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Citations de Eva Ibbotson (35)


Elles avaient encore plusieurs jours de voyage devant elles sur ce fleuve boueux, envahi par la végétation. Quelques heures avant d'accoster à Manaus, le haut-parleur invita les passagers à se rendre sur le pont pour assister à un célèbre spectacle: le mariage des eaux, l'endroit où les eaux brunes de l'Amazone se jettent dans les eaux noires du fleuve Negro. On pouvait alors voir les deux fleuves parfaitement distincts couler côte à côte dans un même lit.
Puis, comme ils remontaient le cours du Negro, Maia vit le dôme vert et or du théâtre, elle vit les clochers des églises, et les bâtiments jaunes des douanes.
Elles avaient atteint Manaus, elles étaient arrivées.
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Dès la naissance de leur fils, M. et Mme Canker comprirent que ce n'était pas un bébé comme les autres.
Premier signe, il était né avec une dentition complète et passait des heures à déchiqueter d'énormes os de mouton dans son landau, tout en mordant dès qu'il le pouvait le nez des vieilles dames assez imprudentes pour vouloir l'embrasser. Ensuite, même s'il poussait des cris de colère quand on le changeait, il n'avait jamais la moindre larme aux yeux. Enfin, et c'était peut-être là le fait le plus étrange de tous, dès que ses parents le ramenèrent de l'hôpital et allumèrent une belle flambée au salon, la fumée qui sortit de la cheminée, sur le toit, se mit à refluer contre le vent.
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On ne peut pas empêcher les oiseaux de malheur de voler au-dessus de nos têtes, mais on peut les empêcher de faire leur nid dans nos cheveux.
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- Mon œil ? dit-il. Je veux pas graine dans œil ?
[...]
Tout le monde comprenait son souci. Quand on n'a plus qu'un œil, on y tient vraiment.
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Kayley sourit à Hal, qui lui rendit son sourire. Il pensait que travailler dans un chenil devait être le plus beau travail du monde. Et elle était si jolie, avec ses cheveux bruns bouclés, ses yeux d'un bleu profond...
- J'ai le droit de choisir celui que je veux, lui dit Hal. J'aimerais bien que ce soit un chien jeune, parce qu'ils vivent quinze ans, ou même plus, non? Et comme ça je l'aurai jusqu'à ce que je sois adulte.
kayley retint son souffle. Elle savait que Chiens pour tous ne louait jamais les animaux pour plus de trois jours. On était donc en train de tromper cet enfant. Et ce n'était pas la première fois qu'elle voyait faire ça.
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Pour s'y rendre, les sorcières louaient un car - le Spécial Sabbat - qui partait de la gare routière à 19 heures. (Plus personne ne circulait en balai depuis qu'une sorcière du nom de Mme Hockeridge s'était fait aspirer dans le système de ventilation d'un Boeing 707, ce qui avait failli créer une bien vilaine pagaille).
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La plupart de ces gens étaient très attachés au petit prince et souhaitaient de tout leur cœur le voir ramené en sécurité dans l'île. Toutefois, on comptait aussi parmi les passagers quelques râleurs, assez peu nombreux, qui tenaient à se gargariser de l'échec du vieux sorcier, de la fée à moitié folle et de la petite sorcière prétentieuse.
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On peut emmener le chien qu'on veut pendant une heure ou une journée - les gens les prennent pour impressionner leurs amis ou pour aller à la campagne. Ce sont des animaux sélectionnés avec le plus grand soin - dressés à bien se tenir dans une maison, et tout ce qu'il faut.
- Oui, mais qui'est-ce qui se passe quand il faut rendre le chien? Est-ce que tu vas dire à Hal que c'est simplement pour le week-end?
- Bien sûr que non ! Lorsque le chien devra repartir, Hal en aura déjà assez - tu sais comme les enfants se lassent rapidement de tout ce qu'on leur donne.
