sorte qu’il était impossible de les entendre quand elles marchaient au pas. (p36/37
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