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Critiques de Fabrice Nicolino (97)
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Nous voulons des coquelicots

"La Terre est si belle

Le monde est si grand

Va mon hirondelle

Sur les ailes du Vent"

Hugues Aufray.





1962: Silent spring" le printemps silencieux de Rachel Carson est une bombe à fragmentation.

Elle décrit un cauchemar où les oiseaux pourraient ne plus chanter.

L'homme vit, de sa naissance jusqu'à sa mort, en contact avec des produits chimiques dangereux, comme le DDT...





Ces "élixirs de la mort" pénètrent jusqu'aux cellules intimes et sont cancérogènes.

Carson dénonce l'industrie et les gouvernements.

Elle décèdera des suites d'un cancer, à 54 ans...





On l'accusera de sympathies communistes. On peut vivre sans insectes, ni oiseaux, mais pas sans le business!

La forme Dupont ( le Velsicol, et le 2,4-D) tente d'empêcher la publication du livre. Puis finance une campagne contre Rachel Carson. ( elle serait hystérique, lesbienne et à la solde du KGB...)





En France : SPV, le service de protection des végétaux réclame une censure d'État, via son chef, Lucien Bouyx.

Le directeur de l'INRA, Guy Viel, déclare que le livre de Carson est une oeuvre néfaste, car on n'a pas les mêmes excès ici, en matière de produits chimiques!

Comme d'habitude, le nuage de Tchernobyl s'est arrêté aux frontières françaises!





En mai 68, sur fond de contre culture (pardon, hein!) américaine, on réclame des mesures. Et on obtient l'interdiction de DDT, ...en 1971.

La France bonne dernière, après les États Unis en 1970, l'Allemagne et la Suède en 1969.

(En 2018: Macron revient sur sa promesse d'interdire le Glyphosate en ...2021!)





En 1970, le congrès international de phytopharmacie ( vous avez vu la nuance ? Pas de pesticides, on soigne les plantes, on n'empoisonne pas!) créé le PPE, pour la protection des plantes...





La désinformation avait commencé dès 1959:

Le journal " le Monde" reproduisait un article, un copié collé racontant que les insectes sont plus nombreux que les humains, que le poids de la descendance d'un puceron pèserait 882 millions de tonnes, en une saison, que les insectes ont causé 250 milliards d'anciens francs de dommages en 1934...





Mensonge: Les produits chimiques sont bio dégradables ! Sans doute alors, car ils tuent plus vite les civils en Irak en Syrie!

Car ces produits viennent des gaz de combat, comme le Sarin...





Encore un conte pour enfants:

En France, la fabrication et l'emploi des pesticides sont soumis à une réglementation, la plus sévère de tous les pays...bla bla bla!





Le 07 mars 1963:

On découvre qu'il n'y a pas de contrôle systématique de pesticides sur les fruits et légumes( il y a 4000 produits homologués par le ministère de l'agriculture, dont certains très dangereux!)

Des lapins, écureuils, perdrix sont morts dans des champs...





Lisez ce livre avant qu'il ne doit trop tard!

"Les primevères et les paysages ont un défaut grave, ils sont gratuits. L'amour de la nature ne fournit aucun travail à nos usines" Aldous Huxley.
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Le grand sabotage climatique

Tandis que les effets de la crise climatique se font sentir, rien de sérieux n’est entrepris au-delà des discours, des promesses qui n’engagent pas et des déclarations d’intentions. Fabrice Nicolino présente ceux qui entretiennent le déni et l’inaction, les multinationales, les gouvernements et l’ONU « mille fois complice », pour que tout continue comme avant. Il décrit le simulacre qui dissimule ce qu’il appelle « le grand sabotage climatique ».

(...)

Avec cette enquête, Fabrice Nicolino met en lumière, avec sa rigueur habituelle, la convergence d’intérêts des décideurs politiques, de leurs représentants au sein des institutions internationales et des dirigeants des grandes entreprises, qui, s’ils ne sont pas tout à fait les mêmes, se relayent aux mêmes postes. Le pillage et la destruction du vivant ne cessera pas, malgré les alertes de plus en plus criantes, car les affaires doivent continuer. Si l’on sent poindre en permanence sa colère difficilement contenue, jamais son ironie ne nuit à son objectivité. On peut aisément comprendre qu’après des décennies passées à informer et militer, on puisse perdre un tant soit peu patience.



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Lettre à une petiote sur l'abominable histoir..

Depuis quelques années, les livres expliquant la complexité de notre monde pullulent.

On a ainsi pu lire : « Le racisme », « La prière », « L'économie », « Auschwitz », « Le réchauffement climatique », « Les Gaulois », « Le sexe », « La corrida », « L'esclavage », « La culture », « La mort », « L'immigration », « Les mathématiques », « Le foot »… expliqués à ma fille.

Un grand doute m'a saisie et j'ai cherché « expliqué à mon fils ". Ouf, les garçons ont aussi leurs livres sur « La prière », « L'amour de la France » et « La faim dans le monde ».

Me voici rassurée.



Première constatation : les filles sont plus gâtées en ce qui concerne la production littéraire instructive, les garçons auraient-ils moins besoin de s’instruire ???

A réfléchir.



Tout ceci nous amène à « Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielle », l'auteur, journaliste spécialisé, s'adresse là aussi à une jeune enfant sur un sujet super rigolo (!).



J'espérais, au cours des 12 courts chapitres un style pédagogique, comme celui qu'on utiliserait pour faire comprendre, faire passer des notions difficiles ou douloureuses à un jeune public sensible. Ce ne fut pas le cas, la petite fille n'est qu'un prétexte pour dire tout haut CE que peu savent. Le style reste celui utilisé par un adulte pour autres adultes. A ne pas offrir donc à votre petite nièce (pas "neveu" ils savent déjà presque tout), au risque de l'écœurer de la lecture pour les deux générations à venir.



Chacun des chapitres a pour titre une phrase ironique tournant déjà en dérision le monde agroalimentaire mondial actuel. Pas sûr qu'une enfant en saisisse l'humour : pour témoin « Pourquoi ils sont (pour le moment) imbattables », « Le joli temps des ingénieux ingénieurs »...etc.



Dans sa longue de lettre de cent pages, après quelques informations (très intéressantes) sur l'alimentation ancestrale que les premiers hominidés ont connue, il s'attaque aux trouvailles industrielles directement responsables de la malbouffe actuelle. Ça démarre en 1749 avec Nicolas Appert (La technique des conserves) en passant par Bayer, Monsanto... quelques armes chimiques recyclées pour faire pousser nos céréales dans les champs. Peu de personnes sont au courant (sauf si elles sont passées par ARTE ou La Cinq), et c'est bien regrettable.



Ensuite, les gros durs et méchants de l'agro alimentation sont passés au peigne fin, les transnationales, avec leurs petits et grands mensonges, les réunions importantes (plus maintenant) secrètes, les scientifiques à la solde de cette « maffia », les vrais scientifiques et leurs études (édifiantes) passées aux oubliettes. Bref... "La partie immergée d'un iceberg de combines et de pots-de-vin" déroutante, affolante, sidérante.