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"All Hal had ever wanted was a dog."
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On dit que l'environnement où un enfant passe les sept premières années de sa vie laisse sur lui une marque indélébile. Un enfant élevé au bord de la mer aura toujours un besoin d'océan ; un enfant de la ville, habitué aux bruits de circulation et à l'agitation du voisinage, ne sera jamais à l'aise dans le silence de la campagne.
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Craignant qu'elle ne lui fasse de nouveau la révérence, Rupert lui demanda vivement :
- Sortez vous souvent comme ça la nuit ?
Anna acquiesça.
- Ce n'est pas que le travail de maison soit dépourvu d'intérêt, mais c'est très salissant. Et je ne comprends pas... Je veux dire : en Russie, ma gouver... En Russie, on nous baignait tout le temps : des bains chauds, des bains froids. Et à l'épicerie anglaise de la Nevski on vendait sept sortes de savons. Mais ici...
Ainsi la nouvelle femme de chambre avait eu une gouvernante. Rupert n'en fut pas autrement surpris. Soudain, il la sentie en proie à une nouvelle et bien plus vive inquiétude.
- Il y a longtemps que vous étiez là ? demanda-t-elle. Vous m'avez vue... nager ?
Rupert continua de garder le silence, attendant les larmes d'indignation ou la fureur de la pudeur bafouée.
Anna cacha son visage dans ses longues mains étroites, dignes du Greco. Mais, après un instant, elle écarta les doigts pour le regarder.
- Je suis trop maigre ? demanda-t-elle.
Et surpris par la chaleur qu'il mit à lui mentir, Rupert répondit :
- Oh, non.
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Selon l'idée de départ, Tante Emily devait s'occuper de Madlyn et de son frère avec l'aide, si nécessaire, de Mme Grove, mais il s'avéra vite que c'était l'inverse qui allait se produire.
Autant que Madlyn pût en juger, Tante Emily avait besoin d'aide, et grand besoin.
Elle avait besoin d'aide pour sa coiffure, qui faisait penser à un ver de terre gris qui se serait posé par mégarde sur sa tête avant de trépasser ; elle avait besoin d'aide pour sa tenue, d'autant qu'elle ne savait plus très bien ce qu'elle avait dans ses tiroirs... et elle avait indubitablement besoin d'aide pour les articles qu'elle tricotait pour la boutique de souvenirs.
Tante Emily adorait tricoter, mais, malheureusement, ce n'est pas parce qu'on adore faire quelque chose qu'on le fait bien, et Madlyn n'était pas étonnée que ses gants se vendent mal. Après tout, la plupart des gens ont cinq doigts à chaque main ; c'est une réalité incontournable.
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Elle parla avec le roi, espérant secrètement qu'il interdirait à son fils d'y aller. Mais celui-ci dit :
- Eh bien, ma chère, il est vrai que les aventures sont utiles même aux tout-petits. Les aventures passent dans le sang d'un homme, même s'il ne se souvient pas plus tard de les avoir vécues.
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Les gens paient des fortunes pour avoir des animaux rares et originaux. Combien seraient-ils disposés à offrir pour des animaux appartenant à des espèces disparues – voire des créatures mythiques ? (p.206)
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Ce livre est bien écrit. Je le conseille aux lecteurs de 8-11 ans
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Elle trouva immédiatement le chemin, une planche étroite traversait le ruisseau qu'il longeait. Maia s'enfonça dans la jungle.
Comme elle s'éloignait du quartier des domestiques, les grands arbres devenaient plus denses, des plantes grimpantes s'enroulaient autour de leurs troncs gigantesques, recherchant la lumière, une orchidée écarlate qui pendait d'une branche étincela comme un bijou dans un rayon de soleil.
" Que c'est beau ! " s'exclama-t-elle à haute voix, en respirant profondément ce parfum de terre humide.