Puis, il montre de quelles manières le sucre, le sel et le (mauvais) gras sont portés en triomphe sur la place publique et leurs superpuissants lobbys. Les scientifiques qui s'en alarment en prennent plein la figure. C'est triste, très triste. Mais le descriptif des opérations (ratées pour les scientifiques, réussies pour les lobbys) sont intéressantes, voire éclairantes une fois encore.



Après, on nous annonce de brûle-pourpoint pourquoi " Il n'existe pas de puissance industrielle supérieure à celle du lobby agroalimentaire ». Un petit temps de déprime m’a saisi, je l’avoue.

J’ai respiré profondément et suis repartie dans le livre pour un tour du côté des syndicats agricoles, et autres lobbyistes dans le même genre, quelques médecins et chercheurs ambigus (bien connus cependant à ceux qui ont déjà lu sur ce sujet, https://www.babelio.com/livres/Plichon-Le-livre-noir-des-medecins-stars/368928.



En 100 pages, ce petit livre se révèle un courageux et oh combien instructif ouvrage.

Son style, un peu journalistique, est rapide, mais méthodique, clair et impliqué.

Ici, tout est raconté sans tralala, et je me suis vraiment instruite avec frayeur mais plaisir.



Fabrice Nicolino a écrit d'autres manifestes aux sujets tout aussi passionnants et joyeux que celui-ci dans lesquels il nous dit tout, tout, tout ce qu’il y a à savoir sur le scandale des pesticides, le mal-être des agriculteurs (son mot c’est « le merdier »), les biocarburants, les coquelicots que l’on voudrait bien voir revenir, etc…



Dorénavant, j’offre « Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielle » aux jeunes gens (mais pas enfants, ni ados) de mon entourage, car le vrai pouvoir c’est la connaissance, et je retourne à mes légumes de saison et céréales complètes. C’est aussi par la gastronomie (si, si) qu’on peut toucher ceux qui ne lisent pas (encore) ce genre de petit manifeste.


Lien : http://justelire.fr/lettre-a..
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Nous voulons des coquelicots

Écocide = génocide . Visiblement dire que les abeilles disparaissent ne change rien, dire que les nappes phréatiques sont polluées, remplies de pesticides , et cela pour des dizaines d'années, voir des siècles, cela ne change rien. Dire que les alertes écologiques sonnent l'alarme de notre fin, cela ne change rien. Dire que la pomme que vous croquez a subi de quinze à trente traitements chimiques consécutifs, dire que la terre devient poussière, dire que le moineau, l'éphémère, le ver luisant ne seront bientôt que des souvenirs, cela ne change rien. Rien dans la marche effrénée de l'industrie pétrochimique, rien dans les petits et criminels accords politico- financiers . Cela ne pèse rien sur la conscience de ceux qui sont aux commandes du capitalisme, ni sur celle de la trop grande majorité des politiciens qui sont leurs valets. Alors que dire ? A eux plus rien. Que doit on se dire ? Plus rien, nous savons, nous subissons. Il faut agir. Et la première mesure serait de cesser l'indulgence. Ignorer les supplications du patronat, des syndicats patronaux agricole ou industriel ( ce qui devient de plus en plus synonyme) , de grands nombres d'institutions qui depuis l'après guerre ne font que couvrir, participer au crime. « Productivisme ! Productivisme ! » « Croissance, croissance », «  rendement, rendement » ! D'un côté une partie d'une humanité victime de la mal bouffe de l'autre une partie qui meurt de la « pas de bouffe- pas d'eau- plus de terre ». Des cancers, des taux d'empoisonnement des rivières des sols qui ne cessent de croître, des troubles de la fertilité, des malformations, l'extinction des espèces, le réchauffement planétaire... Et les colloques se succèdent, les assemblées, les commissions, les rapports, ... « Non réduisons, nous réduisons ! ». Quand ? Où ?

Mais malheureusement les chiffres sont là, les épandages, les traitements ne cessent pas et surtout augmentent. En tout connaissance, l'industrie criminelle ne cesse pas.

Car nous parlons bien de crimes commis sur des personnes vulnérables ( c'est à dire nous, parce que nous n'avons pas la possibilité de vivre hors zone contaminée, ni de n’avons la possibilité de nous protéger), crimes commis par des personnes ayant autorités. ( gouvernants, industries, laboratoires, institution de contrôle de régulation et que sais je encore) . Il faut arrêter de croire qu'un plan sur cinq, dix, quinze ans, peut être efficace. Arrêter d'attendre des Grenelle, ou la nomination d'une et d'un futur génial et inébranlable ministre de « dieu seul sait peut être encore quel environnement encore vivable... ». Écocide = Génocide. Car tout cela est programmé, quantifié, planifié. Délibérément ils empoissonnent l'air, l'eau, la terre. Délibérément ils enfouissent, balancent, immergent, brûlent. Crimes contre l'humanité, crimes contre des personnes vulnérables commis par des personnes ayant autorité.

Qu'ont ils à faire de nos enfants ? Rien, pas plus qu'il ne se sont préoccupés des enfants du Vietnam, ni des gosses de vingt jetés dans les tranchées de Verdun en 14 , pas plus que les gosses d'Halabja pas plus de celles et ceux qui furent gazés dans les camps d'exterminations nazies, et des millions d'autres. Parce ce ceux les mêmes noms que l'on retrouvent, les mêmes capitaux, les mêmes firmes, les mêmes criminels. Expérimentation, extermination. Ils ont inscrit au néon de leur combat un mot terrible , le terme épouvantable  : Nuisible. Nuisible les herbes folles, nuisibles la chenille, nuisible le champignon, nuisible l'imperfection, nuisible le pépin, nuisible l'information , nuisible la vérité, nuisible ... même l'humain.

Ils répandent et à présent ils injectent, injectent dans le génomes du vivant le code parfait qui engendre la reproductibilité définitive de leur démence. Ils votent en costume- tailleur : Non à l'interdiction des poisons qu'ils répandent. Que dire... Les usines d'engrais tournent à plein régime…

Écocide= Génocide. Comme arrêter ce crime contre l'humanité ? Quel tribunal instruira les dossiers ? Quelles sentences serons nous capable de prononcer ? Le mal est fait, est il définitif ? Est il possible d'inverser le processus ? La réponse est entre nos mains, nous les vulnérables, les sans mandats, les sans titres, nous les chenilles, les passereaux, les éphémères du monde capitaliste.

Nous le troupeau, la nuée, nous l'escadron des fourmis, nous la quantité négligée négligeable. Nous le peuple des boutons d'or, du chardon, de l'ortie, de la carotte sauvage, nous le peuple cigale : nous voulons des coquelicots.



Astrid Shriqui Garain

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Bidoche

Après avoir refermé l'ouvrage de Fabrice Nicolino, je me suis félicitée d'être végétarienne depuis une vingtaine d'années ! Je ne cacherai pas que cette lecture, bien que nécessaire et indispensable, est éprouvante. Parce qu'au-delà des problèmes liés à l'industrialisation de la production de viande (pollution de notre environnement, risques sanitaires, déforestation...) il s'agit aussi de parler d'êtres vivants transformés en machines, en produits, des animaux pour lesquels personne n'a de considération, de leur naissance à leur mort. Des misérables vies, des créatures condamnées à un univers carcéral pour finir par être... bouffées.



« Un Français mange en moyenne 92 kg de viande, 250 œufs et une centaine de kg de produits laitiers par an ».



Il serait vain de vouloir résumer ce livre foisonnant et très bien documenté, je me contenterai donc de retracer brièvement quelques faits parmi les plus édifiants : L’auteur nous fait découvrir comment nous sommes passés des fermes à cette industrialisation des élevages, les standards imposés, les innovations copiées sur le modèle américain. Dans les années 1970, l’INRA expérimente les vaches à hublot ( !!) pour mieux comprendre le mécanisme de digestion et décider ensuite que les bovins ne devaient plus manger d’herbe et de fourrage mais plutôt des céréales. C’est l’ère du productivisme, des élevages hors-sol (surtout porcs, poulets). On teste, on sélectionne, bref on torture pour accroître les rendements et les animaux doivent grossir de plus en plus vite.



Dans cet univers concentrationnaire où les risques de maladies sont démultipliés pour les animaux, on comprend vite l’utilité des antibiotiques. Une manne financière pour l’industrie pharmaceutique et la nutrition animale. Car tandis qu’on « soigne » (imaginez, 30 000 volailles parquées à 25 par mètre carré…) on en profite aussi pour « améliorer » : injections d’hormones, élaboration de nouvelles nourritures, le soja transgénique, etc. On retrouve sans surprise quelques grands noms : Rhône-Poulenc, Adisseo. Que dire aussi de Nucleus ? le leader français de la génétique porcine. Les chercheurs en blouse blanche, à l’abri d’unités top secrètes, nous concoctent pour l’avenir de la viande issue d’animaux génétiquement manipulés et clonés.



Pensez-vous que tout risque sanitaire soit écarté pour autant ? Absolument pas. Même sans lire le livre de Fabrice, il suffit de remonter dans les archives de la presse pour se remémorer tous les scandales : la vache folle, les veaux aux hormones, le poulet à la dioxine, la grippe aviaire, la grippe porcine… Ces maladies sont liées aux conditions d’exploitation des animaux mais aussi à la nourriture qui leur est donnée. Le pire n’est pas d’avoir remplacé l’herbe par des céréales mais d’avoir pensé aux fameuses farines animales, celles qui contiennent aussi les résidus de nos fosses septiques. Bon appétit !



Ces élevages industriels polluent aussi notre environnement, ce qu’on appelle la Nature, sols et eaux ne sont pas épargnés. Un seul exemple pour vous convaincre : la Bretagne. La production de viande est également responsable de la déforestation en Amérique du sud (pâturages et culture du soja), laquelle joue un rôle dans le réchauffement climatique. Sans compter que le besoin effréné de viande des pays occidentaux condamne à la famine les pays du Tiers-Monde…



La FAO y est même allée de son rapport, rappelant les volumes d’eau nécessaires pour produire de la viande. « L'élevage envoie 9% des émissions anthropiques de gaz carbonique (CO2) : fabrication et emploi de machines agricoles, quantités énormes d'énergie nécessaire à l'engraissement des animaux, transports, appauvrissement des sols, déforestation, - Il émet 37% du méthane ( produit par le système digestif des ruminants Une vache émet 100 kilogrammes de méthane par an ), qui a un pouvoir réchauffant global (PRG) 23 fois supérieur à celui du gaz carbonique CO2,



- Et 65% des émissions de protoxyde d'azote (émanant du fumier ou du lisier) qui a un PRG 296 fois plus élevé que le gaz carbonique ». L'élevage industriel représente 18% des gaz à effet de serre d'origine humaine, soit plus que le secteur transport (avions, trains, automobiles..) ».



Je ne parle même pas de la biodiversité des animaux de ferme, la plupart des races rustiques ont disparu.
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Bidoche

La Bidoche… C’est derrière ce terme aux sonorités ronflantes, évocateur à lui seul de tout un arsenal symbolique de confort, de plaisir et d’authenticité bien franchouillarde que se dissimule ce qui, aujourd’hui et selon Fabrice Nicolino, n’a plus rien à voir –je veux parler de l’industrie agroalimentaire de la viande.





Fabrice Nicolino n’y va pas par quatre chemins : son livre réunirait à lui seul toutes les informations jamais dévoilées jusqu’alors concernant la bonne bidoche du supermarché, consommée à hauteur de 92 kg par an et par habitant en moyenne en France. Pour ce faire, il double son essai d’une construction narrative digne d’un thriller d’autant plus absorbant et scandalisant que tout est authentique. Même si, on le verra, à force d’être convaincante, la lecture de Bidoche risque de se prendre à son propre piège de fiabilité et d’objectivité des sources…





Il est indéniable en tout cas que Fabrice Nicolino n’emprunte aucune des voies déjà longuement arpentés par les écologistes les plus médiatisés. En cela, son livre diffère radicalement des propos parfois trop proprets destinés au grand public en recherche de rédemption, et livre des considérations surprenantes qui conduiront souvent le lecteur bien plus loin que prévu. Je n’aimerais pas énoncer quelques-uns des sujets abordés dans Bidoche car tout résumé serait forcément réducteur, mais comment rendre compte autrement de l’affolement justifié que provoque cette lecture ? Affolement qui ne tient pas à l’écriture sèche et ironique de Fabrice Nicolino, bien loin de l’alarmisme forcené de confrères qui chercheraient à convaincre le plus réfractaire aux avertissements écologiques. Ceux-ci sont sans doute pris au piège d’un dualisme étroit entre émotion –poids de l’imagerie populaire de force et de santé véhiculée par la viande, sentiment d’appartenance à la fratrie humaine victorieuse, vengeance assouvie de siècles de domination de la nature…- et raison –que Fabrice Nicolino cherche à renforcer en nous livrant maints arguments qui devront nous faire prendre conscience de l’influence gigantesque de l’industrie agroalimentaire animale. Croire que l’opposition à ce système se réduit à vouloir sauver de mignons animaux dans un monde qui relève de l’innocence des Bisounours, c’est poser des visières à son regard et limiter la viande à l’animal. Or, ce n’est pas le cas. La viande interroge également les questions du développement durable, de l’accès des populations pauvres à un mode de vie digne et respectueux des droits de l’homme, de la juste répartition des denrées alimentaires à travers le monde et des conséquences sanitaires d’une surconsommation d’antibiotiques. La viande nous apprend également que nous ne batifolons pas dans la plus transparente des sociétés, et que derrière les démocraties les plus perfectionnées en apparence, les lobbies continuent à se livrer à des duels dignes des assauts de cavalerie du Moyen Âge.