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"De formidables cours de biologie qui commençaient parfois à quatre heures du matin, une cuisinière qui avait posé pour des peintres, une cabane aux animaux remplie de créatures bizarres… Comme Tally, je trouvais difficile d’être "libre" et "progressiste". Pourtant, je me suis vite attachée à cette endroit, qui a remplacé le foyer que j’avais perdu en quittant Vienne."
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"…Vous voyez cette petite anse, là-bas… Eh bien, mon oncle Mishak avait l'habitude de venir pêcher ici. C'était il y a très longtemps. Vous imaginez, l'empereur était encore sur le trône, et l'Autriche et la Hongrie étaient réunies. On pouvait prendre une péniche et aller jusqu'à Budapest : pas de passeport, pas de restrictions… Mais voilà qu'un dimanche, au lieu d'attraper un poisson, il a remonté une bouteille !… C'était une bouteille de limonade, et à l'intérieur il y avait un message !… Il était écrit : "Je m'appelle Marianne Stichter, j'ai vingt-quatre ans et je suis très triste. Si vous êtes un homme bon et gentil, venez me chercher." Et elle avait indiqué l'adresse de l'école où elle enseignait… L'école était dirigée par son père, une brute sadique… Marianne était réservée, pas belle, timide, et elle bégayait. Son père la faisait enseigner aux petits et bien sûr tous les enfants se moquaient d'elle ; chaque fois qu'elle rentrait dans la classe, elle avait envie de mourir… Et puis, un jour, elle était en train de faire un cours de géographie sur les fleuves d'Amérique du Sud, quand la porte s'ouvrit et un petit monsieur en costume sombre et chapeau mou entra, un porte-documents à la main. Les enfants commencèrent à ricaner, mais elle ne les entendait même pas, elle restait là, à regarder le petit monsieur. Alors mon oncle Mishak a soulevé son chapeau – il était déjà pas mal chauve à l'époque et portait un pince-nez en or – et il a dit "Vous êtes Fraülein Stichter ?… Je suis venu vous chercher."… Elle n'a rien dit. Pas un mot. Elle a pris le chiffon et a effacé soigneusement du tableau les fleuves d'Amérique du Sud – le rio Negro, le Madeira et l'Amazone. Puis elle a remis la craie dans la boîte, a ouvert un placard, a pris son chapeau et l'a mis sur la tête. Les enfants avaient cessé de ricaner et regardaient, bouche bée, mais elle, elle est passée entre les rangées des pupitres sans même les voir : Ils n'existaient pas. A la porte, oncle Mishak lui a offert son bras, ils ont traversé la cour – il lui arrivait à peine à l'épaule -, ils sont allés jusqu'au Danube et sont montés sur un bateau à aubes qui les a amenés à Vienne, et plus personne ne les a jamais revus là-bas.
- Et ils ont été heureux ?…
- Incroyablement…ils étaient toujours aux petits soins l'un pour l'autre…".
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C'est plutôt vous qui allez avoir des problèmes, je le crains. Cette enfant veut faire du monde un endroit meilleur;
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- Je ne veux critiquer personne, mais qu’est-ce que cette école exactement ? On parle d’une école progressiste, et je connais le sens du mot progresser – du moins, je pense. Ça veut dire aller d’un endroit à l’autre. Mais où ?

- Ah, c’est une bonne question, répondit le directeur, l’air soudain pensif. Eh bien, nous voulons que les enfants prennent leur vie en main. Qu’ils choisissent ce qui est bon pour eux plutôt qu’on le leur impose.

- Oui, je vois. Mais pour ça, il faut savoir ce qui est bon.

- Et tu ne crois pas que chacun le sait ?

- Si, en général. Mais est-ce que… l’école dans son ensemble ne devrait pas aller d’un endroit à un autre ? Vers un endroit meilleur… puisqu’elle est progressiste ? Enfin, le monde n’est pas très bon, n’est-ce pas, avec la guerre qui arrive et tout ça ?

Daley resta silencieux. L’enfant avait certainement raison en ce qui concernait l’état du monde. Pendant un instant, il vit ce qu’elle voyait : toute l’école s’avançant comme une armée vengeresse du côté du Bien.
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