C’est dans ce dernier aspect que la Bidoche de Fabrice Nicolino commence véritablement à prendre le goût de la pourriture. Que l’industrie de la viande ait des conséquences néfastes sur l’environnement, le développement social et économique des populations pauvres ainsi que sur notre sécurité sanitaire est plus ou moins connu de tout le monde. Chez certains, comme le rappellera non sans humour Fabrice Nicolino, cet aspect prendra rapidement des tournures volatiles grâce au génie du déni tout-puissant :





« La conscience humaine dispose de mécanismes d’une rare puissance pour se préserver de l’angoisse de certaines révélations, du constat de certains faits. On regroupe ces phénomènes sous le nom de déni, et chacun sait que cela peut aller très loin. »





Non seulement cette réaction devrait-elle être mortificatoire par sa seule existence, elle est en plus encouragée par la manipulation de brillants membres des lobbies les plus puissants –ceux qui cherchent à affirmer la pérennité et l’hégémonie d’un système capitaliste dont la réussite se mesure à l’aune du taux de croissance. Présentée telle quelle, cette affirmation ne provoquera peut-être rien de plus que l’évidence : nous savons tous qu’aucune société n’est totalement transparente, que chacun cherche à défendre ses intérêts propres, mais ce que nous pouvons en revanche ignorer, c’est dans quelles proportions se manifeste ces concours de langues de bois. Pourquoi cherche-t-on à tout prix à nous refiler de la viande ? Pour le savoir, plusieurs points de départ sont admis. La première rupture peut être théologique : c’est celle qui met fin à un certain animisme et qui propose une religion au sein de laquelle les animaux deviennent les représentations malsaines des mauvais penchants de l’âme –le Diable/taureau en tête. Elle peut être aussi cartésienne : c’est celle qui réduit les animaux à la vision de machines. Elle peut enfin être économique : c’est celle d’une France détruite par les ravages de la Seconde Guerre mondiale et qui admire l’industrie triomphante et radicale de ses victorieux alliés les Etats-Unis. Fabrice Nicolino se concentre surtout sur cette dernière rupture pour expliquer l’achèvement de l’industrie agroalimentaire telle que nous la connaissons aujourd’hui, même si les précédentes ruptures ont également pu contribuer à la modification en profondeur des rapports entre l’homme et l’animal.





Ces chapitres sont passionnants. Ils montrent comment l’homme, dans sa quête du meilleur, dans les énormes appétits qu’il nourrit à court terme, peut se laisser griser par des solutions miraculeuses sans jamais réfléchir sur leurs conséquences. A partir des années 40, tout paraît simple : la relance économique de la France passerait par l’imitation du système économique américain. Une agriculture forte permettrait de relancer l’industrie, et le reste suivrait en fanfare. En quelques mesures, en quelques années, tous les problèmes disparaissent. Les animaux ne prennent plus de place : on les entasse en leur ôtant les moyens de réguler le stress résultant de la promiscuité. Les animaux coûtent moins cher : on leur donne de la merde à bouffer, les condamnant parfois au cannibalisme. Les animaux deviennent plus productifs : les antibiotiques augmentent rapidement leur croissance et les sélections des animaux les plus fertiles permettent de faire plus de marmaille plus rapidement. Entre autres. A se demander pourquoi personne auparavant n’avait jamais osé y penser.





Lorsqu’une réponse à cette dernière interrogation finit par prendre forme, lorsque les premiers signes de la non-durabilité de ce système commencent à apparaître, l’emballement est devenu tel qu’il n’est plus vraiment possible de faire marche arrière. Les mangeurs de bidoche sont déjà fermement convaincus que le confort et la modernité sont indéniablement liés à la consommation de viande. Pour éviter qu’ils ne changent d’avis, il faut continuer à les entretenir dans cette croyance. C’est l’éclatement kafkaïen d’une myriade d’institutions aux noms tous plus opaques les uns que les autres, employant des membres d’autant moins reconnaissables qu’ils passent d’un lobby à un autre avec une habile discrétion, rendant les tours de passe-passe difficilement reconnaissables. L’Inra perd son mythe d’objectivité scientifique lorsqu’on apprend que Coca-Cola peut financer sans problème une étude concernant l’hydratation des Français, et l’Eufic (Conseil européen de l’information et de l’alimentation) siégeant à Bruxelles ne semble pas non plus digne de confiance :





« Ne siègent au conseil d’administration de l’Eufic, outre Danone, Mc Do et Coca, bien connues de Mme Belliste, des représentants de Barilla, Cargill, Cereal Partners, DSM Nutrional Products Europ Ltd. , Ferrero, Kraft Foods, McCormick Foods, Mars, Nestlé, Novozymes, PepsiCo, Pfizer Animal Health, Procter et Gamble, Südzucker, Unilever… »





Au-delà des informations brutes suffisamment évocatrices livrées par Fabrice Nicolino, son livre nous pousse à nous interroger sur les raisons et les possibilités d’existence d’une pareille mauvaise foi, celle évoquée par Jean-Paul Sartre dans L’être et le néant. La disproportion entre les intérêts sauvegardés à court terme et les risques que nous encourons à long terme, par la survivance de ces premiers, relève d’une absurdité que le système inhumain de l’industrie animale traduit parfaitement.





Peut-être, pour se défendre dans ses propres habitudes de consommation, pour se reclure dans une bulle de confort que Bidoche ne parviendrait pas à atteindre, peut-on prendre Fabrice Nicolino à son propre piège et lui demander des comptes concernant ses propres sources et références. Celles-ci sont toujours indiquées et semblent bien n’avoir aucun rapport avec les lobbies économiques les plus puissants, mais qui peut vraiment savoir et revendiquer l’exactitude des chiffres, des faits ? L’industrie agroalimentaire a des conséquences sur le monde entier –c’est une des raisons de l’horreur qu’on ressentira à la lecture- et devant l’ampleur d’une telle domination digne d’un paradigme moderne, qui peut encore prétendre avancer des données exactes ?





On reconnaîtra là que ce n’est qu’un détail. Les statistiques et données chiffrés peuvent n’être pas tout à fait représentatives, ce serait encore de la mauvaise foi d’affirmer qu’un défaut de décimale ou de virgule, ainsi que le relève le site Agriculture et Environnement (lien), réduit à néant l’analyse et la réflexion que devront inévitablement provoquer la lecture de Bidoche. Encore plus convaincant que Jean-Paul Sartre, Fabrice Nicolino nous renvoit à nous-mêmes et à notre propre conscience. Lire Bidoche, c’est se forcer à se positionner vis-à-vis de la question de l’industrie agroalimentaire, aussi bien que l’on décide de ne rien faire et de nier les conséquences, ou que l’on décide de se remettre en cause à quelque niveau que ce soit.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Nous voulons des coquelicots

La revue scientifique PLoS One rapportait en octobre 2017 que d’après une étude menée en Allemagne dans 63 zones protégées, près de 80% des insectes avaient disparu en vingt-sept ans. En mars 2018, le Muséum d’histoire naturelle et le CNRS publiaient leurs travaux montrant qu’environ un tiers des oiseaux de campagne se sont évanouis en quinze ans. Cette sixième crise d’extinction d’espèce, la première depuis celle des dinosaures et des animaux de plus de 25 kg il y a 65 millions d’années, s’annoncent cent fois plus rapide. Cet effondrement en annonce d’autres puisque la diminution fantastique du nombre d’insectes rompt à jamais d’innombrables chaînes alimentaires, 80% des plantes dites à fleurs ont besoin d’eux et au moins 35% de l’alimentation humaine dépend de la pollinisation par eux.

D’innombrables études scientifiques dénoncent l’extrême toxicité des pesticides mais « l'industrie agrochimie a gangrené à ce point toutes les structures publiques et de surveillance que la consommation de pesticides a continué d’augmenter ».

(...)

« Le lobby des pesticides est devenu si puissant et ramifié, indifférent aux alertes, si méprisant pour la science non prostituée, qu’il s’est transformé en monstre. » Cet impitoyable tableau d’un scandale sanitaire en cours s’achève par un appel à mobilisation citoyenne lancé par ses auteurs. On peut s’étonner de leur naïveté à penser qu’une pétition, même signées par cinq millions de personnes, puisse peser seule, d’autant qu’ils reconnaissent que « l’industrie des pesticides a désormais échappé au contrôle humain et ne peut plus être réformée. Un enchevêtrement d’accords, de contrats, de confort moral et matériel, de complicités rend l’édifice impénétrable. » Pourtant ce n’est peut-être pas une coïncidence si Emmanuel Macron vient d’annoncer en Martinique une nouvelle interdiction (?) du chlordécone, alors que le seuil des 200 000 signatures vient d’être franchi. Nouvel effet d’annonce qui n’aura pas de conséquences immédiates ? Sans doute. Gage de bonne volonté pour désamorcer la mobilisation ? Peut-être.

Si nous comprenons mal pourquoi limiter à la France cette campagne, nous la relayons toutefois. Alors que la logique de profit « empoisonne » de façon plus vaste et plus complexe la moindre parcelle de nos vies au delà des seuls pesticides, il n’est jamais inutile de s’attaquer à la crétinerie crasse et criminelle.



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Ce qui compte vraiment

Voici un essai qui pour moi est à mettre entre toutes les mains. Je suis heureuse d’avoir lu un livre qui traite de l’écologie à échelle mondiale. L’individu que nous sommes n’est pas attaqué, ni agressé. Pas de dictature écolo. Ce sont les sociétés elles-mêmes qui sont pointées du doigt, les gouvernements, les ministres qui légifèrent à l’encontre de la logique, au détriment de la vie qui nous entoure et dont nous dépendons et, bien sûr, ce que nous savons tous, au bénéfice de leurs comptes en banque.



Ecologie. Définition du Petit Robert : Etude des milieux où vivent et se reproduisent les êtres vivants ainsi que des rapports entre ces êtres avec le milieu.



Et c’est bien de ça qu’il s’agit ici, l’étude des milieux. Terres, océans, roches, rivières, ciel, toutes ces biosphères modifiées, mortes pour nombre d’entre elles entraînant la disparition d’êtres vivants parmi la faune et la flore à une rapidité fulgurante.

Fabrice Nicolino est journaliste et écrivain. Il nous décrit des faits, il nous donne des noms, des chiffres absolument fous, il démontre les processus qui engendrent des bénéfices colossaux mais qui entraînent destructions multiples, pas seulement pour l’animal et son lieu de vie, mais pour tous les êtres vivants y compris l’homme, bien entendu. La folie de l’homme est bien réelle. Est-il possible de faire marche arrière ? L’auteur n’y croit pas, mais il a bon espoir d’un renouveau, d’une certaine harmonisation en nous citant des exemples concrets, récents, de quelques pays ou régions qui ont oeuvré pour une meilleure cohabitation entre l’homme et la nature environnante et qui ont porté leurs fruits.



Un essai très facile d’accès, au style vivant et percutant qui m’a bien donné envie de lire d’autres ouvrages de l’auteur.

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Bidoche

Répugnant, révoltant, écœurant, immonde ! Et même si je faisais déjà partie de la "tribu de ceux qui savent", ce livre va me hanter pour longtemps.



Place du Carrousel

vers la fin d'un beau jour d'été

le sang d'un cheval

accidenté et dételé

ruisselait

sur le pavé

Et le cheval était là

debout

immobile

sur trois pieds

Et l'autre pied blessé

blessé et arraché

pendait

Tout à côté

debout

immobile

il y avait aussi le cocher

et puis la voiture elle aussi immobile

inutile comme une horloge cassée

Et le cheval se taisait

le cheval ne se plaignait pas

le cheval ne hennissait pas

il était là

il attendait

et il était si beau si triste si simple

et si raisonnable

qu'il n'était pas possible de retenir ses larmes



Oh

jardins perdus

fontaines oubliées

prairies ensoleillées

oh douleur

splendeur et mystère de l'adversité

sang et lueurs

beauté frappée

Fraternité.



Jacques Prévert
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Bidoche

Pour un pamphlet, il est plus qu'argumenté. Le principal danger (au sens de modification radicale du regard) de ce livre est que, loin de se limiter à un cri du coeur ou à un manifeste pro-animalier, il constitue une enquête journalistique sérieuse, documentée, fouillée, et passablement édifiante. Avis aux lecteurs 'sensibles', il contient des réalités douloureuses à la lecture.

Un ouvrage nécessaire, où s'effondrent un nombre non négligeable d'idées reçues et de conditionnements.

J'avais relié une interview de l'auteur ici :

http://laclefdefa.wordpress.com/2009/10/24/bidoche-par-fabrice-nicolino/

Une autre interview concernant Bidoche est lisible sur l'Ecologithèque :

http://www.ecologitheque.com/itwnicolino.html



(Cette lecture ne rend pas automatiquement végétarien ! J'ai ajouté cette étiquette car les thèmes alimentation industrielle et végétarisme peuvent se recouvrir.)
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Ma tata Thérèse

Ma tata Thérèse à dévorer pour bien rigoler à partir de 7 ans. Les dessins sont aussi très drôles et donnent une dimension supplémentaire à l'histoire.

Venez donc faire la connaissance de la tata Thérèse, ses chats, ses pigeons, ses fennecs, son faisan... et son neveu!
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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Un empoisonnement universel

Effarant ...

Ouvrage indispensable si tant est que l'on s'intéresse à la question de l'avenir de l'humanité - parce que finalement, il est bien question de cela dans cet ouvrage de Fabrice Nicolino.

Alors oui, c'est compliqué, surtout quand on est désormais loin de ces jeunes années et des quelques connaissances acquises sur les bancs de l'école dans un bac qui s'appelait encore C à l'époque ...

Oui, l'ouvrage est pour le moins conséquent - plus de 400 pages chez Babel Essai - et peut parfois sembler être une mosaïque, un puzzle dans lequel on se perd ...

Oui, le style de Nicolino est parfois déroutant : des présentations de chapitre qui m'ont semblé superflues en mode "Tour du monde en 80 jours" de Jules Verne - à une époque où pour le coup le progrès scientifique et les innovations promettaient un avenir radieux pour l'humanité, des traits d'humour ou parfois plus vachards qui tranchent, du moins je l'imagine, avec le ton habituel de ce type de publication ...

Oui, le ton est offensif, le propos est engagé : Nicolino démontre, dénonce, démonte. Il appuie là où ça fait mal, même si j'ai parfois - souvent ? - regretté qu'il n'y ait pas de perspective proposée, de début de solutions avancé. On cogne, mais on s'arrête là ...

Et pourtant ... On ressort sonné et désarçonné de cette lecture, impuissant aussi à bien des égards ... et avec un vague sentiment de culpabilité puisque comme tout un chacun, à mon petit niveau, je contribue allègrement à cet empoisonnement universel ...
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Pesticides : Révélations sur un scandale français

Il était plus que temps qu'un livre aborde frontalement la thématique de ces produits qui font tant de ravages .

Oui l'agriculture productiviste à conduit à un désastre écologique du fait de l'utilisation sans cesse grandissante de ces produits dont la toxicité à pourtant était démontrée à de nombreuses reprises .

Le fait de l'aborde avec autant de puissance et de courage confère à cet ouvrage une importance que nul ne peut nier .

On est pas chez Pernaut ici et cela fait du bien de voir un tel courage dans cette enquête sans concession .

Un ouvrage d'intéret public indéniablement.
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Nous voulons des coquelicots

Kevin Spacey dans « Usual Suspect » affirme que « le coup le plus rusé que le Diable n’ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existe pas ». Je ne sais toujours pas si le diable existe ou pas mais à la lecture de « Nous voulons des coquelicots » véritable chronique d’un crime organisé par les puissants (politiques et industriels de l’industrie agro-alimentaire - ici) me donne envie de redéfinir la MAFIA en Membres Associés et Financés par l’Industrie Agroalimentaire !



Lire ce petit bouquin est une véritable épreuve pour tout citoyen quelque peu respectueux de son amour propre : constater à quel point le lobbying des grandes industries Agro peut sans presque aucune résistance voire avec l’aide de journalistes, politiques, juges, scientifiques, et agences publiques, etc. ruiner le vivant, pour quelques dollars de plus, et le faire, par-dessus le marché, en en se foutant ouvertement de notre gueule - tous les industriels de l’agro-chimie en France, ces marchands de poison mortel, parmi lesquels les filiales de Bayer, Monsanto, BASF, Syngenta, sont réunis au sein de l’UIPP, l’Union des Industries de la PROTECTION DES PLANTES…



60 ans au moins (depuis la parution du Printemps silencieux de Rachel Carson) que l’on sait que les pesticides sont dangereux, que dis-je : mortels ! Et que croyez-vous qu’il ait été fait sur le sujet ? Il faut le lire pour le croire…

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Lettre à une petiote sur l'abominable histoir..

Du paléolithique à nos jours, Fabrice Nicolino résume l’histoire de l’alimentation humaine au fil des innovations techniques et de la main-mise sans cesse croissante des lobbies agroalimentaires qu’indiffèrent la santé et l’environnement. (...)



Le prétexte de l’adresse à une toute jeune enfant lui permet de multiplier les chiffres, les exemples et les informations de manière parfaitement… digeste. Bravo !





Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La faim, la bagnole, le blé et nous : Une dénon..

Partout dans le monde, blé, colza, tournesol, canne à sucre, soja, maïs remplissent les réservoirs des bagnoles et des camions alors que depuis l’invention de l’agriculture, ils nourrissaient les hommes. Présentés comme « écologiques », imposés par le puissant lobby de l’agriculture industrielle, les biocarburants sont une mystification totale que dénonce avec cette enquête, Fabrice Nicolino.

(...)

Malgré son ton caustique constant, Fabrice Nicolino appuie chacun de ses constats, chacune de ses accusations de données chiffrées précises, de citations d’un des nombreux acteurs de la filières qu’il présente tous longuement, démontrant les connivences à tous niveaux, d’exemples précis et accablants. S’il date un peu et que des chiffres plus récents seraient intéressants, le fond du propos n’a certainement rien perdu en pertinence. Sans doute n'est-il que plus urgent de le lire !



Article complet sur le blog.
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Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'es..

Suite de mes lectures sur l’agriculture industrielle. Le nouvel essai de Fabrice Nicolino se présente sous la forme d’une lettre écrite à un paysan fictif, appelé Raymond. Il tombe à pic après ces manifs d'agriculteurs qui ont eu lieu un peu partout.



Nicolino rappelle brièvement les débuts de l’agriculture industrielle, les premiers tracteurs, les pesticides, le rôle pas innocent de l’INRA (je ne me remets pas du coup des vaches à hublot !!), le pouvoir grandissant de la FNSEA, et puis surtout, les technocrates se mettent à décider, à calculer et contrôler le monde paysan. Ce dernier fait figure de dinosaure face à l’agriculture américaine, qui sert de modèle. Progrès, rentabilité deviennent une obsession au détriment des bêtes et des gens. Remembrement, attaques répétés contre le bocage (adieu biodiversité...), premiers élevages intensifs. Et le désastre perdure jusqu’à aujourd’hui. Les grandes multinationales, le pouvoir politique et la FNSEA ont achevé leur mission : la campagne s’est vidée, les petits paysans sont devenus des esclaves, les végétaux sont utilisés à d’autres fins que de nourrir (les agrocarburants, entre autres) et partout dans le monde, les terres agricoles sont convoitées, achetées, transformées dans les pays les plus pauvres.



L’agriculture s’est déshumanisée, les bêtes sont devenus des outils-machines, et tout cela a pu se produire car une immense majorité d’agriculteurs a accepté ce système, et souhaite le maintenir tel quel. Seuls les paysans qui se sont convertis au bio s’en sortent. Humainement et financièrement. Et à mes yeux, seuls ceux-là méritent d’être aidés.



L’essai de Nicolino a le mérite de rappeler l’essentiel et d’inciter à la réflexion. Si tous les gens réduisaient leur consommation de viande et faisaient l’effort d’acheter local et bio, l’agriculture industrielle serait obligée de plier, et notre vie en serait transformée…
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Un empoisonnement universel

Combien de maux, combien d’années de vie en bonne santé perdues, combien de mort-e-s, combien de silence ?

Le livre commence comme un conte. L’auteur nous parle des mondes oniriques, du temps très long, d’anaconda, de crêpe Suzette, de matière gazeuse, de milliards de collision, d’allumette, de curiosité…



Puis ce sera le temps des alchimistes, de la transmutation, Al-kîmiyâ, Bolos, Thomas d’Aquin, Paracelse, « Toutes les choses sont poison, et rien n’est poison ; seule la dose détermine ce qui n’est pas poison », Lavoisier et d’autres…



Le conte se transforme en thriller, gris, noir, de plus en plus noir. Comme l’indique Fabrice Nicolino, la chrysalide devint industrie. La recherche devient inséparable de l’industrie de la mort.



Développement du capitalisme, développement de la chimie de synthèse. Les mondes s’ouvrent, au moins dans les cerveaux des scientifiques vers le Progrès, avec un grand P. Synthèse de l’urée, mauvéine, Irénée du Pont de Nemours, la poudre et la guerre de Sécession, DuPont, le TNT, « Le grand massacre est un multiplicateur de profits »…



BASF, la fin de la garance, Bayer et la synthèse de l’aspirine, Dow Chemical et le brome, le prix Nobel de chimie, « Alors que l’Europe s’apprête à sombrer dans la boucherie des tranchées, la chimie est, avec d’autres disciplines scientifiques, la promesse totalitaire d’un monde où tous les problèmes seront réglés par l’action sur la matière. Tout le monde ou presque pense à cela. Tout le monde se trompe ».



Le capitalisme, la guerre, la chimie, un cocktail bouillonnant, l’ivresse dure encore…



Je ne saurai résumer toutes les présentations et les analyses détaillées de Fabrice Nicolino. Il faut lire ce livre, suivre pas à pas quelques-uns de ces scientifiques nobélisés ou non, leurs découvertes. Ils eurent probablement bonne conscience, certains furent des assassins en blouses blanches, des « criminels de labo », les mêmes ou d’autres représentent une « banalité du mal ».



La seconde partie de l’ouvrage est intitulée « Le temps des assassins ».



Fritz Haber, la fixation de l’azote, l’ammoniac, BASF, la porosité entre industrie des colorants et celle des explosifs, le racisme revendiqué, les violations des conventions internationales de La Haye, le refus de certains, l’utilisation du chlore dans les tranchées, le gaz moutarde, des prix Nobel et des criminels de guerre, le Zyklon B (celui qui servira à gazer les juifs/juives, les tziganes, etc…)



IG Farben, « la fabrique de l’holocauste », chimistes, parti nazi et industriels, Zyklon B, tabun, sarin, soman… L’auteur souligne « les beaux succès criminels » des laboratoires. Presque tous les savants chimistes impliqués moururent dans leur lit, l’impunité fut organisée à tous les étages.



DuPont, le nylon, la dislocation de l’uranium, les petits oiseaux, la bombe, une autre histoire, la même histoire, l’impunité. Comme l’écrit l’auteur « Pas de procès de Nuremberg pour la chimie de synthèse ! ».



Mais si certains massacres sont (re)connus, qu’en est-il de Tambov (1921), du Rif (1921-1927), de l’Ethiopie (1935), de la Chine (1937…)… et plus récemment de la guerre Irak-Iran, de la guerre du Golfe, de la Tchétchénie, de la Syrie… Crimes de guerre, violation des traités internationaux, crimes contre l’humanité, utilisations massives de produits chimiques mais les industries chimiques ne seraient ni responsables, ni coupables, les Etats non plus, l’impunité encore et toujours. L’argent coulait à flots comme les empoisonnements. Il continuera à couler. Il faut bien sauvegarder les emplois et les profits !



Voici « Le temps de la peste et du choléra ».



Les mots, « les fabricants ont essayé d’imposer leur vocabulaire », des mots plaisants euphémisant des réalités plus pesticidées. Il s’agit toujours de Guerre… Agent Orange, défoliant, la barbarie civilisationnelle étasunienne au Vietnam, DDT, etc… Les pesticides et la mort des abeilles, la contamination très large des animaux, « c’est que les pesticides pèsent très lourd dans la dégradation de la santé des organismes vivants, dont nous sommes. Comme dans les cancers, les malformations congénitales, les troubles et les maladies neurologiques, cognitifs, de la reproduction, les dysfonctionnements immunitaires, et bien d’autres encore ».



Il y aurait des surveillances, dont ces fameuses « Limites maximales de résidus » (LMR) dont l’auteur montre les réalités derrière la propagande.



Les micro billes de plastiques, « les larmes en plastique de nos pauvres sirènes », effroyable extension du domaine des polymères.



Theodora Colborn, les recherches, « De nombreux composés libérés dans l’environnement par des activités humaines sont capables de dérégler le système endocrinien des animaux, y compris l’homme ».



Encore une histoire de dose, l’exposition des fœtus, « Car chez un fœtus, bien davantage encore que chez l’homme achevé, une dose infime peut entraîner des conséquences en chaîne incalculables », les recherches égarées, la volonté de ne pas savoir, les organismes bureaucratiques…



La diffusion des poisons, « les intérêts coalisés – scientifiques, industriels, politiques, administratifs ». Fabrice Nicolino donnent des noms, montre la construction des silences, des mensonges, des protections de l’ordre industriel. Il analyse notamment la baisse du nombre des spermatozoïdes, la transformation de l’être humain en « décharge ambulante », la non qualité de l’eau, les euphémismes de la « malicieuse langue bureaucratique », les gaz toxiques, l’air pourri des intérieurs domestiques, sans oublier encore une fois l’histoire de l’amiante, l’Union Carbide et Bhopal, les déchets électroniques…



« Combien de maux, combien de morts, combien de silence ? ». Un des impensés radicaux de nos sociétés, une surdité organisée, le tout au nom de l’augmentation de l’espérance de vie… Mais outre le fait qu’il semble incongru de « deviner notre avenir commun en regardant notre passé et notre présent », l’espérance de vie en bonne santé diminue depuis… 2007. Il faut aussi prendre en compte que celles et ceux qui sont « vieux » aujourd’hui n’ont pas été exposé-e-s « dans le ventre de leur mère, ni à la maison quand ils étaient petits, ni à l’école, ni en mangeant, ni en respirant ». L’auteur parle de l’épigénétique, de l’extrême complexité de l’ADN qui « pris isolément n’est rien », de l’ignoble appel anti-écologiste de Paris, d’obésité, de diabète, de la maladie d’Alzheimer, de l’autisme, de l’asthme, de la fibromyalgie, etc… Mais les bonnes questions ne seront pas posées.



Dans la quatrième partie, « Le temps des impuissances », Fabrice Nicolino analyse l’invention des normes, le DJA, « Grâce à ce grandiose anesthésiant social, les humains peuvent croire qu’ils sont protégés par une armée de valeureux savants désintéressés ». L’auteur poursuit sur les lobbyistes, les journalistes, l’OMS et les « effets non monotones », le programme Reach, la langue inconnue des rapports « qu’aucun citoyen réellement existant ne parle ni de comprend ». Les pages sur les perturbateurs endocriniens sont particulièrement intéressantes.



Les scientifiques, les industriels, les institutions fabriquent « le grand mensonge », des faux et des manipulations, (A noter que ces pratiques ne concernent pas seulement la chimie !). Il s’agit de bloquer les faibles avancées de Rio… L’auteur parle du « double jeu de l’Onu et du Pnue », de l’industrie, cause principale des désastres, qui « s’impose et s’imposera toujours plus comme la « solution » des problèmes qu’elle ne cesse de créer ».



Des millions de mort-e-s chaque année et l’industrie ne paiera pas, financera des actions philanthropique… et comme le souligne l’auteur « Sous la philanthropie, le crime ».



Nous sommes étions dans un conte, nous avons basculé dans un univers noir, nous sommes aujourd’hui dans l’horreur banalisée, la barbarie masquée et approuvée par les « agences de sécurité ». Encore une fois, Fabrice Nicolino cite de nombreux noms, mets en cause de nombreuses « personnalités »… Elles et ils nous construisent « Un futur sans avenir ». Disséminations de molécules, 20 millions de produits chimiques commercialisés et la chime à l’échelle nano…



Les nanoparticules qui franchissent toutes les barrières à l’intérieur des corps, le futur comme un fantasmatique mécano, la chimie verte comme bonne conscience et mensonge éhonté, des nouveaux marchés, des nouveaux accaparements, une « bio-économie ». Non décidément, « La vie n’est pas un jeu ».



Bienvenue dans le monde des chimistes, des entreprises et des organismes internationaux. Ils nous promettent un monde de progrès… Ils sèment le dérèglement, la mort… Notre avenir n’est pas technico-scientifique mais relève bien de la politique et de nos choix démocratiques. Les sciences sont des objets sociaux trop sérieux pour être laissés à la libre association des « scientifiques », des profits industriels et des bureaucraties institutionnelles.
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Qui a tué l'écologie ?

Il me semble intéressant de lire cet ouvrage dans la mesure où Fabrice Nicolino est déjà l’auteur de livres de très grande qualité qui ont contribué à ouvrir les yeux non seulement du grand public mais aussi des écologistes (je pense notamment à celui sur les biocarburants) et puis parce qu’il est lui-même militant écologiste et que son analyse sur les quatre plus grosses ONG françaises peut permettre un salutaire changement au sein du mouvement associatif et de la pensée écolo.



J'ai moi-même été adhérente, bénévole ou militante (depuis mon adolescence) pour un certain nombre de structures . De ces années-là, j’en suis revenue désabusée et attristée. Car si j’y ai rencontré des militants passionnés, des gens de valeur sincèrement attachés à la nature, j’ai également assisté à la transformation de certaines ONG se calquant sur le mode de fonctionnement d’une petite entreprise, aux luttes de pouvoirs, à la poursuite d’objectifs incertains ou douteux, au manque de cohésion et de solidarité (la palme revient certainement au dossier chasse !). J’ai rencontré des responsables à l’égo surdimensionné, des frileux, des jaloux, des aigris... Pire, les dissensions sont apparues : la défense des animaux domestiques d’un côté, celle des animaux sauvages de l’autre, les assos défendant une chasse "responsable", les anti-nucléaires et pro-charbons ou vice-versa, les anti énergies renouvelables... et les dérives encore sur le soja "durable", l’huile de palme certifiée bio, le label PEFC, etc. Et que dire du Grenelle de l’Environnement ou du Grenelle des animaux ? Peu à peu le mot environnement a pris la place de nature, on s’est mis à "gérer" des espaces naturels et des animaux plutôt que les protéger, à hiérarchiser les espèces, à chercher des alliances, à faire des compromis, à céder... le tout au nom de la raison et du développement durable.



Et aujourd’hui, on voit le résultat. Réflexion faite, tout le monde ne le voit pas. Une bonne raison pour lire l'ouvrage de Fabrice Nicolino, non ?
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Pesticides : Révélations sur un scandale français

Un très bon livre instructif qui passe en revue L Histoire des pesticides. On en apprend beaucoup grâce à une enquête large et approfondie. Mais attention, le sujet est complexe et il y a beaucoup de noms d'instituts et de personnes qui y sont rattachés...Autrement dit rester attentifs car c'est une lecture assez difficile en dépit d'un phrasé simple et d'un style vivant, empreint d'humour.



D'abord ce livre revient sur les scandales les plus connus qui ont touché la France dans les années 90 jusqu'en 2005 : la sombre affaire du gaucho et du régent, 2 pesticides qui ont, entre autres, joué un rôle décisif dans le massacre des abeilles. Puis vient d'autres scandales bien moins célèbres comme ceux du chlordécone et du paraquat, 2 autres agents chimiques qui sévissent dans les Antilles françaises et qui sont considérés comme particulièrement toxiques.

Face à de telles pratiques qui se poursuivent depuis déjà plus de 50 ans, Nicolino et Veillerette nous mettent en garde en rappelant la liste des effets négatifs des pesticides sur le corps humains, souterrains et insidieux : cancers qui augmentent sans cesse depuis 40 ans, malformations congénitales et neurologiques, atteintes au système immunitaire...Et si je mets des pointillés, c'est que les recherches en la matière, lancées et publiées depuis peu, pourraient faire de nouvelles découvertes. Alors pourquoi tant d'indifférences et de freins dans un domaine qui se révèle si dangereux pour la santé des gens ? Pourquoi continue-t-on et fait-on tant de pressions pour affaiblir voire étouffer les voix de chercheurs ou d'agriculteurs qui s'y opposent ?



Ce livre nous dévoile alors les coulisses qui ont présidé à cette politique et qui reposent sur une imbrication des rôles de l'Industrie et de l'Etat. Dès la naissance des premières instances, la chimie a bénéficié d'un accueil enthousiaste auprès d'un public d'élites qui voyait en elle un outil décisif pour enrayer la faim. Des noms, plusieurs, sont cités qui ont joué un rôle clé dans l'essor de ces produits à travers toute la France agricole : Raucourt et Trouvelot, 2 scientifiques qui ont poussé les autorités à intervenir par la création du SPV et de l'INRA ; Bustarret qui, fasciné par le modèle américain de l'agriculture intensive, a contribué à son développement en France mais surtout Fernand Willaume, l'ingénieur de Péchiney, véritable fondateur du lobby des pesticides...Depuis pratiquement pas de changement dans les procédures officielles pour commercialiser de tels produits. Tellement que le Comtox, le comité qui évalue leur toxicité, est encore très largement représenté par des experts qui travaillent ou ont travaillé pour l'Industrie alors que le comité d'Homologation, dépassé par le nombre de dossiers à traiter, autorise encore et toujours plus...

D'où ces chiffres énormes qui font état de 96% de cours d'eau pollués en France et plus de 50 % de notre alimentation contaminée. Cela, en dépit de lanceurs d'alerte tels que le Professeur Lefeuvre (dès les années 80), reconnu pour ses travaux sur la pollution des eaux ou encore Dominique Belpomme, chercheur qui est célèbre pour ses études sur le cancer comme maladie de l'environnement.



Alors que faire ? Car certes on s'instruit mais on est aussi déçu par l'immobilisme des élites qui restent divisées sur ce sujet et en atténuent trop la gravité. On est aussi gêné de voir qu'un problème si profond et si généralisé en France n'est l'affaire que d'une poignée de gens. Comment expliquer un si grand manque d'intérêt, de réactions et d'actions ? Ignorance, fatalisme et sans doute, manque d'attraction pour un mal à la fois trop complexe, si vague, sournois, invisible. Il est vrai que l'opinion réagit plus face à du sensationnel qui est manifeste et sort de l'ordinaire. Ce qui n'est pas le cas ici...car les pesticides, c'est bien d'une norme, du quotidien dont il s'agit.
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